La dernière danse de la lionn...

By softblossom

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Hermione Granger apprend une terrible nouvelle qu'elle décide de cacher à toutes les personnes autour d'elle... More

Prologue.
I - La lionne affaiblie.
II - Rouge, or et sang.
III - Pride and Prejudice.
IV - Espoir.
V - 'La maladie'
VI - Déni.
VII - Jamais.
VIII - Darcy.
IX - Le début de la fin.
X - La forêt interdite.
XI - Tous tes secrets.
XII - Juste la fin du monde.
XIII - Ce qui nous attend.
XIV - La réalité.
XVI - Un souffle de répit.
XVII - Doutes.
XVIII - Résilience.
XIX - Venomserpentem.
XX - Coeurs et âme.
XXI - Chute.
XXII - Liés.
XXIII - Renaissance.
XXIV - Miss-Je-Sais-Tout.
XXV - Ténèbres.
XXVI - La dernière chance.
XXVII - Sang-de-bourbe.

XV - À bout.

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By softblossom

Je vous remercie infiniment pour tous vos commentaires et votre fidélité, cela me touche énormément.
Je vous souhaite une bonne lecture !
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- Hermione !

La lionne ouvrit les yeux, épuisée à force d'essayer de dormir sans grand succès.

C'était Harry qu'elle entendait crier depuis le salon de son appartement. 

Hermione soupira longuement.

- Dégage de là Potter.

Zabini était agacé par la présence du Gryffondor.

- Deux jours Zabini, ça fait deux jours, elle..

- Je sais compter merci. Le coupa Blaise

Hermione ne put s'empêcher de lâcher un sourire suite à cette remarque qu'elle avait entendue de loin.

- Elle n'est pas sortie du week-end ! Il y a cours aujourd'hui. Laisse-moi la voir ou McGonagall va finir par intervenir.

Le préfet-en-chef leva les yeux au ciel. 

Posté devant le petit escalier qui menait à la chambre de la brune, il était déterminé à ne pas laisser passer l'Elu. 

Il ne bougea pas d'un cil tandis que Harry, les poings serrés, sentait une rage monter en lui.

- Hermione ! L'appela-t-il à nouveau, cette fois-ci en essayant de forcer le passage

- Je t'ai dit de dégager Potter, Blaise le repoussa d'un coup sec. Il y a bien une raison si elle ne sort pas. La directrice est au courant depuis hier et elle n'y voit aucun problème. Elle a besoin de repos.

Hermione fut soulagée d'entendre ces mots. 

Son collègue continuait de l'éviter autant qu'il le pouvait, mais il savait également faire la part des choses. 

Il se doutait que dans ce malheur elle avait besoin d'être seule, loin de tout. 

Elle le remercia intérieurement de l'avoir ainsi défendue.

Harry fut pris au dépourvu. Il était choqué de voir à quel point Blaise avait changé. Il était mature et réfléchissait avec raison. Il empêchait le meilleur ami de la Gryffondor de la voir car il voulait la laisser se reposer. L'Elu n'en revenait pas.

Sa bouche entrouverte, aucun son ne réussit à en sortir. 

Il se doutait qu'Hermione était certainement dans ces jours où la maladie était trop dure à supporter, mais il y avait aussi une autre raison à ce besoin soudain de s'éloigner de tout le monde, il en était persuadé. 

La frustration le rongeait de l'intérieur, mais il ne pourrait rien y faire, Blaise ne céderait pas.

- Ne t'en fais pas Harry, tout ira mieux. Cria Hermione depuis sa chambre, d'une voix pourtant si faible

Harry avait à peine relevé les yeux vers la provenance de ces paroles. 

Plus rien n'irait mieux en ce qui concernait celle qui avait passé sa vie à sauver les autres, il l'avait bien compris. 

Cela ne pouvait que s'aggraver, et ce qui fit le plus mal au garçon à la cicatrice, c'était qu'il ne pourrait pas la sauver en retour.

Vaincu, il abandonna et se détourna sans un dernier regard pour Zabini qui se tenait toujours devant les marches, tête haute.

Harry sortit de l'appartement en trombe, mais il avait l'impression que seul son corps marchait et que son esprit était resté derrière lui. 

Il venait de réaliser qu'Hermione était en train de dépérir, et que plus personne ne pourrait l'aider. 

Il s'en voulait terriblement.

Hermione remuait sans cesse dans son lit. 

À peine osait-elle sombrer dans les bras de Morphée que l'image déchirante de Draco qui s'en allait après avoir appris pour sa maladie lui revenait en tête, et elle ne pouvait plus fermer les yeux.

