SANS DESSOUS NI DESSOUS

Av infinisigne

536 54 31

Albà. Ce sont les quatre lettres qu'elle a choisi. Quatre petites manuscrites qui sont le synonyme de liberté... Mer

Prologue
Chapitre 1 : Si j'étais un instant... je serais le passé
Chapitre 3 : Si j'étais une cuisine... je serais un plat Thaï.
Chapitre 4 : Si j'étais un café... je serais le tiens.
Chapitre 5 : Si j'étais un mot... je serais la fuite.

Chapitre 2 : Si j'étais un vêtement... je serais une chaussure.

70 7 11
Av infinisigne


Albà

Ce soir nous sommes off. Nous avons le droit à deux soirs de libre par semaine. Le club rapporte suffisamment d'argent pour fermer les mardis et mercredis soirs.

Je devrais certainement être en train de traîner dans mon canapé, devant la télé, un pad thaï dans une boite en carton carré venant de chez Lee, le traiteur thaï qui est à deux rues d'ici. Au lieu de ça, il est dix-sept heures, je suis perchée sur des talons hauts. C'est bien le seul élément que je concède pour rendre ma tenue un peu plus féminine. Pour le reste je porte un pantalon noir slim moulant et un chemisier brodé en jean déboutonné sur une brassière en dentelle. Je ne porte jamais de soutien-gorge. Je déteste ça.

Victoria et Katerina ont insisté pour que je vienne ce soir. Je crois surtout qu'elles tentent de me caser par tous moyens. Mais j'ai dit au revoir aux relations avec les hommes en arrivant ici.

Nous avons rendez-vous dans un bar branché de Paris pour un after-work. Je stationne ma voiture au parking près de ce dernier. Il ne fait pas trop froid pour un mois d'octobre même si un vent frais caresse la peau de mon cou. Il est encore tôt et la ville fourmille autour de moi.

— Albà, m'interpelle Victoria lorsque j'entre dans le bar.

Je lui fais un signe de la main et me faufile entre les hommes en costume, les filles en tailleurs –pieds nus pour la plupart, souffrant surement de leurs hauts escarpins inconfortables-.

— Où est Kate ? demandé-je.

Vic m'indique d'un coup de menton. Kate est en train de discuter avec un de ces types au costume hors de prix, certainement taillé sur mesure. A vu de nez je dirais qu'il bosse dans un banque ou un cabinet d'avocat. Le genre de type sur qui Katerina adore mettre le grappin.

— Incorrigible, soufflé-je.

— Il ne lui a pas fallu plus de trois minutes ici pour qu'il lui fasse de l'œil.

— En même temps avec sa mini-jupe en cuir, elle ne laisserait pas indifférent le curé de la paroisse du coin, plaisanté-je.

— Tu bois quoi ?

— Whisky.

— Tu ne veux pas tourner à quelque chose de plus féminin, pina colada, spritz à la rigueur.

Je secoue la tête en signe de dénégation. Il n'y a que le bourbon qui anesthésie suffisamment mes nerfs pour me laisser aller dans ces soirées. Dans le cas contraire, je passe mon temps à scruter la foule autour de moi de peur d'y voir le visage d'un fantôme de mon passé.

Victoria hausse les épaules. Elle commande mon bourbon au barman et me tends mon verre. Je le descends d'une traite avant de voir Katerina approcher à grand pas vers moi.

— Dites les filles, les gars nous invites dans un bar hyper selecte à quelques pas, vous venez ?

— Kate, est ce qu'au moins tu connais le prénom du type qui t'invite ? demande Vic.

— Est-ce que ça a une importance ?

Je lève les yeux au ciel et Victoria soupire avant de rire. Elle attrape son sac et je les suis sans grande conviction. Ce qui était à la base une soirée entre fille va finir en plan drague avant même que la soirée girly n'ait commencé. Je savais que j'aurais mieux fait de rester chez moi avec des plats thaï. Au moins, je n'aurais pas eu à me coltiner monsieur costume trois pièces, qui me conte les cours de la bourse du jour, ses heures interminables passer au boulot et son envie de décompresser après une dure journée.

Nous arrivons dans un de ces bars parisien qui compte deux étages. Le type qui organise la soirée nous indique qu'une salle a été privatisée à l'étage. Si nous étions les seules gonzesses, j'aurais pu croire que c'était un piège. Mais je devine aisément en voyant mademoiselle coincée à lunette dans son tailleur trop serré que ce qui était une soirée entre collègue c'est aussi transformé en plan drague pour elle.

