Le syndrome des Dumas 1 - Ana...

By MaevaAndStories

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Anaïs, vingt ans et étudiante en troisième année de psychologie, a ce qu'elle appelle « le syndrome de l'aima... More

Avant-propos
• JANVIER 2016 •
La routine journalière
La bête noire
L'unique coup d'un soir
L'espoir détruit
Les voisins de rêve
L'ignorance, il n'y a rien de mieux
• FÉVRIER 2016 •
Bonjour, Anaïs mémé persil à votre service
Épier son voisin, c'est plus fun que travailler
Les tracas du quotidien et la copine non souhaitée
Le look à la Einstein, c'est trop sexy
Quand l'aînée veut caser la cadette
Journée de caisse mais pas de la délicatesse
12 - Le chauffe-eau capricieux et la femme du gourou
13 - La douche intégrale
14 - Clément, ce voleur de biscuit
• MARS 2016 •
15 - Bassiste, étudiant et adorable à plein temps
16 - Une marmelade d'insultes
17 - Quand la narcissique rencontre l'ancien bisounours
18 - Une affaire d'argent et une autre de porte claquée
19 - Un crush peut en cacher un autre...
20 - L'adepte du refoulement
21 - Au mauvais endroit, au mauvais moment
22 - Résister à l'appel de la choucroute séduisante
23 - Une chaleur qui consume de l'intérieur
24 - Lorsque le faux diable fait tomber un faux masque
• AVRIL 2016 •
25 - Haïr quelqu'un, c'est difficile
26 - Aussi froide qu'une porte de prison
27 - La visite surprise du commandant et de son associé
28 - Information erronée
29 - Retour en arrière
30 - Un rendez-vous d'abord
Épilogue
Le syndrome des Dumas : la suite
Série spin-off

31 - Je t'aime

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By MaevaAndStories

♪ The cab - Intoxicated ♪

Bien que fatiguée par son après-midi de boulot, Anaïs écoute et répond aux questions de ses amies.

— Et donc, tu as choisi lundi pour quelle raison ? demande Amélie tandis que Rachel tend une oreille intéressée.

La jeune femme est désormais chez sa meilleure amie qui a elle-même invité toute la troupe. Et tandis que Grégoire et Léandre essayent de se débarrasser de Charles, au sens figuré mais peut-être aussi au sens propre puisqu'ils semblent le prendre pour un réservoir d'alcool, les filles discutent potins. Une petite musique, qui a fait faire des drôles de sauts au bébé du groupe, anime le salon.

— Parce que... ce soir c'était vous.

— Ouais mais il y a dimanche soir aussi, commente Rachel.

Le soupir de la jeune Dumas n'échappe à aucune de ses amies. Dimanche semblait si près... Lundi aussi, mais disons que c'est la semaine suivante alors... Alors ben en vérité, Anaïs ne sait pas pourquoi elle a fixé le rendez-vous ce jour-là. A-t-elle paniqué ? A-t-elle fait du n'importe quoi ? Peut-être. Probablement. Tout à fait !

— Tu ne vas pas te dégonfler quand même j'espère ! gronde la rockeuse.

Si Anaïs ne se retenait pas, certainement est-ce ce qu'elle ferait. Mais si elle fuit comme toujours, elle n'avancera pas et pour une fois, elle souhaite que les choses bougent, même si elle est au fond d'elle plus que terrifiée.

— Bon Gaëtan ! Sors-toi les doigts du cul et amène les cadeaux ! s'écrie soudainement Amélie, agacée que son petit ami traîne si longtemps dans la cuisine.

Si Rachel et la propriétaire des lieux s'amusent de l'obéissance sans limite du DJ, Anaïs elle, paraît avoir un peu pitié du jeune homme, du moins jusqu'à ce qu'elle entende la demande de celui-ci pour être récompensé d'avoir fait le coursier.

— Vous êtes affreux, se marre Rachel et la jeune Dumas confirme d'un signe de tête.

— Oh ça va les meufs, on dirait des coincées du cul là !

Quelques secondes plus tard, une chevelure rouge vient cacher la vision de l'étudiante. Charles, installé plus ou moins confortablement sur son ancienne tutrice, remue de la tête.

— J'ai cassé ma tirelire pour tes vingt-et-un ans alors tu as intérêt à m'offrir un chouette cadeau pour mon anniversaire aussi, lâche-t-il dans un sourire malicieux.

— Dégage Charles ! s'exclame Amélie qui essaye de lui envoyer une tape sur la tête.

