Moustapha Jamil.
L'air me fouette le visage avec une telle vigueur mélangé d'odeur divers que j'avais oublié, ça m'avait tellement manqué : le bruit des charrettes, des enfants même la pollution ! Dernier moment de faiblesse, me dis-je en m'agenouillant serrant une motte de sable entre mes mains rendus durs par cinq ans d'emprisonnement.
Je ne suis pas étonné de ne pas les voir, ainsi va la vie, c'est dans les durs moments qu'on reconnaît les personnes qui tiennent à nous, ceux qui sont prêts à nous attendre ou même à donner leur vie pour nous : nos vrais amis !
Le sourire rassurant de mon seul et meilleur ami Malick venu me chercher me sort de ses pensées sombres, mais qui resteront éternelles chez moi. Il n'y pas d'Antidote pour moi, je l'envie presque de pouvoir sourire.
__tu es qui toi ?! S'exclame-t-il avec un ton plaisantin, mais qui ne réussit pas à me faire rire malgré ma réponse contradictoire à mon visage.
__Apollon, réponds-je.
__C'est ce que je me disais, mais Apollon n'avait pas tes muscles-là ni ce visage de play-boy. Sérieux où est passé notre presque intello ?
__Il est mort, dis-je trop durement que je ne l'aurais voulu.
Conscient que je n'ai pas oublié, il me donne une tape sur l'épaule. Il a été le seul avec mes parents à avoir cru en mon innocence, mais malheureusement pour moi ses derniers sont décédés pendant que j'étais en prison. Pour dire seulement que quand la vie s'acharne sur vous, il s'acharne jusqu'au bout. Je n'ai plus de raison de vivre pourquoi Dieu ne me prend pas la vie puisqu'il m'a déjà tout pris, ce n'est pas la fortune accumulée par mes entreprises qui va réussir à me rendre le cœur que j'ai perdu à cause de l'hypocrisie, de l'égoïste des gens et la soif des choses éphémères que sont l'argent et le pouvoir.De toute façons je vais me concentrer dans mon travail qui lui ne me trahit pas jusqu'à finir de me venger de ses vautours victimes de ce vice qu'est l'argent. Maintenant I'm back, je suis de retour, je vais leur faire regretter d'être né, l'argent ne fait pas toujours le bonheur, mais est la raison de chaque tourment.J'aurais aimé avoir une vie de personne normale, se levant tôt, bravant le temps et les saisons et soutenant le dur rayonnement du soleil, mais c'est sans compter sur les vautours. Ils sauront ce qu'est la vie en milieu carcéral.
__Qu'est-ce que ça fait d'être libre Jamil ?!
__Beaucoup de chose !
J'aurais voulu ajouter "surtout le désir de vengeance" mais je me tais sur ce sujet.
__Je t'amène où ? À ta nouvelle maison ou à la maison de tes parents à Guediawaye ?
__ Je préfère allez chez moi, je ne suis pas prêt à aller là-bas.
Je prends place à côté de lui avant qu'il ne démarre. Je suis surpris de ne pas voir de journalistes vu le bruit qu'avait soulevé mon arrestation.
__Malick, comment se fait il qu'il n'y ait pas de journalistes ?
Il me regarde avec un sourire fier.
__J'ai veillé à ce qu'ils ne sachent pas que tu es sorti.
__Ce n'était pas la peine, je ne me cache pas. Je veux que les gens aient en tête ce dont on m'a accusé. Qu'ils me croient capable.
Il soupire, signe qu'il va se mettre à me faire la morale.
__Écoute Jamil, le passé est le passé, tu dois aller de l'avant et oublier, les oublier, ils sont derrière toi.
__LES OUBLIER ? Tonné-je, oublier cinq ans de prison ? Oublier la peine qu'ont eue mes parents ? Oublier cette accusation de tentative de meurtre ? Et beaucoup d'autres ? Je ne pense pas non.
__C'est bon ne t'énerve pas. Profite de ta liberté à fond.
Ne t'inquiète pas, dis-je intérieurement, lorsqu'ils seront tous en taule, je profiterai pour pourrir la vie à la gente féminine. ����
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