Déchirure -Relation prof-élèv...

Oleh Perso197

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Ils ne comprennent pas. Ils trouvent cela anormal. Ils me jugent. Je m’en fiche. Ils ne savent pas ce que c’e... Lebih Banyak

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25

Chapitre 19

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Oleh Perso197

Le vent fouette mon visage. Pour la première fois depuis des jours, je me sens bien. La sensation de vitesse qui m'envahit efface en moi doute et tristesse. Pour laisser place à une certitude : je suis là où je dois être. Je fais ce qui est juste.

Alex, devant moi, se dit-il la même chose ? Il a beau porter une veste, je peux sentir sous mes mains son coeur qui bat. La route défile derrière nous, et je me demande comment il sait où nous allons. Comment il connaît l'adresse de M. Stevan. Mais il n'hésite pas, pas une seule fois.

Nous roulons en silence, le vent nous empêchant de communiquer. Mais ce n'est pas plus mal. Qu'aurions-nous pu dire ? J'ai l'horrible impression que c'est la dernière fois que je vois Alex comme ça. La dernière fois que je serais aussi proche de lui. Et cela me fait atrocement peur. Je ne suis pas amoureuse de lui, non. Mais je l'apprécie vraiment. C'est mon meilleur ami, et je sais que ce qu'il fait maintenant pour me sauver est en train de le détruire.

Peu à peu, je reconnais le village de Nathan. Il y a à peine quelques jours, je me suis enfuie d'ici. Je revois la route où j'ai couru pour m'éloigner de lui. Je revois les jardins que j'ai traversé pour me cacher. Et je revois l'arrêt de bus. L'arrêt de bus où j'ai balancé à Nathan toutes ces horreurs. Ma propre voix résonne dans ma tête.

« Tu me fais pitié ! T’es qu’un pauvre mec qui tente de voir s’il a encore du charme auprès des gamines de 17 ans, t’es pathétique ! J’aurais préféré jamais te rencontrer, c’est clair ? »

Je me déteste pour avoir osé dire ça. Mais il n'est pas encore trop tard pour réparer ce qui peut l'être. Pour sauver le « nous » qui a existé durant si peu de temps. Trop peu de temps.

Nous tournons dans une petite rue que je reconnais pour l'avoir prise avec mon professeur, le jour où il a voulu m'emmener chez lui. Je sais ce que je trouverai au bout de cette rue. Mais suis-je assez forte pour l'affronter ?

Alex finit par ralentir et s'arrête en pleine rue. Heureusement qu'il n'y a personne derrière nous, nous nous serions fait écraser. Je retire mes mains de son torse et me rends brusquement compte de la façon dont je devais l'enlacer pour ne pas tomber. Ok, c'est gênant. Vraiment gênant. Visiblement, Alex se dit la même chose puisqu'il s'éloigne violemment de moi et enlève son casque. Je veux faire de même, mais le casque reste coincé. Ok, doublement gênant.

- Un problème ? me demande Alex.
- Non pas du tout, ne t'inquiète pas.
- Tu es sûre ? Tu as besoin d'aide pour…
- Non !

J'ai pratiquement crié mais je veux absolument éviter la scène de mauvais films à l'eau de rose où le garçon amoureux aide la fille à retirer son casque et l'embrasse après. En tirant violemment dessus, la fermeture du casque finit par s'ouvrir et je le retire d'un geste brusque. En soupirant de soulagement, je regarde Alex. Qui ne me regarde pas. Je l'observe durant plusieurs secondes mais il ne semble pas décider à lever les yeux vers moi. Je n'arrive pas à savoir s'il est simplement perdu dans ses pensées ou s'il veut juste éviter mon regard. Probablement les deux.

- Bon, eh bien… Merci, finis-je par dire avec un pauvre sourire.

Il lève enfin ses yeux vers moi et je reçois un coup au coeur. La lueur pétillante que j'y voyais autrefois a disparu. Elle a laissé place à une souffrance insoutenable. Inadmissible.
Avant qu'il n'ait pu prononcer un mot, je m'approche de lui et le sers dans mes bras.

- Je suis désolée, murmuré-je. Je suis vraiment désolée. J'aurais aimé que ce soit toi.