Bienvenu au club poulette !

En gravissant les marches, mon talon se coince dans un des lattes de bois et plie. Je manque de me casser la gueule. Monsieur costume trois pièce me rattrape de justesse. Merde !

— Ca va Albà ? demande Katerina.

— Mon talon vient de se casser, marmonné-je en regardant ma montre.

— Merde, la plaie. Tu ne peux pas rester comme ça toute la soirée...

Il est à peine sept heure moins le quart, avec de la chance la boutique de chaussure du coin sera encore ouverte. Les chausseurs dans ce le quartier ce n'est pas ce qui manque. Je sors mont téléphone, regarde où se trouve le plus proche.

— Je vous abandonne, je vais remédier au problème. Je n'en ai pas pour longtemps, lui indiqué-je.

Je retire mes chaussures avant de tourner les talons.

Cette histoire est plus une échappatoire qu'autre chose, mais elle n'est pas sensé le savoir. Je sais parfaitement ce que cherche ce genre de type. Ils veulent une jolie fille près d'eux qui leur suce la bite de temps à autre et qui ne pipe pas mot quand il rentre un peu trop soul. Sauf que j'ai déjà donné une fois et qu'on ne me reprendra jamais à faire deux fois la même erreur. Les hommes aiment trop se servir des femmes.

Je descends les escaliers en quatrième vitesse et percute quelqu'un. Je m'accroche à ses épaules pour garder l'équilibre, par pure réflexe malhabile.

— Je suis désolée, m'excusez-je avant de lever les yeux vers ma victime.

Dario.

Je n'ai l'ai pas vu depuis l'épisode de l'autre nuit. Je l'entends parfois quand il sort pour faire son sport. J'ai déjà croisé quelques une de ces conquêtes sortir de chez lui au petit matin, décoiffés, mais un sourire aux lèvres. Ce type est un homme à femme, comme les autres. Le charme italien, les belles paroles, les muscles bandés. N'importe quelle femme doit prier pour passer quelques heures entre ses bras.

N'importe laquelle sauf moi.

— Qu'est ce que tu fais ici ? demande-t-il étonné.

— Je suis sortie avec des copines, mais il m'est arrivé un petit accident... lui désigné mes pieds nus avant de pointer du doigt mes deux collègues.

Il fronce les sourcils et observe les gens sur le balcon.

— Et tu comptais allez où comme ça ?

— Chez le marchand. Et toi ?

— Boire un verre après ma journée de boulot. Mais je peux t'accompagner si tu veux.

— Si ça te chante, haussé-je les épaules.

Je reprends ma route, mon voisin sur les talons. Nous marchons l'un côté de l'autre dans la rue.

— Dis-moi si je me trompe, mais j'ai la sensation que tes chaussures sont ton excuse pour t'échapper.

— Non ! m'exclamé-je un peu trop vivement. Si... arf. Je ne suis pas adepte des soirées entre filles.

— Ni des mecs en costard ?

— Encore moins.

— C'est un bon point pour moi alors, marmonne-t-il en se stoppant.

— Quoi ? demandé-je pas certaine d'avoir bien compris le sens de sa phrase.

— Rien. Nous sommes arrivés.

Je me retourne et constate que nous sommes devant un magasin de chaussure. J'entre et le vendeur me salut. Il n'est pas très chaleureux. Et pour cause son magasin ferme dans cinq minutes et je suis la cliente casse-pied qui vient acheter une paire de pompe juste avant la fermeture.

Lorsque je lui montre l'état de mes chaussures à talons, je perçois une lueur compatissante passer dans ses yeux.

— Qu'est-ce qu'il vous faut ?

— Quelque chose de confortable, et de noire.

— Je crois avoir le modèle fait pour vous, votre pointure ?

— Trente-neuf.

Il fonce dans l'arrière-boutique. Je prends place sur le petit siège en l'attendant. Dario examine les meubles en bois de la boutique. Ce n'est pas une de ces boutiques modernes, mais à la manière dont il touche les fibres étagères j'ai la sensation que ce magasin lui plait. C'est fascinant. De voir la délicatesse avec laquelle il caresse la planche de bois. Je ressens presque une pointe de jalouse pour ces fibres. Je suis tellement absorbée par ma contemplation que je ne me rends pas compte que le vendeur est revenu. Lorsque Dario se tourne vers moi, un sourire moqueur aux lèvres, mon cœur loupe un battement. Merde. Je déteste cette vague de désir que je ressens en cet instant. Un désir que je croyais mort à tout jamais. Et qui me rends faible.

