LES SEIGNEURS DE GUERRE, Tome...

Av PoekuraChang

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En secret, les démons vivent cachés parmi les humains, se fondant dans la masse, vivant aussi normalement qu'... Mer

LES SEIGNEURS DE GUERRE
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
CHAPITRE 7
CHAPITRE 8
CHAPITRE 9
CHAPITRE 11
CHAPITRE 12
CHAPITRE 13
CHAPITRE 14
CHAPITRE 15
CHAPITRE 16
CHAPITRE 17
CHAPITRE 18
CHAPITRE 19
CHAPITRE 20
CHAPITRE 21
CHAPITRE 22
CHAPITRE 23
CHAPITRE 24
CHAPITRE 25
CHAPITRE 26
CATACLYSME
LEXIQUE DES TERMES ET DES NOMS PROPRES
GUIDE DES PERSONNAGES

CHAPITRE 10

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Av PoekuraChang

La tête de Théa heurta brusquement la vitre, la forçant à ouvrir les yeux. Elle grogna et lança un regard mauvais au conducteur.

— Où tu as appris à conduire ? cracha. Dans les égouts ?

Eos lui jeta un regard en coin.

— Ce que tu peux être charmante au réveil, dis-moi.

Théa lui tira la langue et réprima le frisson qui l'envahit lorsqu'il lui adressa un large sourire beaucoup trop séduisant. Cet homme avait dû brisé beaucoup trop de cœur. Une boule se forma dans sa gorge. Pourquoi réagissait-elle ainsi en songeant qu'il avait eu plus de femmes qu'elle d'hommes ?

— Tout va bien ? demanda-t-il, sa voix trahissant son inquiétude.

On ne s'est jamais inquiéter pour moi, pensa-t-elle, les yeux brulants.

Une main se posa sur sa cuisse et Théa sursauta avant de baisser les yeux pour se rendre compte que c'était celle d'Eos. À côté de la sienne, sa main était large et bien masculine. De magnifiques traits arabesques bleu d'encre entrelacés recouvraient sa peau et disparaissait sous son tee-shirt. Sans son rendre compte, Théa déplaça sa main et toucha celle d'Eos. Ce dernier serra leurs doigts ensemble et une vague de chaleur la parcourut. Elle serra les cuisses et tenta de régulariser sa respiration que devenait haletante. Quand elle releva la tête, elle constata que le regard d'Eos s'était assombris. Ses pupilles s'étaient allongées et il la regardait avec les yeux d'un prédateur. Elle aurait dû avoir peur. Elle aurait dû. Mais ce ne fut pas le cas. Elle était... excitée.

Elle se plia en deux quand une douleur insupportable la prit de court. La voiture dérapa de nouveau avant qu'Eos ne se range sur le côté.

— Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-il d'une voix affolée.

Son corps se mit à trembler et de la sueur recouvrit sa peau. Elle se mit à avoir froid. Ça ne venait pas d'elle ; elle en était certaine.

Zelda ? Zelda !

Mais cette dernière continua à diffuser un silence glacial en elle.

— Théa ?! Que se passe-t-il ?

— Je... ne sais... pas, haleta-t-elle.

Sa vision se brouilla et sa tête se mit à tourner. Un liquide chaud coula de son nez avant que le goût métallique du sang n'imprègne sa bouche. Elle se laissa tombé en avant et sa tête heurta la boîte à gant. La noirceur s'empara d'elle et elle s'y laissa glisser.

* * *

Eos n'avait jamais été autant inquiet de toute sa vie. Son démon était étrangement silencieux mais ça avait quelque chose de malsain. C'était comme s'il se préparait. Et pour la première fois, Eos ne savait pas à quoi penser son démon ni à quoi s'attendre. S'en était terrifiant.

Il installa confortablement Théa sur le siècle passager et réprima une rage violente quand il vit ses yeux bougeaient sous ses paupières. Elle rêvait mais ses petits mouvements de ses mains lui firent comprendre que ce n'était pas n'importe quel type de rêve.

Des cauchemars.

