Pour n'être qu'avec toi (LS)

By Khalie69

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« Il y a des souffrances qui se hurlent seul dans la nuit, que personne ne pourra comprendre tellement elles... More

Avant- Propos
Prologue
1. Harry
2. Louis
3. Harry
4. Louis
5. Harry
6. Louis
8. Louis
9. Harry
10. Louis
11. Harry
12. Louis
13. Harry
14. Louis
15. Harry
16. Louis
17. Harry
18. Louis
19. Harry
20. Louis
21. Harry
22.1 Louis
22.2 Louis
23. Harry
24. Louis
25. Harry
26. Louis
27. Harry
28. Louis
29. Harry
Epilogue
Nouvel OS En Ligne

7. Harry

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By Khalie69

Alors Harry, comment allez-vous aujourd'hui ?

Ma psy commence toujours chaque séance avec ces mêmes mots. Alors, Harry, comment allez-vous aujourd'hui ? À chaque fois, je lui réponds que ça peut aller. Alors que j'ai juste envie de lui hurler dessus que non ça ne va pas, que j'en ai marre et que je voudrais que toute cette merde disparaisse, elle en premier.

Ça peut aller...

Un jour, je lui dirai ce que je pense réellement. Un jour, je lui cracherai à la figure que sa question est totalement débile et que si je viens encore la voir après plus d'un an c'est que non, je ne vais pas bien. C'est peut-être ça qu'elle attend dans le fond. Que je me rebiffe, que je hurle ma douleur, que je sorte enfin de ma torpeur.

Cependant, pour l'instant, j'en suis incapable. Comme je suis incapable de tant d'autres choses. Ça me bouffe de l'intérieur. C'est comme un virus ou non, pire, c'est comme... vous connaissez ces légendes urbaines qui racontent qu'un insecte, souvent une araignée horrible, pond sous votre peau et, une fois les œufs éclos, les bébés-araignées vous grignotent doucement, se nourrissent de vous pour grandir et devenir des araignées adultes, en pleine santé ?

C'est exactement ça.

Ce mal-être me grignote, me ronge, me consomme pour ne plus rien laisser de moi, pendant que lui grossit de plus en plus. Je ne suis plus que l'ombre de moi-même, je ne suis plus le Harry d'avant. Il a disparu, il s'est fait bouffer de l'intérieur. Il s'est laissé envahir petit à petit et il en a eu conscience du début à la fin... jusqu'à maintenant.

Il essaie maintenant d'inverser la tendance. J'essaie d'inverser la tendance. J'ai envie de croire que je vais y arriver.

— Vous êtes retourné à AngelHope ?

— Oui. Je suis allé à la réunion de mardi. Comme d'habitude.

— Vous avez participé ?

— Non... mais... je suis encore resté... après.

— C'est intéressant. Vous avez échangé avec d'autres personnes ?

— Oui.

Je me racle la gorge.

Avec un homme qui... écrit une thèse... sur ma phobie.

— Un étudiant ?

— Oui. Il m'avait déjà parlé la semaine dernière, mais...

Je m'arrête. Je ne sais pas quoi dire, comment le dire. Elle va se vexer si je parle à un autre psy ?

Mais ?

— Eh bien... il voudrait que je participe à sa thèse.

Je baisse le regard et me concentre sur mes mains. Une sale habitude.

— Vous pensez que c'est une bonne idée ?

— Je ne sais pas. Ma mère et mon meilleur ami pensent que ça serait bien.

— Oui, mais vous Harry ? Qu'en pensez-vous... vous ?

— Louis m'a dit la même chose, je ne peux m'empêcher de répondre.

— Louis ?

— Le... l'étudiant...

— Eh bien Louis a raison. C'est à vous, Harry, de décider ce qui est bon pour vous. Vous pouvez, bien entendu, prendre conseil auprès de vos proches, mais la décision finale reste entre vos mains.

