Destiny High, L'École pour An...

By Stephy_75

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|| ⚠️ CE TOME EST LA SUITE DU TOME 1 DE DESTINY HIGH, L'ÉCOLE POUR ANGES ET DÉMONS ! Soyez vigilants : lisez... More

- Résumé du tome précédent -
Prologue
1 - La fin du Commencement et le commencement de la Fin # 1
2 - La Fin du commencement et le Commencement de la fin #2
3 - Bienvenue chez les Anges ! (Première Partie)
4 - Bienvenue chez les Anges ! (Deuxième Partie)
5 - Bienvenue à la Cité des Démons !
6 - Just Give You a Little Break
7 - Un retour à Destiny High en grande pompe ! (Première Partie)
8 - Graine de Démon
9 - Un retour à Destiny High en grande pompe ! (Deuxième Partie)
10 - "Tous les deux, il faut qu'on parle" #1
11
EXPLICATIONS
12 - Bienvenue chez les Anges ! (Troisième partie)
13 - Ma Première Mission Angélique (Première partie)
14 - Les Prémices d'une Parfaite Entente
15 - "I'm Burning Up" #1
16 - Quand le Destin s'en mêle.......
17 -........ Il produit toujours des étincelles #1
18 - Ma Première Mission Angélique (Deuxième Partie)
19 - Prends ton Envol petit Ange
20 - Le Cœur a ses raisons que La Raison ignore #1
22 - Te Souviendras-tu de Moi ?
23 - I'm Burning Up #2
24
25 - Des Questions plein la tête #1
26 - Des Questions plein la tête #2
27 - Des Questions plein la tête #3
28 - Apprentissage Magique, Mirifique et Humain (Première Partie)
29 - Apprentissage Magique, Mirifique et Humain (Deuxième Partie)
30 - Séances d'entraînement Magique (Première Partie)
31 - Séances d'entraînement Magique (Deuxième Partie)
32 - Quand l'Enfer s'invite chez Muza (Première Partie)
33 - Quand l'Enfer s'invite chez Muza (Deuxième Partie)
34 - Quand L'Enfer s'invite chez Muza (Troisième Partie)
35 - Quand L'Enfer s'invite chez Muza (Quatrième Partie)
36 - Le Cœur a Ses raisons que La Raison ignore #2
37 - "Tous les deux, il faut qu'on parle !" #2
38 - "Tous les deux, il faut qu'on parle !" #3
39 - Rerpilitium (Première partie)
40 - Rerpilitium (Deuxième partie)
41 - Un Arden à Cœur ouvert (Première Partie)
42 - Un Arden à Cœur ouvert (Deuxième Partie)
43 - Un Arden à Cœur Ouvert (Troisième Partie)
44 - Ce que l'Amour peut faire...
45 -... l'Amour ose le tenter
46
47 - Les Anges mènent l'enquête #1
48 - Lorsque Anges et Démons se brûlent les Ailes #1
49 - Lorsque Anges et Démons se brûlent les Ailes #2
50 - Lorsque Anges et Démons se brûlent les Ailes #3
51 - Coopération Angélique, Démoniaque et Magique
52 - Les Ailes de l'Espoir
53 - Sentences et Révélations #1
54 - (Quand la Tentation s'en mêle)... Elle produit toujours des étincelles #1
55 - Sentences et Révélations #2
56 - À la recherche de réponses aux mystères de Destiny #1
57 - À la recherche de réponses aux mystères de Destiny #2
58 - Quand la Tentation s'en mêle....
59 - .... Elle provoque toujours des étincelles #2
60 - À la recherche de réponses aux mystères de Destiny #3
61 - Rerpilitium (Troisième Partie)
62 - Rerpilitium (Quatrième Partie)
63
64 - (Quand la Tentation s'en mêle)... Elle produit toujours des étincelles #3
65 - Quand la Tentation s'en mêle...
66 - Rerpilitium (Cinquième Partie)
67 - ... Elle produit toujours des étincelles #4
68 - Sentences et Révélations #3
69 - Sentences et Révélations #4
70 - "À nos Étoiles Contraires"
71 - À la recherche de réponses aux mystères de Destiny #3
72 - Pris au Piège (Première Partie)
73 - Les Douze Travaux d'Arden et Muza (Première Partie)
74 - Les Douze Travaux d'Arden et Muza (Deuxième Partie)
75 - Pris au piège (Deuxième Partie)
76 - À la recherche de réponses aux mystères de Destiny #4
77 - Quand le Destin s'en mêle.....
78 - ...... Il provoque toujours des étincelles #2
79 - Le Coeur a ses raisons que la Raison ignore #3
Épilogue
Commentaire de l'auteure + Remerciements
Bonus #1 - FAQ des personnages
Bonus #2 - FAQ de l'auteure

21 - Quand la Tentation s'en mêle.......

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By Stephy_75

~Pdv Arden

J'ai perdu......

C'est l'une des premières phrases qui m'est passée par la tête une semaine après avoir eu ma toute première mission avec Robin. Le Médiator des Anges, Klaus avait été très clair ce jour-là : la réponse tombe toujours entre la semaine de la Mission et entre les dix jours qui suivent celle-ci. Et pour savoir si j'ai réussi, il faut que la marque en forme de losange sur mon bras s'illumine en rouge ce qui n'a pas été mon cas. J'en ai donc conclu que j'avais perdu et que Muzy avait, quant à elle, gagné.
En parfait compétiteur que je suis, il est évident que j'ai très mal pris cette défaite : je n'aime pas perdre. Pour moi, c'est un synonyme de faiblesse. Même si tu penses avoir tout donné, tu peux encore te surpasser et te donner à vingt mille pour cents s'il le faut pour remporter la victoire.

Le plus important c'est de participer.....

C'est ce que disent ceux qui sont habitués à l'échec à chaque fois : ils sortent cette phrase uniquement pour se remonter le moral et se donner bonne conscience.

Mais moi je ne fais pas partie de cette catégorie de personnes.....

C'est bien pour ça que ce proverbe ne fait pas du tout partie de mon vocabulaire !
Même si cette défaite m'a foutu les boules, je dois reconnaître que, d'un autre côté, je suis plutôt content qu'elle ait gagné : remporter une victoire permet d'améliorer l'état d'esprit d'une personne. Si elle contente, elle sera plus conciliante à discuter avec moi alors que si ça avait été le contraire, j'aurai eu affaire à un bloc de glace. Et puis, cette victoire doit être une petite revanche pour elle : cela doit être sa manière de se venger de moi et de tout ce qui s'est passé entre nous, et je comprends.
À sa place, j'aurai été et j'aurai fait pareil. Voire pire.

Et puis le simple fait de la voir joyeuse, de la voir sourire, le simple fait qu'elle soit heureuse, me permet de l'être aussi. Un tout petit peu.......

Mais bon ! Tout ça s'est passé il y a un mois déjà : à la prochaine confrontation, je ne lui ferais pas de cadeau.
Je croise les mains derrière ma tête qui est posée sur mon oreiller et esquisse un petit sourire.

On est Démon ou on ne l'est pas après tout !........

Je lance un regard sur ma table de chevet vers mon téléphone pour guetter la moindre notification. Je continue toujours à lui envoyer son lot de messages quotidiens et même si je me suis habitué à ce qu'elle n'y réponde pas, je.... Je ne sais pas : je garde toujours au fond de moi ce petit espoir comme quoi elle le fera un jour.

Et évidemment comme tous les jours avant celui-ci, rien.......

Je pousse un soupir et me redresse sur mon lit en position assise. Je passe rapidement mes mains dans mes cheveux puis décide de me diriger vers les douches pour me passer de l'eau sur le visage. Une fois que ce petit nettoyage a été fait, je reviens dans la chambre et comme d'habitude je constate que Nico n'est pas là et que Naveen, lui est déjà réveillé, et est en train d'écrire sur son carnet. Je m'assois sur le bord de mon lit et le regarde, amusé.

Il s'arrêtera jamais......

Sans doute s'est-il aperçu de mon regard insistant sur lui parce que je le vois lever sa tête vers moi et hausser un sourcil.

- Tu t'arrêtes jamais ? lui ai-je demandé après quelques minutes. De rapporter tout ce qui se passe autour de toi, chaque jour.... Tu t'arrêtes jamais ?

Il écrit rapidement quelque chose puis me montre.

- "Tant que les jours continueront de s'écouler inlassablement, que la nuit viendra chasser la journée, je continuerai d'écrire."

Il gribouille de nouveau quelque chose et tourné son cahier dans ma direction pour me permettre de voir :

- "Ce qu'on vit est irréel mais en même temps, c'est d'une banalité inouïe".

Je hoche la tête.

- C'est vrai que Destiny est un paradoxe.

- "Tant que je considérerai que mon nouveau train de vie ici est encore banal, je continuerai d'écrire."