Laissant échappé un grognement sourd, Eos entreprit de chercher un motel au plus vite. Sur la route, ils étaient beaucoup découvert. Il ne savait pas si Pax reviendrait après les blessures que lui avait infligé Théa mais quand Knox voulait vraiment quelque chose, il savait s'y prendre pour l'obtenir. Et pour l'instant, Eos n'était pas très excité à revoir son frère ; surtout quand il savait qu'il n'avait aucune chance de le battre.

À peine s'était-il engagé sur la route que son téléphone sonna. Il s'apprêtait à l'éteindre quand il vit qu'il s'agissait de Noah. Tient, tient, quelqu'un était finalement vivait. Il n'hésita qu'une fraction de seconde avant de répondre.

— J'ai un problème, déclara son frère en guise de salutation parce que la politesse et lui, ça faisait deux.

Eh bien, ils étaient deux

— Je suis un peu occupé là.

— Ouais, ouais, je sais. Rex m'a parlé de ta copine.

Eos réprima un grognement. Tout finissait par se savoir quand on vivait avec des frères un peu très curieux. Cependant, Eos savait qu'il ferait toujours passé ses frères avant tout. Un regard à Théa lui fit hésité. Merde, c'était quoi son problème ? Il l'avait à peine toucher et son besoin de la faire sienne avait pris le contrôle de son être tout entier. Il était dans la merde.

— Hé ! Eos, toujours là ? l'appela Noah.

— Ouais. Et donc, ton problème ?

— Eh bien, il semblerait que le Roi des Faë en a après une Faë qui ne savait même pas qu'elle en était une.

Ne voyant pas où était le problème parce Noah aimait plus que dégommait les Faë même s'il en était une, Eos fronça les sourcils.

— Et donc ?

Noah grogne.

— Il a envoyé Joan la chercher.

Eos tiqua à ce nom. Ça faisait plusieurs siècles que la Cour des Ténèbres avait disparu de la Cité Souveraine. Personne ne savait où elle se trouvait à présent. D'après ce qu'il savait, cette Cour était particulièrement connue pour être une copie conforme de l'Enfer. On y trouvait les Faë de la pire espèce, des assassins, des mercenaires, des barons de drogue démoniaques et autres. Eos et ses frères avaient connu Joan alors qu'elle avait essayé de s'échapper de la Cour des Ténèbres. Cependant, plus tard, elle avait disparu et ils n'avaient plus parler d'elle. Mais Eos avait compris qu'elle était retournée dans sa Cour. Pourquoi ? Il n'en avait aucune idée.

— Et Z. m'a ordonné de m'occuper d'elle, maugréa-t-il.

Grimaçant, Eos ne put qu'avoir pitié de son frère. Quand Zevran ordonnait, ils devaient tous s'exécutaient. Non pas par peur mais parce qu'ils le lui devaient. C'était grâce à lui qu'ils avaient échappé à l'Enfer. Mais ce qui les faisaient chier, c'était que l'aîné des Djinns ne donnait pas toujours de raison.

— Et en quoi puis-je t'être utile ?

Il le sentait venir. Soit disant parce qu'il avait aidé Twiy, tout le monde comptait sur lui pour prendre soin des autres quand ils ne le voulaient pas. Du coup, c'était toujours à lui que revenait le rôle de la nounou.

— Où es-tu ? s'enquit son frère.

— À dix heures de la Californie, répondit-il.

— Qu'est-ce que tu fous sur la route ?

— Apparemment, je suis censé aller en Californie, soupira-t-il en passant une main dans ses cheveux.

À l'autre bout, Eos entendit des voix féminines se disputaient.

— La ferme ! hurla Noah si fort qu'Eos dût éloigner le téléphone de son oreille. C'est censé vouloir dire quoi ? lui demanda-t-il ensuite.

— Trop compliqué à expliquer. C'était qui ?

— La raison pour laquelle je t'appelles.

Ah. Les fameux problèmes, conclut-il.

— Faut que tu m'aides avec ces gamins, ajouta-t-il. Tu sais très bien que les enfants et moi, ça fait deux.

— On n'est pas des enfants, cria une voix féminine.

— J'ai dit la ferme, putain !

Eos ferma les yeux en éloignant de nouveau le téléphone de son oreille. Cette conversation n'était pas prête de se terminer.

