𝐓𝐇𝐄 𝐒𝐓𝐈𝐓𝐂𝐇𝐄𝐒 𝐔𝐍�...

By evilmyself

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Enfant, Marco avait le corps parsemé de bleus, ces marques aux drôles de formes qui changeaient de couleur et... More

𝙿𝚁𝙴́𝙵𝙰𝙲𝙴
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By evilmyself

𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟾
ᴘᴀʀᴛɪᴇ ⒈

« Le destin nous poursuit comme
un dément armé d'un rasoir. »
— Aɴᴅʀᴇɪ̈ Tᴀʀᴋᴏᴠsᴋɪ

Mɪ-Dᴇ́ᴄᴇᴍʙʀᴇ

     Négligemment installés dans le canapé des Kirschtein, Jean et Marco visionnaient avec attention leur troisième film de la journée. Le matin même, ils avaient eu la soudaine envie de se plonger une bonne fois pour toutes dans l'Univers Cinématographique de Marvel. Le premier film de la trilogie des Captain America les avait rapidement séduit et puisqu'ils n'aimaient pas faire les choses à moitié, ils avaient décidé d'entamer un marathon de films et de séries mettant en scène les célèbres super-héros et super-vilains. Selon leurs premières estimations, un mois ou deux ne seraient pas de trop pour en venir à bout. Heureusement pour eux, les deux lycéens ne comptaient dans leurs agendas que quelques contrôles de fin d'année qui ne leur poserait guère de problème. Les professeurs les plus flemmards ou les plus malins s'empressaient toujours de les placer au retour des vacances pour éviter de passer leurs fêtes à corriger des copies. Il avaient donc encore un peu de temps à tuer durant ce mois de décembre.

     Alors que Tony Stark fabriquait le premier protitype de son armure Iron Man à l'écran, le téléphone de Marco vibra. Le garçon s'en saisit et tapa rapidement une réponse au message qu'il venait de recevoir avant de se reconcentrer sur le film. À ses côtés, Jean ne pu s'empêcher de froncer les sourcils. Depuis quelques temps, il avait comme l'impression de partager son ami avec quelqu'un d'autre. En plus de ces conversations textuelles régulières, le brun avait plusieurs fois décliné ses invitations à venir chez lui en évoquant des empêchements d'un air évasif.

     — Dis-moi Marco, lui lança-t-il d'un air suspicieux, tu ne te serais pas trouvé une copine ?

     Bizzarement, cette idée ne lui plaisait pas du tout. Si son meilleur ami s'était vraiment dégoté une petite amie dans son dos, il serait contraint d'aller à des rendez-vous avec elle et les deux garcons passeraient beaucoup moins de temps ensemble. Jean en avait lui-même fait l'expérience avec Mikasa, un peu plus tôt dans l'année, ainsi la perspective de réitérer ces deux semaines qui avaient creusé un manque dans sa poitrine ne lui disait rien de bon. Le châtain se découvrait un drôle de défaut : il n'aimait pas partager ses amis ou, tout du moins, cet ami-là en particulier. C'est pourquoi il accueilla avec soulagement la réaction de Marco qui avala de travers un morceau de madeleine tant sa surprise fut grande. Une fois ses toussottements arrêtés, le pauvre garçon bredouilla que ce n'était pas du tout le cas.

     — Qu'est-ce qui te fait croire cela ?
     — Le message que tu viens de recevoir, par exemple. Et puis, la semaine dernière, continua-t-il comme un enfant qui boudait, tu as refusé de venir manger ici. J'en déduis que tu avais quelque chose de prévu, mais je me demande bien quoi. Alors, s'il ne s'agit pas d'une fille, que me caches-tu ?

     Marco eut envie de lui avouer qu'il lui dissimulait bien des choses, à commencer par cet amour qui faisait battre son cœur, mais il n'en fit rien. Un sourire désolé étira ses lèvres, comme pour montrer à Jean qu'il reconnaissait n'avoir pas été très honnête avec lui. Pour autant, il ne s'expliqua pas immédiatement. Le brun gardait un secret, un secret pas bien grand et pas bien méchant, mais un secret tout de même. Il ne l'avait pas vraiment caché à son ami, il pensait simplement avoir un peu plus de temps devant lui avant que l'occasion d'en parler ne se présente. Face à son mutisme, Jean et sa patience peu renommée ne fut pas capable d'attendre plus longtemps. L'air malicieux, il attrapa les épaules de son vis-à-vis pour faire tomber son dos contre le canapé. En un éclair, ses doigts se faufilèrent sous son pull pour chatouiller sa peau sensible.

     — Allez quoi, crache le morceau !

