Thomas
Elle me regardait dans les yeux. Elle avait l'air un peu perdu. Elle ouvrit la bouche pour me répondre, quand elle fronça les sourcils.
- Eleanor ?
Elle se mit a trembler légèrement.
- Tho...Thomas, ma tête je...
Je compris. Le seul pouvoir qui ne s'était pas encore déclaré était les végétaux. Avant qu'elle n'explose, comme à chaque apparition de ses dons, je pris les devants. La musique s'arrêta, marquant la fin de notre de danse. Je l'entraînai dehors, dans le jardin. Une fois arrivé, elle s'écroula dans mes bras, en hurlant de douleur. Le nouveau morceau de musique couvrait le bruit. Personne ne nous entendait. La terre se mit légèrement à trembler autour de nous.
- Eleanor ?
Le tremblement se faisait de plus en plus important. Je pris sa tête entre mes mains et plongeais mon regard dans le sien.
- Eleanor, calme-toi, regarde moi.
Elle ferma les yeux et poussa un autre cri.
- Eleanor, ouvre les yeux. Regarde moi ! hurlai-je.
Elle souleva difficilement ses paupières et me regarda.
- Concentre-toi. Concentre-toi sur mes yeux. Respire doucement, ça va aller je te le promets.
Des fleures tombèrent autour de nous, sortant de nulle part. Nos visage étaient si proches que je sentais son souffle sur mes lèvres. Doucement, le tremblement de terre s'arrêta. Une dernière tulipe tomba au sol puis plus rien. Le regard d'Eleanor était toujours plongé dans le mien et son souffle devint moins rapide, plus régulier. Elle desserra doucement sa prise de mes bras puis me sourit. Sa crise était passée.
- Je te pardonne, murmura-t-elle.
Je lui souris à mon tour. Nous restâmes ainsi quelques instants. Puis Eleanor se redressa.
- Merci, Thomas.
- Tu veux monter te reposer ? lui demandai-je.
- Non. Je pense que ça va aller.
- Vraiment ?
- Oui, ne t'inquiète pas. Étrangement, je ne me sens pas comme la dernière fois. J'ai réussi à me dompter toute seule. Je ne vais pas m'évanouir.
Je restait tout de même sceptique.
- Thomas, ça va aller, je te le promets. En plus, Alana tenait à ce que je sois présente, insista-elle.
- Très bien. Mais, si ça ne va pas, tu remonteras.
- Oui, promis.
Elle me sourit et je lui rendis son sourire. Je m'apprêtais à faire demi-tour mais elle m'interpella.
- Attend ! Je n'ai pas l'air d'une folle ?
Sa couronne de fleurs était tombée sur le sol.
- Tu as quelques mèches qui se sont échappées de ton chignon. Sinon ça va, lui avouai-je, après une rapide inspection.
Je pris ma broche et l'accrochais comme une barrette dans ses cheveux.
- Voila. Maintenant, c'est parfait.
Nous repartîmes vers la salle. Lorsque, en entrant, tous les regards convergèrent sur nous, le souvenir du tremblement de terre qu'avait causé Eleanor il y a quelques instants, me sauta en plein visage.
- Et merde, dit-elle, ses pensées rejoignant les miennes
Eleanor
- Et merde !
Jecroisai le regard d'Alana qui nous questionnait des yeux. Je tapotais discrètement ma tête et elle comprit. Elle monta sur scène.
- J'espère que vous avez appréciez ce moment. Je crois qu'il est temps de vous dévoiler mes pouvoirs.
Nous perdîmes toute l'attention, et l'ensemble des invités tournèrent le regard vers Alana.
Tous sauf un. Sophie avait le regard tourné vers nous. Ses yeux bleu perçants me scrutaient. Elle avait l'air très en colère. Malgrès sa tenue sublime, son pansement sur le nez m'arracha un sourire. Ce qu'il l'énerva encore plus.
Je tournais la tête vers Alana. Elle souriait, prête à nous dévoiler la nature de son pouvoir.
Sachez qu'un enfant Alertos ou de la famille royale, ne possédera pas forcément un pouvoir semblable à celui de ses parents. C'est un pur hasard. La magie est lié a l'âme et les pouvoirs sont en quelque sorte le reflet de ce que nous sommes, à l'intérieur.