— Bordel, ce que j'aimerais tué Zevran, grommela Noah. Bref, comme je disais avant qu'on ne m'interrompe, (il avait accentué ces quatre derniers mots) il faut que tu m'aides avec ces gamins.

— Pourquoi ?

— Putain, E., tout ce que je veux, c'est retrouvé Jackal. Je n'ai pas le temps à perdre avec ces sales gamins.

Eos sentit sa gorge se serrait. Lui aussi voulait retrouver son frère mais il avait l'impression que ce dernier ne le voulait pas. Autrement, il l'aurait déjà fait. Il serait venu les retrouver. Mais peut-être que Jackal avait simplement besoin de temps.

— C'est bon, tu as gagné, soupira-t-il. Où es-tu ?

— Dans un motel à la frontière de San Francisco, répondit Noah. Je t'envoie l'adresse.

— Très bien, soupira-t-il avant de raccrocher.

J'espère que ça en vaut la peine, songea-t-il en jetant un coup à Théa. J'espère que tout cela en vaut la peine.

Son téléphone vibra dans sa main et Eos jeta un coup d'œil au message de Noah contenant l'adresse du motel. Il espérait que son frère soit toujours là-bas lorsqu'il arriverait. Mais savoir que la Cour des Ténèbres était au trousse d'une Faë signifiait que le Roi avait envoyé ses meilleurs mercenaires et assassins.

Et dire qu'il y avait deux semaines, lui et ses frères étaient tranquilles sans toute cette putain agitation.

Eos poussa un long soupir. Il aurait aimé être comme ses frères et moins s'inquiétait mais ce n'était pas le cas. En tant qu'incube, Eos avait ça dans le sang. Cependant, il devait quand même remercier sa nature de Djinn pour ne pas avoir fait de lui un empathe comme beaucoup d'incubes et de succubes. C'était étonnant de savoir qu'il existait une race de démon incapable de blesser les autres sans que cela se répercute sur eux. En tant que Djinn, c'était dans sa nature de faire couler le sang, par moment. Sans ça, Eos serait devenu enragé et aurait semé le chaos sur terre.

* * *

L'institut n'avait pas changé. Il était toujours aussi animé, toujours aussi bondé de chasseurs qui sortaient et revenaient, parfois blessés, parfois idem. Les salles d'entrainements sentaient toujours la sueur et n'étaient presque jamais vides ; il y avait toujours quelqu'un pour venir s'entraîner. Il le fallait après tout. Les guérisseuses étaient toujours occupées à soigner les chasseurs qui avaient la stupidité de se blesser. Le Dirigeant était toujours dans son bureau à remplir de la paperasse. L'institut était toujours la même et rien n'avait jamais.

Du moins, c'était ce que voulait croire Alejandro Del Rey.

Mais il savait, il l'avait senti. L'institut avait bel et bien changé depuis la mort de Thasya. Trop de chose avaient changé depuis cette nuit, à commencer par ce qu'il avait appris sur les démons. Et à de ça, Alex ne savait plus quoi penser. Toute sa vie avait tourné autour de l'élimination de démons et maintenant, il s'était rendu compte qu'ils n'étaient pas si différents des humains. Il mentirait s'il disait que ce n'était pas en partie grâce à une certaine Faë à la chevelure semblable à un rubis. Mais se battre aux côté de démons pour la simple et bonne raison qu'ils voulaient récupérés une femme à qu'ils tenaient avait ébranlé les sentiments qu'il ressentait pour eux.

Ils étaient censés n'être que des monstres.

Ses jointures lui faisaient mal mais il continua à frapper de toutes ses forces le sac de boxe. Depuis la mort de Thasya, Alex passait la plupart de son temps dans à la salle d'entrainement à frapper tout ce qu'il trouvait. Il lui était même arrivé de frapper Rheed par erreur parce que ce petit con avait eu la stupidité de s'interposer entre le sac et lui. Même Jack arborait un œil au beurre noir. Alex répugnait à frapper les femmes et il l'avait encore plus été lorsque son cerveau avait remplacé le visage de Jack par celui de Thasya, ainsi que sa voix. Autrement dit, il avait pété les plombs. Mais heureusement, tout le monde avait compris qu'il valait mieux le laisser tranquille. Même sa mère préférait garder ses distances. Quelque chose n'allait pas chez lui et il le savait mieux que quiconque.

