Ça y est : c'est le moment !........
Je me tourne pour me diriger vers l'ascenseur qui a nous a été indiqué par Ky, quand Klaus nous interpelle :
- Hé attendez !
Il vient à nous au pas de course.
- Je vais vous accompagner.
Il passe devant nous et s'enfonce dans un petit couloir au bout duquel se trouve l'ascenseur. Dès que la cabine arrive à notre étage, nous montons tous les trois dedans et Klaus appuie sur un bouton bleu. La cabine s'ébranle et nous descendons.
Je jette un rapide coup d'œil sur ma droite, là où se trouve Arden et je remarque que lui, me regarde déjà. Je détourne aussitôt la tête prise sur le fait. Je l'entends doucement rire de mon attitude enfantine et je me pince les lèvres pour ne pas éclater de rire moi aussi.
À chaque fois qu'il est dans les parages il faut toujours que je ressente toutes mes émotions à l'extrême.....
Soudain, Arden se baisse pour refaire ses lacets et mon regard se perd dans l'encolure de son tee-shirt et je remarque une sorte de marque violacée dans.....
Son cou ?.......
Je hausse les sourcils.
Ça ressemble fortement à un......
Je n'ai pas le temps d'aller jusqu'au bout de ma pensée puisque la cabine s'équilibre à l'étage voulu. Les portes s'ouvrent et nous sortons. La pièce dans laquelle nous nous trouvons est assez grande mais surtout très haute de plafond. Cette salle est pourvue d'espèces de cylindres métalliques qui sont en fait, quand je me rapproche, des sortes de tubes. La longueur des ces tubes est égale à la hauteur du plafond : chaque embout de ces tubes est directement relié au plafond. Des centaines de gros câbles sont entremêlés les uns aux autres et reliés à ces espèces de tubes.
Je tourne sur moi-même.
Il doit bien avoir une cinquantaine de longs tubes : c'est juste énorme !
Klaus se rapproche de l'un d'entre eux et nous dit :
- Alors comme nous vous l'avions dit, voici la Chambre des Scanners. Ces espèces de tubes très hauts seront votre passage de notre dimension à celle des Humains.
Klaus tape contre les portes métalliques du tube qui s'ouvrent immédiatement. Arden et moi nous penchons pour regarder l'intérieur.
Il n'y a rien : l'intérieur du scanner est complètement vide, hormis peut-être la présence d'une petite plate-forme tout en bas.
- Et comment se déroule cette espèce de "transformation" ? demande Arden.
- En fait c'est très simple, nous explique Klaus, vous entrez à l'intérieur du scanner qui va se refermer sur vous, et nous entrons toutes vos données sur un serveur et nous créons puis téléchargeons pour vous, une espèce d'avatar et c'est sous la forme de cet avatar que vous apparaîtrez sur Terre.
- Vous le créez de toutes pièces ? Je veux dire, de la morphologie jusqu'aux vêtements et à la couleur de cheveux par exemple ?
Klaus hoche la tête.
- Oui. Nous pouvons même créer un avatar specialement choisi par vos soins. Par exemple, si vous souhaitez apparaître avec une tenue de base-ball, vous nous le dîtes et nous la téléchargeons pour vous.
- Putain ! sourit Arden. Ça a l'air plutôt cool votre truc !
- Bien sûr, nous pouvons modifier votre apparence physique mais pas totalement : nous téléchargeons votre avatar à partir d'une base de données déjà existante mais surtout à partir de vous. Nous pouvons modifier un être qui n'existe pas, mais pas vous.
- Qu'est-ce que tu veux dire ? ai-je demandé, un peu perdue dans ses explications.
- En fait, dès que vous entrerez dans l'un des scanners, il va se mettre à "vous charger". Il va en fait vous "visualiser" pour pouvoir vous enregistrer dans notre base de données. Ensuite, une fois que ce chargement est fait, nous, Ky et moi, nous nous occuperons de créer de toutes pièces votre avatar à partir du chargement que nous aura transmis le scanner.
- Et si je comprends bien, cette sorte de "lecture" de notre personne est très pointue du style : il est capable de lire notre ADN et tout ? C'est pour ça que vous ne pouvez pas toucher à notre physique ? demande Arden.
Klaus hoche vivement la tête.
- Oui c'est ça ! Bien sûr, nous pouvons essayer de foncer ou d'éclaircir la couleur de vos cheveux, de vous donner une nouvelle coupe aussi ou même de vous mincir ou de vous grossir mais nous ne pouvons pas toucher à vos yeux par exemple : cette information essentielle vous appartient et est codée sur votre ADN et elle ne changera jamais et ça, même la magie ne peut altérer le physique d'une personne.
- Mais pourtant, la couleur de cheveux est également codée sur l'ADN..... Je ne comprends pas. ai-je dit.
- Tu as raison mais la modification de la couleur de cheveux est ajoutée avec la superposition d'effets en fait. me répond-il. Nous ajoutons en fait des effets du style balayage caramel ou des mèches mais ces ajouts justement ne modifient en rien le code ADN concernant votre chevelure.
- Et pour les yeux vous ne pouvez pas utiliser la même technique ? demande Arden.
Klaus secoue négativement la tête.
- Non je te l'ai dit : ajouter ce n'est pas changer alors que pour la couleur des yeux nous sommes censés vous la changer et ça c'est impossible. Même avec notre technologie de pointe et même avec la magie.
- Et qu'est-ce que vous ne pouvez pas changer aussi ? demande encore Arden.
- Hum, voyons voir..... Votre taille, commence à énumérer Klaus, votre voix, la forme de base de votre morphologie. Nous pouvons essayer de vous grossir ou au contraire de vous amincir mais il faut que vous conserviez votre forme de base.
Arden souffle.
- Je retire ce que j'ai dit tout à l'heure : votre truc est cool c'est sûr mais c'est super compliqué. Ça demande un boulot fou non ?
Klaus hoche gravement la tête.
- C'est un boulot à plein temps qui requiert toute notre attention. Puisque nous sommes chargés de télécharger votre forme d'apparat sur Terre, une mauvaise manipulation ou un oubli de notre part et vous pourriez apparaître avec des membres en moins.
- Mais.... Ça ne nous arrive pas vraiment hein ? Ça ne touche que notre avatar ? me suis-je inquiétée.
- Oui bien sûr. me rassure Klaus. Mais ça marche dans l'autre sens aussi : une fois que vous appuyez sur le bouton du boîtier, nous devons charger la cabine avec suffisamment d'énergie magique pour que vous y apparaissiez en toute sécurité. Une mauvaise manipulation de note part et c'est le drame.
- Et c'est déjà arrivé ? demande Arden. Des catastrophes de ce genre ?
Klaus hoche gravement la tête.
- Oui malheureusement. Nous avons beau être des Immortels, il nous arrive aussi de faire des erreurs à la différence près que les erreurs que nous, nous faisons, nous coûte très cher et met en danger votre intégrité physique.
Arden et moi nous lançons un regard.
Qu'est-ce que j'avais dit déjà ? Que j'ai hâte de commencer ma mission d'Ange Gardien ?......
Avec ce que vient de nous dire Klaus, je ne sais vraiment pas pourquoi pas mais cette envie s'est tout de suite refroidie.
- Toi c'est pas les deux pieds que tu mets dans le plat : tu plonges carrément dedans ! s'exclame Arden. T'es vraiment doué pour rendre la situation encore plus flippante qu'elle ne l'est déjà !
Klaus lève les deux mains en l'air.
- Je me contente juste d'être honnête avec vous.
