Pour n'être qu'avec toi (LS)

By Khalie69

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« Il y a des souffrances qui se hurlent seul dans la nuit, que personne ne pourra comprendre tellement elles... More

Avant- Propos
Prologue
1. Harry
2. Louis
3. Harry
4. Louis
5. Harry
6. Louis
7. Harry
8. Louis
9. Harry
10. Louis
11. Harry
12. Louis
13. Harry
14. Louis
15. Harry
16. Louis
18. Louis
19. Harry
20. Louis
21. Harry
22.1 Louis
22.2 Louis
23. Harry
24. Louis
25. Harry
26. Louis
27. Harry
28. Louis
29. Harry
Epilogue
Nouvel OS En Ligne

17. Harry

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By Khalie69

*Ce chapitre peut heurter la sensibilité de certains. Ne vous obligez pas à lire si vous ne vous sentez pas de le faire, on ne vous en voudra jamais pour ça. Mes DM sont ouverts si besoin ❤️❤️ *


---


Je l'ai touché...


Je ne m'en suis, tout d'abord, pas aperçu. Ça a été un réflexe, je l'ai fait sans réfléchir. Le contact de sa peau contre la mienne m'a brûlé... agréablement.

Je l'ai touché...

Son récit m'a bouleversé. Je savais qu'il était concerné de près par tout cela, mais jamais je n'aurais imaginé qu'il ait vécu un tel drame. Même si ce n'est pas lui qui a été atteint dans sa chair, il a souffert plus que de raison et il souffre encore.

Je l'ai touché...

Avec ce simple geste, tout a changé autour de moi, tout s'est ouvert. J'arrive enfin à voir l'horizon. Calme, heureux. Je vais y arriver. Nous allons y arriver. Parce que dorénavant, nous sommes deux.

Je l'ai touché...

Malgré la détresse de Louis, je n'ai pu m'empêcher de sourire. Pour le réconforter, lui montrer que je suis là comme lui est là pour moi, mais aussi parce que c'est le premier contact que j'ai avec un homme depuis tellement longtemps... et je suis heureux que ce soit lui. Ça fait un bien fou.

Je l'ai touché...

Un sentiment nouveau prend place en moi. De l'admiration ? De la fascination ? Ou peut-être de la reconnaissance ? Un je ne sais quoi que je n'arrive pas à expliquer. Tout ce que je sais, c'est qu'à partir d'aujourd'hui, je m'engage dans une autre voie, dans quelque chose de plus concret. Je vais tout droit vers la guérison.

Je l'ai touché...

... et je n'ai qu'une envie... recommencer.

Je me redresse d'un coup, mais cette fois pas à cause d'un cauchemar. Je sens encore le contact de sa main contre la mienne. J'ai chaud. Cette chaleur reconnaissable que nous ressentons en pensant à quelqu'un de spécial. Depuis ce jour-là, je ne cesse de tourner et retourner cette scène dans ma tête et je n'arrive pas à déterminer ce que je ressens vraiment.

J'ai passé tellement de temps à fuir les hommes, les gens en général que je suis complètement déstabilisé, car je me rends compte que plus les jours passent, plus j'ai envie de revoir Louis. Est-ce à cause de ce contact physique, aussi léger a-t-il pu être ? Où est-ce à cause du travail que nous faisons tous les deux et de l'aide évidente qu'il m'apporte ?

Est-ce que c'est de ça que voulait me parler ma psy lorsqu'elle m'a dit de ne pas perdre mes objectifs de vue ? Ne pas m'éparpiller à ressentir ce que je ne devrais pas ressentir ? Or, après tout, l'un de mes objectifs est bien de redevenir le plus possible comme avant, donc de ressentir, de toucher et peut-être d'aimer à nouveau ?

Je passe ma main sur mon visage et me lève. Je cogite trop de toute façon, il me sera impossible de me rendormir. C'est certainement parce que c'est aujourd'hui que nous allons prendre les fameuses photos. Nous avons décidé de nous retrouver là-bas, car je ne me sens pas prêt à être enfermé dans une voiture avec quelqu'un. Même Louis. Nous nous sommes donc donné rendez-vous dans un coin un peu paumé en dehors de la ville. Près d'un lac que je connais bien pour y être allé souvent, il y a longtemps.

Je commence à découvrir des contradictions dans mon comportement. Par exemple, je ne me voyais pas aller prendre ces photos, seul alors qu'être seul était devenu une habitude, un besoin. Je ne peux pas être dans la même voiture que Louis, mais le retrouver dans un endroit isolé, à l'écart de tout, ne me fait pas peur.