Revivre ce moment lui arrachait le cœur. Elle se revoyait s'effondrer sur les marches d'escalier, prise de violents sanglots qu'elle n'arrivait plus à stopper. Elle était restée ainsi plus de trente minutes, étouffant ses cris de rage et de tristesse dans sa cape de sorcière. Il lui avait demandé de ne jamais le quitter, et c'était pourtant ce qu'il avait fait.
Draco l'avait abandonnée à cause de sa tumeur au cerveau qui la tuait à petit feu. La brune n'oublierait jamais le regard qu'il lui avait lancé avant de s'en aller. Ce regard qui lui avait dit adieu.

La Gryffondor ne lui en voulait pas. Elle savait que tout était de sa faute. Elle n'aurait pas dû lui avouer son secret, elle n'aurait jamais dû tomber amoureuse de lui et accepter ses avances. Il avait tant souffert dans sa vie, il ne méritait pas qu'elle lui impose un tel fardeau. Il devait s'éloigner d'elle pour son bien, et c'était ce qu'il avait fait. Il avait fait le bon choix.

Cependant, Draco était le premier amour de sa vie, et le dernier. Ce n'était pas Cedric comme elle l'avait pensé encore quelques mois auparavant. Hermione s'était rendu compte de ce qu'aimer voulait dire grâce à celui qui avait si longtemps été son pire ennemi.

Draco Malfoy l'avait sauvée. 

Il était arrivé pile au moment où elle avait eu le plus besoin d'une personne qui rajouterait un peu de lumière dans ses ténèbres. 

Il était cet être qui avait ramené le soleil dans son monde qui s'était autrefois éteint. 

C'était lui, et elle l'avait perdu.

Blaise avait été le dernier à le voir, mais il avait refusé de dire quoi que ce soit à la lionne lorsqu'elle était revenue de la Tour d'astronomie, avec pour seules paroles :

« Laisse-le tranquille, vous ne pouvez pas être ensemble. Il a vécu des choses terribles dans sa vie, tu sais très bien que ta mort l'achèvera. Et le laisser derrière toi à cause de cette maladie te fera rejoindre l'au-delà avec le plus grand regret de ta vie. C'est mieux pour vous deux. »

Des mots crus, presque insoutenables à entendre, mais des mots qui ne reflétaient que la vérité, aussi dure était-elle à accepter.

Cet échange avec Zabini fut son dernier contact avec le monde extérieur.

Hermione s'était enfermée dans sa chambre et n'en était pas sortie depuis trois jours, touchant à peine aux plateaux de nourriture que la directrice lui envoyait. 

Draco était parti du château à peine une heure après qu'Hermione lui ait tout avoué, et c'était probablement pour de bon cette fois-ci. 

Ce n'était pas que pour sa mission. 

Il avait fui la maladie de la brune, tout simplement.

La jeune sorcière avait longtemps cru qu'elle était fautive depuis le début, qu'elle devait s'en vouloir de faire du mal aux personnes à qui elle annonçait son malheur. Mais après tout, n'était-elle pas celle qui souffrait le plus dans l'histoire ? N'était-elle pas celle qui allait mourir à la fin ? Ce n'était pas eux qui devaient faire face à un destin tragique.

Alors pourquoi pensaient-ils d'abord à eux avant de se soucier de la malade ? 

Hermione se sentait si misérable. 

Elle se doutait bien qu'ils avaient tant de choses en tête qu'ils ne pouvaient pas réfléchir correctement et se permettre de s'occuper d'une personne atteinte d'une maladie si avancée.

Ils avaient déjà des problèmes graves à gérer.

Mais tout de même, les voir lui tourner le dos un à un, cela la détruisait.

Le fait que Draco l'ait quittée alors qu'elle s'était complètement dévoilée à lui, ainsi que l'idée qu'elle ne le reverrait certainement plus jamais, cela lui avait infligé un tel choc émotionnel que ses membres avaient cessé de fonctionner pendant deux jours.

Ses cellules cancéreuses se déplaçaient lentement vers sa colonne vertébrale, et le résultat était que certains jours elle ne pouvait plus rien faire de ses bras et de ses jambes. 

Il lui fallait alors énormément de repos et de morphine pour pouvoir récupérer ses capacités motrices.

Cela devenait de plus en plus difficile maintenant que Draco n'était plus là. 

Il était son unique motivation. 

Désormais, elle n'avait plus aucune raison de se lever le matin, ni même de se réveiller. 

La mort lui semblait peu à peu réconfortante.

Ces instants de bonheur avec Draco avaient été bien trop courts. Elle les avait touchés du bout des doigts pour qu'au final ils s'évanouissent dans l'oubli.