— Je n'ai vraiment pas envie d'être à la place de ce sac, lança une voix dans son dos.

Alex grogna. Tout le monde préférait garder ses distances. Tous, sauf son frère.

— Et si tu faisais une pause pour qu'on puisse aller manger un bout ?

Tout en l'ignorant, Alex continua à labourer le sac de boxe de coups. Il n'avait pas protégé ses mains mais ça n'avait pas d'importance, il ne semblait plus ressentir de douleur. Pas plus que la faim ou la fatigue.

Leo soupira.

— Alex, allez, mon vieux. Il faut que tu sortes un peu.

Alejandro continua à l'ignorer. Il sentit son frère entrait dans la salle d'entraînement avant de refermer la porte. Il n'avait pas besoin de se retourner pour savoir que son frère boitait et avait une main plâtrée, blessures qu'il avait gagnées lors du raid quatre semaines plus tôt. Il ne s'était réveillé qu'une semaine plus tôt. Mais grâce au don de guérisseuse de leur mère, Leo avait été remis sur pieds en deux temps trois mouvements. Mais ça ne voulait pas dire qu'il n'avait pas dû faire un peu de rééducation. Leur mère avait refusé de soigner sa jambe et son bras. Elle disait que ça lui servirait de leçon mais Alex ne connaissait sa mère que trop bien et savait qu'elle l'avait fait parce qu'elle avait peur de le perdre pour de bon s'il retournait chasser. Alex avait entendu sa mère pleurait au chevet de son frère les soirs qui avaient suivi le raid et ça l'avait brisé. Sa mère qui était si forte. Mais il savait que rien en pouvait remplacer la mort de son enfant.

Il faut que je devienne plus fort.

— Alex, tu m'écoutes ? demanda Leo en posant une main sur son épaule.

L'intéressé laissa tomber ses mains mais serra les poings. Hors de question de blesser son frère. Pas après qu'il ait failli mourir. Pas pour revoir son mère pleurait à nouveau.

— Le fait que je ne te réponde pas devrait être une réponse en soi, non ? lança Alex, en tentant de calmer sa respiration.

Leo soupira et força son frère à lui faire face. Cela sautait aux yeux qu'ils étaient des frères. À vrai dire, Leo ressemblait beaucoup trop à Alex mais en cinq ans plus jeune. Comme lui, Leo avait les yeux bleus et les cheveux blonds qu'ils avaient hérité de leur mère. De leur père, ils avaient hérité leur peau bronzée. Beaucoup pensaient qu'ils venaient directement d'Italie. Mais pour tout dire, ils n'y avaient jamais été. Romero Del Rey était peut-être né là-bas, il n'avait montré aucun enthousiasme à emmener sa famille sur sa terre natale et personne ne lui avait forcé la main. Les États-Unis étaient assez problématique en soi, Alex n'avait pas besoin d'ajouter une famille un peu barjot à l'addition.

— Écoutes, Alex, dit doucement son frère, tout le monde souffre de la perte de Thasya. Moi aussi. Tu sais ce que ça fait de se réveiller et d'apprendre que ton amie est morte ? C'est horrible. (Il posa une main sur sa poitrine, à l'endroit où battait son cœur.) Je ressens un vide en moi et rien ne pourra le combler. Mais il faut qu'on continue à avancer. Pour nous. Pour Thasya.

Alex savait que son frère avait raison. Leo était comme ça, il savait dire ce qu'il fallait, au bon moment. Des trois, c'était lui le bon frère. Là où Lais, sa sœur jumelle, n'était que turbulence, Leo était le calme après la tempête. Compte à Alejandro, en tant qu'aîné, il se devait de toujours être exemplaire. Toujours être plus intelligent. Toujours être plus. On n'en attendait jamais rien de son frère et de sa sœur, et par moment, il avait l'impression de porter le monde sur ses épaules. S'en était étouffant.