Je me fais moi-même tourner en bourrique. Je ne me comprends plus trop, mais j'y vais à l'instinct, ce que je n'avais pas fait depuis longtemps.

Ça aussi, ça fait du bien.

Je me prépare vite fait et vais prendre un bon petit déjeuner. Je prévois également un thermos de thé que nous pourrons partager là-bas. Ça nous fera du bien après avoir crapahuté dans le froid matinal. Ça pourra peut-être m'aider à me confier. Il faut que je me confie. Il faut que je le dise. C'est essentiel à ma guérison. Et puis Louis sait, il a compris. Il faut juste que j'accepte de mettre les mots dessus, c'est le plus dur, mais je crois être prêt à franchir cette étape.

Bon sang, quels progrès j'ai faits depuis que j'ai mis les pieds à AngelHope ! Depuis que j'ai rencontré Louis. C'est ahurissant, effrayant et excitant. J'ai tellement envie d'avancer, il me donne tellement de force.

Je bois mon thé doucement en regardant par la fenêtre. Il va faire beau aujourd'hui. Le soleil n'est pas encore vraiment levé, mais sa lumière douce orangée pointe le bout de son nez au travers des bâtiments.

J'espère que la brume ne se sera pas totalement levée et que je pourrais en profiter.

Je me prépare un thé dans un mug thermos pour le trajet et aussi pour me réchauffer, car, si le temps s'annonce beau, les températures, elles ont chuté. Je ramasse tout mon matériel que j'avais préparé la veille et finis par sortir de chez moi et regagner ma voiture, dans laquelle je m'enferme, aussitôt assis.

Une bonne demi-heure de route a été largement suffisante à mon stress pour s'installer confortablement dans mes tripes. Lorsque je me gare sur le bas-côté, non loin d'un petit chemin de terre, je remarque Louis, assis sur le capot de sa voiture un peu plus loin. Comme d'habitude, je prends le temps de calmer ma respiration alors que je vois Louis se lever. Il ne bouge pas plus, m'attendant patiemment.

Je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi patient.

Je sors enfin de mon véhicule avec mon sac que j'avais posé sur le siège passager et mon thermos que je range dans une poche sur le côté puis je relève le visage et croise le regard de Louis, qui me sourit.

— Hey, comment vas-tu ? me demande-t-il en avançant doucement.

— Hum... ça va. Et toi ?

— Eh bien comme un samedi matin à cette heure-ci.

Je me fige et je dois faire une sacrée tête, car il semble perturbé un moment. Puis il reprend.

— Hey, Harry, c'était de l'humour. Je ne suis pas forcément du matin, mais je suis content d'être là.

— C'est vrai ? je demande timidement.

— Bien sûr. Je suis même touché que tu m'aies demandé de t'accompagner. Et puis je ne connais pas ce coin, ça a l'air calme.

— Oui, ça l'est.

— On y va alors ? Par où ?

— Par là, je réponds en montrant le chemin du doigt.

Nous nous mettons alors en route en silence. Pour me donner une contenance et cacher mon stress, je sors mon thermos et bois quelques gorgées de thé, ce qui lance immanquablement une conversation sur ma boisson et les différents thés que nous n'avons pas encore partagés. Je lui apprends alors que j'en ai apporté et que nous pourrons nous poser un peu plus tard. Louis semble ravi et me dit qu'il a prévu des petits gâteaux que sa sœur et lui ont préparés la veille. Tout est naturel, tout est normal.

J'avoue que j'apprécie ce moment. Beaucoup.

Au bout de quelques minutes de marche, nous arrivons devant le lac et comme je l'avais espéré, la brume est bien là, flottant sur l'eau et épousant parfaitement les formes sombres des arbres entourant l'étendue d'eau noire.

Je pose mon sac et comme par automatisme je sors mon barda. Louis ne dit plus rien, il observe devant lui. Je crois que la beauté de l'endroit lui a cloué le bec. Ce sont les clics de mon appareil photo qui le font sortir de sa torpeur. Je le sens bouger autour de moi, mais je ne le vois pas. Je suis concentré sur ce que je fais.

Je n'ai pas peur.

Un peu plus tard, nous sommes assis sur des souches d'arbres. Louis sort les fameux gâteaux de son sac et m'en propose sans rien dire, alors que je verse le thé dans deux gobelets.

— Alors, où partons-nous aujourd'hui? finit-il par me demander doucement.

— En Afrique. Au Mali plus exactement. C'est du thé kinkéliba. La couleur est spéciale, mais... c'est bon.

