Le syndrome des Dumas 1 - Ana...

By MaevaAndStories

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Anaïs, vingt ans et étudiante en troisième année de psychologie, a ce qu'elle appelle « le syndrome de l'aima... More

Avant-propos
• JANVIER 2016 •
La routine journalière
La bête noire
L'unique coup d'un soir
L'espoir détruit
Les voisins de rêve
L'ignorance, il n'y a rien de mieux
• FÉVRIER 2016 •
Bonjour, Anaïs mémé persil à votre service
Épier son voisin, c'est plus fun que travailler
Les tracas du quotidien et la copine non souhaitée
Le look à la Einstein, c'est trop sexy
Quand l'aînée veut caser la cadette
Journée de caisse mais pas de la délicatesse
12 - Le chauffe-eau capricieux et la femme du gourou
13 - La douche intégrale
14 - Clément, ce voleur de biscuit
• MARS 2016 •
15 - Bassiste, étudiant et adorable à plein temps
16 - Une marmelade d'insultes
17 - Quand la narcissique rencontre l'ancien bisounours
18 - Une affaire d'argent et une autre de porte claquée
19 - Un crush peut en cacher un autre...
20 - L'adepte du refoulement
21 - Au mauvais endroit, au mauvais moment
22 - Résister à l'appel de la choucroute séduisante
23 - Une chaleur qui consume de l'intérieur
24 - Lorsque le faux diable fait tomber un faux masque
• AVRIL 2016 •
25 - Haïr quelqu'un, c'est difficile
27 - La visite surprise du commandant et de son associé
28 - Information erronée
29 - Retour en arrière
30 - Un rendez-vous d'abord
31 - Je t'aime
Épilogue
Le syndrome des Dumas : la suite
Série spin-off

26 - Aussi froide qu'une porte de prison

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By MaevaAndStories

♪ Cigarettes after sex - Nothing's gonna hurt you baby ♪

— Et donc tu dis que c'est pire maintenant ? demande Julien tandis que Clément, un livre ouvert sur la table pour faire semblant de réviser à la bibliothèque universitaire, hoche la tête.

Bien évidemment, après le cuisant échec de son dernier plan, l'étudiant a souhaité se confier à son meilleur ami. Et quoi de mieux que la BUC pour se confier ? En vérité, il y a beaucoup d'autres endroits plus propices pour ce genre de choses, mais l'étudiant voulait pouvoir enchaîner (après son instant de confidences) avec quelques révisions.

— Elle est aussi froide qu'une porte de prison. J'te jure, c'en est même choquant. Les autres fois, elle n'était pas bavarde (et pourtant, quand elle a bu, elle a la tchatche), mais là, elle m'ignore carrément. C'est comme si je n'existais pas.

Julien grimace. Voilà plusieurs secondes qu'il songe à dire ce qu'il pense réellement de toute cette affaire. Doit-il le faire ? Oui ? Non ? Après tout, Clément est son ami, le meilleur d'entre tous, seulement est-ce que tout cela vaut le coup de risquer une engueulade ?

— En plus de deux semaines de silence, j'ai dû l'entendre rentrer de soirée au moins sept fois ! Et à chaque fois, elle était saoule et accompagnée d'un mec. C'est comme si elle partait à la dérive. Elle n'était pas vraiment fêtarde avant. Du moins pas à ce point.

Durant un instant, Julien se demande si cette Anaïs n'avait pas le même comportement avant et s'il ne s'agirait pas plutôt de Clément qui la voit telle qu'elle est désormais. Puis il réalise que c'est peu probable. Son ami n'aurait pas pu se tromper à son sujet à ce point... L'amour a beau rend aveugle, le jeune homme n'est pas con ni même naïf au point de se faire berner de la sorte.

— [...] Des cheveux rouges en plus ! Sérieusement, le mec a les cheveux rouges ! s'exclame Clément avant de recevoir quelques regards noirs et de s'excuser d'un signe du menton.

— Flora a bien eu les cheveux bleus et ce n'est pas pour autant qu'elle était une personne pas fréquentable durant ce temps.

— C'est pas pareil Jules, Flora s'était colorée les cheveux pour une fête. Le lendemain, un shampoing et il n'y avait plus rien !

