Meute [Alpha]

By Cassie_Shalem

6.6K 538 204

C'est une histoire simple : celle d'une jeune fille obligée de vivre dans un petit village où l'anonymat n'ex... More

Introduction
Chapitre 1.
Chapitre 2.
Chapitre 3.
Chapitre 4.
Chapitre 5.
Chapitre 6.
Chapitre 7.
Chapitre 8.
Chapitre 9.
Chapitre 10.
Chapitre 11.
Chapitre 13.
Chapitre 14.
Chapitre 15.
Chapitre 16.
Chapitre 17.
Chapitre 18.
Chapitre 19.
Chapitre 20.
Chapitre 21.
Chapitre 22.
Chapitre 23.
Chapitre 24.
Chapitre 25.
Chapitre 26.
Chapitre 27.
Chapitre 28.
Chapitre 29.
Chapitre 30.
Chapitre 31.
Chapitre 32.
Chapitre 33.
Chapitre 34.
Chapitre 35.
EPILOGUE
Mot de la fin

Chapitre 12.

172 17 16
By Cassie_Shalem

Cora se mit à pleurer à la minute où elle aperçut un de ses ravisseurs. Il était grand, immense même, et tout en muscle. Elle n'avait aucune chance contre lui. Il portait une cagoule qui l'empêchait de voir son visage. Elle se mit à pleurer encore plus. Un autre homme, plus petit et trapu, poussa le premier de l'embrasure du coffre. Sans rien dire, il tendit les bras vers la jeune fille, qui se recula au maximum au fond du coffre. Le premier soupira fortement, et le second l'attrapa et la releva sans efforts. Ce fut alors que Cora abandonna toute résistance. Elle savait qu'elle ne pourrait ni se battre, ni leur échapper. Elle n'était qu'une jeune femme moyenne, sans aucune connaissance pour se défendre. Elle se ferait discrète, et gagnerait le plus de temps. Parce qu'elle était sûre qu'on viendrait la chercher.

Ils étaient tous les trois réunis dans le bunker. Samuel avait mis une dizaine de minutes à se reprendre. Aaron avait dû le secouer en lui hurlant qu'il fallait qu'ils se dépêchent s'ils voulaient avoir un espoir de sauver Cora. A l'entente de ces mots, Samuel était devenu le plus impliqué et concentré d'entre eux.

Ils parlaient stratégie. Il n'y avait aucune raison qu'on ait enlevé Cora par hasard. Elle était forcément visée. Elle sortait de chez eux lorsqu'elle s'était faite prendre. Aaron pensait que des loups-garous étaient impliqués. Samuel abondait dans son sens. Il était persuadé que c'était l'autre meute la responsable. Seule Mélissa ne s'avançait pas trop, et arguait qu'il pouvait aussi s'agir de déséquilibrés humains. Dans tous les cas, la jeune fille avait disparu depuis plus d'une heure, et ses parents n'avaient reçu aucune menace, aucune demande de rançon. Cela rendait Aaron nerveux, parce qu'il ne donnait pas chère de la peau de Cora si on ne demandait rien en échange d'elle.

« Si c'est l'autre meute, ça peut être un piège, pour nous obliger à nous montrer. »

Samuel gronda en montrant les dents. Aaron lui fit un geste de la main.

« - C'est une probabilité Mél. Mais on ne va pas la laisser tomber.
- Je n'ai jamais dit le contraire. Je dis juste qu'il faut se préparer à se battre. »

Mélissa n'avait jamais été faite pour la lutte. Elle répugnait à blesser ses adversaires, et depuis qu'elle avait été gravement atteinte, elle avait tendance à fuir devant le danger. C'était plus fort qu'elle.

