Le Challenge

By cocorukia

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Lors d'une soirée, Gabriel répond à un gage lancé par ses amis : il doit embrasser un homme, un parfait incon... More

Prologue
Chapitre 1 - Le challenge
Chapitre 2 - Rencontre improbable
Chapitre 3 - Piégé
Chapitre 4 - Sursis or not sursis
Chapitre 5 - Un rendez-vous dérangeant
Chapitre 7 - Un loup dans la bergerie
Chapitre 8 - Abus de pouvoir
Chapitre 9 - Jeu de dupes
Chapitre 10 - Du cauchemar au rêve
Chapitre 11 - Après la tempête, le chaos.
Chapitre 12 - En vie
Chapitre 13 - Cohabitation et confidences
Chapitre 14 - Révélation
Chapitre 15 - Guet-apens
Chapitre 16 - Tumultes et turbulences
Chapitre 17 - Retour sur Terre
Chapitre 18 - Invitation inattendue
Chapitre 19 - La raison ou le cœur
Chapitre 20 - Thomas
Chapitre 21 - Le cœur ou la raison
Chapitre 22 - La raison du cœur
Chapitre 23 - Baptême du feu
Chapitre 24 - Soir de tempête
Chapitre 25 - L'ombre du passé
Chapitre 26 - Mise au point
Chapitre 27 - Possession
Chapitre 28 - Le tournant
Chapitre 29 - la curiosité d'Alban
Chapitre 30 - La dispute
Chapitre 31 - La rencontre
Epilogue
Merci !

Chapitre 6 - Un sauveur inespéré

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By cocorukia

Mes échanges téléphoniques avec Alexandre balayent mes doutes mais pas dans le bon sens malheureusement. Il prend garde à ne rien laisser paraître dans ses réponses à mes questions par mail mais de temps en temps, il m'appelle sur ma ligne directe. Tout n'est que sous-entendu alors dans sa façon de me parler et il flirte avec moi bien plus ouvertement malgré mes tentatives pour réorienter nos conversations professionnellement. Faire en sorte de ne pas entrer dans son jeu et lui répondre poliment me fatigue bien plus que le travail en lui-même.

Je bosse déjà depuis une semaine sur son dossier et il me donne vraiment du fil à tordre dans tous les sens du terme. Ce soir, c'est la première fois que je sors du boulot aussi tard voulant avancer à tout prix pour me débarrasser de lui au plus vite.

Comble de malchance, le dernier bus vient de me passer sous le nez. Je suis bon pour une marche de quarante minutes pour rentrer chez moi. Je suis crevé, j'ai faim et puis j'ai froid. Je n'ai pas pris de veste en partant ce matin, je n'avais pas imaginé rentrer si tard.

Je marche comme un automate depuis dix bonnes minutes quand j'entends des éclats de voix droit devant. J'aperçois alors deux gaillards avancer face à moi et vu la démarche, ils ont dû bien arroser leur soirée. Je regarde autour de moi, pas un chat. Super.

Mes cheveux recouvrant mon visage, je fais profil bas quand je les croise mais l'un deux, un quarantenaire mal rasé, m'interpelle :

- Salut mamzelle, dis tu vas où comme ça ?

Je continue mon chemin, tête baissée, sans répondre. Encore un qui me prend pour une nana, va peut-être falloir que je fasse quelque chose avec ma tignasse même si les couper m'est impensable.

Avec un peu de chance, ils en resteront là. Mais non, mécontent de ne pas avoir de réponse, Mal rasé me chope le bras et me ramène à lui :

- Ah ben merde, t'es un mec en fait ! Dis t'as vu c'est un mec. Dit-il en direction de l'autre ivrogne avec des habits débraillés

- Ah ben oui, t'as raison, c'est un mec. Mais s'il ressemble autant à une fille, c'est que c'est p't'être un pédé. Dis, t'es un pédé c'est ça ? M'apostrophe Mal habillé.