Cependant, si Alex était aussi énervé, ce n'était pas seulement à cause de la mort de Thasya mais également à cause des découvertes qu'il avait faites. Seulement, lui et Rheed n'avaient pas le droit d'en parler alors que c'était important que le monde le sache.

La fin du monde arrive.

Mais à part lui, Rheed et les Djinns, personne d'autre ne le savait.

— Allez, Alex, allons manger quelque chose, déclara Leo en plaçant une épaule autour de son épaule, ignorant que son frère était couvert de sueur.

Lâchant un soupir, Alex réprima l'envie d'envoyer bouler son frère et le suivit. Il avait bien failli le perdre, Alex savait donc qu'il devait profiter des moments avec son frère. Ils venaient à peine de s'engager dans le couloir que Kavax Sullivan sortit de l'ascenseur. C'était un homme au début de la trentaine avec des cheveux bruns et des yeux bleus foncés. Il était aussi grand qu'Alex mais depuis les deux dernière semaine, Alex avait gagné en masse et Kavax semblait n'être qu'une brandille à côté. Bien sûr, ce dernier était assez musclé pour un chasseur. Il portait la tenue habituelle des chasseurs : un pantalon, un pull à col et des bottes de combats noirs. Quand son regard se posa sur Leo, quelque chose passa dans ses yeux mais elle disparut comme si Alex l'avait imaginé.

— Alex, dit Kavax accompagné d'un signe de la tête, je te cherchais justement.

L'intéressé fronça les sourcils.

— Pour quoi, exactement ?

Thasya lui avait dit une fois que quelque chose n'allait pas avec Kavax. Mais elle ne lui avait jamais dit vraiment quoi. Elle lui avait tout simplement dit qu'elle se sentait mal à l'aise en sa présence. Alex passa que très peu de temps autour de Kavax mais maintenant qu'il y songeait, il se rendit compte que Thasya avait raison.

Son cœur se serra à sa pensée.

— Je compte partir pour un moment, déclara Kavax. Romero m'a demandé d'aller enquêter sur une série de meurtre survenue en Californie et m'a ordonné de te prendre avec moi.

Il s'adressait à lui comme s'il parlait avec un chien. « De te prendre avec moi ». Quel foutage de gueule. Cependant, rester à New York lui faisait constamment penser à Thasya et changeait d'air ne lui ferait pas de mal.

— Très bien, soupira-t-il. Quand est-ce qu'on part ?

— Dans une heure. Je t'attendrais au garage, dit-il avant de tourner les talons.

— Tu es sûr de toi ? demanda Leo, la voix trahissant son inquiétude.

Alex passa une main dans ses cheveux. La vérité, c'était qu'il n'était plus sûr de rien mais il acquiesça tout de même. Alex prit son frère dans ses bras en lui jurant qu'il ferait attention. Après avoir laissé son frère en s'assurant qu'il aille se reposer, Alex monta dans sa chambre et prit rapidement une douche. Cependant, lorsqu'il sortit de la salle de bain, son cœur manqua plusieurs battants quand il vit la dernière personne qu'il s'attendait à voir assise sur son lit.

Mon Dieu, qu'est-ce qu'elle est belle.

Son corps se réchauffa malgré la douche glaciale qu'il venait de prendre. Il sentit sa gorge s'asséchait quand elle se leva et lui fit face. Ses mains devinrent moites. Il avait envie de tendre la main et de caresser ses cheveux d'une couleur si belle. Ses incroyables yeux couleur nacre entourés d'un cercle de lilas pâle balaya son corps nu dont seule une serviette nouée autour de sa taille masquée une partie de son anatomie. Il serra la mâchoire. Il avait l'impression que ses yeux touchaient son corps d'une façon dont il n'avait jamais été touché. Qu'est-ce qu'il voulait sentir ses délicates et fines mains sur son corps. Du rouge colora ses joues quand son regard rencontra le sien.

— Bonsoir, dit-elle avec un accent mélodieux qui laissait à croire que l'anglais n'était pas sa langue principale.

— Que fais-tu ici ? demanda-t-il un peu trop brusquement.