« - Tu sais bien que je ne peux pas me battre, souffla-t-elle.
- Je sais. Tu resteras humaine.
- Mais on a besoin de toutes nos forces Aaron !
- Et comment on ramène Cora ? Qui prend soin de Cora si on est tous en loup ? Comment on lui parle ? Non, je veux que Mél reste humaine. Toi et moi par contre, on reste en loup tout le long de l'opération.
- Est-ce que j'ai l'autorisation de traquer ? »

Aaron le regarda fixement. Samuel avait de nouveau une haine dans le regard qu'il avait espéré ne plus jamais revoir. Sauf que cette fois, il ne se battait plus pour lui. Mais pour protéger quelqu'un.

« Oui. »

Cora avait été balancée sur l'épaule du plus grand. Elle ne lutta même pas, et essaya de repérer le plus de choses pour pouvoir le décrire plus tard. Le tas de bois sur la gauche, la clairière parfaitement ronde, et le grand hangar en métal. Ce fut là qu'elle comprit. Elle avait été prise par l'autre meute. Celle qui avait juré de tuer la sienne.

La stratégie avait été décidée. La meute partit le plus vite possible. Ils ne savaient pas combien de temps ils avaient à disposition, ils voulaient traîner le moins possible. Mélissa avait prit le 4x4, parce qu'il pouvait faire face à toutes les situations et qu'ils ne savaient pas où Cora se trouvait. Samuel et Aaron s'étaient transformés, et avaient ouvert leur esprit l'un à l'autre. C'était une expérience qu'ils ne pratiquaient jamais, mais au vu des circonstances, Aaron l'avait jugée nécessaire. En faisant cela, ils partageaient la moindre de leurs pensées, sans devoir faire l'effort de les projeter vers l'autre. C'était beaucoup plus rapide, instinctif, mais aussi très intime. L'autre entendait absolument tout.

Mélissa avait démarré, et roulait doucement le long de la route. Samuel et Aaron étaient sur la piste de la jeune fille. Son odeur était nette et facile à suivre. Seulement quelques mètres plus loin, ils rencontrèrent quelque chose qui fit pousser un hurlement glaçant à Samuel. Le sang de Cora. Après cela, Samuel se transforma complètement. Il laissa son loup prendre le dessus, et absorber toute son humanité, comme durant l'année où il avait vécu entièrement en loup. Aaron l'aurait arrêté en temps normal, mais il avait besoin de Samuel au maximum de ses capacités. Prenant exemple sur Samuel, il se laissa un peu plus aller, tout en veillant à garder le contrôle. Ainsi transcendés, ils repérèrent la piste de la voiture qui avait kidnappé Cora. L'odeur du sang et de la peur de la jeune fille était presque trop facile à suivre. Ils se mirent en route, grognant.

Cora tremblait de peur. Elle était assise, attachée sur une chaise. Le hangar était immense, et presque vide. Il y avait seulement un évier, un réchaud, une table et quatre chaises. Un lit défoncé se trouvait dans un coin. Quelques déchets gisaient sur le sol.

« - Putain tu peux pas arrêter deux minutes ?
- Elle ne le fait pas exprès.
- Mais elle pue la peur ! Elle pourrit tout le hangar ! »

A ces mots, Cora rougit. Elle ne pouvait pas s'empêcher de mourir de peur. Le plus grand poussa un rugissement du fond de sa gorge qui la terrifia encore plus.

« C'est toi qui lui fais peur. »

Le plus grand haussa les épaules. Le plus petit s'approcha de Cora, qui se débattit sur sa chaise pour lui échapper.

« - Eh, du calme. Je ne vais pas te faire de mal. Tu veux boire un coup ?
- Qu'est-ce que tu fous ?
- Le plan ce n'est pas de la laisser crever ! Ferme ta gueule et dégage de là. »

Le plus grand grogna, ce qui ne sembla pas émouvoir le plus petit. Ce dernier s'approcha de l'évier, et remplit un grand verre d'eau. Il s'approcha doucement de Cora, et porta le verre d'eau à ses lèvres. Ce fut à ce moment-là que Cora se rendit compte qu'elle était assoiffée. Elle but le verre goulûment, ne respirant même pas.