Au bout de longues secondes, son corps que je sens tendu contre le mien finit par se décontracter et il me rend mon étreinte.

- On ne choisit pas. Je ne t'en veux pas Joy, je ne t'en voudrai jamais. Mais je ne peux plus continuer comme ça.

J'aimerais le consoler, lui dire que tout ira bien, le rassurer. Je ne parviens qu'à le garder dans mes bras pendant encore quelques secondes avant qu'il ne s'écarte. Trop courtes secondes. Je suis en train de le perdre et je ne peux rien faire pour l'en empêcher. Il a besoin de guérir, et il ne pourra le faire que loin de moi. Mais j'ai encore des questions, trop de questions.

- Comment sais-tu qu'il habite ici ?

Alex hausse les épaules avec un sourire incertain en reprenant mon casque de mes mains.

- J'ai fait de mon mieux, c'est tout. Je me suis renseigné dès que Céline m'a envoyé son message. Nous avions trop peu de temps pour hésiter sur l'endroit où aller, non ?

Sa dernière phrase sibylline me laisse hésitante. Je hoche la tête et il me lance un sourire amer.

- Je ne t'attends pas, je suppose. N'hésite pas à me rappeler si tu as besoin de moi pour te ramener.

J'acquiesce d'un air coupable et il me lance un dernier sourire.
Un vrai cette fois. Aussi lumineux que ceux que je connaissais.
Pendant quelques secondes, je retrouve mon véritable Alex. Mais c'est Alex et ce n'est plus Alex. Il est trop blessé pour ne pas avoir changé, et désormais, il va s'en aller.

Mais avant qu'il ne parte, il faut que je lui dise. Que je sois honnête avec lui. Ou je le regretterai toute ma vie.

« Merci, Alex. Merci d'avoir toujours été là. Merci d'avoir toujours privilégié mon bonheur avant le tien. Je m'en veux, si tu savais comme je m'en veux. Je ne savais pas, je ne comprenais pas… Et crois-moi, j'aurais aimé t'aimer. Ca aurait été plus facile. On aurait été heureux. On aurait été amoureux. Mais ça marche pas comme ça, et j'en suis réellement désolée. Je ne sais pas comment te dire à quel point tu vas me manquer. Et je n'ai pas envie que tu partes. Parce que des personnes comme toi, on n'en rencontre qu'une seule dans sa vie. Alors merci, Alex. »

Il me barre les lèvres d'un doigt avant que j'aie pu dire quoique ce soit.
- Je t'aime, Joy. Je t'aimerai probablement toujours. Alors merci à toi, merci pour tout ce que tu m'as offert.

Il enlève son doigt de ma bouche mais je ne me sens pas capable de parler pour autant. D'un geste doux, il replace une de mes mèches de cheveux correctement et s'éloigne légèrement.

- Il a de la chance, souffle-t-il. Au revoir, Joy.

Ce sont ses derniers mots. Aussitôt après les avoir prononcés, il recule et remonte sur sa moto sans avoir même remis son casque. Je n'ai pas la force de l'arrêter ou de lui dire quoique ce soit. Je me contente de le regarder partir, le bruit du moteur ronronnant encore dans mes oreilles plusieurs minutes après qu'il ne soit parti.

***

Il me faut encore bien deux minutes pour me décider à sonner chez Nathan. Car j'avais beau ne pas me l'être avoué, j'étais terrifiée. Terrifiée à l'idée qu'il me rejette, qu'il me haïsse, ou pire encore : que ma présence l'indiffère. Ma vie avait été tellement bouleversée ces derniers jours que je n'avais pas réfléchi à ce qu'il se passerait si je parvenais à le retrouver. Et maintenant qu'il était temps de faire ce qui était juste, je mourrais de peur.

Mais une voix dans ma tête me revint. La voix de Nathan. Toujours là, même lorsque je me sentais plus seule que jamais.

« Tu ne dois pas avoir peur, Joy. Tu ne dois surtout pas avoir peur. »

Aussitôt, je sens une force lumineuse s'infiltrer en moi, qui puise sa source dans mes souvenirs.
Souvenirs heureux.
Avec Nathan.
Il ne m'a jamais vraiment abandonnée.