— Je ne suis pas capable de prendre des décisions... en tout cas pas de bonnes décisions.

— Pourquoi cela ?

— Parce que...

Je fronce les sourcils. Quelque chose est en train de monter en moi.

Parce que je ne prends que des mauvaises décisions.

— Quand avez-vous pris une mauvaise décision ?

— Vous le savez très bien.

Ça monte encore... je commence à trembler légèrement.

— Non, je ne sais pas Harry.

Je serre les poings. C'est de la colère, de la rage qui monte. Je fulmine et je voudrais tant hurler cette rage que j'en ai mal au ventre, mais je la refrène, je la contiens, je ne peux pas la laisser s'exprimer. Je dois absolument la contrôler. Me contrôler.

— Quelle est cette mauvaise décision que vous avez prise ?

— Je n'en sais rien, merde ! j'explose finalement. Je n'en sais rien ! Voilà ! Je. Ne. Sais. Pas.

J'appuie bien sur mes mots.

Je ne me souviens pas. De rien. Je sais juste que j'ai merdé, j'ai forcément merdé pour que ça arrive, que ça m'arrive à moi.

Ma voix se casse sur mes derniers mots. Je n'ai pas réussi à me contrôler. Ça fait plusieurs semaines que ma psy me titille sur le pourquoi de mon état. Elle vient de réussir à percer un peu de ce secret que je garde pour moi. Nous ne sommes jamais vraiment entrés dans le vif du sujet. Je lui ai juste dit que j'avais subi une agression, mais je n'ai jamais voulu en dire plus. Nous essayons de débloquer mon mal-être sans savoir d'où cela vient et je ne comprends que maintenant que c'est justement pour cette raison que notre travail ne fonctionne pas. J'ai passé plus d'un an à parler avec elle, sans lui donner aucune chance de m'aider.

Je la regarde les yeux écarquillés. Elle ne bouge pas. Elle attend juste que je réagisse à ce qu'il vient de se passer.

— Je... excusez-moi... je n'aurais pas dû...

— Il n'y a aucun souci Harry. Je n'attendais que ça.

Je le savais ! J'en étais sûr qu'elle n'attendait qu'une chose, que je me lâche en lui gueulant dessus. Elle reprend doucement.

— Ce ne sont pas vos choix qu'il faut remettre en question, mais le choix de ceux qui vous ont fait du mal. C'est leur choix à eux qui a été mauvais et ce, quelle que soit la nature du vôtre. Personne ne mérite de vivre ce que vous avez vécu. Rien, absolument rien, n'est de votre faute, Harry.

J'avale difficilement ma salive. J'ai les larmes aux yeux, mais je suis incapable de savoir si ce sont des larmes de tristesse, de détresse, de douleur ou de... soulagement ? Ce qu'elle vient de me dire, on me l'a répété tellement de fois, mais je ne sais pas pourquoi, aujourd'hui ç'a un impact particulier. Est-ce que c'est grâce à mes séances à AngelHope ? Je ne sais pas, mais j'ai envie de croire que oui. J'en ai besoin pour continuer. C'est tellement étrange de prendre conscience de quelque chose alors que c'était devant moi depuis le début.

— Alors. Quel va être votre choix ?

— Je crois... que je vais accepter. J'ai l'impression que ça peut m'aider... et l'aider lui aussi.

Ma psy me sourit sincèrement. J'ai l'impression d'avoir fait un bond énorme en avant.

Oui, je crois que c'est le bon choix.

Bon sang, j'espère vraiment que je ne me trompe pas.

*

Mardi. Nous sommes mardi. Mains moites, respiration erratique, cœur qui bat trop vite, angoisse au plus haut niveau, j'ai l'habitude de tout ça, mais il y a quelque chose de nouveau aujourd'hui. Une sorte... d'impatience. Oui, c'est bien ça, de l'impatience. De l'excitation même. À la fin de cette réunion, je dirai à Louis que j'accepte sa proposition.