« Doucement. Je vais t'en chercher un autre. »

Le plus petit lui apporta ainsi trois verres d'eau. Cora était toujours aussi raide, mais ses battements de cœur s'étaient calmés. Elle avait un peu moins peur. Il lui adressa un sourire qu'elle devina à travers sa cagoule. Il se leva et rejoignit son compagnon près de l'entrée.

Cora n'en pouvait plus d'attendre. Elle avait l'impression que cela faisait des heures qu'elle attendait ici. Elle commençait à perdre espoir. Personne ne viendrait la chercher, elle était perdue. Elle n'était pas la seule à s'impatienter. Le plus grand tournait en rond et frappait ses pieds sur le sol.

« - Qu'est-ce qu'il fout à la fin ?
- Il ne devrait pas tarder.
- Va voir si tu peux essayer de le trouver. Je ne supporte plus d'attendre avec elle.
- Ce n'est pas ce qu'il nous a dit de faire.
- Qui est le chef ici ? C'est moi, jusqu'à ce qu'il rentre. Alors tu m'obéis et tu te casses voir où il est. »

Le plus petit soupira fortement. Il était de toute évidence contre l'idée de partir, mais il n'avait pas le choix. Juste avant de disparaître par la porte d'entrée, il attrapa le plus grand par le bras.

« J'y vais. Je te rappelle que tu n'as pas le droit de l'abîmer. Elle est pour lui. »

Et il sortit. Lorsque le plus grand se tourna vers Cora en enlevant sa cagoule, elle comprit que sa dernière heure avait sonné. Elle voyait sur son visage que le plus grand n'avait que faire des ordres de l'autre. Il allait la briser, c'était inscrit sur sa tête.

Samuel adressa un bref aboiement à Mélissa qui comprit le message. Elle gara le 4x4, ouvrit le coffre et sortit plusieurs armes. Elle vérifia que son arme à feu était bien chargée et enleva la sécurité. A partir de maintenant, ils allaient continuer à pieds. Ils étaient tout proches, Samuel le sentait.

Il était blond, presque blanc. C'est ce qui sauta en premier aux yeux de Cora. Ses traits étaient très masculins, marqués, avec une mâchoire carré, et une cicatrice sur le côté de la joue. Cora se demanda pourquoi elle était encore là. Il aurait dû guérir depuis longtemps. L'homme vit son regard.

« Tu regardes ma cicatrice ? Elle a été faite à l'aconit tue-loup, c'est pourquoi elle n'a jamais guéri. C'est une petite salope d'humaine dans ton genre qui me l'a faite. »

C'était la fin pour elle. Elle allait mourir, elle le savait. Il haïssait les humains, et il semblait bien décidé à se venger de cette ancienne blessure. Il continuait de la fixer. Cora savait qu'elle ferait mieux d'éviter son regard. Mais une poussée de courage la fit lever les yeux, et le fixer en retour. L'homme éclata d'un rire moqueur.

« Ah on est téméraire ? Très bien. Mon collègue avait raison tout à l'heure. Je n'ai pas le droit de te tuer. Mais ça ne veut pas dire que je ne vais pas en profiter un peu pour m'amuser. »

Cora eut un regain d'espoir en entendant ces mots, avant de s'effondrer encore plus. Il allait la torturer.

« Tu sais que tu n'es pas mal dans ton genre ? Ça fait longtemps que je n'ai pas eu de fille à me mettre sous la dent. »

Cora crut s'évanouir. Il allait faire pire que la torturer finalement. L'homme rapprocha l'une des chaises, et s'assit juste en face d'elle. Il approcha une main du t-shirt de la jeune fille. Elle qui s'était jurée d'être courageuse jusqu'au bout, ne put s'empêcher de s'effondrer.