Ma main ne tremble pas lorsque je sonne à sa porte. Je me sens juste bien. La peur s'est envolée, pour ne laisser place qu'à une seule chose : l'amour. Lorsque mon coeur commence à s'affoler alors que j'entends des pas se rapprocher de la porte, il ne me faut que quelques instants pour le calmer.

Inspiration.
Je ne dois pas avoir peur.
Expiration.
Je n'ai jamais été seule.
Inspiration.
Je ne le perdrai pas.
Expiration.
Il sera toujours avec moi.

La porte s'ouvre.

***

- Joy ?

Après tant d'attente, après tant de souffrance, il est enfin en face de moi. Il ne paraît pourtant pas heureux de me voir. Logique, la dernière fois qu'il m'a vue, j'étais en train d'embrasser Alex.
Mais je suis décidée à ne rien lâcher cette fois. Je lui souris.

- Bonjour Nathan.
- Qu'est-ce que tu fais là ?

Sa voix est froide mais il ne m'a pas claqué la porte au nez, c'est une bonne chose.

- Je suis venue te parler.

Il fronce les sourcils.

- Je ne crois pas que ce soit nécessaire. Rentre chez toi, nous n'avons rien à nous dire.

Il commence doucement à refermer la porte mais je pose une main dessus.

- S'il te plaît Nat', c'est important…

Son surnom semble le faire réagir. Pendant une brève seconde, le ressentiment que je peux lire dans ses yeux disparaît. C'était le moment que j'attendais.

- Laisse-moi rentrer, s'il te plaît. Je ne te demande qu'une chance, une seule. Si ensuite tu ne veux plus me voir, alors je m'en irai. Mais je ne veux pas abandonner comme ça.

Il paraît hésiter et pendant une seconde, je crois qu'il va me claquer la porte au nez. Mais il finit par soupirer en haussant les épaules.

- Très bien. Entre.

Il s'écarte pour me laisser passer et, pour la première fois, je découvre une nouvelle partie de sa vie. Sa maison ne semble pas très grande, suffisamment pour deux personnes, mais elle est vraiment bien aménagée. J'observe les photos et des visages me sautent aux yeux. Nathan à quatre ou cinq ans environ avec un gros chien à côté de lui. Il n'a pas changé. Nathan à dix ans, dans les bras de ce que je suppose être sa mère. Partout, des photos de famille et d'amis. Cela me cause un choc. Il parle tellement peu de lui et je découvre un pan de son histoire qui m'est totalement inconnu.
D'ailleurs, c'est incroyable, il a été mignon toute sa vie. Pourquoi n'est-il pas passé par la phase adolescent boutonneux à lunettes avec l'appareil dentaire ? Non non, il a toujours été parfait. Injustice !

Voyant que je contemple ses photos, son appartement et tout cette part de sa vie qu'il converse secrètement cachée, Nathan prend la parole.

- Eh bien, qu'est-ce que tu voulais me dire ?

Je me tourne vers lui.

- Je… Je ne sais même pas par quoi commencer. Enfin, si : je suis désolée. Je suis vraiment désolée Nat', pour tout ce qui s'est passé… Pour Isabelle, Alex, et tout.

Il hausse les épaules.

- Eh bien, c'est fait, c'est fait, non ? Tu ne peux pas changer ce qui s'est passé.

Je hoche la tête.

- Je ne veux pas le changer. Je veux juste tenter de sauver ce qui peut l'être… Ecoute, je ne voulais pas embrasser Alex, c'était un accident, et…

Il éclate de rire. D'un rire froid et teinté de tristesse. Et surtout de colère.

- Un accident ? Genre, tu as trébuché et, oh zut, vous vous êtes embrassés ? Ah ouais, l'accident con !

La tension qui règne dans la pièce est palpable. Je balbutie :

- Non, c'est lui qui m'a embrassée ! J'ai voulu le repousser mais…
- Mais quoi ? T'as oublié ? T'as pas pu ?
- Arrête !