Je croque dans mon biscuit et profite du silence qui nous enveloppe. Tout est calme ici. Mais mes tripes me poussent rapidement à briser ce silence.

— Hum... je voulais te parler, je commence, mal à l'aise. Mais je ne veux pas que tu enregistres.

— Il n'y a pas de souci. De toute façon, je n'ai pas mon dictaphone.

— C'est vrai ?

— Oui. Je ne suis pas ici pour ma thèse.

— Merci. Hum...

— Prends ton temps Harry. Je ne pars pas. Prends tout ton temps.

Je crois qu'il sait de quoi je veux lui parler. C'est là, dans l'air, depuis quelque temps déjà. Depuis la première fois où je l'ai appelé suite à mes cauchemars. C'est encore plus fort depuis notre déjeuner. Je veux le lui dire. Je dois le lui dire. Ça devient nécessaire. Je ne comprends pas pourquoi, mais c'est à lui que je dois le dire en premier. Le reste suivra.

Quelques minutes passent encore puis je me lance. Comme quand on saute à l'élastique. D'un coup.

— J'ai été... abusé... sexuellement... mais je ne me souviens pas.

J'attends, je n'ose pas le regarder. J'attends juste. Il ne bouge pas. J'ai le regard plongé dans le liquide légèrement marron qui remplit mon gobelet. Je suis figé.

— Je ne te jugerai pas Harry, chuchote-t-il soudainement, mais avec une douceur à laquelle je ne me serais pas attendue.

Ces mots me font tellement de bien, alors je continue.

— Je te l'ai dit l'autre jour. J'étais sorti... avec des amis. On voulait s'amuser et tu vois... peut-être ne pas rentrer seul.

J'inspire profondément.

Ce gars m'a dragué, mais je suis retourné danser avec mes amis. J'ai passé une bonne soirée, j'ai un peu bu, j'étais ivre, mais pas... défoncé... et il est revenu. Malgré ma première impression plutôt mauvaise, j'ai fini par flirter avec lui... et il m'a offert ce verre.

Je m'arrête à nouveau. Louis reste stoïque. Il ne réagit pas ou alors il se force à ne pas réagir. Je lève un peu le regard et vois ses mains, crispées sur son pantalon. Je retourne à la contemplation de mes chaussures.

— Je ne me souviens pas de la suite. Je me suis réveillé le lendemain matin. J'étais à poil dans une chambre que je ne connaissais pas... j'étais seul. J'avais mal partout... j'étais nu, seul et...

Je commence à paniquer. Louis bouge doucement à mes côtés.

— Chut, calme-toi, Harry. Ça va, je suis là et je ne te veux pas de mal d'accord ? Il n'y a que moi, que toi et moi. Respire.

Il me faut quelques minutes pour me calmer et retrouver mes moyens. Je bois quelques gorgées de thé, ce qui me ramène à l'instant présent, le calme, le lac, Louis, moi.

— Tu n'es pas obligé de continuer.

— Si. Je le veux. Je veux en parler. Il faut que ça sorte parce que ça me bouffe de l'intérieur. Il faut que je te le dise.

— D'accord. Je t'écoute. Prends ton temps.

— Je... je ne comprenais rien. Il n'y avait personne et je ne savais pas si c'était bon signe ou non et... j'avais mal. Tu vois, j'avais vraiment mal.

D'un coup, je relève le regard vers lui, il hoche la tête.

— Je me suis levé, mais c'était difficile. J'avais du mal à marcher. Il y avait un peu de sang dans les draps et des emballages de préservatifs par terre...

— Des ?

— Oui... je suis désolé Louis je ne veux pas te...

— Non, ça va, Harry...

— Je me suis habillé comme je pouvais et je suis sorti. En fait, j'étais dans un hôtel bas de gamme. Je suis rentré chez moi. Je ne me souviens même plus comment j'ai fait. Je suis resté chez moi, prostré, allongé sur mon canapé parce que je ne pouvais pas rester assis. Je...

Je m'arrête à nouveau, je serre les poings. Un mélange de sentiments m'envahit. Je ressens à nouveau la détresse que j'avais ressentie sur le moment, mais la colère se mêle à elle et me pousse à continuer.

— J'ai pris une douche. Une très longue douche, brûlante. Je n'ai pas bougé de ma douche jusqu'à ce que l'eau refroidisse. Je suis resté chez moi, j'ai attendu... que ça passe.

— Est-ce que tu es allé à l'hôpital ? demande Louis doucement.