- En gros tu attends une espèce d'apocalypse pour t'arrêter un jour ! ai-je plaisanté en riant.

Naveen sourit à son tour.

- "Oui pourquoi pas ! Mais on ne sait jamais : peut-être que toutes les observations notées ici nous serviront un jour".

Il tapote son carnet avec le bout de son stylo. Je hoche la tête et déclare :

- Un jour peut-être ouais.

***


- Pourquoi est-ce que tu m'as traîné ici, putain ?

Je râle en attrapant mon plateau qui flotte jusqu'à moi. Arina se retourne vers moi et pousse un soupir.

- Parce que ! me dit-elle. Premièrement parce qu'un bon petit-déj c'est super important !

Je lève les yeux au ciel alors qu'elle poursuit sur sa lancée :

- Et deuxièmement parce que ça fait super longtemps qu'on ne t'a pas vu ! Tu ne viens jamais manger avec nous.

Je hausse les épaules et réponds du tac au tac que c'est sans doute parce que je n'en ai pas envie. Ma réponse ne satisfait pas Arina qui lève les yeux au ciel en ajoutant que je suis fatiguant et que je devrais faire un peu plus d'efforts. Je grogne et commence à placer la nourriture sur mon plateau. Je balaie rapidement du regard l'ensemble du réfectoire et constate qu'il commence déjà à sacrément bien se remplir. Mon regard se perd du côté des hautes fenêtres et je remarque qu'une manque à l'appel : les vitres ont été retirés.

Je me demande bien pourquoi........

La vue doit être splendide si on se penche pour admirer le paysage mais vu la hauteur à laquelle se trouve le réfectoire, la vue doit être aussi belle que vertigineuse.

- La promotion de Démons de cette année est super cool Arden, commence Arina, c'est vraiment l'éclate et toi au lieu d'essayer de t'intégrer tu préfères rester cloîtré dans ta chambre comme l'autre.

- Qui ça l'autre ? lui ai-je demandé en faisant avancer mon plateau à sa suite.

- Bah ton autre coloc, me répond-elle en haussant les épaules, le mec "bizarre" là.

- Est-ce que tu l'as déjà vu avant de parler ? Est-ce que tu lui as déjà adressé la parole pour oser le qualifier de "bizarre" ?

Arina cligne plusieurs fois des yeux, sans doute surprise par la férocité de mes mots. Il est vrai que jusqu'à présent, j'avais adopté l'état d'esprit d'un ours en hibernation : c'est-à-dire réponses laconiques et attention zéro. Mais là maintenant, je suis bel et bien réveillé.

- N-Non... Bien sûr que non mais.....

- Si c'est non alors ferme-la et remballe ta langue de vipère : on ne porte jamais des jugements sur des personne que l'on ne connaît pas. l'ai-je interrompue d'un ton sec.

- Mais c'est Nico qui l'a dit ! réplique-t-elle. Lui au moins le voit et il vit avec lui.

J'esquisse un petit sourire moqueur.

- Et tu crois réellement toute la merde qui sort de sa bouche ? Je te pensais un peu plus intelligente que ça sérieux : un jour il va te sortir que c'est "super cool de sauter par une fenêtre, tu devrais essayer !" et comme un gentil petit mouton obéissant tu vas l'écouter ?

La jeune femme pince les lèvres et se garde bien de répliquer quoi que ce soit : elle sait que j'ai raison.

- Moi aussi je vis avec lui et je lui parle et figure-toi qu'il n'a rien de bizarre : il a juste pas envie de gaspiller son temps avec des connards comme vous qui jugent au premier abord sans chercher à connaître et qui suivent une espèce de "seigneur" aux chemises hawaïennes.

Je place convenablement toute la nourriture qui compose mon petit-déjeuner puis regarde Arina dans les yeux.

- Alors arrêtez vos jugements à deux balles comme ça et commencez à réfléchir avec votre tête au lieu de suivre un imbécile pareil. On nous a dotés d'un cerveau et il faudrait peut-être que vous vous mettiez à l'utiliser.

Un petit sourire apparaît dans le coin de ses lèvres.

- Toi et ton franc-parler ne m'avez absolument pas manqué ! ironise-t-elle. Mais alors pas du tout !

- C'est toi qui m'a tiré jusqu'ici alors tu assumes : s'il faut que je sois désagréable avec quelqu'un alors ce sera avec toi.

Et je vais pas me priver pour t'en mettre plein la gueule......

Je suis vraiment de mauvaise humeur ça c'est clair.

- Message reçu petit Démon : je vais arrêter de juger ton coloc et je vais arrêter de t'embêter ça va j'ai compris. marmonne-t-elle en levant les yeux au ciel.

Un petit sourire de satisfaction apparaît sur mon visage.

Ah : c'est bon d'avoir toujours raison......

Alors que nous avions fini de nous servir et que nous nous apprêtons à aller nous installer à une table, je vois Arina s'arrêter et je fais pareil. Elle se retourne vers moi et m'offre un grand sourire.

Décidément......

Qu'est-ce qui tourne pas rond chez elle ?
Je la vois alors poser son plateau sur les espèces de rondins métalliques sur lesquelles nous les faisons habituellement glisser puis je la vois se diriger vers un petit groupe de personnes. J'en reconnais certains d'entre eux.

Ce sont les potes de Muzy......

Arina se rapproche d'une personne en particulier, une fille à la peau de couleur foncé et aux tresses colorées. Elle ne la voit et Arina en profite pour passer rapidement et avec prudence ses mains sous son plateau avant de le retourner vers la fille en question. Tout le contenu du plateau se renverse sur elle sans qu'elle puisse y faire quoi que ce soit. Arina éclate de rire, alors que la fille en face d'elle, affiche un air à la fois dégouté et à la fois choqué.

Oh putain.....

J'étais déjà fatigué de son comportement mais là, on atteint un autre stade : en temps normal, ce genre de blagues m'aurait fait rire. Un peu du moins mais là, fatigué, énervé et lassé comme je suis, je n'ai qu'une envie : prendre Arina par les cheveux, lui attacher une laisse autour du cou et la traîner comme un putain de caniche.

S'il faut en passer par là pour qu'elle se tienne à carreaux sérieux......

- T'es vraiment une vraie salope Arina c'est pas possible ! s'écrie la fille en question.

- Si tu voyais ta tête ! se moque Arina en se tenant le ventre.

Je vois alors un petit groupe de trois personnes se rapprocher de la fille. Je reconnais Muzy parmi elles.

- Ça te fait rire en plus ?! s'exclame sa victime.

- Eh bah quoi ? Je vais pas me gêner parce que c'est toi ! lui répond Arina.

Je pousse un profond soupir et décide de m'en mêler : je pose mon plateau et me rapproche d'Arina. Je la prends par le bras et décide de l'amener un peu à l'écart. Seulement, lorsque je lève la tête, je croise le regard noisette de Muzy qui me regarde et je lui souris.

Muzy......

Après cette jolie petite parenthèse qui n'aura duré en tout et pour tout que deux petites secondes, je décide de reporter mon attention sur Arina à côté de moi :

- Putain à quoi tu joues ?! ai-je sifflé entre mes dents à son attention.

Celle-ci hausse les épaules, le sourire aux lèvres.

- Bah quoi ? On peut bien plaisanter de temps en temps !

Elle s'adresse ensuite à l'amie de Muzy :

- Ce n'est pas ma faute après tout si le plateau a miraculeusement volé jusqu'à ton visage !

L'intéressée ne dit rien : à la place je la vois prendre une grande inspiration puis hocher la tête et tendre sa main sur la droite. Mes yeux suivent le mouvement de son bras et je réalise qu'elle a la main tendue vers le "rayon laitage" de la cafétéria.

Ça sent vraiment pas bon ça.......

Tout à coup, toutes les bouteilles de lait se mettent à pointer dans la direction de sa main tendue : les bouchons de lait se mettent alors à sauter les uns à la suite des autres et un liquide laiteux en sort, et se meut jusqu'à sa main.

Alors si ça ce n'est pas de la magie !......

Je ne sais pas si elle s'est découvert ce pouvoir depuis un paquet de temps déjà, mais il semblerait qu'elle en ait déjà une assez bonne maîtrise.
Le liquide laiteux continue de se mouvoir et de se diriger vers sa main. Tout à coup, elle effectue un brusque geste de la main et il ne m'en a pas fallu plus pour comprendre son idée : en un éclair et comme si ça avait été un réflexe, je lâche le bras d'Arina et m'écarte rapidement d'elle. À peine une demi-seconde plus tard, l'espèce de long tube laiteux s'écrase sur son visage. Un grand sourire de satisfaction s'étire sur les lèvres de l'amie de Muzy tandis qu'Arina la regarde, le visage et les vêtements trempés de lait, visiblement ahurie.

Ah vengeance douce vengeance quand tu nous tiens.......