Julien hausse les épaules, pas très convaincu. Il ne fait pas partie de ces gens qui jugent sur l'apparence. Après tout, le corps et ce que nous en faisons ne nous définit pas entièrement. Il y a aussi l'intérieur qui compte.

— En tout cas, moi je pense que tu t'y es mal pris.

Ça y est, il l'a dit. Maintenant reste à savoir s'il va se prendre une tempête en pleine tronche ou pas...

— Ah ouais ? Et qu'est-ce que j'aurais dû faire alors ? réplique Clément.

On dirait que son ami a pris la mouche. Malgré tout, Julien a le droit à une tempête timide. Il y aurait pu y avoir pire, bien pire !

— Lui faire part de tes sentiments, tout simplement.

Le frisé roule des yeux et secoue la tête, d'un air exaspéré.

— Tu crois vraiment que c'est facile ? Ça se voit que tu ne l'as jamais rencontrée ! Comment voulais-tu que je lui dise ? « Eh salut Anaïs, c'est moi, Clément, ton voisin que tu fuis depuis toujours, ben voilà, tu sais quoi ? Je t'aime bien ». Elle m'aurait carrément pris pour un malade mental !

Au moins, elle aurait été dans la bonne filière, songe Julien intérieurement mais heureusement pour lui, il garde sa réflexion pour lui. À première vue, ce n'est pas le moment de déconner.

— Ouais ben aux dernières nouvelles, c'est pas en te faisant passer pour le mec infidèle que tu y arrives mieux ! Puisque d'après les dires, t'es en couple quand même, et avec une meuf qui porte le même prénom que ma copine au passage, sérieux t'aurais pu trouver autre chose, et tu as dragué plus ou moins ouvertement ta petite voisine. Donc bilan, t'es le genre pas très réglo, le genre qu'il est préférable d'éviter. Moi aussi à sa place, je te fuirais.

Clément doit reconnaître que vu sous cet angle, le comportement d'Anaïs est plutôt logique. Pourtant, dans les films et les livres, rendre jalouse la fille qui nous plaît secrètement, ça marche toujours. Enfin... plus ou moins.

La mine contrariée du jeune homme attriste Julien. Clément a beau avoir fauté, il n'en reste pas moins son ami. Il est le plus à plaindre dans toute cette histoire. Après tout, c'est lui, celui qui a le cœur retourné par une future psychologue maladroite et pas ouverte au dialogue, qui finit comme une épave...

L'étudiant ne sait pas quel scénario est le pire : soit cette Anaïs se fout royalement de son ami et dans ce cas Clément a perdu son temps inutilement en plus d'y avoir laissé de l'énergie et de l'implication, soit elle en pince pour le jeune homme mais ne sait pas que c'est réciproque et donc dans ce cas-là, tous deux peuvent très bien continuer une éternité à ne pas oser faire le premier pas. Dans les films, on trouve toujours cela mignon (ou rageant), mais dans la vraie vie, puisque nous ne sommes pas au courant de tout, nous passons bien souvent à côté de belles histoires.

Pour le coup, Julien se dit qu'il a eu de la chance que tout fut si facile avec Flora. Tous deux, cela a été une évidence, dès le premier regard. Certains appelleraient ça un coup de foudre. Mais le jeune homme n'aime pas particulièrement ce terme qu'il trouve un peu trop léger.

— Tu crois que j'ai tout foutu en l'air ?

La question de Clément le ramène au vif du sujet. Celui-ci réfléchit longuement à sa réponse avant de se lancer :

— Je crois que pratiquement toutes les conneries sont réparables, à condition d'avoir un plan cette fois-ci, un plan bien pensé et surtout, de le suivre à la lettre.

Du mouvement sur sa droite attire l'attention de Julien. Celui-ci n'a même pas le temps de dire quoi que ce soit, qu'un jeune homme châtain à la chevelure bouclée, colle ses fesses contre la chaise à côté de lui.

— Salut Clément. Je ne pensais pas te voir là !

L'étudiant relève à son tour la tête et découvre Damian, à un mètre de lui, deux bouquins à la main. Dans la famille des Hamon, le chromosome des cheveux bouclés est à la mode, du moins chez les garçons (même si son cousin, de trois ans son cadet, n'a pas une choucroute aussi rebelle que lui). Une autre différence entre les deux jeunes hommes ? La couleur des yeux, tandis que Clément les a caramel, Damian les a kakis. Pour ce qui est du reste : morphologie, taille et couleur de peau, on remarque rapidement qu'il y a un lien de parenté. On pourrait même croire qu'il s'agit de deux frères.