Cette fois, c'est moi qui me mets à crier. J'en ai assez qu'il ne me laisse aucune chance. Surtout quand je sais parfaitement que pour une fois, je n'ai rien fait…

- Mais le temps que je me remette de ma stupéfaction, tu étais derrière moi, et tu n'as même pas cherché à comprendre ! Je n'ai jamais voulu qu'il m'embrasse et même si… Même si j'avais été assez stupide pour le voir, je ne serai pas allée faire ça devant toi, tu ne crois pas ? Je n'aime pas Alex, je n'en suis pas amoureuse. Je suis amoureuse de toi, tu peux le comprendre, ça ?

Il paraît se calmer pendant une seconde puis lâche d'un ton acerbe :

- Ca dépend, tu as fini par comprendre que c'était toi que j'aimais quand tu me faisais une crise de jalousie à propos d'Isabelle.

Je soupire de frustration, tentant de rester calme.

- Oui, j'ai compris. Et je suis désolée pour ça aussi, je ne t'ai jamais laissé une seule chance de t'expliquer. Je regrette sincèrement d'avoir tout foutu en l'air à ce moment-là mais… J'ai pas envie de renoncer à toi. Et c'est pour ça que je suis là aujourd'hui.

Nathan semble se décontracter légèrement. Assez en tout cas pour qu'il s'asseye dans le canapé en soupirant. Guettant sa réaction, je m'adosse contre le mur et l'observe. Et puis soudain, je vois ses sourcils se froncer.

- Comment es-tu venue, Joy ?

J'hésite et cherche mes mots. Comment lui avouer ? Que va-t-il penser ? Suis-je supposée mentir ? Je rejette aussitôt cette idée de ma tête. J'essaye de sauver ma relation avec lui, ce n'est pas pour briser sa confiance dès la première seconde. En inspirant profondément, je décide de lui avouer la vérité.

- Alex m'a déposée en moto.
- Tu te fous de moi ?

Sa haine est tellement perceptible dans sa voix que brusquement la colère m'envahit. Pourquoi est-il incapable de me faire confiance ?

- Non, je me fous pas de toi Nat' ! Arrête de réagir comme un gamin ! Alex est mon ami ! Il est celui qui est venu me récupérer ce matin après que je me sois fait agresser, il est celui qui m'a toujours soutenue dans ma relation avec toi, il est celui qui a toujours tenté de me rendre heureuse ! Je n'en suis pas amoureuse mais c'est mon ami ! Il m'a sauvée ce matin en venant me chercher alors que je m'étais fait tabasser, et puis il m'a embrassée et j'étais totalement perdue et toi tu nous as vus et t'avais l'air de me détester et...
- Joy ! Respire !

Je prends soudain conscience que j'ai retenu ma respiration en lui balançant tout ça et que ce que je raconte est totalement incompréhensible. D'ailleurs, Nathan semble se dire la même chose.

- C'est quoi cette histoire d'agression ?
- Sarah ! Sarah a amené son frère et ses potes pour me frapper parce que je lui avais tenu tête hier. Elle m'a laissée à moitié en train de crever sur le trottoir et j'ai appelé Alex pour qu'il vienne me chercher. Il s'est occupé de moi mais le temps qu'on arrive en cours, on s'est fait renvoyer et le CPE voulait qu'on vienne te voir.
- Je…
- Laisse-moi parler. A la fin, Alex m'a avoué que je l'impressionnais et m'a embrassée. La suite, tu la connais… Et tout à l'heure, Céline m'a avoué votre pacte et Alex a voulu réparer ce qu'il avait alors il m'a déposée chez toi.

Il y a un silence. Silence durant lequel je tente d'empêcher mes mains de trembler en serrant les poings. La peur est revenue.
Et soudain, Nathan se lève.
Et fonce sur moi pour m'embrasser.

Sa bouche s'écrase contre la mienne alors que, collée au mur, je sens mon coeur se remettre à battre. La présence de Nathan, sa langue qui joue avec la mienne, ses mains sur ma taille, tout ça me rend le bonheur que je croyais avoir à jamais perdu.
Nous restons ainsi collés l'un à l'autre pendant plusieurs minutes, tentant sans doute de rattraper tout le temps perdu durant ces quelques instants.

