Pfiou......
Je pousse un profond soupir pendant que je déplie rapidement un autre tee-shirt.
En soi, ça ne m'aurait pas du tout dérangé de descendre manger torse nu.....
Mais il y a quand même des limites à ne pas dépasser.
Même pour un Démon.
Je le fais passer au-dessus de ma tête et l'enfile rapidement.
Deux secondes même pas.....
Je lui avais bien dit à Muzy : on ne prend pas trente ans non plus à enfiler un tee-shirt.
Sans que j'y fasse vraiment attention, mes lèvres s'étirent en un petit sourire.
C'est quand même fou de voir que, le simple fait de penser à elle me met dans une sorte de joie débile et complètement puérile......
J'arrive pas à croire ce qui s'est passé entre nous tout à l'heure......
La façon et la rapidité surtout avec laquelle elle a éveillé des sentiments en moi me laissent bouche bée : à présent, j'ai encore plus envie d'être avec elle, je ressens encore plus le besoin d'être à ses côtés. Depuis que j'ai compris que je ressens de forts sentiments pour elle, ces forts sentiments justement n'ont jamais cessé de croître et de croître sans une seule fois s'arrêter. Pas même durant l'épisode "Jaden" et pas même non plus durant la Cérémonie du Jugement. Pas une seule fois je n'ai arrêté de la désirer mais aujourd'hui, je dois reconnaître que mes sentiments ont atteint un niveau plutôt très élevé : je ne crois pas avoir déjà ressenti quelque chose de similaire avant.
Dès que mes yeux se posent sur elle, je..... Je ne pourrais jamais réussir à décrire avec exactitude ce que je ressens à ce moment-là : je ne peux faire que des rapprochements.
C'est comme une explosion....
Mouais. C'est pas tellement l'image la plus explicite qui soit.
Ce que je ressens quand je vois Muzy......
Je ferme les yeux pendant à peine quelques secondes ce qui me permet de la visualiser dans ma tête. Dès lors, j'entends alors mon cœur se mettre à battre plus vite et plus fort : il cogne littéralement dans ma poitrine.
Je la vois en train de sourire, de me sourire. Je vois l'éclat de vivacité dans ses yeux, la fossette qui se creuse dans sa joue droite quand elle se met à sourire. Je la revois en train de se passer une main dans les cheveux ou en pleine concentration.
Ce que je ressens quand je vois Muzy......
Je rouvre alors les yeux.
C'est comme une vague. Une immense vague de bien-être qui m'enveloppe et me submerge entièrement et le pire, c'est que j'accepte volontiers de me noyer dedans.
Elle a réussi à me faire perdre pied.....
Et honnêtement, je n'avais jamais pensé ça possible un jour. Surtout pas quand on revoit le début chaotique de notre relation. La Muzy d'avant m'avait intrigué ça c'est sûr mais celle d'aujourd'hui......
M'intéresse......
Et plus que ça, je la désire.
Je la désire.
Absolument et entièrement.
Chaque recoin de son âme, de ses pensées, chaque parcelle de sa peau..... Je les veux. Je veux qu'elle les partage avec moi, je veux qu'elle pense à moi aussi fort que possible. Je la désire comme pas possible et d'une manière..... Assez violente.
Je me rappelle qu'un jour, Muzy m'avait dit qu'elle "m'aime à en avoir mal au cœur".......
Je souris : je comprends à présent ce qu'elle avait essayé de me dire !
C'est assez drôle cette inversion de rôles qu'il y a généralement entre nous.......
C'est toujours moi qui fais des conneries et Muzy qui en paie les conséquences et à chaque fois, il faut que je me trouve à sa place pour enfin comprendre ce qu'elle avait ressenti à ce moment-là. Et aujourd'hui, c'est moi qui me retrouve à la place de "l'espèce de grand cœur d'artichaut qui a complètement jeté son dévolu sur elle".
Je l'aime en fait. Un point c'est tout.....
À l'heure actuelle, je sais que je lui suis entièrement dévoué mais ce que j'ignore, c'est jusqu'où elle sera prête à m'emmener sur cette route hasardeuse et incertaine.
J'ai horreur de ne pas me sentir "droit dans mes baskets" : elle, seule à réussi à me faire perdre l'équilibre et à présent, j'avance sans trop savoir où je vais mais j'avance.
Face à elle, je suis devenu.... Vulnérable. Je suis toujours le même, c'est sûr mais je suis vulnérable : quand elle est dans les parages, le seul repère qui existe dans mon esprit c'est elle et uniquement elle.
Le seul hic, c'est que je ne sais pas jusqu'où je serai capable de l'aimer. Et je le lui ai déjà dit en plus.
S'il y a bien une chose qu'elle et moi détestons, c'est de nous faire contrôler de quelque manière que ce soit......
Nous sommes aussi indépendants l'un que l'autre et pourtant, nous en sommes devenus à être plus que dépendants pour l'un comme pour l'autre.
C'est assez paradoxal.......
Mais est-ce que c'est une bonne chose ? Être le monde de celui qu'on aime je veux bien mais être son unique monde et lui être exclusivement réservé ? Ça ne je ne sais pas et Muzy m'a clairement montré que ce n'est pas du tout ce qu'elle souhaite.