Je maintiens toutes mes conditions qu'il a d'ailleurs acceptées facilement la semaine dernière et j'accepte de participer à sa thèse. Je dois prendre tout ce qui me permettra d'avancer et de me débarrasser de ce fardeau qu'est ma phobie. Je sais que même malgré le déclic que j'ai eu l'autre jour, ça ne sera pas facile, mais j'ai une envie d'envoyer tout valser, comme jamais je n'ai eu jusque-là.

Il faut que je profite de ce nouvel élan. Je souffle un grand coup, comme d'habitude, et pousse la porte. Pour une fois, je suis parmi les premiers arrivés. Je me dirige vers ma chaise et m'installe sans trop regarder autour de moi.

— Bonjour, Harry.

Je sursaute.

Oh... excuse-moi ! Je ne voulais pas te faire peur, je suis désolée. Je pensais que tu m'avais vue.

— Heu... non, je ne t'avais pas vue. Je... désolé... d'être... comme ça.

— Hey, ne t'excuse pas voyons. S'il y a bien un endroit où tu n'as absolument pas besoin de t'excuser, c'est ici. Je peux m'asseoir ?

J'acquiesce d'un signe de tête. Elle prend place sur une chaise tout en gardant une distance bien marquée entre nous.

Je suis Laura.

— Oui, je sais. Enfin... je sais comment tu t'appelles.

— Oui, en effet.

Elle rit.

Mais bon, la politesse veut qu'on se présente à quelqu'un quand on l'aborde, surtout quand on lui fait peur.

— Hum... oui... heu... tu ne devais pas aller... dans l'autre groupe ?

— Si, mais je me sens mieux ici.

Elle hausse les épaules.

Et toi, comment vas-tu ?

— Ça peut aller. Je veux dire... ça avance doucement.

— J'ai vu que tu restais un peu après les réunions et que tu discutais avec Louis. C'est bien, ce mec est vraiment gentil.

— Tu le connais ?

— Pas plus que ça. On a discuté un peu pour sa thèse, il y a quelques semaines, mais, je ne sais pas... je sens que c'est un type bien. Je t'assure que c'est rare que je fasse confiance à un homme.

Un silence s'installe entre nous. Elle réfléchit. Ce qu'elle vient de dire fait écho en moi. J'ai du mal avec les hommes moi aussi. Seul Zayn, je ne sais ni pourquoi ni comment, a réussi à gagner ma confiance. Il est le seul homme que je laisse m'approcher, hormis Robin. Cependant, aucun des deux ne peut me toucher. Maintenant, il y a Louis.

— Je suis comme toi... je... j'ai du mal... avec les hommes.

Elle me sourit doucement, compatissante.

— Je ne sais pas ce qui t'est arrivé Harry, mais... ça ira. Tu es sur la bonne voie. S'il y a bien un truc que je sais, c'est que... ça ne peut qu'aller mieux.

— Merci, Laura.

Nous nous regardons quelques secondes avant qu'elle ne se lève en me souriant et qu'elle aille s'asseoir à une autre place. Sa place. J'aurais aimé la prendre dans mes bras, lui murmurer des mots réconfortants en la serrant fort contre moi, mais ni elle ni moi n'en sommes capables. C'est pourtant comme ça que la majeure partie des gens se réconforte. Par une accolade, une tape sur l'épaule, un bras enveloppant dans une étreinte apaisante. Nous, nous n'avons que nos mots, nos regards, notre empathie.

Je sors de ma torpeur en croisant un autre regard. Celui de Louis. Je n'ai pas vu qu'il était là, trop pris dans ma discussion avec Laura. Je lui fais un signe de tête auquel il répond de la même manière, puis Liam entame la réunion. J'écoute tout attentivement. Aujourd'hui, j'essaie de ne pas regarder mes mains, je veux voir les visages de toutes ces personnes et leurs expressions. C'est nécessaire, je pense, mais c'est aussi extrêmement dur parce que c'est comme se regarder dans un miroir. Chose que j'évite le plus possible.