Honnêtement j'aurai préféré que tu ne pousses pas aussi loin ton niveau d'honnêteté.......
- Honnêtement, ajoute Arden, j'aurai préféré que tu ne pousses pas aussi loin ton niveau d'honnêteté. Ta petite description était cool au début mais là ça devient morbide.
Mes yeux s'arrondissent d'étonnement au moment où je réalise qu'Arden vient de sortir mot pour mot ce que je viens de me dire à l'instant. À part la dernière phrase.
Je le regarde et lui tourne la tête vers moi quelques secondes plus tard. Aucun de nous deux ne prononce quelque chose. Je plisse légèrement les yeux : est-ce que je viendrai à nouveau de communiquer par télépathie avec Arden ? Il est bien le seul avec qui je l'ai jamais fait et avec qui ça a marché de surcroît.
Se peut-il que j'ai partagé de nouveaux mes pensées avec Arden ?.......
Et lui ? Se serait-il permis de les lire ?
Je finis pas rejeter cette idée : ça doit être un hasard. Si j'avais réellement utilisé mon pouvoir de télépathie, j'aurai aperçu une attitude bizarre sur le visage d'Arden ou il m'aurait regardé avec un air bizarre et là, je n'ai reçu ni l'un ni l'autre.
- Mais ne vous en faîtes pas, ajoute Klaus ce qui me fait sortir de mes pensées, vous êtes entre de très bonnes mains. Ky et moi sommes expérimentés : vous pouvez compter sur nous !
Arden hoche la tête et se rapproche du scanner. Il le regarde de haut en bas. L'air qu'il affiche sur son visage est un air réfléchi, soucieux.
Ça doit bien être l'une des seules fois où je le vois aussi sérieux......
Il a changé.
Il semble s'être assagi et semble un peu plus posé.
Il me l'avait dit dans ses messages mais bon, j'avais pensé que ça n'avait été que des paroles en l'air, du baratinage mais maintenant, j'ai tout le loisir de me rendre compte que je m'étais permise de le juger à tort.
- Je vais entrer dedans et puis ? Comment la transformation se déroule une fois dedans ?
- Après le chargement et la création de ton avatar humain, nous allons charger la cabine en phosphoros, qui sont des sortes d'électrons magiques et tu vas te décomposer.....
- Me décomposer ?! Tu plaisantes j'espère !
Klaus secoue la tête.
- Non, non : tu vas te décomposer en des centaines de milliards de particules magiques codées avec ton. ADN, ton empreinte magique et tout ce qui fait de toi, toi et tu vas te recomposer dans l'avatar humain que nous aurons créés pour toi. Tu vas en quelque sorte revêtir une sorte d'enveloppe humaine le temps de ta mission. Ensuite, même processus pour le retour à Destiny : ton avatar humain va se décomposer et tu vas réapparaître de la même manière avec laquelle tu étais parti dans le scanner. Compris ?
Arden hoche la tête.
- Ouais. Je crois.
- Super ! Alors on va enfin pouvoir commencer ! Muza tu utiliseras ce scanner-là.
Klaus me montre un autre scanner qui fait face à celui désigné pour Arden.
- Pourquoi est-ce qu'elle ne peut pas utiliser le mien ? demande celui-ci.
- Pour deux raisons. lui répond Klaus. De un, par question de rapidité. À l'instant où ton temps sera écoulé, il faudra qu'on lance Muza et nous ne pouvons pas attendre que tu reviennes et réserver un scanner pour une seule personne pendant une ou deux minutes. Certes le temps d'attente est très court mais nous possédons d'autres scanners alors pourquoi ne pas les utiliser ? Et de deux, à cause de vos conditions angéliques et démoniaques. Les particules magiques qui vous entourent n'ont pas les mêmes propriétés que vous soyez Ange ou Démon. Et puis entrer dans une cabine juste après un Ange pourrait être dangereux pour un Démon : les résidus de particules magiques qui auront été chargées porteront encore la marque de l'Ange et connaissant vos deux natures contraires, ça pourrait être corrosif pour le Démon.
- Et inversement pour les Anges c'est ça ? demande Arden.
Klaus hoche vivement la tête.
- Exactement !
Il est vrai que les Anges et les Démons n'ont pas le droit de se toucher......
Je jette un rapide coup d'œil à Arden et remarque son air soucieux : il a l'air au courant de choses que je ne semble pas savoir.
Peut-être qu'on lui a expliqué la raison de cet interdiction ?.....
Si c'est le cas, j'aimerais bien qu'il me le dise : je pourrais enfin mettre des mots sur ce mystère !
- Bien ! Alors Arden nous n'avons qu'à te souhaiter bonne chance ! Tu viens Muza ?
Je fronce les sourcils.
- Pourquoi est-ce que je ne resterais pas ici ? Tu m'as montré la pièce ce n'est pas pour que je remonte juste après !
Klaus sourit.
- Si je t'ai montré la pièce en même temps qu'Arden, c'était pour m'éviter à devoir répéter les mêmes explications aux deux. Tu sais maintenant le fonctionnement des scanners et du transfert entre notre dimension et celle des Humains et tu sais aussi à quel étage se trouve la pièce, tu peux remonter avec moi.
- D'accord mais pourquoi ? ai-je demandé en m'approchant de lui. Je suis obligée ?
Klaus hausse les épaules.
- Non bien sûr mais je pensais que tu aurais aimé voir en direct ce que s'apprête à faire Arden auprès de Robin.
Je fronce les sourcils.
- Comment ça ?
- La technologie de pointe que nous avons à notre disposition nous permet de nous calquer sur la fréquence des centaines de satellites tournant autour de la Terre. Pendant quelques minutes, le temps de votre intervention donc, nous arrivons à les contrôler et à les détourner pour qu'ils puissent visualiser un point en particulier, une zone géographique en particulier, une personne en particulier : vous.
Je hausse les sourcils de stupeur.
- Tu plaisantes ! rigole Arden.
Klaus secoue la tête en souriant.
- Non puisque je te le dis.
- Mais comment ça se fait que les autorités ne crament jamais votre présence ? Je veux dire : vous réussissez quand même à pénètrer et envahir pendant quelques instants un satellite ! Un satellite bordel : c'est pas rien quand même ! continue Arden.
- C'est parce que nous camouflons notre signal grâce à la magie. lui répond Klaus. Vous avez vraiment une vision très restreinte et étriquée de ce qui est possible ou d ece qui ne l'est pas.
- Vous investissez tous les systèmes de surveillance de tous les satellites ou seulement quelques uns ? ai-je à mon tour demandé.
- Nous pouvons tous les investir en même temps bien sûr mais cela nous demande une plus grande attention et une plus grande prudence. Mais bien évidemment, il n'y a qu'un point du globe qui nous intéresse alors nous ne manipulons qu'un seul satellite à la fois. L'intérêt d'en manipuler plusieurs n'y est pas.
- Attends là : t'es en train de me dire que Muzy aura tout le loisir de m'observer agir avec Robin avant de pouvoir ensuite venir le guider à son tour ? demande Arden.
Klaus acquiesce.
- Et ça choque personne ? poursuit-il.
Constatant notre manque total de réaction, Arden poursuit sur sa lancée :
- C'est pas comme si Muzy était super avantagée là ! C'est de la triche ça !
- Du calme Arden. tempère Klaus. Je reconnais que, comme tu le dis, il y a une forme de désavantage mais, la prochaine fois, ce sera ton tour : comme tu as été le premier à commencer cette fois-ci, la prochaine fois ce sera au tour de Muza. La pièce ne sert qu'à déterminer votre ordre d'intervention.