Je suis quand même un connard en fait. J'aurais très bien pu "sauver" Arina en la tirant vers moi mais non je ne l'ai pas fait : j'ai préféré penser à ma gueule et honnêtement, j'assume et je m'en fous royalement.

Après tout, elle n'a que ce qu'elle mérite elle aussi : elle l'a bien cherché.......

Le Karma fait bien les choses dit-on mais quand on ajoute un zeste de magie en plus, le résultat est encore plus explosif.
D'un rapide coup d'œil sur la gauche, je remarque que Muzy et ses autres potes sont visiblement en train de se retenir de rire. Un petit sourire apparaît sur mes lèvres quand mon regard tombe sur elle : son expression rieuse, ses yeux qui pétillent, la fossette qui se creuse dans sa joue, ses lèvres pulpeuses qui révèlent son joli sourire...... J'adore la voir comme ça.

- Je vais t'étriper salope !

L'exclamation d'Arina me tire de ma rêverie et je réagis aussitôt : je me précipité vers elle, l'attrape par les épaules et l'empêche de se jeter sur l'autre fille. De leur côté, Muzy et les autres font pareil.

- Lâche-moi Arden ! Lâche-moi ! Lâche-moi je te dis !

Elle tente de se débattre et de se défaire de l'emprise que j'ai sur elle mais je suis, de un, plus fort qu'elle et de deux, je suis habitué à faire ce genre de choses si j'en crois les souvenirs qui me reviennent à petit flot.

- Je le répéterai pas mille fois Arden ! Lâche-moi putain de merde !

- C'est plutôt moi qui vais pas le répéter mille fois Arina : arrête de te débattre sinon je te jure que je te couche à terre en moins de deux secondes ! l'ai-je menacée.

Mes paroles semblent avoir fait mouche puisque je sens un petit relâchement dans ses gestes : maintenant, c'est comme si elle était en train de se débattre uniquement pour la forme. Je lève les yeux au ciel devant son comportement complètement stupide mais me garde bien de le lui faire remarquer.
Alors que je tiens fermement Arina dans mes bras, mon regard se perd un peu plus loin devant moi : la bande de Muzy essaye, eux aussi de calmer leur amie et ils ont reculé vers le mur près de la fenêtre sans vitre que j'avais remarquée un peu plus tôt.
Tout à coup, une des filles se détache du petit groupe et se penche à la fenêtre. Muzy la suit, un air soucieux flottant sur son visage.

Qu'est ce qu'il leur arrive ?.......

Ce n'est pas mon boulot de leur avertir que, se pencher à une fenêtre sans vitre, bah c'est dangereux si ?
Mes yeux continuent de suivre la scène qui se déroule juste devant moi et j'ai..... Je sais pas comment l'expliquer mais je ressens une légère inquiétude comme une sorte de pressentiment.
Soudain, j'aperçois Cherry qui tente de nouveau de se jeter sur Arina et d'un côté comme de l'autre nous les tirons toutes les deux en arrière, seulement l'un des potes de Muzy, celui avec les espèces de boucles blondes, manque de basculer sur ses jambes et il tente de se rattraper en posant sa main sur le mur mais......

Oh putain l'enfoiré !..........

Ce n'est pas sur le mur qu'il a posé sa main mais sur Muzy !
Mon sang ne fait qu'un tour et je réagis très vite : je lâche Arina et cours dans sa direction mais... Je ne suis pas arrivé à temps : je l'ai vue basculer dans le vide, sans aucune aide, ni moyens auxquels se raccrocher. C'est comme si je l'avais vue tomber au ralenti, sous mes yeux, et sous les yeux de ses amis.

- Muza !

Ce cri me fait rapidement revenir au présent : je vois tous ces amis se précipiter au rebord de la fenêtre pour sans doute tenter de l'apercevoir et constater après coup les dégâts mais moi je réagis mieux qu'eux tous : je pique un sprint jusqu'aux escaliers et les descends aussi vite que mes jambes me le permettent. Je descends les marches deux à deux, quatre à quatre, je saute une flopée de marches et je rate de peu de manquer la réception de ma chute et de me briser la cheville mais je m'en fous : la seule chose qui m'importe là maintenant, c'est Muzy et son intégrité physique.
Je sais pertinemment que je n'arriverais pas à temps, jamais je n'arriverais à temps mais..... Je me dois d'essayer : tenter le tout pour le tout. Je veux être auprès d'elle à n'importe quel moment, je veux qu'elle puisse voir que je suis là, à ses côtés et qu'elle sache qu'elle pourra toujours compter sur moi, et surtout, je veux qu'elle voit que je suis le premier à être venu.
J'arrive enfin au-rez-de-chaussée, dans le hall de l'École et je pique un sprint, je pense, le plus rapide depuis que je suis ici, et arrive enfin jusqu'à la sortie, essoufflé oui mais enfin là. Mes yeux la cherchent précipitamment et je l'aperçois enfin. Je suis sur le point d'aller la rejoindre mais je m'arrête aussitôt dans mon action : ce que je vois, l'apparition que j'ai sous les yeux me cloue tout bonnement sur place.
Je vois Muzy, assise par terre, entière et elle semble visiblement ne pas souffrir le martyr ou avoir quelconque membre cassé ou encore disloqué. La seule chose qui a changé chez elle, c'est..... Elle.... Elle a deux ailes dans son dos.
Deux immenses ailes blanches lui sont apparues dans le dos. Ces dernières semblent se tendre et se rétracter à leur guise. Cette vision-là, cette vision de ma Muzy, ailée et comme protégée par ses nouvelles ailes, me cloue sur place et me coupe le souffle : j'ai envie d'aller vers elle, d'aller la voir pour m'assurer qu'elle n'a vraiment rien du tout, j'ai envie de voir ces yeux qui pétilleront sans doute d'émerveillement et de joie suite à l'apparition de ses ailes et j'ai envie de les admirer avec elle mais.... Je n'arrive pas à bouger : le tableau que j'ai sous les yeux sort de l'irréel et comme ça, elle m'apparaît comme un petit être fragile, protégé par ses ailes et, j'ai l'impression que je n'ai pas le droit de l'approcher.

Je suis peut-être fou mais c'est l'impression que j'ai.......

Je n'ai pas envie de la brusquer, de la bousculer et de gâcher ce moment-là.

C'est une Ange maintenant......

Elle l'a toujours été mais aujourd'hui, cette vérité me frappe davantage encore : ces ailes en sont maintenant la preuve physique.
Tout à coup, le temps d'un clignement d'œil, je vois une image se superposer à celle que j'ai sous les yeux : ce n'est plus Muzy que je vois, mais une autre jeune fille qui elle, porte une robe blanche, des chaussures blanches et une paire d'ailes d'ange dans le dos.

Putain mais qu'est-ce que....?.......

Cette jeune fille tourne lentement sa tête derrière elle et je croise son regard. J'ai alors l'impression de ne plus sentir mon cœur battre en moi. Ma gorge se serre et j'ai l'impression de ne plus respirer.

Oh putain !........

Je cligne plusieurs fois des yeux et alors, cette vision disparaît de mes yeux. Je secoue alors la tête et prends une grande inspiration pour tenter de calmer le flux d'informations et d'interrogations qui montent jusqu'à mon cerveau.

Qu'est-ce que ç'a été que ce truc ?!......

Une espèce de vision, d'apparition ?

Non c'est bien plus que ça.......

Un souvenir.
C'est un souvenir, un flash, une scène de mon passé.
Je sers les poings : mon esprit me joue encore des tours. Je sais que je n'ai pas retrouvé toute ma mémoire : il semblerait que, maintenant, on s'attaque à l'autre face de la pièce.
Je ferme les yeux un instant pour reléguer toutes ces pensées dans le fin fond de mon esprit : j'aurais tout le loisir d'y repenser quand je serai au calme dans ma chambre. Je reporte alors mon attention sur Muzy au loin et je remarque qu'elle a le visage tourné dans ma direction.

Mais on dirait que ce n'est pas moi qu'elle regarde.......

Soudain, des pas précipités se font entendre juste derrière moi et je m'écarte pour laisser passer deux personnes : elles sont tellement pressées qu'elles ne semblent pas m'avoir vu. La première, se précipite vers Muzy, la prend dans ses bras puis la relâche quelques secondes plus tard. Dès que j'ai l'opportunité d'apercevoir son visage, je réalise avec une pointe d'agacement que ce n'est autre que cet emmerdeur d'Antonio. Muzy et lui parlent tous les deux avec envie et elle semble avoir un immense sourire scotché sur les lèvres.

Cet espèce d'emmerdeur de mes deux.....

Une jeune femme à présent, et, qui doit sans doute être la deuxième personne dont j'ai entendue les pas dans mon dos, se précipite vers Muzy, lui saute dessus et je me rends compte que c'est la fille qu'Arina avait embêtée tout à l'heure, Cherry.