Parce que celui-ci évite les coups de son ami, il réplique d'un air crâneur :

— On ne vire pas Charles le sublime. On lui accorde du repos, c'est différent.

Un « oh qu'il est chiant » échappe à Grégoire tandis que tous les amis se regroupent sur le grand sofa d'Amélie.

— De toute façon, le plus beau et grand cadeau d'Anaïs, c'est son voisin, lance Rachel alors que la troupe s'apprêtait à attraper les présents.

Cette réplique semble lancer une perche à Charles le sublime qui réplique aussitôt et non sans cacher sa fierté :

— Et elle l'a eu comme une grande, sans l'aide de bibi.

Léandre tend une bière à l'étudiant de deuxième année et celui-ci devient alors silencieux, occupé à boire.

— Vous vous êtes donné rendez-vous où et pour quelle heure ? demande Grégoire et toutes les paires d'yeux se posent soudainement sur Anaïs.

Même Charles a délaissé sa canette pour son amie.

— Euh...

Un rire moqueur raisonne dans la pièce. C'est le clown du groupe qui se moque de la jeune femme.

— Ils n'en ont même pas parlé !

Il semblerait que l'épisode de la douche soit sur le point de se renouveler, du moins en ce qui concerne le soucis d'horaire.

— On se recroisera sûrement avant lundi soir, souffle l'apprentie psychologue sans parvenir à cacher son embarras.

— Tu nous donneras des détails crousti...

Charles n'a pas pu finir sa phrase car le poing d'Amélie vient de s'abattre sur sa tête.

— Pas grave ! Je saurais, parce que vous savez quoi ? Charles, il a toujours...

— Un plan parfait, on sait ! le coupent en cœur ses amis.

Les rires remplissent désormais la pièce.

C'est certainement la phrase favorite du jeune homme. Mais il faut dire que c'est loin d'être un mensonge. Véritable machine à inspiration, Charles ne s'est pratiquement jamais retrouvé sans idée, peu importe le problème rencontré. Un soucis d'argent ? De famille ? D'amitié ? De cours ? D'amour ? Charles le sublime arrive à la rescousse !

— Je sais que nous nous reverrons avant le jour J mais bonne chance, souffle Amélie tandis que le bébé du groupe énumère les nombreuses fois où il s'est sorti de situations quasiment impossibles.

Puis c'est Léandre qui perd son calme et s'écrie, impatient :

— Bon alors, tu les ouvres ou pas tes fichus cadeaux ?


Deux jours plus tard, c'est stressée qu'Anaïs rentre chez elle. Le 18 avril est arrivé plus vite encore que prévu. Certes, elle a revu Clément (une seule fois d'ailleurs, chose qui relève de l'incroyable), mais là ce n'est définitivement pas la même chose. Il ne s'agit pas de le recroiser rapidement dans le couloir et de lui sourire timidement. Tous les deux vont avoir un tête à tête, ou plutôt un côte à côte.

Tout en soufflant un bon coup après avoir jeté une œillade à l'horloge dans son appartement, la jeune femme se dirige vers son meuble à vêtements. La ravissante petite robe qu'Amélie lui a prêté pour son rendez-vous l'attend patiemment, pourtant, il est peu probable qu'Anaïs ose de pointer au cinéma ainsi. Les tenues courtes, elle n'est pas contre. Mais à condition qu'il y ait un collant, un leggings ou au pire un short. Sauf qu'Ame n'est pas très branchée superposition de tissus et qu'Anaïs n'a rien qui pourrait s'accorder avec l'habit.

Bon après tout, la tenue n'est pas le plus important n'est-ce pas ? Ce n'est pas parce que la jeune femme se pointera au rendez-vous en pantalon que Clément va s'enfuir... Dans un soupir, Anaïs ouvre son tiroir à chaussettes et collants. D'un autre côté, elle peut faire un effort. Un petite jupe, ça peut être mignon, non ? Ça y est, l'étudiante s'énerve contre elle-même. À ce rythme-là, Clément sera déjà reparti du point de rendez-vous qu'elle n'aura même pas encore choisi ses vêtements...

Elle décide de laisser la lourde décision de la tenue à plus tard et de se concentrer sur sa coiffure en se dirigeant vers sa salle de bain. Anaïs haït sa mère en ce moment en se regardant dans le miroir. Si seulement elle ne l'avait pas héritée de l'ancien juge ! Comment pourrait-elle faire quelque chose de ses cheveux courts et rebelles ? Mettre une petite barrette ? D'après Amélie, ce serait le mieux à faire. Mais encore faut-il réussir à faire tenir cette dernière dans cette crinière volumineuse.