Mais...... N'est-ce pas ce que nous sommes en train de faire ?......
Jusqu'où ira-t-on ? Jusqu'où m'emmènera-t-elle ?
Ça, seul l'avenir nous le dira mais ce que je sais en revanche, c'est que je suis prêt : je serai prêt à aller partout où elle ira et s'il faut que je me brûle les ailes, eh bien qu'il en soit ainsi.
***
La journée s'est écoulée en un éclair : j'ai strictement fait une tête de con quand je me suis rendu compte que la nuit était tombée. Tous les Démons de notre promo regagnent le Quartier des Démons et certains se jettent sur le canapé quand d'autres se dirigent vers la cuisine pour aller chercher de la nourriture et moi je suis de ces gens-là. Je me faufile à travers le petit groupe de personne qui commence à se former et m'approche d'un placard. Je l'ouvre, inspecte son contenu mais comme je ne trouve rien de bien intéressant, je fais une petite grimace et en ouvre un autre. Au total, j'ai dû ouvrir pas loin de cinq placards pour enfin trouver quelque chose qui me plaît. Je prends tout mon petit lot de malbouffe et me dirige vers ma chambre. J'entre, pose toute la nourriture sur mon lit et jette un coup d'œil sur le lit d'en face, celui de Naveen : ce dernier semble être endormi. Je me rapproche sur la pointe des pieds et me penche sur son lit. Je passe rapidement une main devant son visage et ne constate aucune réaction
Oui il est bien en train de dormir......
D'ailleurs, il semble avoir la fâcheuse habitude de s'endormir en gardant son casque vissé sur ses oreilles. À moins qu'il ait oublié de l'enlever cette fois-ci.
J'aimerais bien savoir son secret à lui.......
Je me penche un peu plus et réalise que de la musique sort à travers les deux oreillettes de son casque.
On dirait de la musique indienne......
Du style Bollywood etc.
Ça sonne bien ce qu'il écoute......
Je décide de me redresser et de retourner sur mon lit quand mon regard dérive vers un des oreillers posés sur son lit.
J'esquisse alors un petit sourire : une vilaine idée vient de me passer par la tête. J'en attrape un et l'écrase contre le visage de Naveen qui lui, se réveille en sursaut, complètement paniqué. La tête d'ahuri qu'il fait, me fait éclater de rire : dans sa panique, Naveen a réussi à faire glisser son casque de ses oreilles ! Il tourne alors la tête vers moi : son regard fait l'aller-retour entre l'oreiller que je tiens à la main et mon fou rire et il fait rapidement le lien. Il me lance alors un sale regard et je rigole de plus belle. Naveen me fait alors un doigt d'honneur puis attrape un oreiller derrière lui et me le lance à la tête. Je le reçois en pleine face ce qui le fait pouffer de rire.
- Ça va j'ai compris désolé. ai-je déclaré avant qu'une bataille ne commence entre nous. On est quitte maintenant.
Il hoche vivement la tête tout en reprenant son casque et le passant autour de son cou.
Je lui rends son oreiller et vais m'asseoir sur le bord de mon lit. Naveen me montre alors son ventre puis me fais le signe de "manger" près de sa bouche et il finit par indiquer son poignet comme s'il y avait eu une montre dessus. J'interprète tous ces geste comme : "est-ce que tu vas descendre dîner ?" et je lui réponds en secouant la tête et en lui montrant toute la nourriture qui se trouve sur mon lit.
- Je n'aurais pas pris tout ça si c'est pour descendre juste après. ai-je déclaré.
Il hoche la tête et tripote le fil de son casque.
- Qu'est-ce que t'écoutais d'ailleurs ? Un truc bollywoodien, non ?
Naveen me fait un drôle de sourire : il se penche et attrape son stylo et son carnet et griffonne rapidement quelque chose qu'il me montre aussitôt :
- "C'est parce que je suis indien que tu me dis ça ? C'est super cliché ce que tu viens de dire !"
Je hausse les sourcils.
Putain c'est vrai : je m'en suis pas rendu compte......
Je ne l'ai quand même pas, vexé si ?
Naveen ajoute rapidement quelque chose à ce qu'il avait déjà écrit et me montre avec un grand sourire :
- "Et le pire, c'est que c'est vrai : j'écoutais bien de la musique indienne et oui c'était bien tiré d'un film bollywoodien."
Je hausse les épaules en souriant :
- Je sais, je sais : j'ai le flair pour ça. Je suis très doué pour ce genre de choses.
Il secoue la tête, écrit sa réponse puis me la montre :
- "C'est surtout la première idée évidente qui t'est venue en tête quand tu as entendu la musique. Comme c'était dans une langue étrangère et vu que je suis indien t'as sorti au pif que c'était du Bollywood"
- Hé ! C'est pas de ma faute si ça m'a paru tellement évident ! Et puis arrête de me piquer mon rôle : le mec perspicace ici c'est moi !