« - Non ... s'il-vous-plaît, je vous en supplie, pas ça, par pitié ...
- Ta gueule. Je ne supporte pas les pleurnicheuses. »

Cora s'arrêta de parler. Elle laissa libre cours à ses larmes en silence. Il attrapa son t-shirt, et tira dessus, le déchirant avec une facilité déconcertante. Il glissa ses mains sur sa poitrine, tirant sur son soutien-gorge pour avoir accès à ses seins. Il les lui caressa et les serra un peu. Il alla même jusqu'à les embrasser. Cora continuait de pleurer. Son esprit s'était totalement déconnecté de son corps, elle essayait de se protéger au maximum. Elle voyait la scène comme d'un regard extérieur, comme si elle n'était plus qu'un corps sans âme qui ne ressentait plus rien.

L'homme descendit alors sa main vers le jean de la jeune fille. Il le déboutonna et passa sa main dans sa culotte, touchant à son intimité la plus profonde. Les pleurs de la jeune fille redoublèrent d'intensité. Il se leva, attrapa la ceinture qui fermait son jean, et la déboutonna. Il allait descendre son jean et son caleçon, lorsqu'un grand bruit se fit entendre devant la porte du hangar.

« Mais qu'est-ce que tu as fait ? »

L'homme était ébahi. Il avait compris que ce n'était pas sa meute qui rentrait, mais bien une autre. Cora le comprit en même temps que lui. Elle releva alors la tête et d'un rire dément, elle lui répondit.

« - J'ai appelé ma meute.
- Oh mon Dieu. Une GDS, tu es une .... »

Le reste de ses paroles se perdit dans un fracas gigantesque. La porte du hangar venait d'être arrachée et balancée plusieurs mètres plus loin. Cora crut que son cœur allait exploser tant elle était heureuse de la vision qui s'étalait devant ses yeux. Un loup noir comme la nuit et un loup gris métallique venaient de pénétrer dans le hangar. Une petite femme rousse armée d'un fusil se trouvait derrière eux.

Les deux loups ne jetèrent pas un regard à Cora. Ils s'approchèrent de l'autre, qui venait de se transformer en énorme loup marron. En un clin d'œil, ils se jetèrent les uns sur les autres. C'en fut alors trop pour Cora. Elle se mit à hurler tellement fort qu'elle failli perdre ses cordes vocales. Elle hurlait toute l'horreur qu'elle avait vécue, elle devenait hystérique, elle se secouait dans tous les sens.

Le loup gris se tourna vers elle, et le loup marron en profita pour lui sauter à la gorge. Il mordit, et du sang éclaboussa le sol. Cora hurla encore plus, ses yeux roulant dans ses orbites. Le loup noir profita que le loup marron soit occupé pour lui sauter dessus et l'envoyer valdinguer contre un mur. Le loup gris se reprit, et attrapa le loup marron pour le sortir du hangar.

Mélissa, restée en retrait depuis le début du combat, se précipita vers Cora qui hurlait toujours.

« Oh mon Dieu, Cora on est tellement désole, je suis tellement désolée. Tout va bien se passer, je suis là, on va te sortir de là, je te le jure. S'il-te-plaît, calme-toi, je vais te détacher. »

Mélissa coupa rapidement les liens qui retenaient Cora prisonnière. Cora se jeta à terre, et rampa se mettre dans un coin du hangar. Elle se prit la tête dans les mains et recommença à hurler, tout en sanglotant. Elle se balançait d'avant en arrière, et Mélissa crut qu'elle était devenue folle.

Du mouvement attira son regard. Aaron s'était transformé et changé, et il courait dans leur direction. Il s'agenouilla directement devant Cora, mais n'essaya pas de la toucher contrairement à ce qu'avait tenté Mélissa.

« Mon Dieu .... mais dans quel état ils t'ont mise ... Je suis désolé Cora. Cora, il faut que tu calmes. Tu es en sécurité, je te le promets. C'est Aaron. Tout va bien, on ne te veut aucun mal. »

Aaron utilisait sa double voix d'Alpha. Il ne voulait pas donner d'ordre à Cora, mais il espérait que sentir un Alpha près d'elle l'aiderait à se reprendre. Peu à peu, les hurlements de Cora s'arrêtèrent. Elle resta dans sa position, et continua de pleurer. Aaron avança une main vers elle, et Cora recula encore plus en hurlant. Ils ne pouvaient pas la toucher. Impuissants devant tant de douleur, Mélissa et Aaron se regardèrent.