Si j'ai changé psychologiquement, j'ai aussi beaucoup changé physiquement depuis ces deux dernières années. J'ai maigri, beaucoup. J'étais assez bien taillé, je faisais un peu de muscu, de la boxe et je courrais beaucoup. J'ai tout arrêté et je ne mange plus énormément. Mes cheveux ont poussé, trop au goût de ma mère, mais moi j'aime bien. Ils me protègent. Je me trouve moche, je ne m'arrange pas et ça me convient comme ça. Je ne m'habille qu'avec des vêtements larges. Les skinny et les chemises bariolées ouvertes, montrant une partie de mon torse, c'est fini. Je fais tout pour ne pas être remarqué. Je veux, plus que tout autre chose, être invisible.

Alors ouais, je ne me regarde plus dans les miroirs. De toute façon, il n'y a rien d'intéressant à voir.

Je laisse la réunion avancer doucement, en restant dans mon coin. Une des jeunes filles qui a commencé les séances en même temps que moi, Margot, est en train de parler. Elle explique qu'elle est malheureuse comme la pierre, car plus le temps passe, plus elle se renferme sur elle-même et elle supporte de moins en moins la présence d'autres personnes autour d'elle. Elle dit qu'il ne lui est rien arrivé de spécial, que c'est juste comme ça, que c'est venu progressivement. Elle parle de manière fluide, elle semble à l'aise, mais tout contact humain physique la bloque. Elle a d'abord voulu venir ici pour en parler, mais commence sérieusement à envisager d'aller voir un spécialiste.

— Moi, il n'y a que ma mère qui arrive à me toucher.

Tous les yeux se tournent vers moi. Je rougis violemment. À moins que je ne blanchisse ou que je ne verdisse. Bon sang, c'est sorti tout seul et je crois que je vais vomir. Ça doit se voir, car les regards se détachent de moi les uns après les autres.

— C'est souvent comme ça Harry. Ça n'a rien d'anormal. Il faut entretenir ce lien avec elle, me répond Liam avec douceur.

Je hoche la tête et laisse Margot reprendre son récit. Mon cœur bat à tout rompre. Je ne sais même pas d'où c'est venu. Peut-être qu'avoir gueulé sur ma psy, avoir parlé avec Laura ou que les séances précédentes ici portent leurs fruits, tout simplement. Je suis dans un état proche du cosmos et mes mains tremblent, mais je souris.

Lorsque la réunion prend fin et que tout le monde se lève pour, soit partir, soit se rendre au petit buffet café, j'espère de tout mon cœur ne pas avoir atteint mon quota de parole pour aujourd'hui. Je sais très bien que Louis m'attend et qu'il espère que je vienne lui parler.

Alors, puisant dans mes dernières forces, j'essuie mes mains moites sur mon jeans et me lève de ma chaise et, pour la première fois depuis le début, m'approcher du buffet.

---

Hello tout le monde ! 👋

J'espère que vous allez bien 😊😊

Voici un nouveau chapitre avec une nouvelle incursion dans la tête d'Harry... 😔😔 c'est compliqué, vraiment, mais il est sur la bonne voie. 😊😊 Il avance, il veut s'en sortir et il dévoile peu à peu certaines choses... sa psy s'en prend plein la figure, mais c'est justement ce qu'elle voulait ... pousser Harry dans ses retranchements est aussi un bon moyen de laisser la colère s'exprimer et donc de parler sans filtre... 😊😊

Entrée en scène d'un nouveau personnage, Laura. 😍😍 Une demoiselle adorable qui va beaucoup apporter à Harry, sans arrière pensées, ne vous inquiétez pas 😊😊

Comme toujours, j'attends vos réactions et vos commentaires. Il y en a peu, alors chacun d'eux compte 😘😘❤️

Je vous embrasse fort,😘😘

💙💚

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