— Maquillage, soupire-t-elle en se tournant vers son lavabo sur lequel trône sa minuscule trousse.

Pourtant, trois minutes plus tard, quand elle pose son fard à paupières sur la céramique, son visage se déforme en une grimace. Peut-être était-ce joli sur la page web qu'Anaïs a regardé la veille, mais le résultat n'est pas tout à fait... Comment dire...

Un coup d'œil à son portable et la jeune femme se rend compte qu'il ne lui reste plus que dix minutes pour s'habiller, se coiffer et se maquiller (ou plutôt se démaquiller ?).

— Tout ça, c'est la faute à Clément ! s'entend-elle râler avant de se diriger vers sa pièce de vie.

Ah qu'est-ce qu'elles sont compliquées les filles quand même !

Quand Anaïs arrive au rendez-vous, six minutes en retard (car si Lætitia s'est contentée d'un pouce en l'air, Christine elle, a tenu la causette à sa voisine en parlant de son futur rendez-vous -et oui, les secrets ne restent jamais secrets justement dans la résidence- ainsi que de son petit ami plus jeune qu'elle -toujours le même-), sa gorge et son ventre surtout se tordent et pas seulement parce qu'elle a couru : Clément n'est pas là.

Après avoir regardé l'heure sur son portable, la jeune femme se pince les lèvres. Tant pis pour le gloss corail qu'elle a galéré à mettre sans déborder. De toute façon, elle trouvait cette couleur trop criarde tout compte fait... Même son trait d'eye-liner pour lequel elle a eu l'impression d'avoir passé une éternité) ne semble pas vouloir aller en sa faveur. Et voilà, c'est toujours lorsque l'on veut se faire belle que l'on fait l'inverse. Encore heureux que sa robe à moitié bleue à moitié noire, qu'elle a enfilée par-dessus un petit t-shirt manche courte noir lui va bien... Même sa frange (qu'elle attachait ou tentait de cacher depuis son épisode catastrophe capillaire) a eu pitié d'elle puisqu'elle se tient comme il faut. Enfin, aussi bien qu'une frange bouclée peut le faire on va dire.

Tout en fronçant les sourcils, la jeune femme se demande si elle a bien compris ce qu'a dit son voisin. Aurait-elle confondu le mot cinéma avec autre chose ? Pourtant, elle se trouve bien dans l'allée Jean-Jaurès, la place du Président Thomas Wilson est là, le point de rendez-vous est le bon, l'heure légèrement passée mais à peine et... Et il n'y a pas de Clément ! Les yeux d'Anaïs se reposent une fois de plus sur son cellulaire, mais cette fois-ci pour voir si elle a reçu un message du jeune homme. Malheureusement de pas de nouvelles de celui-ci. Si elle l'appelle et qu'il est en chemin, ne sera-t-il pas gêné ?

Dans un soupir dépité, elle s'assoit sur un des piliers, mais n'y reste pas longtemps à cause de son manque de confort. Si elle avait peur de rater la séance, désormais, c'est certain qu'elle va louper le film. Quel était le nom de ce dernier d'ailleurs ? Clément le lui a-t-il communiqué déjà ? Elle ne s'en souvient plus.

Deux minutes plus tard, elle s'aventure à rentrer dans l'enceinte de Gaumont Wilson. Des couples, des amis, des familles, il y a de tout. Certains semblent indécis, d'autres impatients voire même pressés. Soudainement mal à l'aise d'être seule, Anaïs avance vers le guichet d'accueil. Demander à la petite blonde qui se trouve devant elle, si elle n'aurait pas vu un jeune homme châtain à la chevelure frisée, ne semble pas une mauvaise idée. Pourtant, l'étudiante se stoppe soudainement. Et s'il lui avait filé un lapin ? Et si cette guichetière (qui s'appelle Phidromène ou quelque chose du genre) le comprenait et se moquait d'elle ? En plus, elle ne paraît pas très discrète. Il suffit de l'entendre parler. On dirait plus qu'elle chante voire même crie plutôt qu'autre chose.

Son sac se met subitement à vibrer, ou son portable plutôt. Aussitôt voit-elle le prénom de Clément s'afficher que son cœur s'emballe. Et s'il lui était arrivé un accident et que s'était l'hôpital qui la contactait pour...

Non, Stop Anaïs ! Arrête avec ta parano.

— Allo ? dit-elle pas très sûre d'elle.

Son interlocuteur répond rapidement et d'une voix aussi incertaine qu'elle :

— Allo, Anaïs ? C'est Clément.