Samuel entra à cet instant. Il était changé, et se dirigea vers eux sans un sourire. Il avait un regard dur, plein de haine et de rage. Mélissa se sentit obligée de reculer devant tant d'énergie noire. Il resta debout devant Cora, qui, en regardant entre ses mains, reconnu son pantalon. Samuel lança quelque chose aux pieds de Cora et sortit immédiatement. Un instant plus tard, un hurlement résonna dans toute la forêt et ses alentours. C'était une véritable menace. Samuel se vengerait.

Étrangement, ce fut le dernier hurlement de Samuel qui finit par calmer Cora. Elle sanglotait toujours, mais baissa ses mains pour attraper ce que Samuel lui avait donné. C'était un de ses pulls. Reconnaissante, elle l'enfila, cachant enfin son t-shirt déchiré. Une fois dans son pull, l'odeur acheva de calmer Cora. Elle s'assit, tout en continuant d'éviter le regard des deux autres.

« Mélissa ? Va chercher Samuel, et dis-lui de se transformer immédiatement. »

Mélissa quitta le hangar en courant. Elle ne supportait pas toute la douleur qu'elle avait vue dans le regard de Cora.

« Cora ? Je t'ai entendue. Quand tu lui as dit que tu avais appelé ta meute. Nous t'avons entendue, et nous sommes là. »

Cora releva la tête vers lui. Aaron tressaillit devant tant de souffrance mais ne laissa rien paraître. Cora tendit timidement sa main vers lui, et Aaron l'aida à se lever. Une fois debout, il la guida vers l'évier, et lui rinça tout le côté du visage qu'elle avait encore en sang. Il voulait voir les dégâts. Après vérification, la jeune fille n'avait qu'une simple coupure sur la tête. Il lui fit un sourire rassurant, passa une main dans son dos et l'emmena jusqu'à la voiture, que Mélissa avait eu la délicatesse de rapprocher. Samuel et Mélissa n'étaient toujours pas là. Aaron l'aida à s'installer derrière. Il lui avait proposé la place passager, mais Cora avait ouvert la porte arrière.

« - Tu as besoin de quelque chose ? Qu'est-ce qu'on peut faire ?
- Samuel. »

Cora n'avait pas le courage d'en dire plus. Elle était lassée, fatiguée, elle avait mal partout et son esprit était encore bloqué. Elle avait besoin de la présence du jeune homme, elle avait besoin qu'il soit là, de son odeur, de sa chaleur.

« D'accord. Je vais les appeler, et on va partir. N'aie pas peur, OK ? »

Cora se contenta de quitter ses chaussures, et de se pelotonner sur le siège. Elle se sentait plus en sécurité recroquevillée sur la banquette. Aaron émit un long sifflement, que Cora devina doublé de sa voix d'Alpha. Il donnait l'ordre de revenir. Samuel apparut, escorté de Mélissa. Aaron se contenta de lui indiquer la place arrière. Samuel se crispa, mais monta sans rien dire.

Aaron démarra, et Mélissa alluma la radio. Un CD s'enclencha, de la musique douce et calme, dans l'espoir d'apaiser un peu Cora. Elle et Samuel ne s'étaient pas échangés un regard. Il fixait obstinément le dos du siège avant. Il refusait de la voir, parce que la regarder lui faisait trop de mal. Lorsqu'il la regardait, il avait envie de tout plaquer pour retrouver les deux salops qui avaient osé la toucher pour les tuer. Il voulait mordre, sentir le goût du sang, les entendre hurler. Il voulait leur faire payer. Rien que d'y penser, un frisson s'empara de lui. Aaron le sentit et lui lança un regard d'avertissement. Son téléphone vibra.