Ils s'étaient haïs pendant de si longues années pour au final se réconcilier de la plus belle des façons. 

Ils ne pouvaient pas abandonner aussi vite. Hermione ne l'acceptait pas.

Elle voulut pleurer, encore et encore, mais elle était vidée de toute larme tant elle en avait versées les derniers jours. 

De plus, cela lui provoquait un mal de tête interminable qui l'épuisait. 

Elle n'arrivait plus à sortir de cet enfer.

oOOo

- Granger ! Appela le préfet-en-chef depuis le salon

La lionne se réveilla en sursaut. 

Avec difficulté elle tourna la tête vers le réveil et remarqua qu'il était midi. 

Elle ne comprenait pas pourquoi Blaise la dérangeait maintenant. 

La directrice lui avait pourtant envoyé son repas vers onze heures. 

Un repas qu'elle avait à peine touché.

- Pomfresh est là, elle aimerait te voir. Ajouta-t-il, impatient

- Madame Pomfresh. Le corrigea la vieille dame avec un regard sévère

Blaise pouffa.

- Puis-je monter Mlle Granger ?

L'infirmière entendit un faible oui, et elle fut dans la chambre en quelques secondes. 

Elle tenait un sachet dans sa main droite.

Hermione se redressa en position assise, elle ravalait sa fierté avec beaucoup de mal. 

La Gryffondor avait honte de paraître si faible devant les autres, ce que Pomfresh remarqua.

- Je vous ai vue dans un pire état ma petite. Elle tenta de la rassurer

La malade soupira, puis ses sourcils se froncèrent lorsque l'infirmière sortit des boites de médicaments du sachet. 

Hermione ne les reconnaissait pas.

- Ce sont des nouveaux médicaments ? Encore ?

- C'est exact. Ils sont plus forts, beaucoup plus forts. Votre maladie évolue Miss Granger, et de façon très négative. Non seulement ces pilules vont soulager vos douleurs, mais elles vont également ralentir le processus. Même si cela reste bien moins efficace qu'un traitement à l'hôpi...

- Nous en avons déjà parlé Madame Pomfresh. Hermione la coupa. Je ne veux pas finir mes jours dans un hôpital. Vous savez autant que moi qu'il n'y a plus rien à faire, il faut arrêter de se voiler la face.

Jamais l'infirmière n'avait vu Hermione se fermer à ce point. 

Elle semblait être de plus en plus prête à mourir, notamment les derniers jours.

- Que s'est-il passé Miss ? La semaine dernière vous osiez encore y croire.

Madame Pomfresh sentait sa gorge se nouer et cela se fit entendre dans son ton.

- Je fais simplement face à la réalité.

Le regard de la lionne était perdu dans le vide, il ne présentait plus aucune émotion. 

Elle était comme absente. 

Cela déchira le cœur de l'infirmière.

- Je vous remercie pour les médicaments. Quelles sont les indications ? Hermione changea de sujet

- Deux fois par jour, lors de votre petit-déjeuner puis de votre dîner. Je vous en prie, prenez-les.

- Bien, merci. Au revoir.

Hermione coupa court à la conversation et se recoucha, ignorant complètement la personne qui resta plantée quelques secondes à côté de son lit. 

Tout comme les autres personnes qui savaient quel était le destin de la sorcière la plus brillante de sa promotion, Pomfresh attendait. 

Elle attendait qu'un miracle ose se produire, en vain. 

Lorsque Pomfresh redescendit dans le salon de l'appartement, elle croisa Blaise, assis dans le fauteuil près de la cheminée. 

Le préfet comprit aussitôt à la vue du regard de l'infirmière.

- Ce n'est pas de votre faute, elle est têtue comme une mule. Comme ma tante. Et malheureusement la fin n'est jamais belle.

Madame Pomfresh ravala un sanglot et se dépêcha de sortir, elle ne voulait pas montrer à quel point Hermione Granger l'avait rendue si faible. 

Elle qui était autrefois une infirmière au cœur de pierre.

oOOo

À la fin de la journée, Harry s'écroula dans le canapé de la Salle commune des Gryffondors. 

Ron s'installa sur le fauteuil à sa droite, une lettre posée sur ses genoux.

- Qu'est-ce que c'est ? Demanda l'Elu, sans même tourner le regard vers le rouquin

- Maman m'a écrit. Ils ont beaucoup de mal à accepter ce qu'il se passe avec Hermione.

Harry eut un rire nerveux.

- Comme nous tous.

- Elle nous demande de lui faire changer d'avis quant aux traitements. Mes parents ne comprennent pas qu'elle ne se batte pas et qu'on ne la force pas à se reprendre en mains.