Arden se contente de croiser les bras sur son torse et ne dit rien.
- Avec votre technologie de pointe, vous pouvez faire apparaître des trucs ?
Klaus hausse les épaules.
- Ça dépend de ce que tu entends par le mot "trucs".
- Je veux dire, des objets, des choses dont on aurait besoin pour notre humain. Voire des personnes. explique Arden.
Klaus fronce légèrement les sourcils.
- Oui, je crois que c'est possible mais pourquoi cette question ?
Arden sourit.
Ce sourire-là, ce petit sourire en coin, avec ses yeux qui pétillent de malice et de témérité, je l'ai déjà vu plus d'une fois.
- Parce que j'ai une idée. déclare-t-il.
***
- Dis-moi, Arden et toi vous vous connaissez ?
Je me tourne vers Klaus.
Nous revenons tout juste de la Chambre des Scanners et nous nous trouvons en ce moment même dans l'ascenseur qui nous ramène à l'étage des centaines d'ordinateurs.
- Nous faisons tous les deux partie de la nouvelle promotion alors c'est un peu normal si nous nous connaissons non ?
Klaus hoche la tête.
- Oui mais je ne pensais pas à ce degré-là de connaissance.
Je fronce légèrement les sourcils et le laisse poursuivre son idée même si je pense avoir compris ce qu'il est en train d'essayer de me dire.
- Arden t'appelle avec un surnom. Et le simple fait de faire cela prouve bien que vous avez déjà dépassé le stade de simples "connaissances" je me trompe ? En plus, ce surnom ne semble pas te déranger alors....
- Non en effet tu te trompes pas : pendant un moment Arden et moi avons été proches.
Très proches même.......
- Oh. Et..... Tu éprouves une sorte de regret, de tristesse, de mélancolie de devoir l'affronter lui et pas quelqu'un d'autre ?
Je hausse les épaules.
- J'avoue au début avoir été surprise mais ça va maintenant.
Klaus hoche la tête et j'en profite pour rajouter :
- Si tu t'inquiètes pour moi parce que tu as peur que je ne sois pas à cent pour cent face à lui parce que je le connais, tu peux me le dire tu sais.
- Ah non non non : ce n'est pas ça du tout ! Je voulais juste savoir comment tu te sens en ce moment. Mon objectif premier est de tout faire pour que tu te sentes bien pour réussir pleinement ta mission. Si Arden te dérange, on pourrait essayer de faire remonter ce problème auprès de la direction de Destiny High et essayer de changer ton adversaire.
Je secoue la tête.
- Non : te déranges pas pour ça. Que ce soit Arden ou quelqu'un d'autre, ma détermination restera la même : je vais le battre et je vais réussir à guider mon humain.
Klaus sourit.
- L'attachement que tu sembles avoir éprouvé pour Arden ne te gênera pas ? Tu peux me l'assurer ?
Est-ce que je peux oser l'admettre et l'assurer devant lui alors qu'au fond de moi je n'en suis pas vraiment sûre ?.....
Je chasse rapidement ces doutes de mon esprit évidemment que j'en suis sûre ! Ce sera non seulement une belle revanche pour moi mais en plus un superbe pied-de-nez à Arden parce que je lui aurais prouvé que j'arrive très bien à vivre sans son existence. Sans sa présence à mes côtés.
Je lui prouverai, comme je lui avais dit cette nuit-là, que j'ai réussi à l'oublier et que, contrairement à ce qu'il avait cru, je ne me suis pas écroulée et que je me porte très bien.
- Alors ? demande Klaus.
Je braque subitement mon attention sur lui.
- Désolée j'étais perdue dans mes pensées.
Klaus me sourit et je lui dit avec une grande assurance :
- L'attachement que j'ai éprouvé pour Arden ne me gênera en rien dans ma mission avec Robin. Je peux te l'assurer.
Mon Médiator hoche la tête.
- Je suis heureux de l'entendre.
L'ascenseur finit par s'arrêter à l'étage voulu avec un petit "ding" sonore.
Tout ce que j'ai éprouvé pour lui, notre histoire, lui, tout ça c'est maintenant du passé......
Nous descendons de la cabine et rejoignons Ky qui est maintenant assis devant un poste, en train de s'occuper de la transformation d'Arden. D'ailleurs, Ky semble s'adresser à lui par l'intermédiaire du casque audio parce que nous l'entendons dire :
- Téléchargement de ton avatar : fait ! Scanner : fait ! Et maintenant place à la virtualisation !
Ky enchaîne une combinaison de touches sur son clavier et à l'instant où il prononce le mot "virtualisation", l'écran du moniteur devient subitement tout noir. Comme s'il avait fait un black-out total.
- C'est.... C'est normal ça ? ai-je demandé d'une voix teintée d'inquiétude.
- Chut ! me répond Ky visiblement concentré.
Klaus se rapproche de moi et me chuchote dans l'oreille :
- Ne t'en fais pas : oui c'est parfaitement normal. L'ordinateur est relié au système des scanners et à chaque fois que ceux-ci envoient quelqu'un dans une autre dimension et que ce transfert à été réussi, il envoie un signal à l'ordinateur qui lui, éteindra l'écran pendant quelques secondes.
Tout à coup, en réponse aux paroles de Klaus, le moniteur de Ky se rallume aussi subitement qu'il s'était éteint. Une image satellite de la Terre apparaît alors. À l'aide d'un petit boîtier surmonté d'un joystick posé juste à côté, et tout en tapant des lignes de codes avec les touches de son clavier, Ky zoome sur un point précis et l'image d'une ville apparaît enfin.
Colombus......
Ky zoome encore et une image distincte de centaines de passants nous est retransmise via l'écran. Il accentue encore un peu le zoom sur un jeune homme qui est de dos. Il porte une sorte de blouson noir et hormis cet habit, un autre de ses traits physiques attire le regard : sa chevelure châtaigne.
Arden.....
Le jeune homme que je vois à l'écran n'est pas tout à fait Arden mais son avatar humain.
Ce dernier slalome entre les passants et se dirige vers ce qui semble être un établissement scolaire.
- C'est le collège de Robin. ai-je affirmé.
Ky hoche la tête.
- Nous avons envoyé Arden juste au moment de la sortie des classes : c'est généralement à ce moment que les "ravisseurs" de son ami s'attaquent à lui. Et Robin passe devant sans rien faire.
Je hoche la tête et Ky continue de taper sur le clavier et de faire bouger le joystick pour améliorer la netteté de l'image.
- Ok alors à partir de maintenant Arden tu disposes de sept minutes pour intercepter Robin et te débrouiller pour qu'il choisisse la voie que tu lui auras montré. déclare Ky en parlant dans son casque. Bonne chance !
Sans pour autant tout à fait quitter l'écran des yeux et la progression d'Arden, je décide d'ouvrir mon poéisis pour trouver des informations intéressantes sur Robin.
J'espère sincèrement que ça me donnera une idée.......
Comme l'a très bien dit Ky, mieux j'en connaîtrai à son sujet, plus il m'écoutera. Après tout, nous prêtons une plus grande attention aux conseils qui ont été donnés par des gens qui partagent les mêmes centres d'intérêts que nous n'est-ce pas ?
Nous voyons à présent Arden adossé à un mur, près de ce qui ressemble à une sorte d'impasse. Il doit bien se trouver à huit ou dix mètres maximum du collège de Robin et il semble guetter son arrivée.