Cela rendait l'attente encore plus stressante. Tout le monde était impatient de savoir quel serait celui d'Alana. Le silence se fit progressivement dans la salle. Alana leva la main. Rien sur l'estradene se produisit. Pourtant, si on se réferrait au sourire qu'elle avait sur le visage, elle était fière d'elle.
- Retournez-vous, ajouta-t-elle, simplement.
Toutes les têtes se tournèrent en même temps.
Oh ma déesse ! Près des murs étaient disposées des tables et des chaises pour ceux qui souhaitaient s'asseoir ou grignoter.
Était est bien le mot car, a présent, ce n'était plus le cas. Alana avait tout simplement soulevé toutes les tables et toutes les chaises de la pièce.
Une télékinesos.
Une télékinesos moyenne pouvait soulever cinq à six objets lourds à la fois. Mais là... Alana en avait au moins vingt-cinq sous sa commande. Elle les fit tourner dans les airs, puis les reposa au sol. Il se passa quelques instants. Le temps que tout le monde reprenne ses esprits. Soudain, un tonnerre d'applaudissements, de sifflements et de cris retentir dans la salle. Elle s'approcha dumicro.
- Je vous remercie. Vous pouvez recommencer à danser, conclua-t-elle.
Elle regarda dans ma direction et je lui fit un grand sourire. Elle me le rendit et s'en alla danser sur la piste. Cette fois, ce n'était plus une valse. Tout le monde sautait en l'air, un peu n'importe comment, sur le rythme de la musique.
C'est sûrement à cause de cela que je n'avais pas vu Sophie arriver. Mais quand je bougeai légèrement la tête, son visage se retrouva à quelques centimètres du mien.
- Je sais que c'est toi qui a fait ça tout à l'heure, cracha-t-elle.
Thomas s'approcha de moi et mit sa main dans mon dos pour me soutenir.
- Sophie, ne commence pas, lui dit-il
- Parce que tu es de son côté, peut-être ? Cette fille est un danger public ! C'est une erreur de la nature ! C'est un MONSTRE ! Hurla-t-elle.
Je sais que ses paroles ne devaient pas me toucher. Mais ça eu tout demême un effet sur moi. Depuis le jour de mon « accident »,j'avais totalement changée. Qui plus est, je possédais des pouvoirs qui ne devaient pas m'appartenir. En quelque sorte, Sophie avait raison. J'étais une erreur de la nature.
Je relevais la tête . Tout le monde nous regardait. Sophie avait une vraie passion pour les esclandres.
- Tu sais quoi, Sophie ? répliquai-je, Tu as peut-être raison. Je suis différente. Allons même jusqu'à me définir comme « une erreur de la nature », comme tu aimes si bien le dire. Par contre, si il y a un monstre ici, ce n'est pas moi.
Elle le dévisagea, hautaine.
- Vraiment ? répliqua-t-elle, un sourcil levé.
- Tu sais quoi, on va jouer à un petit jeu. Je vais te faire la description du monstre, et toi, tu vas devoir le trouver. Entendu ?
- Va te faire voir, me répondit-elle.
- Je vais prendre ta réponse pour un oui.
La musique avait cessé et tout le monde attendait la suite de cette joute verbale.
- D'après toi, qui irait, juste pour une fissure dans son égo, blesser quelqu'un ? Physiquement bien sur, ajoutai-je.
- Je-
- Tais-toi, je n'ai pas fini.
Son regard exprimait une haine pure.
- D'après toi Sophie, qui irait, cette fois, juste par jalousie, tenter de faire exécuter quelqu'un ? Toujours pas ? Un autre indice ?
Waw,elle devait être en train de m'imaginer brûler vive à cetinstant.
- Et pour finir, qui irait, ma chère, s'amuser à humilier quelqu'un de perdu et au fond du trou, par pur méchanceté ? finis-je.
Elle ne répondit pas.
- Alors Sophie ? As-tu trouvé le monstre, ou as-tu besoin d'un miroir ? ajoutai-je.
- Je vais te...
Elle eu même pas le temps de finir sa phrase, que je me mis soudainement à briller. Elle recula.
- Vous voyez, c'est un monstre, dit-elle.
Puis ce fut le noir.