- Merde Muza ça va ? T'es sûre que ça va ?! s'exclame-t-elle.

- Oui oui ! C'est plutôt toi qui risque de me tuer si tu continue de me serrer aussi fort ! lui répond son interlocutrice.

Elles se mettent alors à rire et à parler tous ensemble. Entre-temps, Muzy qui avait été assise, s'est relevée et avec cette posture, j'ai tout le loisir de pouvoir admirer le nouvel Ange qui se trouve devant moi. Ses ailes sont vraiment immenses : elles doivent bien atteindre les deux tiers de sa taille, et de plus, elles ont l'air plutôt longues : elles doivent bien couvrir toute la longueur de ses bras. De jolies plumes blanches parsèment chacune de ces deux ailes.

C'en est à couper le souffle......

Tout à coup, une forme ailée se rapproche d'eux trois et se pose juste à côté de Muzy.

Je la reconnais. .....

Elle est pour les Anges ce que représente Alexys pour nous. Et si je me rappelle bien son prénom est Sophie. Je les entends discuter des nouvelles ailes de Muzy et j'apprends en même temps qu'eux, que l'apparition des ailes, que ce soit pour les Anges ou pour les Démons, constitue au développement de notre "sixième sens".

Les ailes, les pouvoirs, le sixième sens......

S'il existe encore des gens comme Naveen qui restent encore sceptiques quant à la croyance en notre nouvelle vie Mirifique, ces exemples-là les pousseront vraiment à revoir leur jugement.

- Mais la question qui se pose, déclare subitement l'amie de Muzy, c'est de savoir qui t'a poussée.

Moi je le sais !......

Et c'est là que je décide d'intervenir :

- C'est votre pote blond aux cheveux bouclés qui l'a fait.

Je m'avance vers eux alors qu'ils tournent tous leur tête dans ma direction. Je m'arrête à seulement une petite distance de Muzy et la regarde longuement. Bien que ses ailes d'Ange aient disparu il y a à peine quelques minutes et que c'est cela qui lui avaient procuré une sorte d'aura surnaturelle et qui l'avait rendue, à mes yeux, intouchable, on pourrait avoir l'impression qu'elle est redevenue "normale" mais en réalité, pas du tout : Muzy ne sera jamais plus jamais la même. La lueur angélique qui a toujours été en elle, brille de mille feux à présent. Il y aura toujours cette impression de changé en elle, cette impression de grandeur, d'étincellement.
Mes yeux quittent alors son visage et je répète ce que je viens de dire, à savoir que c'est leur pote blond aux cheveux bouclés qui l'avait poussée.
Antonio me demande alors ce que je fabrique là et tout en disant cela, il se rapproche de Muzy et se place devant elle, agissant comme une espèce de protection pour elle, et de rempart entre elle et moi. Je ne peux me retenir d'esquisser un sourire narquois et me moquer salement de lui.

Je ne vais pas tenter de l'approcher ducon même si je crève d'envie de le faire.......

- Je voulais voir de mes propres yeux que Muzy allait bien. lui ai-je répondu.

- Parce que maintenant son état de santé te préoccupe ? rétorque Antonio. C'est bizarre parce que tu n'avais pas l'air de t'en préoccuper autant lors de la Cérémonie du Jugement.

Oh l'enfoiré......

La Cérémonie du Jugement et tout ce qui s'en est ensuivi par la suite fait partie des souvenirs que je serais bien content d'oublier à jamais. La douleur que j'ai faite à Muzy, ce que j'ai osé lui faire, nous faire...... Je ne me le pardonnerais jamais et ça, Antonio le sait très bien : il sait très bien que sur ce sujet-là, je n'aurai rien à répondre, rien à contester. Je ne pourrais même pas essayer de me défendre parce que je suis coupable moi et moi seul alors, il ne va pas se gêner pour me le répéter et me le renvoyer un nombre incalculable de fois à la gueule. Mesquin comme il est, il se gênera jamais de retourner le couteau dans la plaie sous les yeux de Muzy uniquement pour me faire chier et ainsi, satisfaire son petit plaisir personnel.

Un véritable emmerdeur de première classe oui !......

Sous le coup de l'énervement, je me mets à serrer la mâchoire et par enchaînement, mon poing droit également.

Attention Arden réfléchis bien à ce que tu vas dire.....

Muzy est juste là et même si ça m'énerve, Antonio est l'un de ses plus proches amis. Le sens de l'amitié étant très développé chez elle, si jamais je lui balance des insultes à la gueule, Muzy risque d'être contrariée.

Voire pire : elle pourrait décider de ne plus jamais me parler.....

Et disons, que je n'ai pas très envie que cette éventualité se produise. C'est le moment de lui montrer que j'ai changé : je le lui avais déjà dit avant mais à présent, cest le moment de transformer mes paroles en actes.

- Gardes tes petites remarques pour toi et continue de jouer au mec protecteur à deux balles si ça te chante. ai-je déclaré. Je te dois aucune explications sur mes agissements. Et si je dis que je voulais voir de mes propres yeux si elle allait bien c'est parce que je voulais vraiment m'assurer de mes propres yeux qu'elle tenait encore debout.

Antonio plisse les yeux et est sur le point de me répondre mais il se ravise. Je plisse les yeux et remarque alors que Muzy a posé sa main sur sur son bras et c'est sans doute cela qui l'a dissuadé de rétorquer quoi que ce soit.

C'est ça : tiens-toi tranquille.......

- Comment tu sais que c'est Xander ? demande alors l'amie de Muzy. Tu peux très bien nous avoir menti connard comme tu es....

Cette intervention franche m'arrache un petit sourire et je lui réponds que je suis sûr de moi puisque je l'ai vu de mes propres yeux. Je me gratte alors la tête et une idée me vient alors :

- Et si je suis venu, c'est aussi pour m'excuser du comportement qu'Arina a eu : elle aurait jamais dû te faire ça Cherry, encore plus parce que c'était une "plaisanterie". Butée comme elle est, Arina acceptera jamais de venir le faire alors je le fais à sa place.

En vérité, je n'étais pas du tout venu pour ça, mais alors pas du tout. J'assume toujours quand je fais des conneries mais je m'excuse très rarement alors assumer les conneries des autres et m'excuser à leur place ? Ça me ressemble encore moins ! Mais là, tout de suite, lui présenter mes excuses m'a semblé être une bonne idée et puis dire "pardon" ou encore "désolé" de temps en temps, ça ne tue personne.
Cherry répond en disant que je ferais mieux de garder mes excuses pour moi mais elle enchaîne aussitôt en disant qu'elle apprécie le geste. Sa franchise me fait sourire mais j'entends alors Antonio lâcher un brusque "je ne te crois pas". Je tourne alors la tête vers lui et me retiens de l'insulter salement.

Je vais l'emmurer dans du plâtre lui c'est pas possible !.....

Quand va-t-il comprendre que je n'en ai strictement rien à faire de lui ?! Quand ?!

La manière qu'il a d'être aussi mielleux avec Muzy me fait penser à un espèce d'ours collé à son putain pot de miel......

- Ton avis m'intéresse pas Winnie L'Ourson, ai-je à mon tour lâcher, il n'y a que son avis à elle qui m'intéresse. Si tu ne me crois pas, c'est ton choix mais je sais que Muzy le fera elle.

Je suis peut-être un peu trop optimiste sur ce coup-là mais j'ai raison et Muzy le sait : ça a toujours été comme ça entre nous.

- Winnie L'Ourson ?! s'étonne Antonio. Tu viens réellement de m'appeler comme ça ?

Je décide de ne pas répondre : à la place, j'esquisse un vilain petit sourire en coin qui lui, en dit plus sur ce que je pense à cet instant que les mots que j'aurai sans doute prononcés.
Je vois l'espèce d'ours mielleux devenir grincheux et se mettre à froncer les sourcils et commencer à dire quelque chose mais il est interrompu par quelqu'un. Cette personne arrive au pas de course vers nous et s'arrête juste à côté de moi.

C'est le mec qui a poussé Muzy......

Et il est effectivement en train d'avouer le fait devant Muzy et les deux autres.

Si ça c'est pas un véritable coup de bol : merci Madame la Chance........

Grâce à lui, il me permet de un, prouver à Muzy que je suis sincère et que je n'ai pas menti et de deux, de fermer la gueule à cet espèce d'emmerdeur sur pattes.
Évidemment, Muzy lui demande pourquoi est-ce qu'il a agi de cette manière et lui, répond qu'il ne l'avait pas du tout fait volontairement, que tout cela n'avait été qu'un malheureux accident. Gentille comme elle est, ma Muzy ne lui en tient pas rigueur et le pardonne aussitôt. En plus, comme elle l'a très bien dit, cet accident lui a permis de déployer de sublimes ailes d'anges.
Leur séance de papotage entre amis ne m'intéresse pas du tout et je décroche très rapidement : la seule chose que je souhaite c'est me retrouver seul avec elle. Je veux lui parler, la contempler de mes yeux et peut-être même avoir la fameuse discussion que nous avions fixée quelques semaines plus tôt.
Enfin, une bonne dizaine de minutes plus tard, ils s'éparpillent tous un peu partout et je vois Muzy accompagnée d'Antonio traverser le hall de l'École puis se séparer.