Ky fait ensuite le focus sur l'image du collège à l'aide du joystick. Nous voyons deux grandes portes noires s'ouvrir et une flopée de jeunes adolecents en sortir, tous excités par la fin des cours.
Et dire qu'il y a quelques années j'avais été comme eux....
Je ne sais pas pourquoi mais voir tous les visages de ces jeunes, leur sac à l'épaule en train de discuter, de rire ou bien de se dépêcher pour rentrer chez eux, me rend un peu nostalgique.
Un jeune garçon aux cheveux bruns sort à son tour. Il porte un sweat vert et un jean noir. Ky zoome un peu plus sur lui. Il réajuste convenablement son sac sur son dos et emprunte le trottoir qui longe le collège.
Ky zoome ensuite sur un autre adolecent qui marche deux-trois mètres plus loin. Ce dernier porte un sweat-shirt rouge et un pantalon bleu.
- C'est lui le garçon qui se fait harceler ? ai-je demandé à Klaus.
Ce dernier hoche la tête.
Tout à coup, un attroupement se forme autour de ce même garçon : un groupe de cinq-six jeunes sont venus l'entourer.
Et bien évidemment ce sont eux ses harceleurs......
Robin semble intéressé par ce qu'il se passe là-bas puisqu'il ralentit sa marche.
Allez Robin : pourquoi est-ce que tu n'agis pas ? Ce qui lui arrive ne t'est pas indifférent et tu le sais......
Robin reste statique pendant quelques secondes et reprend sa route.
Je baisse les yeux sur mon livret et continue d'éplucher rapidement les pages qui concernent la vie de mon humain.
Allez ! Il doit bien avoir quelque chose.........
- Ok mec tu le vois ? L'ado qui porte un horrible pull vert c'est lui, c'est Robin. dit Ky.
Il jette un œil sur le chronomètre qui est affiché sur une autre fenêtre de l'ordi.
- Arden il te reste cinq minutes trente. Je répète : cinq minutes trente !
Robin avance vers Arden sans se préoccuper de ce qui se passe autour de lui.
Je me demande bien ce que son Démon va bien pouvoir faire......
Tout à coup, ce dernier se décide à entrer dans l'impasse justement. Ky pivote l'image sur Arden et nous le voyons lancer un petit objet par terre : l'objet en question rebondit plusieurs fois sur le sol et une fois qu'il s'est stabilisé, il affiche une image tout d'abord incertaine mais qui rapidement, devient tout à fait visible. On y voit trois hommes en pleine bagarre mais ils ne sont pas réels même s'ils paraissent cruellement l'être.
Un hologramme ?!......
Ah : c'est donc ça qu'Arden était venu chercher quand il était remonté ici après nous avoir dit qu'il avait eu une idée en tête.
- J'imagine que c'est toi qui le lui a donné. ai-je dit en m'adressant à son Médiator.
Ce dernier tourne sa tête vers moi et me tire la langue avec un grand sourire. Je découvre alors qu'il a également un piecing blanc sur la langue.
Sa mine enfantine me fait rire mais je reporte rapidement mon attention sur le moniteur.
Quelle idée Arden peut-il bien avoir en tête pour avoir pris un capteur d'hologrammes ?.......
Ma curiosité vient à être assouvi car à l'instant même, Arden se met en mouvement : quelques secondes après avoir balancé le capteur, Arden se met à courir vers la sortie de l'impasse.
Mais que fait-il ?.....
Arden court comme s'il était en train de fuir la bagarre entre ces hommes irréels et il percute de plein fouet Robin. L'expression apeurée qu'Arden avait tantôt affichée sur son visage est remplacé par un air menaçant. Il semble crier quelque chose sur Robin et ce dernier secoue furieusement la tête : la peur semble se lire sur son visage.
- On.... On ne pourrait pas écouter ce qu'il dit ?
Ky tourne la tête vers moi.
- Si, si !
Il se penche et branche un fil relié à son casque sur l'une des prises d'un haut-parleur.
Je pourrai enfin entendre ce qu'ils se disent......
Robin a l'air plus qu'apeuré et ça m'inquiète : qu'est-ce qu'Arden manigance ?
- "Dis-moi ce que tu as vu ! Tu as vu quelque chose dis-le !" s'exclame Arden.
Robin secoue vivement la tête.
- "Tu mens !" s'exclame de nouveau Arden d'un ton menaçant. "Tu traînais par là et t'as tout vu, avoue !"
- "N.... N.... Non ! Non, j'ai rien vu monsieur je vous jure !"
Le pauvre il est tellement terrifié : Arden en impose tellement qu'il s'est mis à bégayer face à lui : son Démon est parfaitement rentré dans le rôle qu'il semble s'être donné.
- Attention Arden il ne te reste plus que deux petites minutes ! Je répète : seulement deux petites minutes ! Le prévient Ky.
Mon adversaire regarde Robin avec un air moqueur sur le visage.
- "Tu dis n'avoir rien vu ? T'es sûr de ce que tu dis ?"
Le jeune adolescent en face de lui hoche furieusement la tête.
Tout à coup, Arden l'empoigne par le col de son sweat et le plaque brutalement contre le mur.
Je lâche un petit cri de surprise.
Qu'est-ce qu'il chercher à vouloir être violent comme ça avec Robin ?......
- "C'est bizarre parce que moi je suis persuadé du contraire !" s'exclame-t-il.
Robin secoue la tête.
- "Non, monsieur je vous jure que j'ai rien vu ! Rien de rien !"
- "Écoute-moi espèce d'imbécile : à l'avenir t'apprendra à ne pas te mêler de ce qui te regardes pas ! Évite de poser tes yeux sur des trucs qui te concernent pas ! Pigé ?!"
Robin hoche vivement la tête.
- "À moins que t'aimerais avoir une tonne d'emmerdes sur le dos ? Hein, t'aimerais bien savoir comment est-ce qu'on cogne chez nous ?"
- "Non absolument pas non !" lui répond Robin, terrifié.
- "Cool. Alors apprend à rester à ta place le nabaud. T'as pigé ?!"
Robin hoche vivement la tête et Arden relâche la tension sur les mains qui avaient enserré le sweat de Robin. Aussitôt après que ce dernier ait pu touché la terre ferme à nouveau, il s'élance droit devant lui pour mettre le plus de distance entre Arden et lui.
- Yeeeesss ! Allez Arden c'est bon tu peux rentrer à la base ! lui informe Ky.
Arden s'enfonce dans l'impasse et récupère le capteur d'hologrammes qu'il éteint aussitôt. Ensuite, il sort le boîtier et l'ouvre et, s'étant sans doute déjà aperçu d'être parfaitement à l'abri des regards, Arden appuie sur le bouton et se décompose en milliards de particules.
Ky utilise ensuite le joystick pour effectuer un dézoom sur l'image, puis après avoir tapé pendant quelques instants sur le clavier, il déconnecte notre signal de celui du satellite et il s'en retire.
Arden revient parmi nous seulement deux minutes plus tard.
- Yessss ! Good job Arden ! Tu lui as fichu la peur de sa vie ! le félicite Ky en lui tapant dans la main.
Arden lui sourit et lui rend son geste. Puis, il tourne la tête vers moi et me lance un petit sourire.
C'est de la provoc' !.......
Il continue de me regarder sans se départir de son espèce de petit sourire en coin : c'est clairement de la provoc' !
Espèce d'enfoiré.......
Arden a parfaitement bien rempli son rôle de Démon Gardien. Bien sûr que je lui en veux parce qu'il me rend la tâche encore plus compliquée qu'elle ne l'avait été avant mais c'est comme ça : c'est la règle du jeu.