Et lorsque finalement nous nous éloignons l'un de l'autre, essoufflés, Nathan ne me lâche pas. Il se contente de plonger ses yeux dans les miens.

- Je suis désolé, souffle-t-il.
- C'est ma faute.
- Non, tout a commencé à cause de moi. Et surtout, je suis désolé d'avoir abandonné, de t'avoir abandonnée. Je ne savais pas ce que tu traversais. Je m'en veux de ne pas avoir été là ce matin. Je… Raconte-moi tout, Joy.

***

C'était la troisième fois que je faisais ce récit. La réaction de Nathan a été plus calme que celle de Céline et d'Alex. Sans doute parce que, contrairement à nous tous, il est adulte. Adulte. Ce mot est étrange. Comme s'il venait creuser un léger fossé entre nous. Pourtant, je fais tout ce que je peux pour être mature. Mais malgré tous ces efforts, je n'ai pu m'empêcher de cracher toute la haine que j'avais contre Sarah, contre Tony, contre tous ceux qui m'avaient fait mal.

La réaction de Nathan a été sans appel.

- Il faut que tu ailles voir la police, me dit-il d'un air grave. Ce qu'il s'est passé est horrible et tu ne peux pas les laisser s'en tirer comme ça. Il faut qu'ils soient punis…
- Je ne peux pas. J'ai trop peur qu'ils s'en reprennent à moi ensuite, ou pire, à quelqu'un à qui je tiens, comme ma mère ou Céline. Ils s'attaquent au plus faible parce qu'ils savent qu'il ne pourra pas réagir…
- Eh bien, réagis ! Je comprends que tu aies peur, mais tu n'es pas toute seule cette fois ! Tu as Céline, tu m'as moi, et tu as… Tu as Alex. Tu n'es pas seule, et je suis certain que nous te soutiendrons tous jusqu'au bout.

En m'enfonçant un peu plus dans le canapé comme si je voulais disparaître, je fais « non » de la tête. Peu importe ce qu'il dit, je sais que je suis totalement incapable de me battre. C'est trop tôt. Chaque fois que je ferme les yeux, je vois encore le regard de Tony au moment où il commence à me frapper. Je me rappelle de la terreur et de la douleur qui m'ont envahie. Je ne peux pas me battre contre ça.

Nathan me tient toujours dans ses bras et je pose ma tête contre son épaule.

- Je ne me doutais pas que Mme Landsmann parlait de ça lorsque j'ai reçu son message, reprend-il. J'ai cru que… Je suis désolé de m'être montré aussi égoïste. J'aurais dû voir que tu allais mal, plutôt que ne garder en tête que cette sensation de trahison et fuir comme un lâche.
- Tu n'es pas un…
- Si, j'ai été un lâche. J'ai expliqué au directeur que je venais de prendre connaissance de grands problèmes familiaux et que je devais aller les régler tout de suite. Il m'aime bien et ne m'a demandé aucun justificatif, alors…
- Alors tu as encore dû lui mentir à cause de moi.

Nathan me relève la tête en m'attrapant délicatement le menton, de manière à ce que je le regarde dans les yeux.

- Ca n'a pas d'importance, Joy. Mentir au proviseur, ça n'est rien à côté de tout ce que je pourrais faire pour toi.

Je lui souris.

- Tu veux dire, comme débarquer devant chez moi alors que ma mère est là ?

Il rigole et le son de son rire me fait vriller le coeur. J'observe avec bonheur ses fossettes, ses dents blanches et les coins de sa bouche qui se relèvent. Il est à nouveau avec moi.

- Par exemple, oui !

Soudain, son regard se pose sur l'horloge devant nous.

- Merde ! souffle-t-il. Je n'avais pas vu l'heure !
13 h 15. Cela doit faire bien trois quarts d'heure que je suis avec lui maintenant et nous n'avons toujours pas mangé.

- Ne t'inquiète pas, le rassuré-je. Je ne reprends qu'à quatorze heures trente.

Il sourit et m'embrasse.

- Eh bien ça nous laisse encore un peu de temps en tête à tête !

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Kamu Akan Menyukai Ini

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