C'est ma chance.......

Je décide de la suivre en faisant bien attention de garder une certaine distance pour qu'elle ne puisse pas soupçonner qu'elle est suivie. Seulement, une fois arrivée au niveau d'un des couloirs menant au Quartier des Anges, elle se retourne subitement en me demandant de sortir de ma cachette puisqu'elle se sait suivie. Je ne cherche même pas à me cacher et encore moins à nier quoi que ce soit : je suis pris sur le fait ça ne me servirait à rien de tenter de m'esquiver. Je m'avance alors vers elle avec un grand sourire alors qu'elle me fait face, les bras croisés sur sa poitrine.

- Comment est-ce que t'as su ? ai-je demandé.

- Mon instinct. a-t-elle répondu en haussant les épaules.

Après un petit temps d'arrêt, elle ose me demander la raison pour laquelle je la suis et je lui ai tout bonnement et simplement répondu avec un haussement d'épaules que j'en ai juste  eu envie. Je ne vois pas ce que je pourrais dire de mieux ou de plus intelligent : je me contente juste de lui faire part des émotions et de mon ressenti à l'instant même. C'est bien ce qu'elle m'avait dit il y a quelques temps : elle m'avait reproché le fait que je ne m'étais pas assez confié, que j'avais aimé tout garder pour moi et, que dans notre relation, il n'y avait eu qu'elle qui avait fait des efforts, et qui avais souhaité aller de l'avant.
À présent, je compte bien lui prouver le contraire et faire bouger les choses.
Je la vois alors froncer légèrement les sourcils et pincer les lèvres : elle rétorque que ma réponse n'en est pas vraiment une et, je ne sais pas pourquoi mais j'ai répondu spontanément que son visage, déformée par cette espèce de moue mi-boudeuse, mi-soucieuse me fait penser à Naveen. Évidemment, elle ne le connaît pas et je lui ai alors rapidement dépeint le personnage. Elle hoche simplement la tête et ne m'en demande pas plus ce qui m'étonne un peu parce que j'avais pensé qu'elle aurait été plutôt surprise de me savoir sympathiser avec une personne qui est si différente de moi, si différente de ce à quoi je suis d'ordinaire habitué.

- Je pourrais te poser une question ? m'a-t-elle subitement demandé.

Je lève la tête vers elle et sors de mes pensées.

- Pourquoi Winnie L'Ourson ? Je t'ai connu meilleur que ça en termes d'insultes.

Alors là......

Je m'étais attendu à tout sauf à ça ! Je ne fais rien de mieux qu'éclater de rire face à sa remarque spontanée et même si elle tente de résister au début, Muzy finit par se joindre à moi en riant elle aussi.

- C'est.... Je sais pas : c'est la seule insulte "gentille" et potable que j'ai trouvée à ce moment-là.

Je souris de nouveau et poursuis :

- Et puis si je l'avais vraiment insulté, tu ne me l'aurais pas pardonné et moi, j'ai pas tellement envie de te décevoir et que l'on se dispute encore une fois. Tu risquerais de ne plus vouloir me parler et je n'en ai pas envie alors.... J'ai tempéré.

Muzy s'arrête aussitôt de rire et lève les yeux vers moi. Je ne l'ai pas quittée des yeux une seconde. Pas une seule fois. 
Elle ouvre alors la bouche pour dire quelque chose mais se ravise finalement.

Elle hésite.......

J'adore la voir comme ça : hésiter entre sa morale et ses envies.
J'adore la taquiner sur ça : c'est tellement simple de la déstabiliser sur ce genre de choses. Son attitude hésitante me fait rire et bien sûr je lui demande pourquoi s'était-elle ravisée, pourquoi a-t-elle préféré ne rien dire, et pour toute réponse, Muzy se contente d'un haussement d'épaules.

Je suis sûre que dans ses pensées elle doit m'insulter comme pas permis......

Elle sait que j'adore la taquiner sur son trait de caractère indécis et elle sait pertinnement aussi qu'on lit en elle comme dans un livre ouvert, que je lis en elle comme dans un livre ouvert.

- Tu ne me remercie même pas pour mon nouveau "comportement" ? ai-je alors plaisanté. Je t'ai connue plus gentille que ça Muzy.

Elle lève alors les yeux au ciel et répond :

- Je ne vais pas te remercier pour ça Arden : tu le fais pour toi pas pour moi.

- Ah ! C'est ce que toi tu dis.

Je décide alors de faire deux pas vers elle et je poursuis le fond de ma pensée :

- Lorsque que les gens souhaitent expérimenter de nouvelles choses, ils se raccrochent à une solide motivation pour se forcer à continuer et à ne pas lâcher. Et c'est toi Muzy : tu es ma seule et unique motivation.

Je la vois alors se mordre la lèvre et je jure sur ma vie qu'il m'a fallu serrer le poing très fort et m'enfoncer les ongles dans la paume de ma main pour m'empêcher de la toucher et de prendre ses lèvres entre les miennes.

C'est pas possible : elle se rend vraiment pas compte de l'attitude "sexy" qu'elle peut avoir rien qu'en faisant ça........

Elle prononce alors mon prénom pour commencer à dire quelque chose mais je la devance en lui disant que je ne l'embêterai plus avec ça mais que j'ai quand même tenu à ce que ça ait été dit. Elle lâche un simple petit "ok" qui me fait sourire davantage parce que c'est là, la marque de son indécision.

Elle ne sait plus quoi dire, ni quoi penser, j'ai chamboulé son esprit......

J'adore vraiment la taquiner !
Mais tout à coup, je la vois reculer et et marcher dans la direction opposée.

Alors ça ça n'avait pas été prévu......

Faut que je trouve un moyen de la garder près de moi : je veux encore lui parler, encore la regarder, je veux pouvoir sentir son regard noisette sur moi, je veux pouvoir voir de mes propres yeux quel effet j'ai sur elle et jusqu'où elle sera prête à y résister, jusqu'où elle sera prête à livrer un combat contre elle-même pour tenter de nier ou de l'accepter.
Je décide donc de la rappeler et ce n'est seulement qu'au bout de cinq secondes qu'elle se décide enfin à revenir vers moi. Entre-temps j'en ai profité pour réduire la distance qui nous sépare : elle n'est maintenant qu'à cinq petit pas de moi.

Ok et je fais quoi maintenant ?......

Lui demander de revenir : c'est fait mais maintenant ?
C'est alors qu'une idée, délicieusement coquine ou devrais-je dire diabolique s'invite dans mon esprit.

Et si maintenant je m'amusais à jouer avec la carte de la Tentation ?.....

Je pose mes mains sur les pans de mon tee-shirt noir et le passe au-dessus de ma tête.

Je m'adonne à une séance de strip-tease gratuit elle devrait être contente......

Mais mon idée va encore plus loin que ça : Muzy m'a déjà vu torse nu ; elle m'a même touché du coup me revoir une nouvelle fois ne lui fera rien du tout mais ce que je m'apprête à lui proposer risque vraiment de l'étonner. Tout d'abord, je m'amuse à observer la réaction qu'elle a quand j'ai enlevé mon tee-shirt.

Elle a juste haussé les sourcils.....

Jusque-là, rien de tout à fait anormal : elle est surprise c'est sûr mais aussi curieuse. Je la connais.
J'essquisse alors un sourire en coin et lui tend mon tee-shirt. Elle ne tarde pas longtemps à piger mon idée et je vois ses yeux s'arrondir face à mon audace. La tête qu'elle fait pourrait presque me faire pouffer de rire mais il faut que je reste sérieux sinon, je ne serais pas crédible.

- Prends-le.

Deux mots simples.
Une phrase.
Une intonation de voix plutôt basse ce qui correspond presque à une confidence mais l'air sérieux que je m'efforce de donner, correspond plus à un ordre et tout ce savant mélange donne un cocktail explosif qui trouble fortement la jeune femme en face de moi.

- Arden tu..... Les Anges et les Démons n'ont pas le droit de toucher.

J'acqueisce.

C'est exactement ce que j'avais voulu que tu dises.......

Mon idée est une tentation, qui frôle l'interdit et joue avec le feu et putain ce que j'aime ça !

- Je sais. Mais cette interdiction ne s'applique pas aux vêtements que nous portons. ai-je dit.

Elle croise les bras sur sa poitrine et me contredit :

- Qu'est-ce que t'en sais ?

- C'est Alexys qui me l'a dit. ai-je menti.

Un petit coup de bluff de temps en temps ça ne fait de mal à personne......