— Non... non... je ne pouvais pas... qu'est-ce qu'on allait dire de moi ? J'étais sorti pour me trouver quelqu'un... j'avais bu et je n'avais aucun souvenir. Je ne voulais pas qu'on appelle mes parents, je ne voulais pas qu'ils sachent que j'étais comme ça.

— Comme ça ?

— Actif... sexuellement... et de cette manière... avec des coups d'un soir.

— Mais...

— Je les aurais déçus. De toute façon, c'est ce que j'étais venu chercher, non ? J'ai eu que ce que je méritais.

— NON !

Je sursaute. Louis se lève et s'éloigne, visiblement énervé. Je fonds en larmes. Je l'entends se rapprocher de moi rapidement et je me recroqueville sur moi-même.

— Excuse-moi Harry. Je suis désolé. Excuse-moi, je ne voulais pas m'énerver contre toi. Harry.

— Je me suis soigné comme j'ai pu.

Mon ton est suppliant.

Je suis allé à la pharmacie pour acheter une crème et plus tard, j'ai été voir mon médecin qui m'a fait des tests, tu sais, pour les maladies et... j'ai tout fait comme il faut, tu sais... j'ai essayé.

— Je sais Harry, je sais.

— J'ai fait comme j'ai pu Louis, il faut que tu me croies. J'ai fait tout ce que je pouvais. J'étais seul. Je ne savais pas comment faire.

— Respire Harry s'il te plaît, inspire et expire. Calme-toi.

J'ai l'impression de me noyer. Louis est devant moi, accroupi. Ses mains sont posées sur mes genoux et je crois qu'il ne s'en aperçoit pas. Seulement, moi je veux plus. Je veux...

— Louis...

— Oui, je suis là.

— Prends-moi dans tes bras.

— Quoi ?

— Prends-moi... contre toi...

— Tu es sûr ?

— S'il te plaît Louis.

Il hésite alors que j'essaie tant bien que mal de calmer mes sanglots et de recouvrer une respiration normale. Son regard se plante dans le mien quelques secondes puis il s'approche et m'enveloppe dans la chaleur de ses bras. Je me tends automatiquement, mais j'entends les mots rassurants qu'il récite doucement à mon oreille, comme une litanie.

Respire. Calme-toi. Je suis là.

Et je me calme.

— Tu n'as rien fait de mal Harry. Ce n'est pas de ta faute. On a abusé de toi... on a profité de toi.

— Mais...

— Non... chut... si tu ne te souviens de rien, c'est certainement parce que ce gars t'a drogué. Tu ne pouvais rien faire, tu ne pouvais pas te défendre. Ce n'est pas de ta faute. Il faut que tu me croies, je t'en prie.

Je ne réponds pas. Je reste concentré sur ma respiration. Je commence à réaliser qu'enfin, j'ai raconté ce qui m'est arrivé à quelqu'un et que ce quelqu'un me tient dans ses bras, contre lui.

— Je suis dans tes bras.

— Oui.

— Tu... me touches.

— Tu veux que je te lâche ?

— Non. Pas pour l'instant.

— Ça me va.

Oui, à moi aussi, ça me va et c'est étrange. C'est un sentiment incroyable que d'accepter à nouveau ce genre de contact avec un autre être humain que ma mère. La main que j'avais posée sur la sienne l'autre jour n'est rien en comparaison.

Louis entre dans cette catégorie de personnes dont j'accepte non seulement le touché, mais plus que ça. Une étreinte.

Malgré tout ce qu'il vient de se passer, tout ce qu'il vient d'être dit, accepté, malgré mes larmes et mon traumatisme, malgré la douleur passée, celle que je ressens actuellement et celle qui viendra plus tard, je sais que ce jour marque un tournant dans ma vie et que désormais, tout ira bien.

---

Voilà un chapitre difficile... 😔😔

L'histoire d'Harry, ce qu'il a vécu, le peu de souvenirs qu'il a et surtout... Sa culpabilité... 😔😔😔

J'espère que ça va pour vous, mes messages privés sont ouverts si vous en éprouvée le besoin, vous pouvez venir me parler sur Twitter également, si vous me suivez ❤️❤️

Louis est là, il est présent, il ne le lâche pas... Il l'aide beaucoup, même s'il ne peut pas être d'accord avec ce que pense Harry sur sa faute, parce qu'il n'y a pas eu de faute de sa part 😔😔😔

Et puis ce câlin... Malgré son mal être, Harry en a besoin, il a besoin de Louis 💙💚🙊🙈🙈 Quelque chose change, entre eux, dans Harry, quelque chose change... 🥰🥰

J'attends une fois de plus vos réactions avec impatience ❤️

Je vous embrasse fort 😘😘

💙💚

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