Ereyne ouvrit les yeux sur un nouveau monde. Le mal s'était lentement éloigné de son corps et elle se sentait enfin capable de quitter son lit plus de cinq minutes. Sa jambe encore tremblante sortit du doux cocon des couvertures et son pied toucha le tapis.
— Ma douce, te voilà enfin sur pied ! déclara Zelyan d'un ton joyeux alors qu'il levait les yeux de son livre. J'ai pourtant arrêté de te donner ton cocktail de microbes il y a deux jours.
— Tu... as... quoi ? demanda Ereyne en détachant chacun de ses mots.
Elle tourna les yeux vers lui, effarée, sentant naître en elle une boule au ventre ardente qui menaçait d'exploser.
— J'ai arrêté il y a deux jours, tu en mets du temps à te rétablir.
— Tu m'as rendue malade ? Tu m'as délibérément rendue malade ?
Elle hallucinait. Son compagnon la détrompa prestement, il ne l'avait jamais rendue malade.
— J'ai simplement évité que tu ne guérisses trop vite.
— Mais enfin Zelyan, pourquoi ? Quel plaisir sadique y trouves-tu ?
Zelyan sourit largement, quelqu'un avait déjà soulevé cette question. Caron avait une imagination débordante, Ereyne aussi.
— J'ai eu la plus brillante des idées ma douce ! Je me suis occupé de Noël.
— Tu exècres Noël.
— Pas cette nouvelle version. Imagine ma douce ! Tous mes fils ont été mis à contribution. Je leur ai à chacun confié une tâche, ou presque, j'avais oublié Rangi, et Ling est toujours avec toi, je n'ai pas pu lui confier d'autre travail.
Ereyne le stoppa tout net. Un autre travail pour Ling ?
— Il est vivant ? dit-elle en observant la carpette posée sur le bord du lit. Tu te moques de moi ? Il y a un truc vivant sur mon lit, sur NOTRE LIT ?
Elle repensa à tout ce qu'elle avait fait ou dit dans ce lit. A tout ce que Ling avait pu voir, entendre ou sentir...
— Oh mon dieu !
— Tu blasphèmes ma douce.