Naveen pouffe de rire et moi je rigole. J'ouvre un paquet de cookie que je partage avec lui et je déclare juste après m'être avancé vers lui pour lui en proposer :
- Je t'ai pas vexé quand même ?
Il secoue la tête.
- "Tu es quelqu'un de maladroit mais de franc. Ce n'était pas dit méchamment alors non t'en fais pas."
Je hoche la tête et je continuant de râler après lui parce qu'il continue à voir clair en moi alors que je suis censé être le plus perspicace. Mes plaintes le font pouffer de rire et cela attire mon attention.
Il y a un truc qui cloche.....
Naveen pouffe de rire mais il.....
- Tu rigoles pas. ai-je lâche tout haut.
Il fronce alors les sourcils.
- Je veux dire : tu souris, tu pouffes de rire mais on ne t'entend pas rire à gorge déployé.
Je croque dans l'un de mes cookies et poursuis mon raisonnement :
- En fait, on n'entend pas, si ce n'est pas pour dire jamais le son de ta voix.
Naveen ne répond pas ou plutôt il n'écrit rien : il est impassible. Il ne laisse transparaît aucune émotion sur son visage.
C'est comme s'il attend que je poursuive ce que j'ai à dire.....
Mais intelligent comme il est, il doit sans doute avoir deviné.
- Naveen, je cherche pas à te mettre mal à l'aise tu sais......
Il secoue la tête et me fait signe de poursuivre, ce que je fais :
- Tu t'arranges pour qu'on n'entende pas le son de ta voix et je suis sûr que tu en as une. Alors pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu t'arranges toujours pour ne pas parler de vive voix ou ne pas rire ? Tu es muet c'est ça ?
Il n'exprime rien du tout : son visage est aussi impassible que tout à l'heure et il n'esquisse aucun geste pour écrire.
- Que tu sois muet c'est l'une des choses qui serait le plus probable mais tu n'es pas sourd : la preuve tu entends ce que je te dis, et c'est justement ça qui est bizarre parce que les gens sont habituellement "sourds-muets" mais pas "muets" tout simplement.
Je croque la fin de mon cookie et retire les dizaines de miettes qui sont tombées sur mon tee-shirt et sur mon jogging. Quand je relève la tête, je vois Naveen qui tient son carnet ouvert devant moi.
- "Il est possible de devenir muet tu sais."
Je hoche la tête.
- Ça je l'ai bien compris mais ce que je veux dire c'est que tu n'es pas un "muet né" je me trompe ? Sinon tu serais "sourd-muet" et pas simplement "muet".
Naveen cligne plusieurs fois des paupières et décide finalement d'écrire rapidement quelque chose :
- "Non tu as vu juste."
Je souris, fier de mes déductions et poursuit sur mon idée :
- Et alors ? C'est quoi ton histoire ? Si tu as subitement décidé de devenir muet c'est qu'il a dû t'arriver un truc assez bâtard dans ta vie sur Terre, je me trompe ?
Il hausse les épaules sans me donner une réponse manuscrite et, soudain je m'exclame puisqu'une idée vient de me passer par la tête :
- Peut-être que tu parles parce que ça a un rapport avec ton pouvoir ! C'est ça non ? J'ai vu juste ? Je suis sûr que t'en as un ! Allez dis-moi !
Naveen n'esquisse aucun geste qui pourrait me montrer qu'il compte me répondre : à la place il me fixe longuement de ses yeux noirs de jais et fait la moue avec sa bouche.
- Allez dis-moi ! ai-je supplié de nouveau. C'est quoi ton truc ?
Il plisse alors les yeux et me fait signe d'attendre quelques instants : il retourne son carnet face à lui et tourne les pages les unes après les autres.
C'est à mon tour d'apparaître parfaitement perplexe.
Qu'est-ce qu'il fait ?.......
Naveen lève un instant la tête vers moi tout en continuant de tourner les pages puis il braque de nouveau son attention sur son carnet. Il s'arrête enfin et me montre alors vers le bas de la page à laquelle il s'est stoppé :
- "J'étais sûr que tu allais me poser cette question un jour."
Il tourne alors une page et me laisse pour suivre ma lecture :
- "L'une des premières raisons pour laquelle je t'ai tout de suite apprécié, c'est parce que tu me laissais tranquille, tu me laissais dans mon petit coin, et maintenant tu te montres curieux et tu voudrais apprendre à me connaître ? Et qu'est-ce que ça t'apporteras à part de fanfaronner devant les autres que tu auras percé à jour "le bizarre" ?"
La lecture finie, mes yeux quittent alors les mots et l'encre inscrits sur ces pages pour se brasier dans les yeux de Naveen.
Alors là......
- Tu.... Tu as réellement écrit tout ça ? Je veux dire tu savais vraiment que j'allais....
Il hoche vivement la tête.
Je me passe une main sur le visage, complètement bluffé.
- Tu as écrit ça quand ?
Il retourne alors les pages dans le sens inverse afin de trouver une page vierge et il rédige sa réponse :
- "Peu de temps après qu'on se soit installé ici : dix jours après je crois."
Je souffle, complètement bluffé.