     Même s'il aurait voulu parler, Marco s'en trouvait incapable : il était trop occupé à rire aux éclats tout en essayant vainement de déloger les mains de son ami. Celles-ci frôlaient les endroits qu'elles savaient chatouilleux, s'attardant particulièrement sur ses flancs qui le faisaient tressailler. Dans son immense bonté, Jean laissa à son ami un instant de répit pour reprendre son souffle et éventuellement lui avouer son petit secret. S'il refusait de se confesser, les doigts qu'il posa sur son ventre lui rappellerait telle une menace silencieuse la nouvelle vague de chatouilles qu'il devrait endurer. Tandis qu'il observait sa poitrine se soulever régulièrement au rythme d'une respiration de plus en plus régulière, Jean remarqua un détail qui fit s'hérisser tous ses poils.

     — C'est un bleu, là ?

     Il désigna une zone un peu violacée située au niveau de son bas ventre, où son pull s'était relevé. Marco se crispa un peu, mais il ne se pencha pas pour vérifier, ce qui laissait suposer qu'il avait déjà connaissance de cette marque sur son corps. Confronté à ses propres déductions, Jean sentit une colère sourde monter en lui. Tous ses muscles se tendirent sous la fureur qu'il ne cherchait pas à contenir. Ce fut en voyant ses iris ambrés se ternir que Marco comprit son erreur. Au moment même où son ami se redressa brusquement pour aller il ne savait trop où, le brun lui saisit le bras avec autorité.

     — Ce n'est pas ce que tu crois, articula-t-il avec calme.
     — Que cherches-tu à me dire ? C'est un bleu, bordel, un bleu.

     Jean peinait à respirer, comme si tout l'oxygène de la pièce s'était évaporé en l'espace d'un instant. Jusqu'ici, il avait su brillamment maîtriser ses émotions au vu des récents événements. L'envie ne lui manquait pas d'aller fracasser la tête de cet imbécile fantôme qui revenait tout droit de leur passé pour les hanter. Par peur de faire plus de mal que de bien, il s'était retenu de réaliser pareil projet. Du moment que l'autre resterait sagement dans son coin, il en ferait de même, se gardant bien de lâcher Arashi des yeux pour être témoin de l'exact moment où il franchirait la ligne. Il n'avait jamais failli et pourtant, voilà que Marco se retrouvait devant lui, le corps teinté de bleu. Comment diable une telle chose avait-elle pu se produire à son insu ? En cet instant, il se détestait tant qu'il eut envie de vomir face à sa propre impuissance. Avec une rage qui était en partie dirigée vers lui-même, Jean tenta de se défaire de la poigne de son ami. Or, Marco ne se laissa pas faire et le tira avec force sur le canapé qu'il venait de quitter.

     — Je sais bien que c'est un bleu, lui rétorqua-t-il gentiment. Maintenant assis-toi et laisse-moi t'expliquer pourquoi il se trouve là.

     Les lèvres toujours pincées, Jean refoula un peu sa hargne et finit par obéir en silence. Le brun laissa ses doigts remonter sur ses avant-bras pour y prendre appui et se pencher vers lui. Il voulait être certain que leurs regards soient bien encrés l'un à l'autre afin de ne laisser aucune place au doute dans l'esprit de son ami.

     — Il y a deux semaines, commença-t-il, j'ai entendu Mikasa et Annie qui discutaient d'un match de karaté. Par la même occasion, j'ai appris qu'elles pratiquaient divers arts martiaux japonais ensemble. Je me suis permis de leur demander si elles accepteraient de m'apprendre quelques trucs et elles ont dit oui.

     Jean fut sacrément étonné par cette nouvelle à laquelle il ne s'attendait pas du tout. Sous l'effet de la surprise et celui du soulagement, son corps se relâcha et ses sourcils se haussèrent de concert. Comprenant bien qu'il lui faudrait quelques secondes pour encaisser ça, Marco attendit sa réaction avec une petite appréhension.

     — Ce qui veut dire, articula finalement le châtain, que tu prends des leçons de karaté. Avec Mikasa et Annie. Vraiment ?
     — Plus ou moins, répondit son ami en souriant. Mikasa s'appuit beaucoup sur des exercices de self-défense qu'on retrouve aussi dans l'aikidô par exemple. Ça reste des mouvements basiques se voulant avant tout pratiques, précisa-t-il.

     Son vis-à-vis ne faisait toujours pas preuve d'une réaction positive, ainsi Marco commença à douter. Et si cette idée lui paraissait complètement loufoque ? Peut-être que ces sports ne collaient pas avec l'image qu'il renvoyait. Soudain gêné par son emballement enfantin, il grimaça.

     — C'est un peu bizarre, je sais.
     — Non, lui assura immédiatement Jean, pas du tout. C'est génial, vraiment génial. Je ne m'attendais simplement pas à ce genre de révélation. J'étais totalement à côté de la plaque. Je pensais que...

     Il ferma les yeux sous l'effet des pensées qui affluaient dans son esprit. Marco glissa une main contre sa nuque et y exerça une faible pression pour que son front vienne reposer contre son épaule gauche.