Je n'ai jamais demandé à Alexys si ce fait est vrai ou non mais je veux qu'elle me croit et bien sûr, il faut que je fasse tout en œuvre pour que ce soit le cas.

On est Démon ou on ne l'est pas après tout !.......

Je la vois plisser légèrement les paupières et je croirais même voir l'ombre d'un sourire sur ses lèvres.

On dirait que ça l'amuse.......

Si jamais c'est le cas, je suis ravi de le savoir.

- Tu mens. me dit-elle.

- Pas du tout. ai-je aussitôt rétorqué.

- Très bien alors donne-moi une seule bonne raison de te croire : t'es un Démon et le mensonge chez les Démons est roi.

- C'est vrai. ai-je admis. Mais tu ne pourras le savoir, que si tu mets le tee-shirt.

Et je parachève mon petit stratagème en haussant mon sourcil gauche et faisant un sourire en coin.

Tu m'avais dit que tu aimes les défis maintenant, je t'en propose un......

Son regard navigue entre mon regard défiant et ma main tendue vers elle, avec au bout le fameux sésame.

Allez Muzy je sais que t'en as envie, juste pour tenter l'interdit......

- Je peux très bien aller en chercher un autre dans ma chambre tu sais : j'en ai pas besoin.

- Très bien alors pourquoi tu ne le fais pas ? ai-je répondu du tac au tac.

Comme je vois qu'elle ne répond pas, je continue sur ma lancée :

- Tu restes là à écouter ma proposition alors que tu pourrais très bien partir mais, tu restes là.

Elle hausse les épaules et me répond qu'elle ne sait pas elle-même pourquoi est-ce qu'elle reste à m'écouter et, moi je secoue la tête en riant parce qu'elle nie et qu'elle persiste.

- Non, Muzy non : tu restes parce que tu hésites. Voilà la vraie raison.

Ses yeux s'écarquillent et j'ai l'impression de voir ses joues prendre une teinte légèrement rosée. Elle cligne alors plusieurs fois des paupières et lâche :

- Ne joue pas avec moi Arden.

Mon sourire s'élargit et je me rapproche encore un peu.

Elle commence à s'énerver.......

Elle ne sait plus quoi penser et elle perd donc ses moyens parce qu'elle sait que j'ai raison même si elle ne l'admettra jamais, jamais, jamais, jamais, jamais.

- Je ne joue pas moi. ai-je chuchoté. Je ne fais qu'agir en parfait Démon : je te tente c'est tout.

J'agite légèrement mon tee-shirt sous son nez.

- Qu'est-ce qui te garantis que je vais succomber ? m'a-t-elle demandé sur le même ton.

Je plisse légèrement les paupières.

Tiens tiens : elle accepte de rentrer dans mon jeu......

- Mon instinct démoniaque. Et puis, si tu choisis de prendre mon tee-shirt tu gagneras du temps. Et ce n'est pas ce que tu souhaites ? ai-je demandé en haussant les épaules.

Elle fronce les sourcils alors que je poursuis sur ma lancée :

- Je suis quasiment sûr que tu si tu rentrer dans ta chambre et que tu vas mettre mille ans à choisir le bon tee-shirt, mille ans à arranger l'ancien et mille ans à enfiler le nouveau.

- Mais pas du tout ! a-t-elle rigolé.

Je rigole à mon tour puis ajoute qu'elle avait prévenu l'espèce d'ours accroché à son pot de miel qu'elle ne tarderait pas et quand elle m'entend surnommer Antonio de cette manière, son rire redouble de plus belle.

J'adore tellement la voir comme ça.....

Je parie que l'autre emmerdeur n'arrive pas à la faire rire aussi bien que moi je le fais.
Une fois que son fou rire s'arrête, je vois son regard passer du tee-shirt que je tends vers elle, je le vois ensuite remonter vers ma main parcourir mon bras tendu dans sa direction, et je le vois enfin s'arrêter à mon visage. Son regard noisette sont maintenant rivés à mes yeux.

Elle ne se rend vraiment pas compte de l'effet qu'elle peut produire sur les gens autour d'elle.....

Pendant ce petit moment-là, j'ai eu l'impression qu'elle m'avait déshabillé du regard, complètement mis à nu.

Elle est vraiment trop expressive.......

Et terriblement sexy aussi.

- Pourquoi est-ce que tu te montres aussi gentil maintenant ? me demande-t-elle de but en blanc.

Je mets un petit temps à percuter mais je la contredis en lui disant que mon attitude n'est peut-être pas à comparer avec de la gentillesse : de mon avis c'est plus "rendre service" qu'autre chose.
Je la vois secouer la tête et contester ce que je viens de dire.

- Tu te trompes. ai-je dit.

Je me rapproche encore un peu et réduis nettement la distance entre nos deux corps. Étant bien plus petite que moi, elle se trouve dans l'obligation de lever la tête pour pouvoir me regarder dans les yeux. Je suis si proche d'elle que je pourrais juste abaisser ma tête pour poser mon menton sur le sommet de sa tête.

Je crève d'envie de la toucher, de la serrer dans mes bras......

Elle me manque.
Et je n'aurais jamais pensé ressentir un tel manque un jour. Ne plus la voir, ne plus être en contact nous a possiblement faits du bien à tous les deux mais maintenant je n'ai qu'une envie : c'est de rattraper le temps perdu.
Sans vraiment savoir ce qui me pousse à agir comme ça, je décide de plier rapidement le vêtement que je tiens à la main et je le pose délicatement contre sa joue. Je sais pertinemment que les Anges et les Démons ne peuvent pas se toucher : c'est bien pour ça que j'utilise mon tee-shirt pour le faire. Et de plus, après toutes les emmerdes qui nous sont tombées dessus et pour lesquelles je suis en grande partie coupable, je ne peux pas me permettre de la toucher à nouveau. Un jour peut-être mais pas maintenant.
Muzy garde son regard rivé au mien. Elle ne cille pas et ne dit rien non plus.
J'ai beau être quelqu'un de plutôt perspicace, je donnerais tout ce que j'ai pour savoir à quoi elle est en train de penser à cet instant précis. La perspicacité ne signifie pas lire dans les gens comme dans un livre ouvert : c'est plutôt deviner à l'avance quel type de comportement ils risqueraient d'adopter.

J'aimerais tellement savoir à quoi tu penses à cet instant Muzy.....

Sans la quitter des yeux, je me mets à bouger le tee-shirt doucement de haut en bas sur sa joue, comme une caresse. Caresse que j'aurais nettement préféré faire avec ma main ou avec mon pouce, mais curieusement, au contact de la peau de Muzy avec mon tee-shirt, rien ne se produit.

J'avais bluffé au début mais là.....

C'est une véritable découverte pour moi !

Alors les vêtements nous seraient réellement inoffensifs ?......

Mais ça pourrait changer toute la donne ça ! Mais c'est quand même curieux : j'ai porté ce tee-shirt, il a donc effleuré ma peau de Démon. Et je l'ai même porté à la Cité des Démons : les effluves volcaniques doivent encore être imprégnés sur le tissu et là, au contact de la peau de Muzy qui a, elle, vécu quelques temps à la Cité des Anges, rien du tout ?

D'un autre côté je vais pas m'en plaindre......

Je préfère nettement ça à une sorte de réaction super bizarre du style explosion ou brûlure.

Faudrait que j'en parle à Alexys.......

Mes pensées tournent à plein régime mais une seule elle, ne bouge pas : c'est Muzy. Je reste concentrée sur elle, les yeux rivés à son visage, attentif et impatient de pouvoir déceler toutes les émotions qui pourraient transparaître sur ce dernier. Je veux qu'elle sache et qu'elle comprenne ce geste comme une promesse : notre condition différentes d'Êtres Mirifiques nous interdit de nous toucher et puis, comme je l'ai dit un peu plus tôt, après tout ce qui nous est arrivé, je ne peux pas me permettre de la toucher à nouveau ; je la respecte trop pour ça. Mais, je veux qu'elle sache que ce geste est une promesse : je n'ai pas abandonné loin de là.
Un jour. Un jour peut-être, je serais en mesure de poser à nouveau mes doigts, mes lèvres sur elle, sur sa peau, sur ses cheveux.
Je le ferais à nouveau et, si pour cela il faut que je brise des règles, des codes, s'il faut que je brave des interdits, je le ferais et j'en assumerai les conséquences. Je veux qu'elle le sache et qu'elle le comprenne.

- Tu te trompes. lui ai-je dit. Toi, tu es naturellement gentille avec les gens qui t'entourent. Même avec moi. Et, je pense qu'on est d'accord tous les deux pour me permettre de dire que je ne le mérite pas.

Comme elle ne dit rien, je décide de poursuivre :

- Et les ailes qui te sont apparues dans le dos sont là pour le prouver : cette nature angélique tu l'as toujours eue en toi Muzy.

