Le Challenge

By cocorukia

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Lors d'une soirée, Gabriel répond à un gage lancé par ses amis : il doit embrasser un homme, un parfait incon... More

Prologue
Chapitre 1 - Le challenge
Chapitre 2 - Rencontre improbable
Chapitre 3 - Piégé
Chapitre 4 - Sursis or not sursis
Chapitre 5 - Un rendez-vous dérangeant
Chapitre 6 - Un sauveur inespéré
Chapitre 8 - Abus de pouvoir
Chapitre 9 - Jeu de dupes
Chapitre 10 - Du cauchemar au rêve
Chapitre 11 - Après la tempête, le chaos.
Chapitre 12 - En vie
Chapitre 13 - Cohabitation et confidences
Chapitre 14 - Révélation
Chapitre 15 - Guet-apens
Chapitre 16 - Tumultes et turbulences
Chapitre 17 - Retour sur Terre
Chapitre 18 - Invitation inattendue
Chapitre 19 - La raison ou le cœur
Chapitre 20 - Thomas
Chapitre 21 - Le cœur ou la raison
Chapitre 22 - La raison du cœur
Chapitre 23 - Baptême du feu
Chapitre 24 - Soir de tempête
Chapitre 25 - L'ombre du passé
Chapitre 26 - Mise au point
Chapitre 27 - Possession
Chapitre 28 - Le tournant
Chapitre 29 - la curiosité d'Alban
Chapitre 30 - La dispute
Chapitre 31 - La rencontre
Epilogue
Merci !

Chapitre 7 - Un loup dans la bergerie

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By cocorukia

Les jours suivants sont une véritable torture pour moi. Thomas obtient enfin sa véritable vengeance mais bien malgré lui et surtout sans le savoir.

Depuis le soir où il est venu à mon aide, il se montre beaucoup plus amical. Il me tapote le bras quand il passe à côté de moi. Il pose sa tête sur la mienne feignant d'être fatigué et prétextant que je suis juste à la bonne hauteur pour lui. Il se rapproche plus que d'habitude quand il me parle si bien que son parfum m'enveloppe et me trouble. Il s'amuse de mon agacement sans se rendre compte à quel point j'en suis déstabilisé.

J'ai beau essayé de garder un minimum de distance entre nous, il ruine systématiquement mes efforts. Ses blagues enfantines ont cessé mais je les préfère mille fois à ce que j'endure à présent.

*

Un matin, il me brandit sous le nez deux cartons d'invitations pour une soirée proposant de réunir les entrepreneurs de la ville. Elle est prévue en fin de semaine. Il me tend l'un des cartons :

- C'est pour toi, tu m'accompagnes ? Demande-t-il

- Qu'est-ce que tu veux que je fasse à une telle soirée et pourquoi Geoffrey, Will ou Alban ne va pas avec toi ?

- Franchement, tu vois l'un d'eux à ce genre de soirée ?

- Parce que tu crois que c'est mon genre à moi et puis t'as pas un mannequin ou une jolie fille à inviter plutôt ?

- C'est possible mais elles ne sont pas aussi marrantes que toi ! Allez, viens avec moi, s'il te plait, il y aura à boire et à manger à volonté !

- Mais tu me prends pour un mendiant ou quoi ?!

- Tu vois t'es super drôle ! Je vais m'ennuyer tout seul, allez.

Il feint une tête de chien battu qui me fait flancher. J'accepte donc et il repart l'air triomphant.

*

Le soir venu, il passe me prendre à mon domicile. Je porte un costume cintré bleu nuit qui me grandi un peu et une chemise blanche à col Mao. Thomas me regarde monter dans la voiture :

- Eh bien, quelle classe, je suis épaté.

- Tu t'attendais à quoi ? un costume à paillette ? Va falloir que je refasse ton éducation concernant les homos.

Heureusement qu'il fait déjà sombre car en fait je rougis du compliment. Je dois aussi reconnaître que je le trouve canon dans son costume gris clair et sa chemise et cravate noir qui font ressortir la couleur de ses yeux. Je le lui concède à demi-mot :

- Sinon t'es pas mal non plus en passant.

- Merci bien ! répond-il tout sourire.

*

Nous arrivons dans une salle immense, décorée soigneusement, et déjà bondée. Une grande terrasse, garnie de plantes et de fleurs, longe la salle et j'aperçois un étang entouré d'arbres en contre-bas. Des tables sont réparties un peu partout à l'intérieur comme à l'extérieur. Une musique d'ambiance peine à couvrir le brouhaha des conversations en cours.

Nous nous rendons au bar pour prendre un verre et observons la pièce et les différents groupes de personnes. Un homme, petit, trapu, la cinquantaine fait signe à Thomas de le rejoindre :

- Désolé Gabriel, je dois t'abandonner quelques minutes. C'est quelqu'un que j'essaie d'approcher depuis un moment et l'occasion se présente enfin apparemment.

- Mais je fais quoi moi en attendant, je ne connais personne ici. Dis-je implorant.

- Va faire un tour dehors, je te rejoins dès que j'ai fini, promis. Il me tapote l'épaule et part en direction du trapu.

Esseulé, je me résigne à sortir. Le temps est agréable dehors, il fait encore bon et le bruit y est moins assourdissant. Je repère un banc juste devant l'étang et m'y assois. Je me trouve en retrait de la foule et je profite de la vue et du calme.