Je sens que la situation est mal barrée pour moi. Je ne réponds toujours rien, je suis trop fatigué pour cela et en plus, de toute façon, quoi que je dise cela ne changera rien. Ils ont à présent envie de me chercher des embrouilles, c'est évident. J'espère juste que les deux soulards ne sont pas de véritables homophobes saisissant l'occasion de se défouler.

Je tente de me dégager de la poigne de Mal rasé mais cela ne fait qu'envenimer les choses. Mal habillé se méprend sur mon geste et passe à l'attaque. Il m'assène son poing qui vient m'exploser la mâchoire et me coupe la lèvre. Etourdi par le coup, je m'écroule au sol résigné à en recevoir d'autres alors qu'ils rigolent et baragouinent des phrases incompréhensibles.

Soudain, J'entends des pas s'approcher rapidement et une voix tonitruante les invective, les invitant à un combat plus régulier. Mes deux lascars, surpris, me lâchent brusquement. Ils semblent Jauger leur chance de réussite et, à priori, préfèrent abandonner la partie. Ils repartent donc d'où ils sont venus sans plus insister, grommelant des jurons.

Je suis encore bien sonné quand une grande ombre me surplombe et me dit :

- Tu t'es fait des amis, dis-moi.

Je reconnais cette voix grave immédiatement, Thomas.

- Ouais, j'en manquais un peu. Et donc tu me tutoies maintenant ? je lui réponds.

- Quoi tu ne le savais pas ? c'est le privilège du héros !

Je ricane alors qu'il m'aide à me remettre debout.

- Merci. Lui dis-je, je ne trouve rien d'autre à ajouter.

Je ne dois pas être bien joli à voir et je me rends compte qu'à présent je tremble sous le coup de l'émotion. Il me saisit le visage et je grimace lorsqu'il le relève :

- Bon, t'as reçu un bon coup, on va s'occuper de désinfecter ta lèvre et une poche de glace te fera pas de mal non plus.

- T'aurais pas plutôt, une veste à me filer, un moyen de transport, et de la bouffe. J'ai froid et je crève la dalle.

Thomas me regarde interloqué et éclate de rire. Je ne me rappelle pas l'avoir vu rire ainsi auparavant. Ses traits s'illuminent alors. Il est déjà beau quand il fait la gueule mais il est magnifique quand il rit.

- Bon le cerveau semble intact en tout cas, c'est déjà ça ! Dit-il en continuant de rire. Allez, suis-moi, on va aller chez moi.

- Pourquoi, on irait chez toi ? Dis-je étonné

- T'as de quoi te soigner chez toi ?

- Non pas vraiment. J'avoue.

- Voilà, donc on va chez moi. T'inquiètes Mamzelle, il t'arrivera rien. Me dit-il avec un clin d'œil.

Je réalise qu'il a dû entendre les deux merdeux quand ils m'ont accosté, faut dire qu'ils braillaient à ce moment-là. Je ne sais pas pourquoi mais cela me peine. Ils m'ont traité de pédé et je suis bizarrement triste qu'il ait assisté à cela.

Il doit saisir mon trouble car il me pose sa grande main sur la tête, me tire vers lui et enroule son bras sur mes épaules.

- Allez, c'est bon, ne t'en fait pas, c'était bête de ma part de dire ça, désolé.

Je le regarde indécis. Après avoir pris un malin plaisir à me malmener tout ce temps, sa sollicitude soudaine me déconcerte un peu.

*

Je me laisse bercer par les vibrations de la voiture. Thomas m'a prêté un sweet qui trainait sur la banquette arrière. Il est bien sûr trop grand pour moi mais il est chaud et puis il a son odeur.

Lorsqu'il s'engage dans une impasse, je constate qu'il habite un quartier voisin du mien, en plus huppé. Il se stationne devant un pavillon qui n'a pas plus d'une dizaine d'années. C'est une belle maison à étage avec un jardin bien agencé.