— Salut Damian. Tu viens bosser ?

Bien sûr, songe aussitôt Clément. Malheureusement, sa phrase est déjà prononcée.

— Ouais, il faut bien, si je veux garder ma place.

Même si Clément est bon élève (et bosse un peu avec son oncle pour gagner quelques sous), il est bien loin d'être un intello comme son cousin. Baccalauréat général série scientifique ? Obtenu, avec la mention très bien (comme le brevet bien évidemment) ! Premier semestre passé les doigts dans le nez en faisant exploser les records pour les notes, le jeune Hamon est ce que ses proches aiment appeler l'Einstein des temps modernes.

— T'as pas besoin de bosser, t'as un ordinateur implanté dans le cerveau, rétorque Julien, un poil jaloux des capacités du jeune étudiant.

Mais peu importe ce que pense celui-ci, Damian aime étudier. Il dirait même que c'est son échappatoire. De plus, Simon étant rentré chez lui, il n'a rien d'autre à faire. Enfin il n'avait rien à faire, jusqu'à ce qu'il aperçoive Clément. Depuis qu'il a intégré la même fac que lui, il se réjouit de pouvoir le croiser. Secrètement, il a toujours admiré son cousin, alors lui adresser quelques mots lui fait plaisir.

— Tu seras là pour les quarante ans de Cédric ? C'est le 25 juin.

Le soupir de Clément n'échappe pas à Damian. Seulement celui-ci ne sachant pas que le moral de son cousin est au plus bas à cause d'une certaine fille, se dit soudainement qu'il le fait chier.

— Désolé de t'importuner, je vais te laisser réviser.

Le temps que le concerné dise à Damian qu'il fait fausse route, celui-ci est déjà à des mètres de lui et se dirige vers une des grandes tables mises à disposition du côté fenêtres.

— Ah les petits cousins et les petits frères, toujours autant collants, se marre Julien avant de pianoter sur son portable.

Clément jette une œillade à Damian qui est désormais assit et qui, ses lunettes rondes posées sur le bout du nez, est concentré dans sa lecture. Sa première année n'avait même pas encore commencé qu'il parlait déjà d'emprunter des bouquins... Parfois le jeune homme l'envie d'être à ce point intéressé par ses études et studieux.

Puis d'autre fois, il se dit qu'il n'aimerait pas être comme lui. Damian ne sait pas vraiment s'amuser. Il n'a pas d'à côté. Même s'il lui a parlé de l'anniversaire de Cédric (auquel Clément ne sait toujours pas s'il y ira), il se doute que le plus jeune ne parlera pas beaucoup, si ce n'est pour échanger sur les mathématiques, mention qu'il a prise à la fac. Pourtant Damian n'a que dix-huit ans. Il devrait sortir, s'éclater, profiter de sa jeunesse. D'après ce qu'a compris Clément, l'ami de son cousin, Simon, essaie de le dévergonder (dans la mesure du respectable bien évidemment) mais ce n'est pas mince chose à faire.

— Tu sais quoi ? J'ai pas la tête à bosser. Je pense que je vais rentrer, déclare-t-il à l'attention de son ami.

— Pour rester l'oreille collée contre ta porte pour savoir quand ta voisine rentre et si elle est accompagnée ? Hors de question ! Viens à la maison.

— Pas envie de tenir la chandelle Jules.

C'est dingue comment arrivé à un certain âge, les choses semblent différentes. Alors qu'avant, le trio pouvait s'amuser sans fin, désormais, Clément se sent une fois sur deux de trop dans le logement de Julien et Flora. Bien sûr, il aime toujours discuter avec eux mais... Mais depuis qu'il a Anaïs dans le collimateur (et qu'il y a eu un petit rapprochement surtout), il ne peut s'empêcher de se demander si eux aussi, passeraient des soirées entières à regarder la télévision et à commenter le jeu des acteurs. Le jeune homme ne dirait pas non à ce genre de programme et ce, même si cela fait un peu vieux à côté de ceux qui passent leurs week-ends en boite de nuit.