- Eh bien, que ta mère vienne le lui dire ! Peut-être que ses saintes paroles vont donner lieu à un miracle. Répliqua le garçon aux yeux verts

- Ne réagis pas comme ça vieux...

- J'en ai marre ! Harry se leva et implosa. J'en ai marre de me sentir si impuissant face à tout ça. Maintenant elle reste enfermée dans sa chambre et refuse de me parler. La mort de Dumbledore, les horcruxes, l'affrontement contre Voldemort, Ginny qui est de plus en plus distante, et la maladie de Hermione.. Je suis à bout.

Ron observa son ami et ressentit une immense peine pour lui. 

Il ne savait pas comment le sorcier faisait pour supporter tout cela.

- L'idée qu'Hermione meurt m'est insoutenable. Se souffla Ron à lui-même, plus fort qu'il ne l'aurait voulu

Harry ne faisait plus attention à ce qu'il se passait autour de lui. 

Toujours debout, il semblait retrouver l'usage de ses jambes, et sans un mot, il quitta les dortoirs des Gryffondors.

En quelques minutes il fut devant la porte du bureau de Remus Lupin. 

D'abord hésitant, il finit par toquer et ouvrir.

- Harry ! Remus se leva de sa chaise, surpris

- J'ai besoin de vous parler, Remus.

Le visage du jeune sorcier était complètement éteint. 

Le loup comprit aussitôt.

- Installez-vous sur le canapé là-bas, il n'est pas en très bon état malheureusement, mais il fera l'affaire. Je vais vous faire un thé.

Harry ne posa pas une seule fois les lèvres sur la tasse brûlante tant il ne s'arrêtait pas de parler.
Il confia toutes ses peines et ses erreurs au professeur, comme s'il se confessait à ce que les Moldus appelaient un psychologue.

À la fin de sa tirade, il parut vidé.

- Je vous en prie Remus, aidez-moi.

Remus ne parvint pas à garder un visage impassible. 

Il inspira un grand coup et détourna les yeux de son élève un instant. 

La détresse du jeune homme fut trop difficile à supporter.

- Je sais qu'elle souffre terriblement, mais elle ne se rend pas compte qu'elle nous impose également cette souffrance. Ajouta Harry

Les yeux de l'Elu étaient devenus rouge sang à force de retenir ses larmes depuis trop longtemps. 

Sa barbe de trois jours montrait à quel point il ne voyait plus la fin de ce tunnel infernal.

- Elle le sait, et cela la ronge de l'intérieur. Elle a conscience de ce que son apparence vous évoque désormais, elle se doute que cela vous fait souffrir et je pense que c'est pour cela qu'elle se cache.

- Elle ne va même plus en cours ! S'exclama Harry, comme s'il n'avait écouté aucune parole de Remus. Pour qu'elle en arrive là, c'est que c'est bientôt la fin. Et je ne veux pas qu'elle nous quitte. C'est trop dur. Ce sera trop dur sans elle.

Le garçon aux cheveux de jais avait terminé sa phrase dans un sanglot, sa voix s'était brisée. 

Le professeur eut l'impression de s'évanouir, l'air était devenu étouffant et les maux d'Harry lui arrachaient le cœur. 

Il décida alors de se montrer fort, plonger dans le chagrin ne les aiderait pas à avancer.

- Je me doute que cela est bien trop facile à dire Harry, mais vous devez vous ressaisir. Avec une telle maladie, la vie ne peut pas être toujours rose. Hermione ne pourra pas échapper aux ténèbres, mais elle en sortira très vite. Elle a simplement besoin de repos. En attendant, vous devez retrouver votre force et votre courage. Hermione sait ce qui l'attend et elle préfère se battre seule. Je ne suis pas forcément d'accord avec ses idées, mais il faut se montrer compréhensif, vous devez être présent pour elle quand elle le souhaite, autrement, soyez patient. Vous savez également quel est votre propre destin Harry, alors concentrez-vous là-dessus.

Harry daigna enfin plonger ses yeux dans ceux du loup. 

Son professeur avait raison, bien que la vérité était difficile à accepter. 

Il devait faire face à ses peurs, et les surmonter.

- Merci, Remus.

oOOo

Le soir, Hermione osa finalement faire autre chose que simplement dormir. 

Les nouveaux médicaments semblaient faire légèrement effet, mais pas encore assez pour qu'elle puisse se lever plus de dix minutes.

Elle réussit à prendre une douche rapide, mais chaque geste se transformait en un calvaire insoutenable, comme si le cancer détruisait peu à peu tous les os de son corps, peut-être les muscles ou les articulations, elle n'en savait rien. 