- C'est plus de la perspicacité que tu as : c'est un véritable don ! me suis-je exclamé. Tu as tout écrit comme si tu avais prédit l'avenir ! Je veux dire : pour toi ça avait l'air de te sembler tellement évident !
Il hausse les épaules :
- "En vrai pas tant que ça : cette fois-là, j'étais juste assis sur son lit et je me suis mis à imaginer différents scénarios et j'ai écrit celui que je pensais le plus probable."
Il ajoute ensuite :
- "Tout le monde est curieux : tout le monde cherche à percer à jour ce qui l'intrigue et je savais qu'un jour ça te titillerait aussi."
Je hoche la tête et frotte les paumes de mes mains l'une contre l'autre.
- Dis, ai-je commencé plutôt inquiet, tu penses vraiment ce que tu as écrit là ? Que je cherche juste à te connaître pour la forme ? Pour me la péter au vu des autres ?
Naveen m'affiche un grand sourire et dévoué négativement la tête.
- "Quand j'avais écrit ça, je ne te connaissais pas comme maintenant : je pensais avoir deviné ta manière d'être mais je te connaissais pas."
- Et maintenant ?
- "Et maintenant il est évident que je ne pense pas du tout ça : le jugement que j'avais porté sur toi est complètement faux aujourd'hui."
Je pousse un profond soupir de soulagement ce qui le fait sourire davantage.
- Tu me retires un putain de poids sur les épaules ! Je me fiche des avis que peuvent avoir les gens sur moi mais je me fiche pas du tien tu sais.
- "Moi non plus je me fiche pas du tien." écrit-il.
Je souris et déclare :
- Si je demande c'est parce que je suis vraiment curieux et que je veux savoir : c'est pas pour aller faire ce genre de conneries hypocrites à deux balles.
Il écrit rapidement sa réponse et me la montre :
- "Oui maintenant je le sais mais je ne le savais pas au moment où j'ai écrit ça. Et puis, j'ai pour habitude de toujours être déçu par les gens que je considérais importants pour moi."
Il continue ensuite :
- "Et je pensais que toi aussi tu ne dérogerais pas à la règle."
Je hausse les sourcils.
Déçu par des gens auxquels il tient ?......
Tiens, tiens : ça nous ferait là une chose en commun de plus.
- Pourquoi tu dis ça ? Qu'est-ce qu'il t'est arrivé sur Terre ? Qui t'a déçu là-bas ?
Naveen sourit et écrit :
- "T'es vraiment trop curieux !"
Je hausse les épaules en riant et je continue d'insister avec mes questions. Ma curiosité amuse Naveen qui m'écrit :
- "Je ne te répondrais qu'à une seule condition".
- Laquelle ?
- "Je répondrai à une question à la fois mais je veux qu'en contre-partie tu fasses pareil de ton côté, que toi aussi tu me dises des trucs sur toi et sur ton passé."
Je cligne plusieurs fois des paupières face à sa drôle de proposition.
Oh l'enfoiré......
Mes yeux font l'aller-retour entre sa proposition écrite noir sur blanc et son regard inquisiteur.
Il est vraiment pas con en fait !......
- T'es sérieux là ?
- "Aussi sérieux que ce monde magique en a l'air !"
Je me redresse et pousse un profond soupir.
- Tu triches : j'aime pas me confier.
Naveen hausse les épaules.
- "C'est justement le but : ça nous fera du bien à tous les deux de le faire je pense. Et puis je parie que nos deux parcours de vie seront assez similaires."
Je lâche un rire assez amer.
Ah ça : la vie ne m'a vraiment pas fait de cadeau !......
- Tu triches.
- "Ah mais c'est donnant-donnant Arden : tout est question d'offres et de récompenses. Tu devrais le savoir non ?"
Je souris alors qu'il achève sa réponse :
- "Je répondrais à tes questions si toi tu réponds aux miennes : c'est comme ça. Ce serait pas du jeu sinon."
Mon sourire s'élargit encore plus et je lâche un petit rire :
- Tu triches !
Naveen secoue la tête et tapote à l'aide de son stylo les mots "offres et récompenses". Je l'entends même me dire dans la tête ces mots : "tout est question d'offres et récompenses".
Je me passe les mains sur le visage et pousse un profond soupir.
- Tu jures de répondre à toutes mes questions ?
Il hoche vivement la tête.
- "Mais en contre-partie, tu dois me jurer de faire pareil de ton côté."
Je soupire une nouvelle fois et croise de nouveau les bras sur mon buste.
De longues, très longues minutes ont pu s'écouler entre le moment où Naveen m'a écrit sa réponse et l'infant où j'ose enfin lui dire :
- Ok, deal.
Il hausse les sourcils, visiblement surpris.
- "Je ne pensais pas que tu allais accepter !" a-t-il écrit.
Je hausse les épaules.
À vrai dire moi non plus......
Mais voyons le bon côté : de un, je le connaîtrais un peu mieux, ce que je souhaite vraiment et de deux, cela m'apprendra à faire de nouveau confiance en une personne et qui sait ? Peut-être que ça m'allégera d'un peu le poids que je porte en moi.