Il a rempli son rôle et maintenant c'est à mon tour.......
C'est à moi de prouver à Robin que la peur, l'indifférence et le rejet ne sont pas les meilleures solutions : il doit apprendre à prendre soin de ceux qui l'entourent surtout de ceux qui ont, un jour fait partie de sa vie.
L'entraide, la compassion et la reconnaissance....
Ce sont ces trois choses que je dois lui faire comprendre.
Mais comment ?......
- Muza.
Je tourne la tête vers Klaus qui lui, est déjà assis en face d'un écran. Il est en train d'enfiler son casque audio qui lui permettra de communiquer avec moi.
- Tu veux y aller maintenant ou tu préfères prendre quelques minutes pour réfléchir à un plan d'action ?
- Euh.... Donne-moi juste deux petites minutes !
Je crois que je viens d'avoir une idée.......
Si Arden s'est servi de la peur pour faire passer son message, je vais me servir de quelque chose de tout à fait différent.
Je cours vers Klaus et lui demande de me matérialiser sur Terre avec des objets bien spécifiques. Une fois qu'il a bien pris en compte mes différentes directives, je le laisse devant son ordinateur et me dirige vers l'ascenseur qui me conduit jusqu'à la Chambre des Scanners. Je descends de la cabine et m'avance au pas de course vers le scanner qui m'avait été désigné. J'ai à peine posé la main dessus que les deux pitres métalliques s'ouvrent brusquement.
Je sursaute, surprise.
Allez : courage Muza !...... me suis-je encouragée.
J'entre dans la cabine cylindrique et pontebsur la petite plate-forme. Aussitôt, les portes métalliques se referment aussitôt derrière moi.
- "Muza ?"
- Oui Klaus ?
- "La cabine va se mettre à te charger. Ça ne prendra que quelques secondes ne t'en fais pas." me dit-il à travers l'oreillette avec une voix rassurante.
- D'accord.
Seulement quelques secondes plus tard, je sens la plate-forme sous mes pieds se surélever et moi avec. Je lâche un petit cri de surprise alors que dans le même temps, une espèce de faisceau lumineux passe rapidement devant mes yeux. Je lève la tête et remarque qu'une espèce de laser a été installé au-dessus de ma tête. Le faisceau lumineux effectue un balayage de ma personne de ma tête jusqu'à mes pieds et le fait aussi dans le sens inverse. Ensuite, la plate-forme sur laquelle mes pieds sont posés mes pieds se met à tourner. Elle gagne de plus en plus de vitesse mais heureusement, pas au point d'avoir le tournis et d'attraper un horrible mal de tête.
J'ai l'impression de me sentir comme la nourriture dans un micro-onde........
Comme l'avait dit Klaus, l'espèce de "chargement" ne dure pas longtemps et la plate-forme s'arrête de tourner.
- "C'est bon ! Tu es maintenant prête à être matérialisé sur Terre !" m'annonce Klaus. "Bonne chance !"
- Merci ! ai-je dit avec un grand sourire.
Le processus de transfert dans le Monde des Humains a maintenant été lancé par Klaus : le même laser qui avait balayé mon corps une première fois, le balaye de nouveau et une forte lumière jaune-blanche inonde l'intérieur du scanner. Une forte chaleur accompagne cette forte luminosité, mais ce qui est étonnant c'est que cette chaleur n'est pas du tout désagréable : c'est une chaleur confortable dans laquelle on aimerait pouvoir être plongé pour toujours.
C'est un peu la même sensation que l'on éprouve en prenant une bonne douche chaude......
Soudain, j'entends un petit déclic sous mes pieds.
Ce bruit ressemble à un rouage.......
À cet instant, des dizaines de milliards de particules dorées aussi petites et fines qu'une aiguille envahissent le scanner. Émerveillée, je tends la main pour en attraper un mais il me file entre les doigts.
Elles ressemblent à de toutes petites étoiles......
Elles proviennent toutes du bas du scanner et elles continuent d'affluer en nombre.
C'est tellement beau.....
Serait-ce le scanner qui les a produites ? Est-ce cela les phosphoros ? Ces espèces de particules magiques ?
Je n'ai pas le temps de m'étaler sur ces suppositions : l'affluence des ces particules dorées est maintenant remplacé par un souffle d'air chaud qui se met à faire léviter mes cheveux et mes vêtements et qui chasse dans le même temps tous les phosphoros.
Ces dernières justement, viennent se poser sur ma peau et bientôt, je me retrouve entourée d'une espèce de couche dorée brillante. C'est à peine si j'arrive à voir un seul centimètre carré de ma peau. Je suis complètement prise au dépourvu : je ressens un mélange de peur, d'excitation et d'émerveillement. Je ne peux..... Rien faire en soi : je suis condamnée à subir et à admirer cette espèce de transfert magique sans pouvoir tenter quoi que ce soit.
Le souffle d'air devient de plus en plus fort et bizarrement, je ressens ou plutôt, je sens de moins en moins les parties de mon corps : je lève mes mains à hauteur de mes yeux et remarque avec émerveillement et frayeur que mes doigts sont en train de disparaître petit à petit. Ils se décomposent et prennent la même forme et la même consistance que les phosphoros. Une fois que mes mains ont complètement disparu, le phénomène s'étend à mes bras et ainsi de suite sur toutes les parties de mon corps. À chaque effacement d'un de mes membres, je remarque une lègere transparence à l'endroit où il avait été auparavant.
C'est tellement fascinant......
Lorsque je sens le phénomène d'effacement remonter vers mon visage, je souris et décide de fermer les yeux et d'apprécier cet instant de pure magie.
Je reprends conscience seulement quelques secondes plus tard. Je suis à nouveau faite de chair, d'os et de sang. Je souris : ma matérialisation dans le Monde des Humains a fonctionné ! Je regarde autour de moi : mon Médiator m'a fait apparaître dans un espèce de parc qui longe l'un des deux cours d'eau de la ville. J'admire un peu mon nouveau corps d'apparat : mon avatar humain semble avoir de longs cheveux roux ramenés en une queue de cheval haute et a des lunettes dorées à montures rondes. Je tiens dans mes mains une sorte de gros recueil jaune, rempli de photos et qui ressemble fort à un annuaire de lycée.
Parfait !.........
Klaus m'a fait apparaître derrière un gros arbre du parc à l'abri des regards.
Robin ne va pas tarder à arriver......
Je lance un discret coup d'œil sur ma droite et effectivement je le vois arriver dans ma direction. Il marche sur le chemin pavé, près du cours d'eau. Par trois fois, je le surprends en train de jeter des coups d'œil furtifs derrière lui.
Ky a raison : Arden lui a réellement flanqué la plus grosse trouille de toute sa vie !......
J'attends que Robin se soit suffisamment rapproché de ma position pour passer à l'action.
En attendant, je ferme les yeux quelques secondes et souffle un bon coup.
Allez Muza : Arden a réussi à prendre de l'avance et maintenant c'est à toi d'inverser le rapport de force ! Allez t'en es capable !.......
Je répète plusieurs fois ces courtes phrases pour me donner du courage.
Je regarde une nouvelle fois dans la direction de mon humain et réalise qu'il est assez avancé pour que je puisse entrer en jeu. Ce que je fais : je sors de ma cachette et marche rapidement vers lui en feignant de ne pas le voir. Comme voulu, je le bouscule et je fais tomber l'annuaire et les photos qu'il y avait eu dedans.
- Pardon ! Pardon ! me suis-je excusée. Je ne t'avais pas vu !