Et c'est sur cette dernière phrase que je décide de retirer le tee-shirt de sa joue mais quelques secondes plus tard, je le lui tends à nouveau, ce qui lui arrache un sourire. Muzy continue de résister en prétextant tout un tas de raisons inutiles mais je n'en démords pas et continue de lui tendre mon tee-shirt.

- Allez prends-le. Tu l'as vu toi-même Muzy : ça ne te fera rien.

Au début, ça n'avait été qu'une simple tentation mais maintenant, je veux vraiment qu'elle accepte. Je n'irais pas jusqu'à dire que je suis en train de jouer avec elle parce que c'est faux : quelques minutes plus tôt, si elle avait accepté ou non ma proposition, ça ne m'aurait fait ni chaud ni froid mais à présent, je veux qu'elle accepte. Je veux qu'elle le prenne et qu'elle l'enfile.

Je veux savoir......

Je veux savoir si j'ai encore toutes mes chances, si tout est encore possible. Si c'est ce que je m'efforce de répéter de mon côté, je n'ai aucune idée de ce qu'elle pense elle, de son côté.

Si jamais elle accepte de le prendre, ce serait comme me laisser une porte entrouverte.....

Tout cela n'a plus rien d'une espèce de jeu : je pourrais même me voir en train de la supplier d'accepter.

S'il te plaît accepte et montre-moi que tout n'est pas fini.......

Je n'ai eu aucune réponse à toute la centaine de messages et je crois bien plus, que je lui ai envoyés.

Ceci sera ma réponse.......

Son regard fait l'aller-retour entre ma main et mon visage et soudain, elle tend enfin sa main vers le bas du tee-shirt et l'agrippe à l'aide de ses doigts. Je relâche alors la pression sur main pour lui permettre de le prendre et dans le même temps, un sourire timide mais plutôt satisfait s'étire sur mes lèvres.

J'ai enfin eu ma réponse......

Je n'ai même pas le temps de dire quoi ce soit que je la vois faire demi-tour et je l'arrête encore une fois en pleine action :

- Ou est-ce que tu vas ?

Elle me montre alors le tee-shirt à la main en me disant qu'elle compte l'enfiler.

Ça tombe sous le sens en effet.....

- Mais pourquoi est-ce que tu ne changerai pas ici ? lui ai-je proposée.

Elle écarquille alors les yeux, visiblement surprise parce que je viens de dire.
Maintenant que ça a été dit, je reconnais que ça peut paraître bizarre mais sur le coup, ça m'a semblé être une idée plutôt "normale".

Et puis j'ai envie de la garder le plus longtemps possible près de moi......

Pour une fois que nous retrouvons seuls tous les deux juste par envie et non par pur hasard comme ça avait été le cas lors de la rentrée, ou encore parce qu'il y a un enjeu là-dessus comme avec notre mission avec notre humain, je ne vais pas me priver.

- Il n'y a personne dans le couloir, ai-je avancé, ce n'est qu'un tee-shirt : ça se met en cinq secondes même pas.

Comme elle ne semble pas très emballée, une idée me passe alors par la tête.

- Ça va : j'ai compris.

Je place deux mains sur mes yeux et me les cache.

- Voilà comme ça je ne te verrai pas.

Je l'entends alors éclater de rire et me traiter d'idiot. Je lui réponds alors qu'entre être un idiot et être prouvu de bon sens, la ligne est très fine.

- T'as fini ?

- J'ai même pas encore commencé ! Et je ne compte pas me changer ici : c'est un couloir. Quelqu'un pourrait passer et me voir !

Je râle et lui dis qu'elle n'a qu'à se presser.

- Et si quelqu'un passe par là ? demande-t-elle.

- Comment ça "quelqu'un" ?

- Une personne de l'École. Si jamais une personne passe par là et me mate ce serait..... Plus que gênant ! rigole-t-elle gênée.

- Alors de un, ça ne risque pour l'enfiler, et de deux, une grande partie de l'École est en train de se remplir l'estomac à la cantine et ça m'étonnerait que quelqu'un te surprenne mais si jamais ça devait être le cas, cette personne a intérêt à courir très vite parce qu'au moindre regard déplacé je la buterais contre un mur. Sans hésiter.

Hors de question que quelqu'un la mate avant moi.......

Putain.

Faudrait peut-être que je me calme moi........

Alors que mes mains sont toujours plaquées devant mes yeux, je l'entends m'accuser de tricherie parce que soi-disant "elle voit mes yeux entre les interstices de mes doigts". Le pire c'est que je ne triche même pas, mais ce qui est encore plus horrible, c'est que..... La diabolique idée de le faire m'est passée par la tête.
Ce jeu de taquinerie nous fait bien rire tous les deux et j'ai l'impression de redevenir un gosse de quatre ans qui se contente de rire et de sourire à tout ce qu'on lui dit.

- Ce n'est pas de l'arrogance tu sais. ai-je déclaré un peu plus tard.

Elle me demande alors ce que je suis en train de dire et je m'explique :

- Le fait que je me montre aussi sûr de moi, aussi sûr que tu prendrais le tee-shirt, ce n'est pas de l'arrogance. C'est juste que je te connais et..... Je connais aussi cette facette de ta personnalité : celle où.... Je peux me retourner ?

Elle me donne son accord et je me retourne pour lui faire de nouveau face. Ça pourrait paraître tellement stupide mais je ressens un immense sentiment de fierté de la voir ainsi, vêtu de mon tee-shirt, de mon tee-shirt, du mien et pas celui de quelqu'un d'autre. J'achève alors dans un sourire :

- La facette de ta personnalité où tu ne demandes qu'à lâcher prise, celle où tu t'affirmes, celle où tu suis tes désirs au lieu de ta raison.... Cette facette-là je la connais.

Elle croise les bras sur sa poitrine. Évidemment, le tee-shirt est un peu trop grand pour elle : il descend presque à mi-cuisses pour elle.

Le pantacourt gris qu'elle porte lui est presque inutile.....

Elle pourrait même carrément l'enlever.

Putain !......

Je m'administre deux-trois gifles intérieures pour avoir osé avoir une pensée pareille.

Faut vraiment que je me calme......

Je réorganise rapidement mes pensées pour me permettre de former deux trois phrases cohérentes :

- Et.... Et c'est cet aspect-là de ta personnalité que tu caches le plus mais qui te rend également plus qu'attirante. Et moi je veux la découvrir. Entièrement. ai-je achevé dans un murmure.

Elle sourit et je la vois se rapprocher et réduire de nouveau l'écart entre nous.

- Tu la sens toi aussi ?

Elle fronce les sourcils.

- La tension entre nous deux. Tu la sens ?

Elle acquiesce.

- Ça pourrait devenir dangereux tu le sais ça ? ai-je murmuré.

Elle hausse les épaules.

- Tant que l'on garde le contrôle tout va bien.

- Mais si je n'en ai pas envie ? ai-je spontanément répliqué.

Je me passe la langue sur les lèvres et répète :

- Et si je n'ai pas envie de garder le contrôle ? Si j'ai envie de me perdre entièrement en toi ?

Oh putain......

C'est moi qui avait mentionné le danger déjà ?
Notre complicité pourrait en déranger plus d'un. Nous nous complétons parfaitement, bien que nous soyons dans deux camps opposés. La proximité que nous avons à cet instant est déjà un danger et nos envies, nos pensées les plus profondes et irrévélées frôlent l'interdit. La tension qu'il y a entre nous pourrait nous consumer, nous brûler tout entier. Nous aurions gros à perdre si nous poursuivons cette voie, une voie de tentations, d'immoralité et d'interdits et pourtant, ni moi ni elle ne souhaitons y mettre un terme : aucun de nous deux ne souhaite arrêter.
Muzy prend son temps pour répondre mais elle finit finalement par déclarer dans un souffle :

- Dans ce cas, on verra lequel de nous deux acceptera de se brûler les ailes en premier.

Je dois réellement me faire violence pour repousser l'envie pourtant forte de l'embrasser. Ses lèvres ne sont qu'à quelques petits centimètres des miennes pourtant !
Je souris et déclare :

- Je disais te tenter tout à l'heure mais c'est plutôt toi qui est en train de le faire à l'instant. Avec moi.

Je la vois alors hausser un sourcil, d'humeur taquine.

Elle le fait vraiment exprès c'est pas possible......

Honnêtement, je ne sais pas jusqu'où elle serait capable de me tenter, et m'obliger à me contenir un peu plus et à me repousser dans mes derniers retranchements.

Mais je ne sais pas si pour elle, tout ceci n'est qu'un jeu.....

Parce que pour moi ce n'est pas le cas : je le prends très sérieusement au contraire ! Si elle aussi a accepté de se rapprocher de moi, de créer cette tension électriquement flamboyante entre nous c'est qu'elle est.... D'une certaine manière "intéressée" non ? C'est une invitation non ?