Le poids de mon passé et de tous mes souvenirs......
Mais seulement, est-ce que je suis prêt à rouvrir les vannes maintenant ? Suis-je prêt à encaisser le possible choc mental que ça me fera ?
- C'est moi qui commence. ai-je alors déclaré.
Il hoche la tête.
- "Très bien mais on commence mollo : on ira crescendo au fur et à mesure."
J'acquiesce et cherche la première question que je pourrais lui demander.
Y aller mollo.....
C'est pas tellement dans mes habitudes : ma franchise m'a souvent conduit à poser directement les questions dérangeantes sans équivoque. Je ne suis pas adepte du "caresser dans le sens du poil" : j'ai plutôt tendance à foncer dans le tas et à me préoccuper des conséquences plus tard.
Quelle genre de questions je pourrais bien lui poser ?......
Je farfouille dans ma tête pour trouver une petite idée et une fois que je l'ai trouvé, je forme la question dans ma tête et lui demande :
- À quel âge t'es mort ?
Je le vois écarquiller les yeux puis pouffer de rire. Il prend ensuite son stylo et le fait glisser sur le papier pour écrire rapidement sa réponse :
- "Je t'avais dit que l'on commencerait doucement !"
Je hausse les épaules en souriant et en lui répondant que je pense avoir été assez clément : j'y suis allé "mollo" comme il avait dit.
- Alors ? lui ai-je demandé.
Naveen ne tarde pas et écrit quelque chose sur son carnet. Quand il me le montre à hauteur d'yeux pour que je puisse lire, je me rends compte que ce n'est rien d'autre qu'un nombre.
Dix-huit ans donc.......
Il écrit nouveau quelque chose puis me montre :
- "Je me souviens que je suis mort peu de temps après mon dix-huitième anniversaire : ça devait être dix jours voire deux semaines après."
- Et tu es né quand ?
- "Le 18 mars."
Je hoche la tête et lui demande alors :
- Tu te rappelles de la manière dont tu es mort ? Ou, au moins la raison pour laquelle tu serais décédé ?
Naveen me regarde et fait un petit geste avec son index : il l'agite de gauche à droite sans s'arrêter de sourire.
- "On avait dit une question à la fois et là maintenant c'est à ton tour."
Il rédige ensuite une autre phrase :
- "Et puis ce genre de questions dérangeantes on se les réserve pour plus tard."
J'éclate de rire et m'exclame :
- Tu perds vraiment pas le nord toi !
En guise de réponse, Naveen hausse les épaules sans s'arrêter de sourire. Je me passe alors une mains sur le visage et lui demande de me poser la question qu'il souhaite.
- " Tu as quel âge ? Dix-huit aussi ?"
Je rigole et secoue la tête.
- Non : j'en ai dix-neuf.
Naveen hausse les sourcils et écrit rapidement sa seconde question :
- "C'est quand ta date d'anniversaire ?"
Cette question...... Ne me plaît pas. Elle me dérange. Vraiment.
Ça commence bien....
Je me gratte la tête, fais la moue et lui demande si je suis vraiment obligé d'y répondre. Naveen hoche vivement la tête et écrit d'ailleurs :
-"Tu l'as juré !"
Je soupire en riant, amer.
Dans quel espèce de bourbier je me suis encore foutu moi ?........
- En fait, ai-je commencé, je..... Je m'en souviens pas. De la date précise j'entends : je m'en souviens pas encore. Mais ce que je sais c'est que.... Je n'aimais pas mon anniversaire : je..... Je détestais qu'on me le souhaite ou qu'on y fasse allusion. J'aimais vraiment pas le fêter, je.... Je le détestais. Vraiment.
J'ai menti : je me souviens parfaitement de la date précise de mon anniversaire. Du jour, du mois, de l'année et même du lieu tiens mais j'ai préféré me taire et ne pas le lui dire. La seule chose que je lui ai avoué c'est le fait que je n'aime pas cette date précise justement. Je ne lui ai pas tout dit ok, mais je ne lui ai pas menti non plus.
La seule chose qui m'a poussé à ne pas lui faire c'est toutes ces pensées négatives et ces souvenirs négatifs qui risquent de ressurgir si j'ouvre les vannes......
Et là tout de suite, j'ai pas tellement envie d'avoir à me souvenir de choses désagréables.
Naveen lui, n'a rien ajouté de plus : il s'est simplement contenté d'un hochement de tête.
Il sait que j'ai menti......
Il doit probablement le savoir mais il ne dit rien d'autre : il respecte mon silence et bon Dieu ce que je le remercie pour ça !
Alors que je suis perdu dans mes pensées, j'entends Naveen écrire quelque chose et je dirige mon attention vers sa page noircie d'encre :
- "On s'en arrête là pour aujourd'hui ?"
J'esquisse un léger sourire puis hoche la tête.
D'abord Muzy, puis Alexys et maintenant lui......
J'ai vraiment beaucoup de chance d'être tombé sur eux : ce sont les seules personnes à m'avoir mis en confiance, à avoir été compréhensif avec moi. Ce sont les seules personnes ici avec lesquelles je pourrais passer le reste de mon existence Mirifique à leurs côtés.