- Non ce n'est pas toi, c'est de ma faute. me répond-il en m'aidant à ramasser toutes les photos éparpillées au sol.
Robin me les tend ensuite mais il prend bien le temps de les regarder. Sur ces photos, on me voit moi, ou plutôt mon avatar humain en compagnie d'autres gens. Ce sont des photos de groupes d'amis qui semblent avoir été prises lors de soirées ou d'un truc dans le genre.
Klaus est vraiment génial !......
Il a parfaitement réussi à reproduire ce que je lui avais demandé.
On remercie la magie et ses délices !......
- C'est toi sur toutes ces photos ? me demande-t-il.
J'acquiesce tout en les remettant en vrac dans l'annuaire que je tiens à la main.
- Ce sont des photos qui datent des mes années lycées.
Il hoche la tête et poursuit :
- Ça avait l'air sympa. T'avais l'air de bien t'amuser et d'être heureuse.
J'éclate aussitôt de rire.
Vu l'air interloqué qu'affiche Robin, je comprends bien qu'il ne s'était pas attendu à ce que je réagisse de cette manière.
Parfait !.....
C'est maintenant que je dois rentrer dans mon rôle et tout faire pour que mon plan fonctionne !
- Pourquoi est-ce que tu rigoles ?
- Désolée, ai-je dit en continuant néanmoins de glousser, c'est juste que ta phrase "j'avais l'air de bien m'amuser et que j'avais l'air heureuse" m'a fait rire.
- Et ? Je ne vois pas où est le problème. Ce n'était pas le cas c'est ça ?
- Non pas du tout ! me suis-je exclamée. C'était juste horrible !
Je resserre un peu plus l'annuaire contre ma poitrine et lui fais part de ma réelle intention concernant ces photos et cet recueil.
- Quoi ?! Mais pourquoi est-ce que tu voudrais tout brûler ?!
Je hausse les épaules.
- Et pourquoi pas ? Ces années-là ne me rappellent que de mauvais souvenirs : je ne vois pas pourquoi est-ce que je garderai toutes ces inutilités avec moi.
Robin secoue la tête.
- Ne dis pas ça : les souvenirs ne sont pas inutiles.
J'éclate une nouvelle fois de rire.
J'espère de tout cœur que ce rire-là a sonné comme un rire méprisant parce que c'est ce que je veux qu'il pense de moi : je veux qu'il me voit comme quelqu'un de méprisant, sans cœur ni convictions. Je veux qu'il voit à quoi pourrait ressembler une personne qu'on a blessé par le passé, à qui on n'a pas tendu la main.
- Oh pauvre chou ! Tu es encore tellement jeune ! Mais un jour tu comprendras : les souvenirs, l'attachement, les liens que nous construisons avec des personnes.... Tout cela est tellement superflu !
Robin secoue vigoureusement la tête.
- "Muza, il ne te reste que cinq minutes. Cinq petites minutes !" me prévient Klaus.
- Je ne suis pas d'accord avec toi. me répond Robin. Un ami, une personne avec qui on a partagé de bons moments est impossible à oublier.
- Ah oui ? Tu es sûr de ce que tu avances ?
- Oui !
- Dis-moi, tu viens toujours en aide à tes amis ? Aux gens que tu côtoies et que tu connais ?
Il acquiesce.
- Même quand ils se retrouvent dans de graves problèmes ? Même quand ils se retrouvent plongés dans la merde jusqu'au cou ? Avec personne autour d'eux pour leur venir en aide à part toi, même là tu viendrais les aider ?
- Oui. Je le ferais sans hésiter ! affirme-t-il.
- Eh bien toutes mes félicitations ! Tu fais partie des rares gens de cette planète à être empathique et serviable. ai-je dit en souriant. Parce que figure-toi que ces gens que tu vois sur ces photos, ces mêmes personnes avec qui je pose et avec qui je semble passer un bon moment comme tu dis, m'ont tous abandonnée. Tous sans exception !
Je le vois froncer les sourcils.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
Je prends une grande inspiration pour me donner un semblant de contenance et lâche tout d'une traite :
- J'ai fait partie de l'importante minorité d'élèves à avoir subi du harcèlement scolaire. Tous ces gens qui ont, soi-disant un jour été mes "amis" m'ont tous tourné le dos. Du jour au lendemain. Ils m'ont abandonnée et m'ont laissée traîner dans cet horrible calvaire toute seule. Je n'avais personne à qui me raccrocher, personne n'a essayé de me tendre la main et de m'aider. Ils m'ont tous laissée. Tous.
Je m'arrête un instant et marque une courte pause, pour permettre à Robin d'assimiler toutes ces phrases.
J'espère sincèrement qu'elles l'ont marqué......
- Avant, ils me connaissaient tous. Et ensuite, ils ont tous agi comme de parfaits inconnus. Ils savaient tous ce que j'endurais : ils le savaient ! Et pas une seule fois ils ont essayé de m'aider ! À la place, ils préféraient passer leur chemin et faire comme si de rien n'était.
- Mais peut-être qu'on les menaçait.... Peut-être qu'ils avaient peur..... tente de dire Robin.
- Peur ?! me suis-je offusquée. Franchement de qui d'eux ou de moi étaient réellement effrayé ? Et puis qu'auraient-ils eu à perdre à au moins essayer ?
- Pas grand-chose c'est vrai. reconnaît-il.
- Tu vois bien ! Ces espèces d'hypocrites n'ont même pas essayé de m'aider de quelque manière que ce soit ! Ils ont joué les indifférents et je crois que c'est ce qui m'a le plus affecté dans cette période noire de ma vie.
- Et.... Et ça va mieux maintenant ? me demande-t-il timidement.
Je hoche vigoureusement la tête.
- Oui ! Mais j'ai dû remonter la pente et ça n'a pas été facile du tout : j'ai connu un décrochage scolaire, je suis tombée en dépression, et à un moment j'en suis même venue à me demander pourquoi est-ce que j'étais encore en vie. À quoi pouvait bien valoir ma vie si je la vivais de cette manière ? Qu'est-ce que je faisais encore sur Terre ?
- Mais tu.... Tu avais des gens autour de toi qui tenait forcément à toi.
- Tu penses à ma famille ? ai-je dit. C'est vrai mais eux ne seront pas toujours à tes côtés à l'instant présent tandis que tes amis, si. Surtout dans l'environnement scolaire. On dit toujours que les amis sont la seule famille que tu peux te permettre de choisir : j'avais choisi la mienne et ils m'ont tous oubliée en un claquement de doigts.
- Tu.... Tu as déjà pensé à.... À mettre fin à tes jours ? me demande-t-il.
Je hoche gravement la tête.
Je le vois déglutir et baisser la tête.
C'est parfait : il semble enfin comprendre la gravité de la situation.......
- Mais bon ! S'il y a au moins un truc que j'aurai appris pendant cette période, c'est que les amis ne servent à rien. Les sentiments, l'attachement et tout le reste ne sont que des bêtises et des pertes de temps. Mieux vaut vivre avec un cœur froid et avoir un comportement de salaud pour ne plus jamais avoir à ressentir l'amitié, l'amour et tout le reste.
- Ne dis pas ça ! C'est super triste ce que tu dis !
Je hausse les épaules d'indifférence.
- Et alors ? Eux, m'ont bien ignorée alors pourquoi est-ce que je ne ferais pas pareil ? me suis-je exclamé en montrant les clichés sous son nez.
- "Muza ! Deux minutes, seulement deux minutes !" me rappelle Klaus de nouveau.