Elle sursauta comme si elle n'avait pas l'habitude quand lui parla ainsi. Ça ne l'étonnerait pas, de toute façon. Pas avec un tel visage qui incarnait la perfection. Délicatement, elle glissa une mèche de cheveux derrière son oreille. Alex aurait voulu être celui qui le fit mais lorsqu'il vit ladite oreille, il serra la mâchoire.

C'est un démon, putain. Un démon ! Comme je peux être attiré par un démon ? Quelque chose ne va vraiment pas chez moi, bordel de merde !

— Je..., commença-t-elle avant de déglutir. Je...

Alex serra les poings jusqu'à se faire mal. Quelque chose en lui se réveiller en la voyant si hésitante. Elle était un démon et pourtant, elle devait sûrement être la plus douce d'entre eux. Comment une telle chose était possible ? Puis le visage d'une gamine lui revint en tête.

Ils ne sont pas différents de nous, murmura une voix dans sa tête.

Il le savait mais il était un chasseur. Pourtant, dans sa tête, cela ne voulait plus rien dire. Qu'était-ce que ça signifiait exactement « Être un chasseur » ?

Twiy, parce que oui, il n'avait pas oublié son nom qui lui allait si bien, prit une profonde inspiration et serra sa robe vert émeraude qui contrastait avec sa chevelure.

— Quelque chose ne va, marmonna-t-elle en lui jetant un regard avant de rougir.

— Comment ça ? s'enquit Alex en fronçant les sourcils.

La Faë serra les lèvres.

— Je voulais juste te voir avant que tu ne pars, continua-t-elle tout bas.

— Comment sais-tu que je pars ?

— J'ai... entendu ta conversation avec cet homme.

— Tu n'espionnais ?! s'exclama-t-il.

Twiy sursauta de nouveau avant de faire un pas en arrière. Son visage pâlit et Alex s'insulta mentalement. Elle n'était plus la Faë courage qui avait eu la nuque brisée deux semaine plus tôt par Knox. Elle était devenue une femme timide.

Un démon. Elle était une foutue démone et il ne devait pas l'oublier. Peut-être jouait-elle la comédie. Ça l'aidait à la détester même si tout au fond de lui, Alex ne voulait pas la haïr. Il voulait... Non. Il secoua la tête et chassa ses pensées de sa tête.

— Non, s'empressa-t-elle de répondre. Je... j'ai juste entendu.

Il ne savait ce que ça voulait dire mais il s'en foutait. Alex se dirigea vers son armoire et s'empressait de s'habiller en réprimant les frissons qui l'envahirent à la pensée que Twiy le regardait. Et en effet, elle lâcha un hoquet de surprise lorsqu'il laissa la serviette tombait. Son cœur battait à tout rompre mais rien ne pouvait arriver entre eux puisqu'il était humain – chasseur – et elle démon.

Toute son attention était entièrement focalisée sur la Faë tandis qu'il s'affairait à faire son sac. Il balança ses vêtements ainsi que des armes, des flingues et des dagues sans oublier d'en cacher dans ses vêtements. Une des premières choses qu'on apprenait à l'Institut était de ne jamais, au grand jamais, être dépourvu d'armes.

Règle n°4 du Codes des chasseurs : « Armé éveillé. Armé ensommeillé. Armé à perpétuité. »

Lorsqu'il fut prêt, il se tourna vers la Faë avec la ferme intention de lui dire de s'en aller mais ne pensa plus quand il se rendit compte qu'elle se trouvait à près devant lui. Il n'avait qu'à faire un pas et leurs nez se toucheraient. Alex prit une profonde inspiration. Erreur. Il se sentit devenir dur dès que le parfum de Twiy caressa ses narines. Elle sentait si bon... Son visage était à présent rouge mais elle le regardait droit dans les yeux.

— Je ne devrais même pas être ici, murmura-t-elle.

— Comment as-tu trouvé cet endroit ? demanda-t-il tout bas, sa voix s'était adoucie.

— Ce n'est pas l'endroit que j'ai cherché... mais toi.

Alex cligna des yeux et sentit ses joues chauffaient. Rougissait-il ?

— Je ne comprends pas.