- Il m'arrive parfois d'être une Dangerous Woman. a-t-elle déclaré dans un murmure. Tu ne le savais pas ?

L'intensité de son regard noisette sur moi, l'innocence angélique de son visage, la proximité de son corps avec le mien et à cela s'ajoute cette phrase, cette putain de phrase badass qu'elle vient de sortir constitue en la création de ma nouvelle Rose aux Mille Piquants qui se tient devant moi ne soupçonnant pas un seul instant le terrible effet qu'elle vient de produire en moi.

- Seulement "parfois" ? ai-je murmuré.

-Uniquement avec toi. a-t-elle répondu sur le même ton.

Mon sourire s'élargit et je sens mon visage cuire.

Je ressens des putains de grandes bouffées de chaleur !......

Pour la première fois depuis mon arrivée ici, je me suis réellement senti rougir devant elle. Je me suis senti fébrile, peu sûr de moi. Pour la première fois, je me suis senti faible face à elle : pendant un instant, je me suis senti perdre le contrôle. Je me suis senti contrôlé et dominé par elle, par une femme : ma Muzy, ma Rose aux Mille Piquants, mon Ange.

- Tu es en train de tester mes limites Muzy et...... Ça peut aller très loin tout ça..... Ça pourrait devenir dangereux. Vraiment dangereux.

- Et tu as peur du danger maintenant ? a-t-elle demandé en toute innocence.

Sa répartie, dite en toute innocence, me cloue sur place. L'insolence et surtout l'innocence avec laquelle elle a dit cela c'est..... C'est.....

Elle va me rendre fou !.....

Je.... Je crois que c'est la première fois qu'une femme me fait ressentir ça : j'ai l'impression que je ne peux plus respirer quand je suis à côté d'elle, j'ai l'impression qu'elle me contrôle entièrement et que je pourrais entièrement être dévoué à elle, que je pourrais me plier en tente-six rien que pour la satisfaire, rien que pour ses beaux yeux.

Muzy doit bien être l'une des seules femmes que j'ai côtoyées à réussir à avoir autant d'effet sur moi......

Je ne répond pas et me contente juste de me mordre la lèvre inférieure et elle ? Bah, elle continue de sourire, fière et plutôt satisfaite de l'effet qu'elle produit sur moi.

J'y crois pas !.......

Quelques mois plus tôt, c'est moi qui avait été doué pour ce genre de choses : c'est moi qui avais réussi à chambouler tout son esprit, c'est moi qui m'étais amusé à me moquer gentiment d'elle lorsque les réactions de son corps avaient trahi ses désirs envers moi, c'est moi qui m'étais vanté des effets que j'avais été capable de produire sur elle.

Mais aujourd'hui.....

Les cartes ont été redistribuées : elle m'a piégé à mon propre jeu et j'ai plongé dedans la tête la première. Nous sommes importants pour l'un comme pour l'autre et nous savons également que nous possédons une certaine emprise sur l'autre et ça, ça pourrait vraiment mais vraiment devenir dangereux.

J'aime bien......

C'est la première fois que je laisse une femme avoir autant d'emprise sur moi, autant de puissance. Aucune n'a jamais eu autant de pouvoir sur moi. Et je pense, pas mêmes celles de mon passé.
Je vois alors Muzy poser son pouce sur ses lèvres et machouiller l'ongle de son doigt et je ne sais pas pourquoi est-ce-que j'ai interprété ce geste comme étant un geste sensuel : ça n'a rien de sex ou de glamour pourtant !

Ouh elle veut me faire péter les plombs !.....

La femme en face de moi me fait penser à moi avant. J'ai été comme elle auparavant, à la même place, cette place de supériorité, d'emprise que tu as sur les autres. Mais à présent, c'est elle : ce n'est plus moi.

L'élève a réussi à surpasser le maître.....

C'est à présent elle qui me tente et qui s'en amuse avec délice. Elle mène la danse et me mets dans tous mes états. Je n'ai jamais été autant dominé par qui que ce soit dans ma vie avant elle.
Tout cela me fait sourire et je me mords de nouveau les lèvres.

Il faut à tout prix que je les occupe sinon je serai capable de me jeter sur elle et de dévorer ses lèvres......

Tout à coup, je la vois faire un pas de plus en avant. Je la vois se mettre sur la pointe des pieds : son visage est tout près du mien, ses lèvres sont près de mon oreille : j'ai l'impression de les sentir dessus. Son corps est.... Trop près, trop près du mien.

Nous sommes si proches et pourtant si loin l'un de l'autre.......

Ses épaules ne sont qu'à un cheveu de mes pectoraux : je sens le tissu de mon tee-shirt effleurer la peau nu de mon torse. Je n'aurais qu'à tourner la tête pour l'embrasser : un quart de tour suffirait amplement.
Et pourtant au lieu de faire cela, je reste planté comme un piquet, comme contrôlé, à écouter sa voix suave, s'insinuer dans mes oreilles et foutre encore plus le bazar dans mes pensées et dans mes sentiments :

- C'est toi-même qui l'a dit : tu me tentes, je te tente à mon tour. Ne me sous-estime pas Arden. Si tu ne veux pas te brûler, tu n'as qu'à garder le contrôle, petit Démon.

Elle ne me laisse alors pas le temps de répliquer quoi que ce soit : elle retombe sur ses pieds, s'écarte de moi et avance dans le couloir. Je la suis des yeux et avant qu'elle disparaisse complètement, je la vois se retourner  et croise mon regard.

- Je retourne au réfectoire et cette fois-ci je t'interdis de me suivre. m'a-t-elle dit en me tirant la langue.

Je hausse un sourcil, plutôt amusé.

Elle me donne des ordres maintenant ?........

- "Muzy la rebelle" est de retour ?

Elle secoue la tête avec un petit sourire.

- Non : dangerous. Rappelle-toi c'est dangerous.

Elle se retourne et disparaît dans le couloir. Quant à moi, il m'a fallu attendre une ou deux minutes pour enfin retrouver mes esprits et arrêter de fixer le putain de couloir dans lequel elle vient de disparaître. Je me passe une main dans les cheveux et rigole.

Oh putain......

Il ne lui a fallu que cinq minutes pour réussir à provoquer toute cette flopée de sentiments en moi. Et de manière violente en plus.

Si c'est ce que moi je lui fais ressentir à chaque fois que nous nous voyons et avec ce degré d'intensité, je commence à comprendre pourquoi est-ce qu'elle a cherché à s'éloigner de moi à un moment......

Je me passe une main sur le visage et continue de rire.

Ange et Démon......

Éloignés l'un de l'autre par nos conditions mais proches l'un de l'autre par les sentiments que nous partageons tous les deux.

La tension dangereusement électrique entre nous le prouve bien......

En parlant de "dangereux", cette espèce de "jeu de la Tentation" que nous avons tour à tour installé entre nous risque vraiment de le devenir.

Qu'est-ce que l'avenir nous réserve à tous les deux ?......

Comment est-ce que vont se dérouler nos prochaines confrontations à présent ? Comment agira-t-elle avec moi ?

Serait-elle prête à se mettre en danger uniquement pour être avec moi ? Serait-elle prête à peut-être renier sa condition d'Ange et moi celle de Démon Gardien ?.....

Je pousse un profond soupir et entrecroise les doigts de ma main derrière ma tête.

Mais dans quel espèce de merdier je nous ai encore foutus moi ?.......















































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Commentaire de l'auteure :

Hello hello tout le monde !
Voici un nouveau chapitre !
Il m'a pris énormément de temps pour l'écrire et je profite d'ailleurs pour m'excuser de mon léger trop grand retard xD.
En vérité ce chapitre n'est pas vraiment une nouveauté puisqu'il s'agit du chapitre 20 mais cette fois-ci raconté sous le pdv d'Arden.
Alors vos avis ?

Ses pensées ? Sur Arina ? Muzy ? Antonio ?

Le fait qu'il défende Naveen ?

Le trouble qu'il a ressenti quand il a vu Muzy avec ses ailes ?

Qui peut bien être cette fameuse fille surgie du passé d'Arden ? Pourquoi avait-elle sur elle cette tenue angélique ?

Son désir qui se développe de plus en plus envers Muzy ? Est-ce le développement de son désir amoureux ou est-ce bien plus que ça ?

Le jeu dangereux qui se tisse lentement mais sûrement entre eux ?

À votre avis comment seront leurs rencontre à présent ?

Qu'attendez-vous pour les prochains chapitres ?

N'hésitez pas à voter et à commenter si ça vous a plu !
Et si vous souhaitez me parler personnellement de DHLEPAD ou de tout autre sujet : n'hésitez pas. Je ne mords pas xD. Si vous le souhaitez vous pouvez venir me parler directement sur Wattpad ou bien sur snapchat ou Instagram (je suis beaucoup plus active sur les deux derniers xD).

xoxo

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