J'ai vraiment de la chance et je m'en rends même pas compte......
Un petit sourire apparaît sur mes lèvres : oui de temps en temps, le Destin fait parfois bien les choses.
Quelques minutes après avoir mis fin à notre séance de "Histoires et Confessions", je me suis changé : j'ai retiré mon tee-shirt et mon jogging et j'ai enfilé à la place un caleçon long. je Je me suis ensuite allongé dans mon lit et le sommeil ne s'est pas fait attendre puisque j'ai rapidement sombré dans les bras de Morphée.
✨Flashback✨
"Putain, je suis en retard !"
Une ombre file à toute allure dans les rues de Melbourne. Elle se faufile entre les masses de corps regroupés entre eux, elle se faufile dans les rues, rase les murs et file à toute allure.
Un jeune garçon.
C'est un jeune garçon qui est en train de courir. À chacun de ses pas, la vieille paire de Converses qu'il a aux pieds martèle le bitume et, ce vif bruit sourd reproduit le martèlement rapide des battements de son cœur.
"Je suis en retard, je suis en retard !"
Le jeune garçon ne cesse de se répéter cette phrase, cette évidence dans la tête. Il espère sans doute que cela le poussera à être plus rapide et à courir plus vite.
Il esquive les personnes qui se trouvent sur son chemin et court. Il traverse une route pavée au pas de course alors que les voitures circulent. En récompense, il se récolte une floppée de klaxons furieux mais le garçon n'en a que faire : il est en retard et il doit se dépêcher. Il contourne un bloc de maison et bifurque à droite : devant lui se dresse alors une école s'étendant sur plusieurs dizaines de mètres de long. Son nom est inscrit sur le fronton de l'établissement en lettres capitales : St Sophie Junior High School.
Le garçon se rapproche et grimpe rapidement les marches qui mènent à l'entrée et une fois qu'il l'a franchie, il se heurte à une foule de monde qui grouille dans le hall. On aurait dit une immense ruche qui bourdonnerrait au rythme de ses centaines de milliers d'abeilles ouvrières. Le jeune garçon se faufile entre les gens et se dirige vers un des murs du hall, là où d'ordinaire sont affichées les différentes annonces de l'école sauf qu'aujourd'hui, ce ne sont pas des annonces qui y sont affichées mais plutôt des pancartes. Ces petites affiches présentent les différents spectacles qui seront donnés dans l'école pour fêter la fin de l'année scolaire. Et, il y en a un, en particulier que le garçon était spécialement venu voir.
Je lui avais promis de venir : je peux pas me défiler et me permettre de la décevoir pas elle.......
Le jeune garçon se dirige à grand pas vers la salle indiquée sur l'affiche et une fois arrivé devant, il pousse les grand battants et entre.
C'est un petit amphithéâtre presque plongé dans le noir qui lui fait face. Il pousse alors un grand soupir de soulagement.
Ouf ça n'a pas encore commencé !.......
La quarantaine de rangées qui composent l'espace finissent tout juste de se remplir et les quelques personnes encore debout, slaloment entre les sièges pour trouver des places encore vides et s'y s'asseoir.
Le jeune garçon dévale les marches et se rapproche de la scène. Il scrute tous les visages à la recherche d'une personne en particulier.
- Où est-ce qu'elle est ? marmonne-t-il.
Il continue de chercher dans l'assemblée mais ne la trouvant pas, il décide de grimper sur la scène et de se glisser derrière le rideau pour se diriger vers les coulisses. De nombreuses personnes s'y trouvent et ce sont tous les collégiens qui s'apprêtent à monter sur scène dans quelques minutes. Certains sont en train de parachever leur costumes, quand d'autres essayent de surmonter leur trac en mangeant, en riant avec les autres, en parlant ou encore en s'isolant. Et c'est justement ce choix qu'a fait la personne que cherche le garçon : alors qu'il s'avance dans le couloir qui grouillent de jeunes de son âge et qui est légèrement plongé dans le noir, il aperçoit au bout, une personne, seule. Un petit sourire apparaît alors sur ses lèvres : c'est elle. C'est elle qu'il avait tant cherché.
Il s'avance, lève le bras et tout doucement, le pose sur son épaule. La personne se retourne et lui offre un grand sourire. Le regard noisette de la jeune fille plonge dans le regard nuancé de vert et de gris du jeune garçon. Ils se soutient mutuellement, heureux de se voir l'un l'autre. Le garçon ne cesse de se répéter dans la tête avec une stupéfaction grandissante à quelle point la fille en face de lui est jolie.
- Tu es venu.... a-t-elle murmuré dans un souffle.
Le garçon hoche la tête.
- Je te l'avais promis et je ne suis pas du genre à ne pas respecter ma parole .
La jeune fille baisse la tête, visiblement ravie et gênée par ce qu'elle vient d'entendre de sa part. Elle tend la main et lui attrape la sienne. Ils continuent de se regarder dans les yeux, de se dévorer du regard.
- C'est toi qui aurais dû avoir le premier rôle dans la pièce : pas Justin et tu le sais.