- Tu ne peux pas ramener ton raisonnement à tout le monde : nous sommes tous différents ! Les gens qui t'ont blessée pas le passé.... Tu ne les retrouveras pas dans le futur !
Il marque un point là......
Je formule rapidement une réponse dans ma tête pour ne pas perdre l'avantage que j'ai sur lui :
- C'est vrai, mais je n'ai plus le courage d'essayer. J'ai trop souffert par le passé : ces gens ont retiré en moi des choses que je ne pourrai sans doute plus jamais retrouver. À choisir, je préfère cent fois mieux vivre de cette manière : indifférente à tout et avec tout le monde que de devoir replonger un jour.
Je marque une courte pause pour souffler un bon coup :
- Ils ont quand même réussi à me faire perdre goût à la vie. Remonter la pente à été dure et il est hors de question que je retombe.
Robin fait un petit sourire.
- Je comprends. Même si je trouve ça triste et un peu stupide sur les bords, je comprends.
Je souris à mon tour et lui pose une main sur l'épaule.
- J'espère que, quand tu rencontreras une personne dans le même cas, tu ne la laisseras pas tomber. On ne sait jamais jusqu'à quel point ce genre d'événement peut affecter une personne. Jamais.
On pense le savoir mais on ne le sait jamais.......
Je ne lui laisse pas le temps de me répondre : je retire ma main de son épaule et m'en vais, le laissant seul sur le petit chemin pavé, avec je l'espère, toutes les phrases que je lui ai dites qui resteront gravées dans sa tête.
Une fois que je juge être assez éloignée de lui, je me mets à courir : le temps est écoulé et déjà, je remarque que certaines photos que Klaus avait créées à ma demande, se mettent à disparaître. Je me cache derrière un immense arbre, à l'abri des regards, fouille dans ma poche, trouve le petit boîtier et appuie sur le bouton.
Je me sens aussitôt transportée vers le ciel et je réapparais, seulement quelques secondes plus tard, dans le scanner, à Destiny High.
Ma mission est finie......
Et j'espère de tout cœur l'avoir accompli avec succès. Mon but avait été de montrer à Robin à quel point les conséquences de ce type de violence verbale et/ou souvent physique, peut briser et changer une personne. Comme il l'a dit lui-même, le mode de vie que j'ai décidé de suivre, ou plutôt que mon avatar humain lui a dépeinte, est triste et sans vie.
S'il le réalise, j'espère qu'il fera tout ce qu'il est en son pouvoir pour venir en aide à son ami......
Les phosphoros qui sont encore collés à mon corps sont chassés par le souffle chaud de la cabine puis aspirés vers le bas, sous mes pieds. La plate-forme sur laquelle mes pieds sont posés s'abaisse doucement et une fois qu'elle est revenue à sa place initial, les portes métalliques du scanner s'ouvrent et je respire enfin.
J'ai enfin retrouvé mes cheveux châtain et le corps qui m'appartient à moi, Muzelina MacGregor.
À ma grande surprise, je vois Arden debout face à moi, appuyé contre le scanner qu'il avait utilisé juste avant.
- Qu'est-ce que tu fais là ? lui ai-je demandé.
Il hausse les épaules.
- Je t'attendais.
Je fronce légèrement les sourcils.
- Tu..... M'attendais ?
Arden acquiesce et se rapproche de moi :
- Je voulais m'assurer moi-même que tu étais bien revenue parmi nous. Qu'il n'y avait pas eu de couille avec ton transfert parce que si ça avait été le cas, je peux t'assurer que je serais parti tordre le cou à cet espèce de magicien à lunettes.
Je souris.
- Il s'appelle Klaus. Et c'est gentil de ta part mais ça va aller : je n'ai pas besoin de toi.
Il hoche la tête.
- Je sais que tu indépendante et que tu aimes tout faire par toi-même mais je voulais juste être sûr. C'est tout.
Je continue de froncer les sourcils tout en souriant et j'entends Arden s'exclamer :
- Arrête de faire ça !
- Arrêter de faire quoi ? ai-je rigolé.
- De faire.... Cette tête ! T'es toute mignonne comme ça et.... Et..... Ça m'énerve !
- Ça t'énerve ? Tant que ça ?
C'est au tour d'Arden de rester interdit pendant quelques instants, ne comprenant pas le sens de ma phrase, mais une fois que l'information a fait tilt dans sa tête, il bafouille et tente de se rattraper :
- Non ! Pas que ça m'"énerve" dans le sens où je suis très en colère et que je vais cogner des gens non ! Ça m'énerve dans le bon sens du terme du genre.... Euh.... Du genre..... Bon j'ai pas les mots qui me viennent là mais t'as compris l'idée.
Je secoue la tête et décide de le taquiner un peu.
- Non pas compris. Vas-y explique.
Arden rigole et lance sa tête en arrière.
- Je sais pas comment l'expliquer. avoue-t-il une ou deux minutes plus tard. Ça m'"énerve" parce que......
- Parce que....?
Arden sourit de plus belle.
- Parce que ça me fait ressentir des choses. Très vite et très fort et c'est pas que j'ai pas envie de les ressentir c'est juste que..... Savoir que toi seule peut me procurer ce genre d'émotions et de sensations sans rien faire de grandiose juste en restant toi-même et en faisant ta tête un peu bizarre bah..... Ça me fait flipper. Un peu.
Il prend une grande inspiration et poursuit :
- Ça me fait flipper parce que je ne sais pas jusqu'où tu serais capable de m'emmener sur cet espèce de "nuage de plaisir" de mes deux sur lequel je flotte actuellement.
Je souris et il se passe une main sur le visage.
Je rêve ou Arden est en train de rougir ?......
- En fait, reprend-il, je ne sais pas jusqu'où je serais capable de t'aimer, Muzy. Et ça me fait un peu peur.
Alors là.......
Je crois que c'est l'une des rares fois où Arden se confie à moi de cette manière : à cœur ouvert et sans esquiver la question ou sans énervement parce qu'il n'arriverait pas à assumer ce qu'il pense.
Mais le problème..... C'est que je ne sais pas quoi lui répondre face à ça.
Suis-je vraiment censée lui répondre d'ailleurs ?.....
Face mon mutisme qui perdure, Arden décide de dire quelques chose mais c'est finalement moi qui le devance en disant :
- Comment est-ce que tu le vois mon visage quand je fais ma tête "bizarre" comme tu dis ?
Arden sourit et se rapproche encore. Il s'arrête seulement à deux petit pas de moi.
- Tu voudrais que je te le décrive ? me chuchote-t-il.
Je hoche la tête.
- Oui s'il te plaît. ai-je répondu sur le même ton.
La distance qui nous sépare n'étant pas très grande, cela nous permet de chuchoter, de nous parler sur le ton de la confidence.
- Alors, pour commencer, tes sourcils s'incurvent légèrement vers l'intérieur. Ensuite, tes yeux se plissent légèrement et en même temps, tes lèvres remontent et ça te creuse une fossette sur la joue droite.
- Dit comme ça j'ai l'air de ressembler à un clown ! ai-je rigolé.
Arden secoue la tête.
- J'aurais dit à un mime plutôt.
- Pourquoi ?
- Ils surexagèrent chacune de leurs expressions faciales et ta tête bizarre m'y a fait penser.
Je continue de rire alors qu'Arden me chuchote à nouveau :
- En plus, dès que tu fronces les sourcils, il y a un petit pli qui se forme juste là.
Il lève son doigt et l'approche de mon front, à l'endroit du "petit pli" en question qu'il souhaite me montrer.
Il ne va quand même pas pas me toucher si ?.......