De : Mél
Arrête ça tout de suite. Tu paniques Cora. Elle a l'impression qu'elle n'est pas en sécurité si tu es sur le qui-vive. Alors tu gardes tes envies de meurtre pour toi. Elle a déjà assez souffert comme ça.

Samuel soupira profondément, et résista à l'envie de dire à Mélissa qu'elle pouvait aller se faire voir. Elle avait raison, comme toujours. Cora était de plus en plus tendue à côté de lui. Alors, pour elle, il s'efforça de reléguer ses envies de vengeance plus loin. Il devait se concentrer uniquement sur la jeune fille. Sans la regarder, il se concentra sur sa présence, son odeur. Elle était là, entière. C'était tout ce qui comptait.

Le changement de comportement de Samuel allégea l'ambiance de toute la voiture. Aaron arrêta de le surveiller dans le rétroviseur, et Mélissa se mit à chantonner doucement. Elle avait une très belle voix, et l'entendre faire quelque chose de si normal détendit un peu Cora. Elle aurait voulu lui demander de chanter plus fort, mais elle n'arrivait pas à parler. Samuel se laissa aller contre la banquette. Il jeta un coup d'œil rapide à Cora. Celle-ci semblait moins paniquée, même si une odeur de peur, de honte et de dégoût flottait encore autour d'elle. Elle avait la moitié du visage couvert par son pull. Samuel sourit en comprenant que Cora respirait son odeur pour se calmer. Cela lui plut bien plus que cela n'aurait dû.

Le trajet fut long. Aaron roulait prudemment, ne voulant pas bousculer Cora, et souhaitant lui laisser le temps de se calmer. Il était désormais près de une heure et demie du matin, et Cora commençait à fatiguer. Malgré tout, elle resta éveillée jusqu'à voir le portail. Aaron se gara en douceur, et laissa Mélissa sortir et ouvrir, trop vite pour les yeux de Cora. Une fois garés, Mélissa et Samuel se postèrent devant la porte de la jeune fille. Samuel tendit une main vers elle, mais Mélissa siffla méchamment. Elle savait que Cora ne pouvait pas supporter d'être touchée par un homme pour le moment. Samuel sursauta et monta dans la maison. Mélissa tendit la main vers Cora et attendit patiemment que celle-ci la prenne. Elle la souleva et la porta à l'étage. Elle allait l'amener dans la salle de bains de l'étage, lorsqu'un grondement s'éleva.

« J'ai fait couler un bain. »

C'était les premiers mots que prononçait Samuel. Mélissa se tourna vers Aaron qui hocha la tête. Elle porta Cora jusqu'à la salle de bains dans la chambre de Samuel, et la posa délicatement au sol. Elle allait l'aider à quitter son pull, mais Cora croisa les bras sur son ventre.

« Ça va te faire du bien, crois-moi. Tu vas tranquillement prendre un bain chaud. Après, tu vas te changer et aller dormir. Tu en as besoin. »

Cora se laissa déshabiller par Mélissa. Celle-ci fit mine de ne pas voir les légères griffures que la jeune fille avait sur la poitrine et le ventre, mais un feu de rage l'étreignit. Bien sûr, Samuel le sentit et siffla de rage en réponse. Cora sursauta.

« Tout va bien. Je vais dire à Samuel de se calmer. Tu es en sécurité ici. On ne laissera plus personne te faire du mal. »

Cora ne ressentait plus rien, elle était comme une coquille vide. Elle laissa Mélissa l'aider à monter dans la baignoire.

« - Je peux te laisser ? Très bien. Écoute-moi Cora. Il faut qu'on aille régler deux, trois choses. Il suffit de deux loups, je te laisse choisir qui reste avec toi. Prends qui tu veux, on est tous près à rester ici.
- Samuel.
- D'accord. Je vais te chercher d'autres vêtements, et je file. On sera de retour avant ton réveil, promis. »

Mélissa l'embrassa dans les cheveux et s'éclipsa. Cora plongea la tête sous l'eau. Là, ses émotions semblaient plus contenues, ce qu'elle venait de vivre lui paressait plus acceptable. Mélissa avait raison finalement, elle avait besoin d'eau chaude. Quelques secondes plus tard elle entendit trois petits coups contre la porte de la salle de bains.