Le garçon hausse les épaules.
- C'est pas grave : ça me dérange pas tu sais et puis, que je joue ou pas, personne ne serait venu me voir.
Je suis seul : je n'ai aucune famille.......
Bien que ces pensées désagréables soient venues le tourmenter, le garçon ne laisse rien paraître de son trouble intérieur : pas devant elle. Pas devant cette fille : il ne le se permettrait jamais.
- Tu te trompes. l'a-t-elle contredit quelques secondes plus tard.
Il relève alors la tête vers elle pour avoir de nouveau toute son attention sur elle.
- Moi j'aurais été là. Je serais venue te voir. Tu n'es pas seul.
Elle prononce cette dernière phrase dans un murmure presque inaudible. S'ils n'avaient pas été proches l'un de l'autre, le garçon ne l'aurait sans doute jamais entendu. La jeune fille lève alors son autre main et la pose délicatement sur la joue du garçon.
- T'es un véritable ange, déclare le garçon, et pas seulement parce que tu en portes le costume.
La jeune fille rigole et, tout à coup, des coups sourds se font entendre et une voix grave s'exclame :
- Début du spectacle dans cinq minutes !
Les personnes présentes dans le couloir qui mène au coulisses et donc à la scène se mettent alors à se préparer pour leur entrée en scène.
- Aaaah, j'ai le trac ! s'exclame la jeune fille en se mettant à se dandiner d'un pied sur l'autre.
- Hé, ne stresses pas : le spectacle va faire un tabac ce soir et vous allez tous nous épater. Vous avez travaillé trop dur pour que vous vous plantiez.
Il place alors ses mains de part et d'autre du visage de la jeune fille et chuchote :
- Tu vas être géniale dans ce rôle je n'en doute pas. Tu vas nous éblouir Tara.
Elle lui sourit et pose ses mains sur les poignets du jeune garçon et les serre.
- Merci d'être venu.
- C'est normal : je te l'avais promis et je ne rompts jamais mes promesses. lui a-t-il répondu en hochant la tête.
Quelques minutes plus tard, une fois que toutes les personnes se sont installées y compris le jeune garçon qui a trouvé une place au premier rang, le rideau rouge s'ouvre ce qui annonce le début de la pièce.
Elle avait été montée par une classe de collégiens en collaboration avec le club de théâtre. À présent, c'est ici et maintenant qu'élèves, parents, enseignants, familles et représentants de parents d'élèves ou de l'établissement verront le résultat de ce long travail acharné et de ces longues heures de répétitions.
La pièce s'ouvre sur une scène royale présentant un roi et sa cour. La pièce continue et l'on voit ensuite arriver un petit ange interprété justement par la jeune fille avec laquelle avait discutée le garçon. Ses cheveux châtains légèrement ondulés cascadent dans son dos et encadrent son joli minois. Son costume d'ange se compose d'une longue robe blanche qui lui arrive jusqu'aux tibias, d'une paire de Converses également blanches et d'une petite paire d'ailes blanches faite de plumes factices. Pour couronner le tout, un joli serre-tête assorti d'une très joli fleur blanche avait été posée dans ses cheveux.
Ce qu'elle est belle....... pense alors le garçon.
Dans le couloir légèrement plongé dans l'obscurité, il n'avait pas pu admirer son costume mais à présent, il a tout le loisir de le faire et il ne s'en prive pas.
La pièce continue de se jouer sous ses yeux et des éclats de rire résonnent dans le public lors des scènes loufoques mais le garçon, lui n'a d'yeux que pour la jeune fille, son amie Tara. Il est impressionné par l'aisance qu'elle affiche devant toutes ces paires d'yeux qui la fixent. Il est impressionné par l'aura qu'elle dégage. Il est impressionné par la grandeur qu'elle réussit à donner au rôle qui lui a été donné : celui de l'ange gardien censé guider le prétendant du cœur de la fille du Roi. Il est impressionné par cette fille tout simplement : par son caractère, par sa présence, par son aura.... Il est impressionné par tout ce qui fait de "Tara" sa "Tara".
Arrive ensuite un moment de la pièce où elle se retrouve seule à déclamer sur scène :
- L'Amour, ce sentiment, cette passion, cette fulgurance qui transperce le cœur et qui conduit à aimer inconditionnellement, est-ce bien ce sentiment que Cory ressent ? Ressent-il cette étincelle dans son cœur et ce petit pincement dans son regard ?
Elle marque une courte pause, le temps de regarder toute l'assemblée des yeux et poursuit :
- Peut-être n'en est-il pas encore suffisamment sûr mais pour moi, mon statut d'immortelle et de gardienne me font affirmer la chose suivante : oui il l'aime et oui il est passionné et c'est parce que je dois veiller sur lui que je vais veiller à son bonheur et tout faire pour qu'il puisse être heureux avec elle.
Le regard de la jeune fille croise alors le regard de braise du jeune garçon :
- Mais la question que je me pose, continue-t-elle sans rompre un instant ce contact visuel, est que, si je l'aide à être heureux, si je l'aide à se libérer de cette emprise maléfique et nauséabonde qu'il traîne à ce lui depuis si longtemps, se souviendra-t-il de moi ? S'il est heureux avec elle, se souviendra-t-il de moi ?