Twiy hésita avant de répondre.

— Les Faë peuvent se dématérialiser en se verrouillant sur une place. (Elle marqua une pause.) Ou sur le visage d'une personne.

Incroyable. Alors la téléportation existait.

— Pourquoi ?

— Je..., commença-t-elle avant de lâcher un soupire qui effleura les lèvres d'Alex. Je suppose que je voulais juste te revoir.

Son cœur se serra. Il mentirait s'il affirmait que ce n'était pas son cas. Quand il ne pensait pas à Thasya, c'était à elle qu'il pensait. À vrai dire, la nuit, Alex s'endormait avec le visage de Twiy et il finissait toujours par se réveiller dur et haletant.

— Tu as dit que quelque chose n'allait pas, déclara-t-il car il avait besoin de changer de sujet. De quoi parlais-tu ?

Twiy tourna la tête vers la fenêtre et l'observa un moment. Il allait bientôt partir car le soleil commençait à se lever.

— Je ne sais pas, répondit-elle enfin. Cet homme que tu vas accompagner... Il n'est pas...

— Quoi ? Il n'est pas quoi, Twiy ?

Elle sursauta en l'entendant l'appeler par son prénom. Puis, elle rougit en replongeant son regard nacré dans le sien.

— Bon. Il n'est pas bon.

Qu'est-ce que cela voulait dire ? Mais avant qu'il n'ait le temps de lui demander, Twiy reprit la parole.

— Il faut que j'y aille.

Elle fit un pas en arrière mais inconsciemment, Alex tendit la main et attrapa son cou et l'attira à lui. Son hoquet de surprise fut englouti par sa bouche lorsque leurs lèvres se touchèrent. Alex ne savait pas ce qu'il faisait mais pour une certaine raison, il ne voulait pas partir vers l'inconnu sans savoir quel goût avait ses lèvres.

Et il ne fut pas déçu. Elle était aussi délicieuse quand dans ses lèvres. Sa langue força un passage et effleura la sienne. Twiy gémit et agrippa ses épaules tandis qu'il la rapprocha. Il la dévora mais comprit vite qu'elle était inexpérimentée. Alors il ralentit, la laissant prendre le contrôle de leur baisser. Mais la faim le défiait. Cependant, Alex n'était pas un animal et savait se contrôler ; ce qu'il fit. Le baiser de Twiy était doux mais provoquant. Elle le goûtait avec tellement de passion, comme si elle savourait pour la première un gâteau et voulait prendre son temps pour l'apprécier avant de le terminer.

Un coup à la porte força Alex à mettre fin à leur baiser. À contrecœur, il recula en haletant. Twiy respirait fort et ses lèvres avaient pris une belle teinte rouge, de la même couleur que ses cheveux. Alex se surprit à penser que c'était devenu sa couleur préférée.

Elle porta une main tremblante à ses lèvres. Ses pupilles s'étaient allongées en deux fentes verticales. Alex aurait dû être dégoûter mais ce fut le contraire, il était excité. La preuve, son jean présentait une bosse.

— C'était..., murmura-t-elle en haletant, mon premier baisser.

Le cœur d'Alex ressauta. Il n'aurait pas dû être ravis d'apprendre ça mais quelque chose devrait vraiment clocher chez lui. Il s'apprêtait à s'avancer mais on tambourina de nouveau à la porte.

— Alex ! l'appela son frère. Kavax m'a envoyé te chercher. C'est heure d'y aller.

Alex passa une main dans ses cheveux en fermant les yeux avant de pousser un long soupire las. Finalement, il ne voulait plus partir. Mais quand il rouvrit les yeux, Twiy avait disparu.

* * *

Hello! Je viens juste me rendre compte que j'avais publié le chapitre 11 avant le 10 M***E. Haha. GROS SPOILARGE KUA. En plus, c'est le chap le plus long.

Bon sinon, vous avez pensé quoi de chapitre ? Haha. Franchement j'adore Alex, c'est un de mes perso préréfé!

Bisous.

(Ps: j'ai oublié si je l'avais corrigé alors sorry d'avance pour les fautes mais j'ai la flemme haha.)

Fortsett å les

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