« - Cora ? C'est moi. Mélissa et Aaron sont partis, mais je suis là. Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu le dis. Je t'entendrai. Mélissa m'a laissé des vêtements qui devraient être à ta taille. Je peux ouvrir la porte pour te les donner ? Je les poserai sur le sol, et je fermerai les yeux, je te le jure.
- Pas ses vêtements. Les tiens. »

Cora ne trouvait même plus la force de faire des phrases complètes. Il y eut un silence de l'autre côté de la porte. Lorsque Samuel reprit la parole, il avait une drôle de voix un peu étranglée.

« D'accord. Je vais te chercher ça. »

Pendant que Samuel cherchait des vêtements, Cora sortit de la baignoire et s'enveloppa dans une grande serviette. Elle se sentait un peu mieux, moins sale, moins souillée. L'eau lui avait fait du bien.

« - Cora ? Je peux entrer ?
- Oui. »

Samuel entra en fermant les yeux. En entendant la jeune fille faire un petit bruit moqueur, il ouvrit les yeux. Cora le regardait, enveloppée dans sa serviette. Ils se fixèrent un moment, sans rien dire. Samuel finit par poser un jogging et un t-shirt sur le rebord de la baignoire, et laissa Cora seule. Celle-ci s'habilla, en respirant profondément l'odeur de Samuel. Elle était lavée, propre, et imprégnée de l'odeur de Samuel. Elle ne sentait plus l'autre, elle ne sentait plus son odeur à lui. Il ne pouvait plus la toucher.

Elle ouvrit la porte, et tomba nez à nez avec Samuel, assit dos contre la porte. Il se releva d'un bon en murmurant une excuse. Elle ne prononça pas un mot. Ils se regardèrent un long moment, communiquant par le regard. Samuel s'excusait de l'avoir laissée vivre cet enfer. Il s'en voulait et en voulait à ceux qui s'en étaient pris à elle. Cora était simplement contente d'en être sortie vivante. Elle voulait juste le jeune homme et sa meute à ses côtés, pour oublier et vivre malgré tout.

« Hum. Il est presque deux heures du matin. Tu devrais aller te coucher. Je vais aller prendre une douche. »

La jeune fille secoua la tête. Elle ne pouvait pas rester seule, ils allaient revenir, elle en était sûre, et ... Samuel vit qu'elle paniquait et coupa le cours de ses pensées.

« Je laisse la porte ouverte. Va te mettre dans le lit. »

Cora sembla trouver le marché acceptable. Elle s'assit sur le lit, sans pouvoir se coucher et l'attendit. Samuel se doucha en vitesse et revint vers elle. Il allait déplier le canapé pour la nuit, quand Cora l'interrompit.

« - Non, s'il-te-plaît, non ...
- OK, OK. C'est stupide de déplier le canapé de toute façon. Je préfère mon lit, dit-il en lui offrant son petit sourire en coin. »

Cora ne lui rendit pas son sourire, mais elle se relâcha un peu. Samuel s'assit de l'autre côté du lit. Il se glissa sous les couvertures, et se coucha tout en continuant de regarder Cora. Celle-ci fixait la baie vitrée et la fenêtre de la chambre, sans réussir à se détendre assez pour se coucher. Samuel le remarqua et suivit son regard. Il se redressa.

« Oh non Cora, ne t'en fais pas. Je te jure qu'ils ne peuvent plus revenir. Je te le promets. Viens, regarde. »

Cora se leva et le suivit. Il lui montra les rideaux de fer qui empêchait quiconque de les soulever, et la poignée en acier qui prévenait tout risque d'intrusion. Il lui montra que les mêmes mesures étaient prises pour la baie vitrée qui donnait sur le balcon. Mais Cora n'arrivait pas à se détendre.

