Chapitre 24 - Soir de tempête

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J'insiste pour reprendre le travail malgré les protestations de Thomas. Il cède à la condition que je ne me surmène pas cette fois. Il veille à ce que je mange correctement chaque midi et, chaque soir, j'ai droit à ses talents culinaires. Je reprends rapidement les quelques kilos que j'avais effectivement perdus et je dois même surveiller ma ligne à présent. Du coup, Thomas me motive à courir avec lui tous les deux-trois jours le matin ou le soir pour maintenir l'équilibre et je finis par prendre goût à cette activité physique bienvenue après une journée passé devant un écran.

Nous passons presque toutes les nuits ensemble dans sa chambre ou dans la mienne, en fonction de qui rejoint l'autre. Nous nous endormons souvent enlacés mais nos journées sont tellement épuisantes que la fatigue ne nous laisse que peu l'occasion d'aller plus loin que l'échange de tendres baisers. Cependant, ce petit rituel devient de plus en plus naturel pour nous et nous trouvons plaisir également à discuter dans la pénombre des quatre murs avant de succomber au sommeil.

Je profite de passer chez moi relever mon courrier et reprendre des affaires pour, enfin, appeler Chris. Comme je le craignais, je me fais incendier lorsque je lui annonce la situation. Je le laisse m'engueuler jusqu'à ce qu'il en ait marre de me crier dessus. Il ne se gêne pas pour me faire remarquer à quel point je suis désespérant. Puis la curiosité l'emportant, ses remontrances font place à un bombardement de questions. Je réponds honnêtement à la plupart faignant de ne pas entendre les plus indécentes. Il ne me laisse pas raccrocher sans avoir obtenu la promesse de lui raconter la moindre évolution.

*

Ce vendredi matin se lève sous un ciel couvert de gros nuages noirs. Nous passons la journée sous la lumière des plafonniers au travail, la clarté du jour ne parvenant pas un instant à percer cet épais rideau sombre. Les premières gouttes de pluie tombent en fin d'après-midi puis se transforment rapidement en véritable déluge.

C'est en courant et sous des trombes d'eau que Thomas et moi sortons de sa voiture pour atteindre la porte de son pavillon en fin de journée. Le court trajet a suffi pour nous tremper de la tête au pied. Nous sommes ruisselants dans l'entrée. Thomas quitte ses chaussures et se dépêche d'aller chercher des serviettes pour nous essuyer et des peignoirs pour nous changer et éviter de mettre de l'eau partout dans la maison.

Nous nous déshabillons donc directement dans l'entrée. Nos regards se croisent alors que nous sommes à présent en caleçon. Je réalise que jusqu'ici nous avons été assez pudiques, prenant nos douches chacun son tour, dormant en bas de pyjama et t-shirt, nous ne nous sommes jamais retrouvés ainsi à demi-nu. Lui m'avait bien vu déjà une fois dans cette tenue mais j'étais alors couvert de bleus.

Mon regard ne peut s'empêcher de le détailler : ses épaules sont larges, son torse est musclé et ferme, des abdominaux dessinent joliment son ventre, une fine ligne de poils relie son nombril à son bas-ventre. Je suis hypnotisé par sa musculature et les gouttes qui glissent sur sa peau : mon dieu, son corps est un pousse au crime...

Je sors de ma contemplation quand Thomas me fais une remarque :

- Ça va ? Le paysage te plait ?

- Ben maintenant que tu en parles, si tu pouvais te tourner que je puisse admirer la suite, je serais comblé !

- Tu ne perds jamais le nord toi hein ! Répond-il en rigolant.

- En fait, là tout de suite, je pourrais perdre bien plus que cela ! Lui dis-je avec un clin d'œil.

Notre échange est brusquement interrompu par un impressionnant coup de tonnerre :

- La vache, il n'est pas passé loin celui-là. Dis-je en m'enveloppant dans mon peignoir.

Je remarque alors que Thomas est blanc comme un linge et semble pétrifié sur place :

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