Elle n'arrivait plus à localiser les douleurs tant elles étaient diffuses, et elle refusait de jeter un œil aux radios qu'elle avait faites la semaine dernière. 

Elle avait hâte de prendre sa seconde dose du traitement.

La brune eut l'agréable surprise de ne pas croiser Zabini. 

Elle remonta dans sa chambre, essoufflée, mais elle se sentait plus légère. 

Avant de glisser dans son lit, Hermione s'empara de son manuel de potions. 

Ses maux de tête habituels avaient décidé de la laisser tranquille, un instant. 

Elle devait lire, lire jusqu'à l'épuisement afin de ne pas penser à Draco.

Alors que les yeux de la lionne commençaient doucement à se fermer, quelqu'un toqua à sa porte. 

Hermione crut un instant en la possibilité que ce soit celui qui hantait ses pensées, et son cœur se mit à battre la chamade.

Toutefois, son espoir disparut aussitôt lorsque la porte s'ouvrit et laissa apparaître le préfet-en-chef dans l'encadrement. 

La Gryffondor poussa un soupir, déçue, tandis que Blaise s'appuyait contre le chambranle.

- Qu'est-ce que tu veux Zabini ?

Le concerné la toisa un instant, fronçant ses sourcils épais et noirs. 

Puis, ignorant sa question, il se dirigea vers la petite table où était posé le plateau de nourriture pour le dîner de la sorcière. 

Un peu trop brutalement, il le déposa sur les genoux de sa collègue, ainsi que la boîte de ses médicaments.

- Je veux te voir prendre tout ça.

Hermione haussa les sourcils, presque abasourdie par cette scène qu'elle trouva étrange.

- En quoi est-ce que cela te concerne ?

- S'il te plaît, insista-t-il.

La brune secoua la tête, confuse. 

Elle ne comprenait pas l'intérêt soudain que Zabini lui portait, un intérêt très embarrassant pour elle, mais elle finit par céder.

Elle se mit à manger, par chance avec appétit, et avala ses pilules. 

Elle faisait comme si le garçon, qui l'observait assis sur une chaise un peu plus loin, n'était pas là.

Une fois fini, Hermione poussa le plateau sur le côté du lit. 

Blaise surgit aussitôt pour le débarrasser.

La brune fit une moue intriguée, ce que le serpent remarqua.

- Maintenant tu vois à quel point c'est humiliant d'être assisté ainsi. Tu finiras peut-être comme ça, mais ce n'est pas encore pour maintenant, tu peux encore te battre. Alors prends tes médicaments et mange ce que l'on te donne.

Il avait prononcé ces mots d'un ton froid et autoritaire, mais qui prouvait tout de même qu'il se souciait de son état. 

Hermione ne voulait pas lui chercher des noises, alors elle hocha la tête, encore un peu chamboulée et perturbée par ce moment partagé.

Avant que Zabini ne s'en aille, la brune l'interpella. 

Elle avait l'air remplie de détresse.

- Est-ce que Draco va revenir ?

De dos à elle, Blaise baissa la tête.

- Je n'en sais rien, finit-il par répondre.

oOOo

Mardi. Sa mission était terminée depuis deux jours. 

Elle avait été menée à bien et ce, avec grand succès.

Draco avait rallié au camp du Bien presque toutes les armées demandées. 

McGonagall lui avait expliqué que les loups-garous et les géants seraient les plus tenaces. 

Les uns étaient trop méfiants des humains, et les autres trop idiots. 

Il ne fallait pas les forcer, simplement leur proposer, et ils viendraient ensuite de leur propre gré, ou non. 

Alors le jeune sorcier n'avait pas insisté.

Il était satisfait de ses actions, pour la première fois dans sa vie il s'était senti utile. 

C'était une belle vengeance sur l'échec auquel il avait fait face en sixième année.

Toutefois, lorsque le Lord apprendrait que son protégé avait, en quelque sorte, rejoint l'ennemi, alors Draco obtiendrait sa revanche finale. Il serait enfin apaisé quant aux terribles actes que les mangemorts avaient fait subir à sa mère.

Après cette quête éprouvante, le serpent avait eu besoin de deux longues journées pour s'en remettre. 

Isolé dans une maison abandonnée au milieu d'une vaste forêt, à une trentaine de kilomètres de Londres, Draco avait passé son temps à dormir, mais également à tourner en rond et à se morfondre.

Maintenant que son voyage était terminé, qu'il n'avait plus rien à faire ni rien à penser, tous ses maux les plus douloureux lui revenaient en pleine figure.

Il n'arrivait pas à accepter la vérité, le déni s'était emparé de lui. 

Et ce n'était pas le pire. 