« Personne ne peut rentrer. Cette maison a été protégée par Aaron, je te rappelle. Ça ne va pas ? Tu veux qu'on barricade le balcon ? »

Samuel était vraiment adorable avec elle. Il ouvrit les rideaux, et tous les deux, ils barricadèrent le balcon, empêchant ainsi son accès. Personne ne pouvait grimper sur lui. Une fois cela fait, ils retournèrent se coucher. Samuel ferma sa porte, et déplaça même le canapé devant. Cora lui offrit alors son tout premier sourire, et accepta de se coucher.

Malgré toutes ces précautions, elle n'arrivait pas à se détendre. Samuel le sentait, et il aurait tout donné pour pouvoir la prendre dans ses bras, mais il avait peur de déclencher une nouvelle crise de hurlements qu'il ne saurait pas gérer. Il se borna à lui répéter encore et encore qu'elle était en sécurité, qu'il la protégerait, qu'il serait toujours là et que rien n'allait arriver. Cora se mit à pleurer, et Samuel ne savait plus quoi faire. Il avait tout essayé et rien ne marchait. Il se sentait impuissant et c'était le pire des sentiments au monde.

« - Mais Cora, qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?
- Il m'a touchée. »

Cora avait osé le dire. Samuel sentit une vague de haine, de rage et de fureur l'étreindre, et il feula. D'un feulement animal, dangereux. Cora éclata en sanglots et tendit ses bras au hasard devant elle. Elle rencontra l'épaule de Samuel, et celui-ci s'empressa de la rapprocher de lui. Il la serra contre lui, à lui en broyer les os. Cora se mit à pleurer de plus belle, mais se calma dans les bras de Samuel. C'était ce qui lui manquait, elle avait besoin du contact du jeune homme, comme pour lui prouver qu'il était là, auprès d'elle. Elle passa sa jambe sous celles de Samuel qui comprit le message. Il bascula sur elle, emprisonnant Cora sous lui. Ce ne fut qu'une fois écrasée contre le jeune homme que Cora réussit à trouver le sommeil.

Samuel la regarda longuement, et effaça les traces de larmes sur son visage. Elle avait une expression tendue, et il savait que la nuit serait difficile. La vie de Cora avait été brisée, par sa faute. Mais il se battrait pour la venger et lui rendre une vie heureuse. Il rapprocha encore un peu plus la jeune fille de lui, et il finit par s'endormir lui aussi, bercé par les battements de cœur de Cora. Avant de sombrer dans le sommeil, il se dit que la nuit allait être dure.

--
Bonjour tout le monde ! Voilà le nouveau chapitre, j'espère qu'il vous plaît. Vous aviez compris qui avait kidnappé Cora ? A votre avis, que vas-t-il se passer maintenant ? Qu'est-ce que veut cette autre meute à celle de Aaron ??
J'attends vos hypothèses ! 
J'espère que votre rentrée s'est bien passée et que vous n'avez pas trop de cours (perso je ne respire même plus tant j'ai de travail haha je suis bien contente d'avoir déjà tout écrit pour Meute !) ! Racontez-moi tout 
On se retrouve mercredi prochain, d'ici là, prenez soin de vous.

Continue Reading

You'll Also Like

1.5M 117K 100
Lyra a préférée abandonner son âme sœur afin de lui laisser une chance de survivre, récupérant sa liberté au prix de son amour. Les loups hantent ma...
939 184 15
Unique survivante de l'équipage de la Tarentule, Meï finit à la dérive à peine plus de deux mois après son arrivée dans le Nouveau Monde. Condamnée...
10.3K 737 37
Tome 1: Elle : Aimi DeRonce, 25 ans, Bibliothécaire à Pavnel. Vit avec sa famille. Sa vie est normal jusqu'à qu'une certaine Victoria essaie de commu...
848K 1.1K 9
༒♛ TOᗰE 1 *:.。.✿ La colère. C'est le sentiment qui guide Ash depuis que sa fiancée l'a quitté le jour de leur mariage, il y a dix ans de cela. Aussi...