Seulement l'idée de passer des heures avec Anaïs dans les bras, le nez frôlant ses frisettes châtains, les doigts caressant sa peau de bébé, la chaleur de son corps contre le sien, est plus que tentante. Il pourrait l'écouter parler psycho (même saoule, elle en parle de toute façon), il  accepterait même qu'elle passe en boucle son chanteur préféré ! Décidément, le jeune homme se dit qu'il serait capable de beaucoup de choses pour sa jolie voisine.

Cette pensée mêlée à son humeur maussade et Clément a soudainement l'impression que tous les gens qui l'entourent sont en couple lorsqu'il arrive à l'arrêt du tram aux arènes. C'est comme s'il était le seul célibataire à attendre ici, pire encore, comme si cela était marqué sur son front. Voilà maintenant qu'il jalouse ces adolescents main dans la main et même ces retraités qui se disputent mais dont les yeux, remplis d'amour, crient le contraire de ce que viennent de dire leur bouche. Est-ce ringard de songer à quoi nous ressemblerons quand nous aurons leur âge ? L'est-ce encore plus d'imaginer à ses côtés une fille qui à l'heure actuelle, ne nous capte même pas ?

C'est tout en traînant des pieds et en se faisant bousculer qu'il rentre dans le tramway. Bien qu'il sache qu'il n'y a aucune chance qu'il croise Anaïs puisque celle-ci ne finit pas aussi tôt que lui aujourd'hui (notre étudiante en psycho n'est visiblement pas la seule à avoir noté l'emploi du temps de son voisin...), il ne peut s'empêcher de le faire. En ce moment-même, s'il pouvait retirer son cœur ou du moins les sentiments qu'ils éprouvent pour la jeune femme, il le ferait. Cela lui ferait un poids en moins.

Quand le jeune homme sort du moyen de transport à l'arrêt de la cartoucherie, il a le casque sur les oreilles et tente de penser à autre chose, notamment en se focalisant sur les notes de basse du morceau que diffuse son portable. Ne pas regarder les gens qui semblent heureux et sont accompagnés. Se dire et voir surtout, ceux qui sont seuls pour ne pas se faire un film. Ah non, c'est vrai qu'il avait prévu de ne plus penser qu'à sa musique...

Une fois arrivé au portail de sa résidence, lorsqu'il pousse celui-ci, il croise sa voisine Lætitia. Clément ignore si celle-ci a discuté avec Anaïs mais quoi qu'il en soit, depuis l'épisode de l'annonce de la fausse petite amie, la brune ne lui a plus adressé la parole. Solidarité féminine ? Peut-être... Est-ce que cela veut dire que la jeune Dumas le prend vraiment pour le roi des connards ? Est-ce que Julien avait raison en disant qu'il a fait une connerie ?

Épuisé, agacé, déprimé, l'étudiant gravit les escaliers menant à l'étage. Ne pas regarder le pas de porte numéro 13. Ne pas le regarder ! Les yeux rivés sur ses clés, Clément se concentre sur le groupe qui passe actuellement sur son cellulaire. Interdiction d'attendre et de surveiller Anaïs. Ce soir, le jeune homme se dit qu'il va se remettre à la basse. De toute façon, cela fait trop longtemps qu'il n'en a pas fait. Lui qui adoré tant cet instrument ! Rencontrer la future psychologue lui a pratiquement fait arrêter tous ses loisirs. Elle s'est infiltrée dans sa tête et a volé les places de tout le monde. Alors il est temps désormais de rééquilibrer les choses.

Tout en se laissant tomber sur son canapé-lit, Clément jette une œillade à sa basse. Rangée dans sa housse, elle-même recouverte de poussière, elle semble l'attendre (depuis une éternité). N'avait-il pas dit que si son dernier plan ne fonctionnait pas, il s'obligerait à passer à autre chose ? Deux longues semaines, n'est-ce pas suffisant pour lui faire comprendre qu'il n'est plus temps d'espérer un miracle ? On dirait bien, malheureusement.

Ce soir, à défaut de violon qui pleure, il y aura une guitare qui fera comprendre qu'une page se tourne. Peu importe que le mec au cheveux rouges raccompagne la jolie Anaïs, peu importe que le chauffe-eau de cette dernière tombe en panne ou même que son appartement soit inondé et qu'elle doive dormir chez lui, il ne s'approchera pas de sa porte.

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