L'intérieur est tout aussi soigné et ressemble à son propriétaire : simple, fonctionnel, confortable avec des meubles modernes de qualité.

Il me fait signe de m'installer sur le canapé le temps qu'il aille prendre ce qu'il faut dans la salle de bain. De retour, il s'accroupi devant moi et me passe une solution nettoyante puis du désinfectant avec une délicatesse et une attention qui tranche avec sa stature.

Depuis cette fameuse soirée, je n'avais pas été aussi près de son visage : le vert de ses yeux est hypnotisant, ses traits sont virils mais pas durs, son nez est plus fin que je ne le pensais et sa bouche est ... Je ferme les yeux, le souvenir de mon baiser à nouveau présent sur mes lèvres. Je sors de ma rêverie lorsqu'il se redresse :

- Voilà, mission accomplie. Ta lèvre risque d'être un peu enflée demain mais d'ici quelques jours tu seras à nouveau comme neuf. Tu as toujours faim ?

Je hoche la tête, déçu que ce moment n'ait pas duré plus longtemps.

- Bien, allonges-toi un peu sur le canapé et applique ça sur ta mâchoire, je vais préparer quelque chose.

Il me tend un sac de glace et se dirige vers une cuisine séparée du salon par un immense plan de travail.

Je fixe le plafond alors que je l'entends ouvrir et fermer frigo et placards, remplir une gamelle d'eau, couper et faire revenir des ingrédients dans une poêle. Quinze minutes plus tard il revient avec un grand plateau : il contient deux assiettes de nouilles chinoises, garnies d'un mélange de légumes à la noix de coco, du pain, du fromage et deux verres de vin rouge.

- J'ai remarqué que tu ne mangeais pas de viande, alors j'ai fait au plus simple. Dit-il en souriant.

Je le regarde éberlué, à aucun moment je ne m'étais douté qu'il avait fait attention à moi.

- Allez manges, ça va être froid sinon. Ajoute-t-il visiblement content de lui.

Nous mangeons en parlant de choses et d'autres suffisamment insignifiantes pour me faire oublier ma mésaventure de tout à l'heure. Sa compagnie est plaisante et il s'avère être un hôte agréable et prévenant. Nous n'avions jamais eu l'opportunité de passer un moment ensemble en dehors du travail et je dois avouer que je l'apprécie.

Mon repas achevé, je soupire de contentement :

- C'était très bon, merci. Si tu cuisines aussi bien, je risque de m'inviter régulièrement. Moi je suis une catastrophe aux fourneaux. Dis-je d'un ton léger, mais je reprends plus sérieusement :

- et ... encore merci pour ce soir, si tu n'étais pas intervenu ...

- Il se trouve que j'étais là au bon moment, c'est tout.

Il hésite un instant, puis se lance :

- Il est tard, tu peux rester dormir ici si tu veux. On est en week-end demain donc, ça ne me dérange pas.

Une tempête de sable se lève dans mon cerveau. Dormir ici, chez Thomas ... Il perçoit ma réticence :

- Quoi ? t'as peur d'être tenté ? Plaisante-t-il

- Dans tes rêves oui. Je réplique négligemment.

En réalité, je détourne la tête car je me sens rougir.

Je prétexte finalement un rendez-vous prévu le lendemain matin pour décliner son offre. Je lui demande s'il peut me ramener chez moi, ce qu'il accepte gentiment.

Dix minutes plus tard, il me dépose en bas de mon immeuble.

A peine entré, je m'adosse à ma porte et me laisse glisser au sol. Je sors mon téléphone et envoie un message à Chris : « je suis dans la merde, je crois que je tombe amoureux ... »

***

Il me surprend de plus en plus. Il vient d'être agressé et trouve encore le moyen de faire de l'humour. Il ne se laisse pas désarmé si facilement et j'apprécie cette qualité chez lui.

Et puis, il y a ces moments où il vous montre, sans le vouloir, une fragilité qui vous prend au dépourvu.  

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