Le syndrome des Dumas 1 - Ana...

By MaevaAndStories

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Anaïs, vingt ans et étudiante en troisième année de psychologie, a ce qu'elle appelle « le syndrome de l'aima... More

Avant-propos
• JANVIER 2016 •
La routine journalière
La bête noire
L'unique coup d'un soir
L'espoir détruit
Les voisins de rêve
L'ignorance, il n'y a rien de mieux
• FÉVRIER 2016 •
Bonjour, Anaïs mémé persil à votre service
Épier son voisin, c'est plus fun que travailler
Le look à la Einstein, c'est trop sexy
Quand l'aînée veut caser la cadette
Journée de caisse mais pas de la délicatesse
12 - Le chauffe-eau capricieux et la femme du gourou
13 - La douche intégrale
14 - Clément, ce voleur de biscuit
• MARS 2016 •
15 - Bassiste, étudiant et adorable à plein temps
16 - Une marmelade d'insultes
17 - Quand la narcissique rencontre l'ancien bisounours
18 - Une affaire d'argent et une autre de porte claquée
19 - Un crush peut en cacher un autre...
20 - L'adepte du refoulement
21 - Au mauvais endroit, au mauvais moment
22 - Résister à l'appel de la choucroute séduisante
23 - Une chaleur qui consume de l'intérieur
24 - Lorsque le faux diable fait tomber un faux masque
• AVRIL 2016 •
25 - Haïr quelqu'un, c'est difficile
26 - Aussi froide qu'une porte de prison
27 - La visite surprise du commandant et de son associé
28 - Information erronée
29 - Retour en arrière
30 - Un rendez-vous d'abord
31 - Je t'aime
Épilogue
Le syndrome des Dumas : la suite
Série spin-off

Les tracas du quotidien et la copine non souhaitée

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By MaevaAndStories

♪ Michael Jackson - Morphine ♪

Le début de la semaine se fit difficile, et pas seulement car Anaïs avait l'impression que le monde entier la regardait tel un extraterrestre.

La jeune femme se sentait également fatiguée, ce qui n'aidait en rien pour les études ainsi que le boulot. Peut-être avait-elle fait trop de fêtes ? C'est vrai qu'à bien y réfléchir, elle était plus sortie qu'à l'ordinaire. Amélie avait eu la pêche et les amis d'Amélie aussi...

En ce qui concernait sa gêne du moment, pour tout dire, les gens, hormis l'entourage proche de la jeune femme, n'étaient pas particulièrement choqués quand ils apercevaient ses cheveux. Tout se passait plutôt dans la tête de l'étudiante. Cependant, se sortir de stupides idées de notre esprit s'était toujours avéré plutôt difficile...

Lundi soir, en rentrant chez elle, la capuche sur la tête comme si elle était recherchée par la police, Anaïs fixait son portable. Le garagiste qui s'occupait de sa Titine n'avait toujours pas donné de nouvelles. Or, celui-ci lui avait promis d'en donner au plus tard en fin d'après-midi. Était-ce vraiment mauvais signe ? Est-ce que son auto allait finir broyée ? Allait-elle devoir prendre encore les bus pour se rendre au supermarché cette semaine ? Anaïs en avait marre de devoir attendre que l'autocar se pointe à l'arrêt et de se faire sucrer sa place...

Ce fut distraite que la jeune femme referma sa boite aux lettres et marcha vers la porte principale. Pour une fois, elle avait fini plus tôt à la fac. Son professeur de TD de neurosciences étant absent pour quelques jours, elle avait choisi de rentrer chez elle plutôt que rester à la BUC(1). Amélie, qui n'était pas dans la même option qu'elle, était probablement encore sur la campus.

— Bonjour Anaïs !

Christine, sa voisine du dessous, se trouvait actuellement devant elle. Si l'étudiante paraissait épuisée, ce n'était pas le cas de la quinquagénaire qui, souriante et toute pimpante avec son chemisier framboise et à pois ainsi que sa longue tresse sur le côté, donnait l'impression à la jeune Dumas d'être la mémé dans le duo.

— Bonjour Chris. Toujours en forme à ce que je vois !

— Oh ben, il le faut bien parce qu'aujourd'hui j'ai rencart !

Eh voilà, Christine la bavarde était de sortie...

— Et devine où il m'emmène ? continua la femme en pinçant les lèvres et en remuant les épaules telle une petite fille surexcitée.

Anaïs n'avait franchement pas envie de jouer aux devinettes. Pourtant, le sourire toujours éclatant de sa voisine lui donna mauvaise conscience. Elle ne pouvait délibérément pas gâcher le bonheur de cette dernière en la remballant.

— Euh... je sais pas, souffla la bouclée en se grattant la joue, au musée ?

— Berk, c'est pour les coincés du slip ça ! répliqua Chris en grimaçant puis balayant du revers de la main une poussière imaginaire.

— Alors au resto ?

— Pour les bourges !

— Peut-être chez lui ? tenta la jeune femme en retenant un soupir d'agacement.

— Pour les addicts au sexe !

— Donc... un bar ?

— Pour les alcoolos !

Anaïs réalisa qu'elle avait fait le tour des endroits les plus communs pour les rendez-vous dans son esprit. Résultat, elle ne voyait pas où pouvait l'amener son rencart et s'en foutait un peu d'ailleurs.

— Je donne ma langue au chat, capitula l'étudiante.