— Albà ?

— Oui ? réponds-je perdu dans son regard.

— Je crois que le monsieur t'attend.

Je sursaute, revenant tout à coup à la réalité. Je me tourne vers le vendeur qui me tend une paire de bottines à talon en cuir noir avec des lanières dorés. Exactement le style de chaussures que j'aime. Je passe la chaussette qu'il me donne avant d'enfiler la chaussure. Je réitère avec le second pied et me lève. Ces chaussures sont tous simplement parfaites.

— Je les prends ! dis-je.

— Je savais qu'elles vous plairaient.

Après avoir régler, nous sortons du magasin. Nous reprenons la route en direction du bar où j'ai laissé les filles. Nos bras se frôlent et ça me perturbe plus que je ne le voudrais.

— Tu choisis toujours tout aussi vite.

— Je suis le genre de fille qui sait ce qu'elle veut. Pas besoin de tergiverser, soit ça va, soit non.

— Tu choisis les hommes de la même façon ou tu les essais avant ? plaisante-t-il.

— Pourquoi tu es volontaire ? répliqué-je.

— Pour faire un essai ? Non. Si tu m'essais tu m'achète, me répond-il en plongeant ses yeux dans les miens, la voix grave, presque rauque.

— Vous les italiens vous êtes tous les mêmes... soupiré-je.

— Tous les mêmes ?

— Beau parleur, charmeur...

— Donc tu trouves que j'ai du charme.

— Je n'ai jamais dit ça ! me défends-je.

— Tu finiras par le faire... rit-il.

— Tu vois, c'est bien ce que je disais...

— Bon et bien je crois que nous sommes arrivés, constate-t-il alors que nous nous arrêtons devant le bar.

Je n'ai aucune envie de retourner là-dedans. Je crois qu'en réalité, je suis curieuse d'en apprendre encore plus sur lui. Sa proximité m'apaise autant qu'elle me perturbe et une part de moi a envie d'explorer ses sensations.

— Merci pour m'avoir accompagné. Je te paie un verre ? proposé-je.

— Je crois que je vais rentrer. Une prochaine fois. A plus ma belle, sourit-il avant de tourner les talons.

Merde !

Je ne sais ce qui me prend sur l'instant, mais j'ai envie de le retenir.

— Et manger thaï, t'en dis quoi ? Crié-je

Il se retourne, je lui souris.

— J'en dis que je meurs de faim, réplique-t-il.

— Ca tombe bien je connais le meilleur endroit pour ça !

J'accours près de lui et sors mon téléphone pour prévenir Kate et Vic que je ne reviendrais pas. Je devrais m'en vouloir de leur faire faux bond mais étrangement que je n'ai aucun remords.

Voici un chapitre supplémentaire. J'espère qu'il vous aura plu. Nos deux héros se rapprochent, mais les emmerdes et les doutes ne sont jamais loin. Affaire à suivre...

Fortsett å les

You'll Also Like

498K 27.5K 47
𝐁𝐨𝐨𝐤 𝐎𝐧𝐞 𝐨𝐟 𝐈𝐬𝐡𝐪 𝐤𝐢 𝐝𝐚𝐬𝐭𝐚𝐧 advika: "uski nafrat mere pyaar se jeet gayi bhai meri mohabbat uski nafrat ke samne kamzor padh gay...
982K 87.8K 39
✫ 𝐁𝐨𝐨𝐤 𝐎𝐧𝐞 𝐈𝐧 𝐑𝐚𝐭𝐡𝐨𝐫𝐞 𝐆𝐞𝐧'𝐬 𝐋𝐨𝐯𝐞 𝐒𝐚𝐠𝐚 𝐒𝐞𝐫𝐢𝐞𝐬 ⁎⁎⁎⁎⁎⁎⁎⁎⁎⁎⁎ She is shy He is outspoken She is clumsy He is graceful...
2.8M 43.1K 14
"Stop trying to act like my fiancée because I don't give a damn about you!" His words echoed through the room breaking my remaining hopes - Alizeh (...
372K 21.3K 40
The story continues to unfold, with secrets unraveling and new dangers lurking in the shadows. The Chauhan family must stay united and face the chall...