Il regrettait terriblement d'avoir abandonné celle pour qui il aurait pu tout donner.

Aussi difficile était-ce pour lui de se l'avouer, elle était devenue sa moitié. 

L'avoir quittée de façon si violente lui donnait ainsi l'impression d'être vide. 

Il n'y arrivait pas sans elle, mais c'était également trop dur de lui faire face et de ne rien pouvoir faire. 

De n'avoir aucun moyen de la sauver.

Ses douloureuses pensées ne s'arrêtaient pas là. 

Draco continuait de se torturer en se rappelant à quel point il avait fait souffrir Hermione durant toutes ces années. 

Tout cela parce qu'il avait été dicté par les idées farfelues de son vieux père. 

Elle ne l'avait jamais mérité. 

Il se haïssait du plus profond de son âme. 

Sa mère, Hermione, toutes les personnes qui l'approchaient étaient vouées à sombrer en enfer.

Le blond devait parler à quelqu'un, il lui fallait tout extérioriser. 

Soulager sa conscience afin de mieux appréhender les choses. 

Cela ne pouvait continuer ainsi.

Ce fut pourquoi il se retrouva à transplaner au manoir Malfoy. 

Discrètement, il se rua aussitôt dans la seule pièce non occupée par les disciples de Voldemort, qui vivaient désormais dans son ancienne demeure. 

Une petite pièce de séjour bien cachée où sa mère se réfugiait lorsqu'elle ne supportait plus ces monstres.

La femme aux longs cheveux blonds, qui grisonnaient avec le temps, était assise dans un coin de la pièce, à l'abri de la lumière du jour. 

Elle ne voulait pas que l'on la trouve.

Elle ne remarqua la présence de Draco que lorsque celui-ci se laissa tomber à genoux à quelques mètres d'elle.

- Draco ! S'exclama Narcissa, étouffant un cri dans ses mains

Ses yeux grands ouverts témoignaient de l'immense surprise qu'elle ressentit en le voyant ici. 

Cela faisait des mois qu'elle ne l'avait pas vu.

Elle accourut vers lui et prit son menton entre ses doigts afin de relever sa tête. 

Elle découvrit alors ses yeux d'un bleu gris dont les vaisseaux avaient explosé, tirés par la fatigue et la tristesse. 

Les joues du blond étaient inondées de larmes.

Le souffle de Narcissa se coupa un instant, elle ne l'avait jamais vu dans un tel état.

- Draco, que se passe-t-il ?

Le blond baissa à nouveau la tête, honteux de se montrer si faible face à l'une des personnes qu'il estimait le plus.

- Plus un seul mangemort ne m'a touchée, mon fils, cesse de te sentir coupable.

Il le savait, il savait que l'on n'approchait plus sa mère. 

Dans le cas contraire, ils se seraient déjà fait un malin plaisir de le lui rapporter. 

Cet événement n'était malheureusement plus la première raison de ses souffrances.

- Je n'y arrive plus mère... Souffla-t-il, plongeant la tête dans ses mains. J'ai besoin d'aide.

Narcissa s'assit face à lui et prit ses mains dans les siennes, les serrant d'une manière réconfortante. 

Alors, son fils osa enfin la regarder.

- Je suis là Draco, et jamais je ne te jugerai. Murmura-elle, un sourire sur son visage qui se voulait être rassurant

Draco réalisa à quel point sa mère était terrifiée, épuisée de vivre entourée de mangemorts qui l'avaient salie et en qui elle ne pouvait plus avoir confiance.

Ainsi que d'un mari plus lâche que jamais, qui ne la défendait plus.

Il se sentit égoïste d'agir de cette manière, de lui demander tant d'attention. 

Mais il était actuellement au fond du trou, il devait en sortir au plus vite et seul sa mère pourrait le raisonner, il le savait.

- Je l'aime, mère, je l'aime comme jamais je ne pensais pouvoir aimer. Je suis tombé amoureux d'Hermione Granger, la née-moldue et meilleure amie du plus grand ennemi du Maître. Finit-il par lâcher, la voix tremblante

Narcissa resta un instant interdite. Elle savait très bien de qui il parlait. 

Son fils aimait la sorcière qu'il n'avait cessé d'insulter de sang-de-bourbe tout au long de ses années à Poudlard.

- Je ne peux plus mère, je ne peux plus les supporter. Potter et son air suffisant dès qu'il me fait face, Weasley et ses sourires d'idiot alors que sa famille ne vaut même pas un pauvre Gallion. Et puis Granger, cette stupide sang-de-bourbe qui pense être l'élève la plus brillante de sa promotion. Ils sont à vomir.