Alors qu'Arden continue d'approcher son doigt de mon front, des voix que nous entendons et qui nous interpellent, redirigent notre attention commune ailleurs.
- Muza ? Arden ?
- On est là ! s'exclame ce dernier.
Klaus et Ky apparaissent juste devant nous.
- Qu'est-ce que vous faites ? Vous en mettez du temps pour remonter ! s'exclame Klaus.
- On vous attend depuis au moins dix minutes ! renchérit Ky.
Arden leur répond, les mains dans les poches, que lui et moi avions simplement discuté. Ky et Klaus secouent la tête et nous invitent à remonter avec eux à l'étage. Quand c'est fait, ces deux-là reprennent leurs places respectives et Klaus s'adresse à moi :
- Au fait, bien joué pour tout à l'heure : tu t'es drôlement bien débrouillée !
Je le remercie en disant que j'espère de tout cœur que Robin choisira d'aider son ami. Klaus me félicite sur l'idée que j'ai eu de me faire passer pour une ancienne victime de harcèlement scolaire et d'ainsi pouvoir faire part de mon vécu.
- À ce propos, comment on sait si Robin aura fait le choix que je lui ai montré ou celui de Muzy ? demande Arden.
- C'est très simple. s'exclame Klaus.
Il se lève et va chercher quelque chose un peu plus loin. Il revient quelques minutes plus tard avec dans les mains, un socle surmonté d'un espèce de tampon.
- Et qu'est-ce que c'est ça ? demande en premier Arden.
- Bah comme vous le voyez c'est un tampon d'encre, nous informe Klaus en souriant.
Il le pose sur la table et poursuit :
- Non plus sérieusement, ce tampon d'encre est imprimé d'un sort magique, le sort d'inscribe, le sort d'inscription. C'est un sort basique, élémentaire et extrêmement puissant quand on sait bien l'utiliser : il permet par exemple d'écrire des mots, des phrases mais aussi d'inscrire un ordre en quelqu'un.
Klaus saisit le tampon et appuie sur le socle d'encre.
- C'est grace à cela que vous saurez si Robin vous a suivi ou pas : nous allons inscrire une ifime partie de son âme en vous.
- Ah ouais son âme ? Rien que ça ? ironise Arden.
- Tends-moi ton poignet au lieu de râler pour tout et pour rien. soupire mon Médiator.
Arden lui montre son poignet et Klaus appose délicatement le tampon qui a une forme de losange imbibé d'encre sur sa peau. Aussitôt, la lettre "R" se forme au centre de la marque en losange et une multitude de petits losanges se forment en deux lignes des deux côtés et se rejoignent pour en serrer le poignet d'Hardin. C'est si un bracelet s'était matérialisé sur lui à la différence près que ce bracelet s'est créé tout seul et qu'il est inscrit sur la peau.
- C'est stylé en fait ! s'exclame-t-il en faisant tourner son poignet pour admirer la marque.
- Vous vous souvenez lors de votre première conférence, commence Klaus en apposant sur mon poignet le tampon aussi, les deux Professeures vous avaient fait part d'une salle dans laquelle sont entreposées les Âmes Humaines eh bien, nous en prenons une infime, infime, infime partie et nous l'apposons sur le socle. De cette manière, le sort d'inscription inscrit l'âme de votre humain en vous.
- Et ça n'a aucune conséquence sur nous ? ai-je demandé.
KY secoue la tête.
- Non : comme vient de le dire Klaus, ce n'est qu'une infime partie. Ce n'est ni dangereux pour vous, ni pour Robin. Et puis, deux âmes ne peuvent coexister dans le même corps très longtemps : c'est impossible.
- Ah bon ? Ça a été prouvé peut-être ?
- Oui ! s'exclame Ky en se tournant vers Arden car c'est lui qui vient d'en faire la remarque. Ça a été prouvé par nous, la communauté magique de l'île Destiny !
- Bref ! Quand Robin aura fait son choix, son âme va forcément basculer d'un côté ou de l'autre et pour vous deux, si le pourtour de votre marque s'illumine en bleu clair pour toi Muza et en rouge pour toi Arden, c'est que vous aurez réussi votre mission.
- Et on le sait quand à peu près ?
- Oh ! soupire Ky. Ça dépend des cas mais souvent, la réponse vous est donnée dans les trois jours qui suivent voire la semaine qui suit. Il faut être patient.
- Et je suppose qu'elle ne s'efface pas ? ai-je demandé.
Klaus hoche la tête et m'explique que seuls eux ont le droit de rompre le lien qui nous unit à notre humain et cela se fait à la fin de la mission et pas avant. Si jamais, nous avons le malheur d'essayer de le rompre, quand bien même nous connaîtrions le procédé, nous risquerions de mal le faire et de faire face à des conséquences dramatiques pour nous.
- Bon ! Eh bien je crois que vous pouvez y aller ! On vous libère et encore félicitation à vous deux vous vous êtes surpassés et vous avez très bien géré la situation. nous complimente Klaus.
- Ouaip je confirme ! renchérit Ky. On se reverra pour votre prochaine mission : sur ce, bon vent Arden !
- Ciao mec ! lui répond celui-ci.
Nous prenons tous les deux nos poéisis et nous dirigeons vers la sortie de Destiny' Heart.
Je lève mon poignet à hauteur d'eux et admire une nouvelle fois la marque qui me lie désormais à Robin.
J'espère de tout cœur que ma première Mission Angélique sera un vrai succès.......
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Commentaire de l'auteure :
Hey hey!
Bonjour à toutes et à tous ! Comment allez-vous ?
C'est ENFIN LES VACANCES !!
NOUS SOMMES ENFIN EN VACANCES DE FIN D'ANNÉE !!
Nous sommes actuellement à J-2 de Noël et J-1 du réveillon ! J'ai hâte surtout pour les cadeaux et le bon repas de Noël en famille hehé !
Vous aussi vous avez des choses de prévues pour ces deux dates ?
Si oui dîtes-moi quoi !
Alors ! Le chapitre !
Vos avis ? Qu'en avez vous pensé ?
Il est long je suis sincèrement désolée : j'ai hésité à le faire en deux parties mais finalement j'ai préféré le garder tel quel.
Alors ?
Le procédé d'Arden ? Avec l'hologramme ?
Celui de Muza ?
Le procédé de matérialisation ?
Quel choix Robin devrait-il faire selon vous au vu des deux démonstrations d'Arden et Muza ?
Et vous ? Qui auriez-vous choisi à sa place ? Qui vous a le plus convaincu ?
Pas de quartiers entre eux ? Un esprit de compétition qui règne entre eux ?
Muza plus motivée que jamais et clairement déterminée ?
La relation entre Muza et Arden ? Ça avance quand même mais c'est clairement ambigue vous ne trouvez pas ?
Arden qui se confie de plus en plus ? Il a vraiment fait des efforts !
À votre avis, se seraient-ils touchés dnad l'intervention des deux Médiatores ?
Le sort d'inscribe ?
Bon ! Le prochain chapitre va marquer un saut dans l'histoire : bah oui il faut bien que ça avance !
Il sera un peu différent de celui-ci mais il sera spectaculaire je vous préviens ! J'espère qu'il vous plaira !
N'hésitez pas à voter et à commenter si ça vous a plu ou déplu !
Je m'excuse de l'heure tardive à laquelle je poste mais je voulais vraiment que ce soit posté et puis nous sommes en vacances alors I don't care at all xD
Allez : bisous bisous tout le monde et bonnes vacances à ceux et celles qui ont la chance de partir !
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