Elle prend ensuite une grande inspiration et lâche, dans un souffle, sans avoir interrompu le contact visuel avec le garçon :
- Si tu trouves le bonheur avec une autre, te souviendras-tu de moi ? Continueras-tu à veiller sur moi comme moi, je l'ai fait pour toi ? M'aimeras-tu comme moi je t'ai aimé ? Je te le demande, Cory, te souviendras-tu de moi ?
Un soupir d'admiration franchit à peine les lèvres du garçon. Il est impressionné et conquis.
Au loin, tout au fond de la salle, un jeune homme à assisté à la scène.
Pas une seule fois, il a quitté le jeune garçon des yeux et ce qui est assez drôle, c'est qu'il a exactement les mêmes traits que le garçon assis au premier rang et pour cause : ce jeune garçon, c'est lui plus jeune.
✨Flashback's End✨
- Tara !
Je me redresse brusquement sur mon lit et hurle son prénom.
Oh putain, oh putain, oh putain !........
Je serre les poings et par la même occasion, je serre la couverture que je tiens dans les mains.
C'est elle, c'est Tara !......
La fille que j'avais vu dans mon rêve, celle qui s'était fondue et s'était transformée en Muzy, celle qui hante mes souvenirs et mes nuits, c'est elle !
Tara......
Soudain, un flot de souvenirs de mon passé me submerge et envahit mes pensées : j'y revois principalement Tara en train de me sourire, de me gronder, de m'encourager, je la revois en train de me parler, je la revois en train de dormir dans mes bras, je nous revois dans les bras l'un de l'autre, je revois son beau visage tourné vers le mien.....
Tous les événements de ma vie passés ayant trait de près ou de loin à elle me reviennent avec une violence extrême.
Je me souviens d'elle à présent, je me souviens parfaitement d'elle......
Tous les souvenirs affluent les uns après les autres, sans s'arrêter et..... Cet abondance d'informations et de souvenirs est trop importante à digérer ! Bien trop importante !
Certains des souvenirs ne me reviennent pas entièrement : je revois aussi des bribes de souvenirs qui m'apparaissent sous forme de flash.
C'est quoi ce merdier ?!.........
Tous les souvenirs de Tara se superposent les uns sur les autres, ils affluent les uns après les autres, sans me laisser de répit.
Je ressens à nouveau..... Je ressens à nouveau tous les sentiments, toutes les émotions que j'avais ressentis à ces moments-là.......
Je descends précipitamment de mon lit et me tiens la tête entre les deux mains.
Non je veux pas : je veux pas avoir à me souvenir de tout ça !......
Stop, stop, STOP !
- Faîtes que ça s'arrête putain ! Faîtes que ça s'arrête, merde ! me suis-je écrié.
J'en viens à cogner le mur avec mon poing tellement que ça m'énerve !
Je cogne plusieurs fois contre le mur et de plus en plus fort et la douleur physique semble atténuer un tout petit peu cet afflux de souvenirs. Cependant, même si la douleur physique se fait ressentir, elle n'atténue en rien la douleur émotionnelle que je ressens en ce moment : tous ces souvenirs avec elle me plongent dans une mélancolie et une colère sans précédent.
Je veux pas avoir à me souvenir, à me remémorer de tous ces souvenirs avec elle !.........
Non ! Pas Tara, pas elle, pas cette fille !
Pas mon premier amour, non surtout pas elle.........
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Commentaire de l'auteure :
Hey hey !
Comment allez-vous ?
Voici le nouveau chapitre !
Celui-là est un peu spécial : parce qu'on assiste à un premier souvenir vraiment douloureux pour Arden. C'est l'une des premières fois où Arden se retrouve en position de faiblesse vraiment importante.
Alors vos avis ?
La relation Arden&Naveen qui évolue ?
L'espèce de jeu "questions-réponses" qu'ils ont créé ?
Les révélations de Naveen ?
Et celles qui ont été dites à demi-mot par Arden ? À votre avis, quand est son anniversaire ?
À vos touches et vos claviers : j'attends toutes vos propositions !
Le flashback ?
Le souvenir douloureux de cette Tara ? Qu'a-t-elle représenté pour Arden dans le passé ?
La chanson mise en multimédia ? Toute mon enfance cette magnifique chanson !
Qu'attendez-vous pour le prochain chapitre ?
Et dernière petite précision : dans le flashback, quand Tara prononce le prénom "Cory" quand elle se tourne vers Arden : je tiens à préciser que CORY N'EST PAS SON VRAI PRÉNOM !
Il s'agit en fait du prénom d'un personnage de la pièce mais CE N'EST PAS CELUI D'Arden ALORS ATTENTION !
(Je dis ça à titre informatif parce que je vous vois venir x))
N'hésitez pas à voter et à commenter si ça vous a plu !
Allez : bonne lecture à toutes et à tous et stay tuned ! La suite ne tardera pas à être publié !
xoxo
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