Narcissa, assise dans un immense fauteuil en daim vert, releva doucement les yeux de son livre qu'elle peinait à terminer. 

Ses sourcils se froncèrent.

- Ne l'appelle pas ainsi Draco.

- Que voulez-vous dire mère ? Qui donc ? Le blond eut un air incrédule

- Cette petite que tu traites de sang-de-bourbe. N'utilise plus ce terme, je t'en prie.

Draco fut étonné de ce qu'il venait d'entendre. 

Il était vrai que sa mère n'avait jamais employé de tels mots, mais elle n'avait jamais rien dit non plus à Lucius. 

Lui qui ne cessait de monter leur fils contre ces personnes jugées inférieures en les insultant de tous les noms.

Narcissa s'était dit qu'il était temps de tout lui avouer. 

Draco venait d'obtenir la marque, il allait rentrer en sixième année, et cela allait probablement être sa dernière à Poudlard.

Tout allait être si sombre pour lui désormais, mais la femme aux cheveux blonds presque blancs ne l'acceptait toujours pas. 

Jamais elle n'avait voulu que son fils devienne l'un des leurs. 

Son petit Draco qui autrefois était si doux, si attentionné et plein de bonté. 

Elle l'avait perdu, mais elle voulait à tout prix éviter qu'il ne devienne pire. 

Elle refusait qu'il suive leur chemin.

- Tu sais Draco, dans nos familles les mariages sont très souvent arrangés, voire forcés. Tu te doutes donc que les deux personnes ne tombent pas forcément amoureuses l'une de l'autre au début, et parfois même jamais.

Le blond ricana.

- Ça je le sais bien, j'en ai la preuve avec père et vous. Si vous comptez m'annoncer que vous n'aimez point père, épargnez-moi cela. Je suis déjà au..

- Que sais-tu de l'amour, mon fils ? Narcissa le coupa d'un ton sec

Draco ferma aussitôt la bouche. 

Il était bien évidemment incapable de répondre à une telle question. 

- Notre mariage était bien plus que forcé. C'était ton père, ou je mourrais. Jamais je n'ai voulu de tout ça. Le seul homme que j'ai aimé dans ma vie et qui réside encore au plus profond de mon cœur aujourd'hui est un sang-de-bourbe, mon fils, comme tu aimes les appeler. Il n'y a pas un jour où je regrette de ne pas m'être enfuie à ses côtés. Bien que je finisse par me dire que ton père m'a au moins apporté la plus belle chose dans ma vie. Toi, Draco.

Le Serpentard tombait des nues. 

Jamais il n'aurait pensé sa mère capable d'une telle chose.

Aimer un autre homme, il n'en avait que faire. 

Mais un homme qui n'était pas de sang-pur, il n'en revenait pas et peinait à y croire. 

On lui avait pourtant rabâché tant de fois que cette « race » était le fléau du monde magique.

  - Si je te dis tout cela Draco, c'est pour que tu ne fasses pas la même erreur que moi. Ne t'empêche pas d'aimer quelqu'un à cause de son sang. Jamais, Ô grand jamais je ne te forcerai à épouser une autre personne que celle qui apportera des couleurs dans ta vie devenue trop terne. Qu'importe son rang. Je te le promets.

- Je n'ai pas oublié vos mots, mère, et c'est grâce à eux que j'ai pris conscience de ce que je ressentais. Ajouta Draco, le cœur lourd

Narcissa sentit sa gorge se serrer. 

Elle ne pouvait pas tolérer de voir autant de peine sur le visage de cet être à qui elle avait donné la vie.

Sans attendre une seconde de plus, elle le prit dans ses bras et l'enlaça le plus fort possible. 

Voilà bien longtemps qu'elle n'avait osé faire un tel geste envers lui sans se faire rejeter.

- Alors rejoins-la mon fils, que fais-tu donc ici ? Elle t'aime également, je le sais, je le sens. Tu ne serais pas si souffrant autrement.

La tête enfouie dans sa nuque, Draco finit par exprimer sa plus grande douleur.

- Elle est malade, elle va mourir et c'est inévitable. Elle est atteinte de l'une de ces foutues maladies moldues. Mère, je ne sais pas ce que je vais faire sans elle. Je n'arrive pas à l'accepter.

Narcissa plaqua une main sur sa bouche, épouvantée par ce qu'elle venait d'entendre. Il n'y avait pas pire injustice dans le monde que de mourir d'une maladie à un si jeune âge.

Elle se revit alors à la place de Draco, au moment où on l'avait arrachée des bras de l'amour de sa vie. 

