C'est moi, une jolie brune de vingt ans, ravie de déménager chez la riche et luxueuse famille Carrington. Vous vous demandez comment c'est possible ? Eh bien, il se trouve que ma "meilleure amie" n'est autre que leur fille, une grande blonde à l'allure provocante et enfant jouvencelle à qui on ne peut rien refuser. Oui, je sais, j'ai mis des guillemets autour de "meilleure amie". Vous ne comprenez pas pourquoi ? Lisez la suite, cela deviendra très clair.
- Je suis tellement heureuse que tu viennes vivre avec nous, Nina ! s'exclame la charmante jeune femme agrippée au volant de sa Ferrari noire à la peinture flamboyante.
Pour toute réponse, je lui adresse un rictus des plus hypocrites et observe le paysage défiler par la fenêtre.
Comme je vous l'ai dit, Candice est une "fille à papa", une phrase classique que la quasi-totalité des gamins de Beverly Hills a déjà entendue. Moi, je ne suis ni riche ni pauvre, disons cependant que je suis dans la catégorie normale, si je puis dire.
Vous vous demandez sûrement comment j'ai fait pour devenir amie avec la fille la plus riche d'Amérique ? Eh bien, il se trouve que Candice a le béguin pour mon cousin Liam, et pour le conquérir, elle n'a rien trouvé de mieux que de m'approcher. Sachez que je ne suis pas le genre de fille à me laisser berner, je connais bien cette garce. Vous savez, le genre de fille qui fait régner la terreur au lycée et traumatise les autres ; j'ai horreur de ce genre de personne, et je compte bien rendre justice à toutes ces pauvres filles qu'elle a martyrisées.
Afin d'en tirer profit, moi aussi, j'ai fait semblant de ne rien voir dans son plan diabolique, et une fois que je serai intégrée dans sa famille, je lui ferai regretter le jour où elle a essayé de m'utiliser.
- Depuis combien de temps habitez-vous dans le quartier ? demandai-je, le regard perdu dans le panorama urbain californien.
- Depuis toujours ! C'est un héritage ; la propriété a été construite en 1913, m'explique nonchalamment Candice.
"C'est un héritage, la propriété a été construite en 1913..." Je ne te demande pas un cours d'histoire, je m'en fiche de ta vie. Pour l'instant, j'appréhende juste mon arrivée chez les Carrington. Je dois faire face aux membres de sa famille et d'après ce que je sais, ils ne sont pas des plus accueillants !
Candice gare la voiture dans l'allée privée de la propriété. L'endroit doit contenir au moins dix chambres, onze salles de bains, une cave à vin, et plusieurs salles de jeux. Ajoutez à cela quelques piscines, un étang, un terrain de tennis, le tout protégé par un portail sécurisé et une allée avec trois entrées, et vous voilà enfin à la résidence Carrington.
- Oh ! Bien le bonjour, Nina, me salue la voix caressante de Madame Carrington.
Oh.
Mon.
Dieu.
Sybil, la mère de la garce qui se tient à mes côtés, est d'une telle prestance que je me sens presque misérable à côté d'elle ! Vêtue d'une salopette rouge avec un décolleté à couper le souffle, elle arbore une coiffure des années 80 qui lui va à merveille. Cette vieille riche est tellement belle qu'elle pourrait être un ange chez Victoria's Secret !
- Bonjour, la salue-je en faisant un effort pour rester polie, je ne vous remercierai jamais assez de m'accueillir !
- Mais je t'en prie, c'est nous qui te remercions. Tu vas donner des cours de math à notre petite ange, sourit-elle gracieusement.
Quoi ? Je regarde Candice en haussant un sourcil. C'est une blague, j'espère ?
- Oui, Nina est tellement forte en math qu'elle m'aidera pour mes préparations ! surenchérit Candice en attrapant mon poignet. Mais viens, je vais te montrer ta chambre.
Nous laissons Sybil dans le hall et nous dirigeons vers le couloir.
- Je n'ai pas signé pour ça, Candice, dis-je en croisant les bras.
- Pardonne-moi, c'est juste que ma mère est du genre très renfermée... elle déteste la visite et n'aurait jamais accepté qu'on loge une de mes amies juste pour le plaisir.
Je lève les yeux au ciel, choquée par ses propos.
- Je te préviens Candice, si ta mère me traite comme une servante, je fais mes valises et je m'en vais, la préviens-je.
Elle fronce les sourcils en secouant la tête négativement.
- Non, je t'assure, ce ne sera pas nécessaire. Je vais en parler à mon père, il la raisonnera... souffle-t-elle.
Mais je m'en moque de son père ! Je veux qu'elle assure ma place ici et si ça échoue, je raconterai à Liam qu'elle le trompe, et il la quittera.
Œil pour œil, dent pour dent !
Je ne me laisserai pas faire, c'est certain.
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