     — Je pense que c'est une bonne idée, expliqua-t-il en caressant la naissance de ses cheveux châtains. Beaucoup de choses se bousculent dans ma tête en ce moment. Quand je me concentre là-dessus, j'oublie un peu le reste. Et puis, ce n'est pas de l'énergie gâchée.

     Bien évidement, Marco souhaitait aussi devenir un peu plus fort en pratiquant ces quelques brides de disciplines. Il n'avait jamais témoigné de qualités physiques supérieures à la moyenne, se contentant comme beaucoup d'autres des cours de sport dispensés au lycée pour garder la forme. C'était pour lui l'occasion de reprendre confiance en ses capacités et d'en acquérir de nouvelles. Mais tout ceci, Jean le comprendrait certainement sans qu'il ait besoin de l'exprimer devant lui.

     — Tu n'es pas faché ? osa finalement demander le brun.
     — Pourquoi le serais-je ?
     — Je ne sais pas trop. Je voulais te faire la surprise, tu sais. Et puis, c'est de Mikasa dont on parle. J'avais sûrement un peu peur de ta réaction.
      — C'est quelqu'un de bien. C'est tout, affirma Jean. Je suis content que ce soit elle.

     Sans se redresser, il tourna légèrement la tête pour observer ce bleu sur son ventre qui lui avait si peur. Pensif, il vint effleurer de ses doigts la peau marqué qui frissonna sous son toucher.

     — C'est elle qui t'a fait ce bleu ?
     — Oui, avoua-t-il en grimaçant. Je l'ai senti passé.
     — Je n'en doute pas. Tu me laisseras venir te voir ? demanda soudain le châtain avec intérêt.
     — Vraiment ?

     Contre son épaule, Jean acquiesça en silence. Marco réfléchit un instant à cette proposition qu'il n'avait pas anticipée.

     — D'accord, lui concéda-t-il. Mais je vais demander à Mikasa d'y aller doucement, prévient-t-il en riant, sinon, je vais perdre toute crédibilité.

     Il n'eut pas le loisir de le voir, mais un sourire ravi étira les lèvres de son ami. Celui-ci avait hâte de découvrir de plus près ce nouvel aspect de sa vie qui prévoyait d'occasionner quelques changements chez lui. En décidant de s'entraîner avec Mikasa et Annie, Marco se montrait conscient de la menace qui planait autour de lui et désireux de ne pas rester les bras croiser à attendre qu'elle ne se jette sur lui. Face aux choix de son meilleur ami, Jean sentit monter en lui une profonde fierté.

𝟷𝟾𝟺𝟻 ᴍᴏᴛs
ᴀ̀ sᴜɪᴠʀᴇ...

𝘢𝘶 𝘥𝘦́𝘱𝘢𝘳𝘵, 𝘫'𝘢𝘷𝘢𝘪𝘴 𝘴𝘪𝘮𝘱𝘭𝘦𝘮𝘦𝘯𝘵 𝘴𝘰𝘯𝘨𝘦́ 𝘢̀ 𝘭𝘢 𝘣𝘰𝘹𝘦, 𝘱𝘶𝘪𝘴 𝘫𝘦 𝘮𝘦 𝘴𝘶𝘪𝘴 𝘥𝘪𝘴 𝘲𝘶𝘦 𝘤𝘦 𝘴𝘦𝘳𝘢𝘪𝘵 𝘲𝘶𝘢𝘯𝘥 𝘮𝘦̂𝘮𝘦 𝘥𝘰𝘮𝘮𝘢𝘨𝘦 𝘥𝘦 𝘯𝘦 𝘱𝘢𝘴 𝘧𝘢𝘪𝘳𝘦 𝘶𝘯 𝘤𝘭𝘪𝘯 𝘥'œ𝘪𝘭 𝘢𝘶𝘹 𝘰𝘳𝘪𝘨𝘪𝘯𝘦𝘴 𝘢𝘴𝘪𝘢𝘵𝘪𝘲𝘶𝘦𝘴 𝘥𝘦 𝘮𝘪𝘬𝘢𝘴𝘢 ! 𝘥𝘦𝘷𝘪𝘯𝘦𝘻 𝘲𝘶𝘪 𝘷𝘢 𝘥𝘦𝘷𝘰𝘪𝘳 𝘧𝘢𝘪𝘳𝘦 𝘥𝘦𝘴 𝘳𝘦𝘤𝘩𝘦𝘳𝘤𝘩𝘦𝘴 𝘴𝘶𝘳 𝘭𝘦𝘴 𝘢𝘳𝘵𝘴 𝘮𝘢𝘳𝘵𝘪𝘢𝘶𝘹 𝘫𝘢𝘱𝘰𝘯𝘢𝘪𝘴 ?

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