- Bonsoir Gabriel, je ne m'attendais pas à vous voir ici mais le plaisir est à la hauteur de la surprise.

Je sursaute brutalement, je n'avais pas entendu qui que ce soit arrivé, perdu dans ma contemplation, mais c'est surtout parce que je reconnais la voix chaude d'Alexandre. Je tente de cacher mon embarras de le voir :

- Alexandre, bonsoir, ce genre de soirée vous convient sans nul doute mieux qu'à moi. J'ai l'impression d'être un poisson sorti de son bocal.

Il sourit poliment à ma remarque. J'enchaine aussitôt sur un sujet terre à terre :

- Je crois que Thomas vous a informé que je travaille toujours sur votre demande, je pense pouvoir bientôt revenir vers vous.

Il me stoppe en levant la main :

- Oui, oui bien sûr mais je nourrissais secrètement d'avoir de vos nouvelles, de façon plus personnelle. Dit-il d'une voix mielleuse et en prenant place près de moi.

Son regard brillant, son sourire enjôleur, tout dans son attitude me révulse. Il pose alors une main sur ma cuisse, se penche vers moi et me susurre à l'oreille :

- Vous m'avez fait forte impression quand nous nous sommes rencontrés. J'avoue que j'ai eu un petit coup de foudre ce jour-là et si je ne me trompe pas, ce ne sont pas les femmes que vous regardez lorsque vous sortez le soir.

Je saisis immédiatement sa main et l'enlève de ma cuisse. Son contact me donne la chair de poule. J'essaie d'affermir autant que possible mon ton alors que je tremble en réalité quand je réponds :

- Je suis très flatté de votre intérêt mais je regrette, il n'est pas réciproque. Du plus, je ne souhaite pas mélanger travail et relations personnelles.

- Vous m'en voyez fort déçu mais je ne vais malheureusement pas pouvoir me contenter de cette réponse, Gabriel.

Il se rapproche encore :

- Votre beau Thomas sait-il ce que vous éprouvez pour lui ? M'interroge-t-il.

Il m'aurait giflé à l'instant ma réaction aurait été la même. Je suis estomaqué par ce qu'il vient de dire, incapable de prononcer un seul mot. Il poursuit :

- Non bien sûr, il ne sait pas. Je vous ai vu ensemble dans la salle, c'est flagrant, vous l'aimez. Votre air était si triste quand il a dû vous quitter.

Il plante ses yeux dans les miens et continue :

- Il a l'air tellement ravi de ce contrat, il serait dommage que pour une raison quelconque, je sois obligé de le rompre, vous ne trouvez pas ?

J'ai à présent envie de vomir et je porte d'ailleurs ma main à ma bouche alors qu'Alexandre semble se délecter de me voir au supplice. Nous sursautons quand une voix nous interrompe :

- Gabriel, Alexandre, alors c'est là que vous étiez ? Désolé, Gabriel, je t'ai fait attendre mais je vois que tu as trouvé une excellente compagnie !

Thomas vient de surgir derrière nous.

Cette fois, je suis vraiment sur le point de vomir. Je parviens à m'excuser maladroitement, indiquant que je dois me rendre aux toilettes et les laisse tous les deux. J'ai juste le temps de voir Thomas froncer des sourcils quand son regard intercepte celui d'Alexandre me regardant m'éloigner.

*

Lorsque Thomas me raccompagne en voiture, il n'a de cesse de me jeter des coups d'œil et il y a de quoi, je suis blanc comme un linge. N'y tenant plus, il finit par me demander :

- Vas-tu me dire ce qui ne va pas ?

- Rien, tout va bien, je suis surement un peu fatigué, mais rien de plus, vraiment.

Je dois vouloir un peu trop me justifier car il ne semble pas tout à fait convaincu :

- Mmmm, si tu le dis.

Après quelques minutes de silence, il m'annonce :

- J'ai oublié de te le dire plus tôt mais je vais m'absenter deux ou trois jours la semaine prochaine, je dois rencontrer un client en dehors de la ville et j'en profite pour cumuler d'autres rendez-vous.

- Fais ce que tu veux, c'est ta vie, qu'est-ce que ça peut me faire.

Merde, j'ai répondu impulsivement d'un ton exécrable. J'essaie de me ressaisir mais je ne fais que bafouiller :

- Pardon Thomas, je ... non rien, pardon.

Nous ne prononçons plus un mot ensuite.

*

Une fois chez moi, plongé dans le noir, ma conversation avec Alexandre ne cesse de tourner en boucle.

J'ai déjà côtoyé des hommes comme lui, des prédateurs prêts à tout pour obtenir l'objet de leur convoitise, des hommes avides de domination et de pouvoir. D'une façon ou d'une autre, j'ai toujours réussi à m'en débarrasser. Mais, avec son argent, sa prestance et son influence, Alexandre sera bien plus dur à éconduire. En réalité, je ne vois vraiment pas comment il va être possible de lui échapper tout en protégeant le business de Thomas.

***

J'aime bien sa compagnie. Je me sens plus détendu quand je suis avec lui, il réveille un aspect de ma personnalité qui me surprend souvent.

Il est comme un petit frère que tu as envie de taquiner pour le plaisir de l'énerver et qui te fait te sentir bien rien qu'en apparaissant.

Il joue les bougons régulièrement mais en réalité il a un caractère enjoué alors que s'est-il passé ce soir pour qu'il se mette dans état pareil et pourquoi ça m'ennuie ? 

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