Toutefois, elle avait cette paix en elle de se dire que sa famille n'avait pas tué l'homme qu'elle avait aimé, et qu'il vivait heureux aujourd'hui. 

Son fils, lui, verrait son soleil s'éteindre à tout jamais. 

Comme une fin du monde prématurée.

- Je suis désolée, tellement désolée de voir le sort s'acharner sur toi Draco. J'aimerais te dire qu'elle peut être sauvée, et je serai là si elle le peut mais...

- Cela n'arrivera pas. Termina Draco en se détachant de sa mère

Le blond se releva et se mit de dos à Narcissa, il ne voulait plus craquer devant elle.

- Je sais que tu es encore jeune Draco et que ton esprit est hanté par de sombres démons, mais tu dois comprendre que tu ne peux pas lui en vouloir. Elle n'a pas choisi d'avoir cette maladie, pense d'abord à la souffrance qu'elle ressent avant de penser à la tienne.

Il n'arrivait pas. Il n'arrivait pas à l'accepter et aucun mot ne parvenait à sortir de sa bouche. 

Alors, sa mère continua :

- Va mon fils, va et profitez avant qu'il ne soit trop tard. Ce serait la pire des choses que de la laisser tomber et la voir mourir sans lui avoir donné tout ce qu'il y a de plus bon dans ton cœur.

Draco inspira un grand coup, ravalant les dernières larmes qui menaçaient de s'abattre sur ses joues rougies. 

Il devait se ressaisir.

Il avait honte de lui-même. 

Il n'aimait pas perdre ses moyens et pleurer aussi lâchement. 

- Blaise avait raison, je vais en crever. La voir s'en aller sans rien avoir pu faire me tuera.

Narcissa s'avança doucement vers son fils, qui était toujours de dos à elle, et posa une main sur son épaule.

- Tu es le jeune homme le plus courageux que je connaisse Draco, tu y arriveras. Aime-la, aime-la jusqu'à son dernier souffle. Je serai là pour te sortir des ténèbres.

De façon à peine perceptible, Draco hocha la tête, et sur ces derniers mots il transplana.

Laissant tomber la main de sa mère dans le vide.

oOOo

Mardi soir. Hermione, quelque peu remise de ses maux, décida enfin de sortir de sa chambre. 

Elle voulait faire un effort et aller voir ses amis dans la Grande Salle. 

Peut-être arriverait-elle à manger un morceau.

Avec difficulté, elle descendit les escaliers qui la menèrent au salon des préfets. 

Blaise n'était pas là, sûrement déjà parti pour le dîner.

Elle inspira longuement, prête à réunir toutes ses forces pour rejoindre Harry et les autres. 

Elle espérait leur faire plaisir. 

De plus, cela ne lui ferait pas de mal. 

Il fallait qu'elle se force à bouger si elle ne voulait pas finir dans un fauteuil roulant. 

Elle ne voulait pas laisser la maladie gagner, pas encore. 

Pas tout de suite.

Hermione s'empara d'un gilet qui traînait sur le fauteuil près de la cheminée et l'enfila. 

À ce même moment, elle entendit le tableau s'ouvrir doucement. 

Surprise, elle attendit, droite comme une statue, que la personne se montre à elle. 

Ce qu'elle fit, quelques secondes plus tard.

La brune se sentit défaillir lorsqu'une tête blonde apparut à quelques mètres d'elle. Ses cheveux étaient en bataille et son pantalon était parfaitement repassé mais sa chemise légèrement froissée.

Il était revenu, il ne l'avait pas abandonnée pour de bon. 

Une fois de plus il était revenu.

Pas un mot ne sortit de bouche de la Gryffondor, elle n'esquissa pas un seul geste. À la place, elle fondit en larmes. Des larmes de soulagement, de tristesse, de douleur, de joie et de surprise. Jamais une personne ne lui avait fait ressentir tant de choses en même temps, et c'était bien pour cela qu'elle avait besoin de Draco Malfoy dans sa vie.

Alors, le Serpentard se rua vers elle, la bousculant presque sous le coup de l'émotion. Il enroula l'un de ses bras autour de ses hanches, la souleva, posa sa main libre sur sa nuque si douce et si fine, et il l'embrassa, lui transmettant dans ce baiser tout l'amour qu'il avait pour elle. Comme si c'était la dernière fois.

//

Et oui, je suis de retour avec un nouveau chapitre. Après tout ce temps, oui je sais. Je ne change pas sur ce point-là et j'en suis vraiment désolée.
J'espère tout de même que ce chapitre vous a plu.
Qu'en avez-vous pensé ? Quel est votre moment préféré ?
J'attends vos avis avec hâte !
Bisous, et merci pour vos nombreux commentaires !!

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