— Oui.

— Je... Je n'sais pas si tu t'en souviens mais... On devait se voir aujourd'hui et...

Et je ne peux pas venir ? complète-t-elle sa phrase intérieurement.

— Et j'me demandais si tu n'avais pas oublié le rendez-vous en fait.

La jeune femme fronce les sourcils.

— Euh non, je suis au cinéma. Je t'attends en fait.

— Ça n'est pas possible.

Comment ça, ce n'est pas possible ?

— Parce que je suis moi aussi au cinéma et à moins que j'ai besoin d'une paire de lunettes, je ne t'y vois pas.

Comment une telle chose peut arriver ? Ils sont bien au cinéma pourtant. Ils devraient s'apercevoir. L'établissement n'est pas géant quand même au point de ne pouvoir se voir...

Puis soudainement, c'est la révélation pour la jeune femme.

— Attends, t'es à Gramont ?

— Non, UGC.

Ça y est, tout s'explique ! Ils ne sont pas dans le même cinéma. Alors qu'Anaïs est entrée dans celui face à la place, Clément est dans le bâtiment en face du métro (ou presque). Dire que ça fait dix minutes qu'ils poirotent chacun de leur côté...

— Oh... Je croyais, enfin je pensais que... J'arrive !

Attendre au mauvais endroit pour son rencart ? Fait, se marre l'étudiante en traversant la route. Un peu plus et chacun serait reparti chez lui en pensant s'être pris un vent. Peut-être même se seraient-ils évité par la suite et que... Enfin nous allons nous arrêter là pour le scénario.

— Je suis désolé, j'aurais dû être plus précis quand je t'ai parlé du cinéma, souffle Clément quand Anaïs arrive à sa hauteur.

— Non, c'est de ma faute. J'ai tout de suite cru que tu parlais de Gramont. J'avais même oublié qu'il y en avait un autre. D'habitude, je ne vais jamais à celui-là avec mes amis alors c'est pour ça.

Un silence s'en suit durant lequel les deux jeunes gens se regardent mal à l'aise.

— Tu... On y va ? On aura sûrement raté les publicités.

— C'est pas grave. C'est toujours...

— Chiant les pubs, ouais, je suis carrément d'accord, la coupe-t-il avant de sourire.

À la vue de ses fossettes, Anaïs se sent rougir. Ses doigts s'approchent de ses lèvres, prêts à les pincer, quand elle se rappelle la remarque de son voisin deux jours plus tôt. Il avait raison. Quand elle est gênée ou contrariée, elle a un geste fétiche et totalement inconscient. Comment peut-il avoir découvert cela alors qu'elle même l'ignorait ?

— Tu veux du pop-corn ?

— Je n'aime pas particulièrement le pop-corn, avoue-t-elle. Quoi ? rigole-t-elle ensuite en voyant Clément secouer la tête. Qu'est-ce qu'il y a ?

— J'aurais dû m'en douter.

— Pourquoi ?

— Parce que tu ne fais jamais comme tout le monde Anaïs.

Alors qu'en temps ordinaire, l'étudiante aurait sûrement demander à toute personne tenant un tel propos de développer, ses lèvres s'étirent.

— J'ai trouvé ça, continue Clément en tendant un paquet de gâteaux. Si je ne me suis pas trompé, ce sont les mêmes que ceux que tu avais dans ta cuisine la fois où j'ai vidé ton chauffe-eau je crois.

Cette fois-ci, c'est plus fort qu'elle, la jeune femme se pince les lèvres. Elle a désormais mal aux joues à force de sourire.

— Après le film, je me suis dit que ça pourrait être sympa d'aller manger au bord de la Garonne. J'ai déjà préparé le repas, j'ai pris des couvertures parce que j'ai remarqué que tu étais plutôt frileuse, enfin... Tout dépend quand ! rigole-t-il sans que la jeune Dumas ne saisisse pourquoi. J'ai pris la voiture, les soirs sont frais encore, je ne voulais pas que tu te transformes en iceberg le temps du trajet. J'espère que ça ne te dérange pas de monter avec moi. Je te promets que l'on ne rentrera pas trop tard. Au fait, t'as cours le matin demain ?

Oui elle a cours, dès huit heures trente mais pour le moment, c'est le cadet de ses soucis.

— Merci pour les gâteaux et le repas.

Et tout le reste aussi.

— Par contre, je dois t'avouer un truc, lance-t-il d'un air soudainement sérieux.

Tandis que le stress monte pour Anaïs, elle lui fait signe de continuer.

— J'ai pas de CD de Michael Jackson dans ma voiture. Je suis plus branché rock que pop.

Un petit rire s'échappe d'entre les lèvres d'Anaïs et celui de Clément se mêle bientôt au sien. Alors qu'il semble savoir une panoplie de choses sur elle, la jeune femme réalise qu'elle ne connaît même pas la date de son anniversaire ou bien même s'il a un frère.

— On y va ? redemande-t-il en montrant les tickets précédemment achetés.

Certes il y a de nombreux détails qu'elle ne connaît pas le concernant contrairement à lui. Elle n'a pas connaissance de son plat préféré, ni même de son artiste favori, elle n'a pas rencontré ses parents non plus, mais s'il y a bien quelque chose dont elle est désormais certaine, c'est qu'elle craque pour lui et pas qu'un peu. Et alors que Clément tend la main et remue les doigts pour lui faire comprendre qu'il attend que ceux d'Anaïs se joignent aux siens, l'étudiante prend une grande inspiration avant de faire le grand plongeon :

— Je t'aime.

Clément qui était en train de chercher des yeux l'entrée, tourne la tête vers la jeune femme. La bouche grande ouverte, il la regarde, presque interdit.

— Qu'est-ce que tu as dit ?

Poser cette question semble lui avoir demandé beaucoup d'énergie.

Le cœur d'Anaïs se serre subitement. Puis il accélère, avant de se contorsionner et de la maltraiter. Les bouffées de chaleur reviennent. Sa peau la picote. Ses jambes se mettent à trembler. Les satanés de symptômes sont de retour, pourtant pour une fois, ils ne sont pas complètement désagréables.

— J'ai dit « je t'aime » je crois bien.

Elle a l'impression que son cerveau est en bouillie, sinon pourquoi sa réflexion se ferait si lente ?

— Je ne dis pas que je t'aime depuis le début parce que... Voilà, il y avait Quentin et...

Terrain glissant ! lui hurle sa conscience.

— Enfin bref. Je suppose que je me suis attachée à toi avec le temps.

Ça y est, Anaïs a brisé ses appréhensions. Elle est passée par-dessus ce mur en apparence indestructible mais bien loin d'être infranchissable finalement. Il suffisait juste d'un peu de courage et... Si elle avait déjà vu le jeune homme sourire, jamais celui-ci n'avait été aussi ravissant.

— T'es vraiment sûre de vouloir attendre la fin du rendez-vous ?

La question de Clément ne fait qu'un tour dans l'esprit d'Anaïs puisqu'à peine cinq secondes plus tard, elle répond à l'appel muet des lèvres du jeune homme. D'après les rapides dires de celui-ci, ce n'est pas la première fois qu'elle l'embrasse et elle regrette de ne pas avoir de souvenir de cette fameuse soirée. Leur premier baiser était-il aussi surprenant que celui-ci ? Était-ce une délivrance, comme en ce moment ? Avait-elle l'impression d'être au bord du malaise ? Ses sens s'étaient-ils multipliés par cent ?

Le bras de Clément qui ressert soudainement sa taille met fin à ses questions. Les doigts de celui-ci, frôlent sa nuque et un frisson, loin d'être le premier, la traverse. Le cœur d'Anaïs bat la chamade. Celui de Clément aussi. Elle le sent, sous la paume de sa main. C'est un rythme merveilleux, un rythme qui lui manque aussitôt séparée du corps chaud de celui qu'elle fuyait encore la semaine dernière.

— On dirait bien que ta résolution est tombée à l'eau, souffle-t-il, le visage à quelques centimètres d'elle.

La jeune femme n'est pas capable de dire quoi que ce soit, si bien qu'elle se contente de hocher la tête.

— Je ne pouvais pas t'ôter de mes pensées, Anaïs.

La concernée mentirait si elle disait que ses amis ne l'ont pas gâtée pour son anniversaire mais malgré l'argent qu'ils ont pu débourser, aucun d'entre eux n'a pu lui faire autant plaisir que Clément.

— Pratiquement plus d'un an que j'essayais de te sortir de ma tête.

Alors que la jeune femme hausse un sourcil, surprise, Clément fait taire sa question muette par un baiser, de sa propre initiative cette fois-ci. En ce qui concerne l'histoire longue avec tous ses détails, ce ne sera certainement pas pour ce soir.

* * * * *

NDA : Et voilà, c'était le dernier chapitre de la nouvelle version ! Bien sûr, il reste l'épilogue, donc nous n'allons pas quitter Anaïs et Clément tout de suite (ouf xD).

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