— On va se goinfrer chez ses parents ! déclara fièrement Christine.

— Chez ses parents ? s'étonna la jeune Dumas.

Mais ils sont encore en vie ? eut envie de continuer Anaïs. Mais bien heureusement, elle ne le fit pas.

— Tu comprends, le papa n'était pas très content d'apprendre que son fils se tapait une femme de l'âge de sa mère alors il a décidé que l'on ferait les présentations plus tôt que prévu.

Ah oui, je comprends mieux maintenant, songea la jeune femme.

— Mais tu ne sortais pas avec ce... comment il s'appelait déjà... je ne sais plus... ce motard là !

— Jensen ? Oh c'était vraiment super avec lui. Une sacrée aventure ! Mais nous savions tous les deux que l'on devrait se séparer tôt ou tard. Il devait continuer son tour du monde. Sa bande de blousons en cuir commençait déjà à me haïr de garder leur chef adoré dans la ville rose.

— C'était pas il y a une semaine ?

Il semblerait que la jeune femme ne soit absolument plus à la page concernant la vie amoureuse plus que mouvementée de Chris...

— Oh non, non, c'était il y a un mois et demi ! C'était avant que le gentil et sportif Clément n'emménage en face de chez toi.

Formidable Christine, j'avais besoin d'un petit rappel. Je ne me souvenais plus que « monsieur je couche avec des inconnues » logeait en face de chez moi, ironisa intérieurement l'étudiante.

— Dis-moi Anaïs, es-tu certaine que ça va bien ? Tu sembles un peu... un peu contrariée et fatiguée.

— C'est rien, juste un peu... Enfin avec les cours et le boulot, enfin bref.

— Depuis tout à l'heure, je me demandais ce qui avait changé. En fait, tu as une nouvelle coupe, c'est ça ?

Cette fois-ci, le visage épuisé d'Anaïs blêmit. Elle avait, durant quelques minutes, oublié sa chevelure. Pourtant, les regards des gens lui avaient déjà rappelé sa catastrophe capillaire. En vérité, tout cela se passait plus dans la tête de la jeune femme que pour de vrai. Mais pour une fois qu'elle avait mis en sourdine cette histoire, voilà que sa voisine arrivait pour détruire son repos.

— Ouais, enfin ce n'était pas vraiment ce que je voulais mais...

— Oh les coiffeurs, je te jure ! la coupa Christine en vissant ses poings sur les hanches. Il y a trois ans de ça, pareil, je me pointe chez mon coiffeur et là, il me fait une permanente... Roh mon Dieu, ma petite, si tu l'avais vue ! C'était une honte ! Je peux te dire que je rasais les murs après ça. Voilà pourquoi maintenant, je ne vais voir que Sabrina. Elle au moins, elle sait manier correctement les cheveux.

Parce que Christine était désormais occupée à râler à propos du coiffeur, Anaïs la laissa et se dirigea vers les marches. La voisine super commère était passée. Maintenant, il fallait éviter la folle des escaliers... Après cela, elle atteindrait alors l'étage. Là-bas, il faudrait faire attention à Lætitia et enfin à Clément.

Plus les jours passaient et plus la jeune femme se disait que c'était le parcours du combattant pour rejoindre son chez-soi.

— Oh God, qu'est-ce que c'est que cette... Cette horreur ! s'exclama une voix féminine.

Anaïs décida d'ignorer les aigus de la reine du couloir et de continuer sa trajectoire.

— As-tu conscience que ta coupe est complètement ratée ?

Non, ce matin, en me regardant dans le miroir, je me suis dit que c'était un chef d'œuvre, bécasse ! songea l'étudiante. Bon évidemment, elle n'allait pas le dire haut et fort...

Ignorer l'élément perturbateur, avancer vers sa porte, ouvrir celle-ci puis s'enfermer dans sa tour. Voilà ce que fit Anaïs sans plus attendre.

Si Lætitia la critiquait bien souvent, la jeune Dumas de son côté, se demandait ce que pouvait faire la diva dans la vie, parce que celle-ci était pratiquement tout le temps chez elle. Ne travaillait-elle pas ? Était-elle mariée à un mec super riche ? Non, si cela avait été le cas, elle n'aurait pas habité ici...

Alors Anaïs ne voyait qu'une seule réponse possible : sa voisine super chiante devait faire à peu prêt les mêmes horaires qu'elle... Et si elle était étudiante ? Elle ? Non, non ! Impossible.

Tout en soupirant d'aise parce qu'elle était enfin dans son petit cocon, Anaïs balança son sac sur son lit et se laissa tomber sur sa couette. Quelle journée de dingue ! Dormir, la jeune femme devait dormir. Le lendemain matin, elle n'avait pas cours. Mais elle devait bosser, jusqu'à treize heures. Et une heure plus tard, elle devrait enchaîner avec un CM de clinique. Ensuite, l'étudiante aurait tout juste le temps de rentrer chez elle, avaler un sandwich ou faire réchauffer un petit plat, faire une pause pipi et toilette puis hop, elle devrait déjà repartir pour prendre le tram.

Parfois, Anaïs s'autorisait à rêver de ce qu'aurait pu être sa vie si elle n'avait eu pas besoin de travailler en même temps que ses études. Mais elle revenait toujours à la même conclusion : ce petit job étudiant n'était que du positif. En plus de lui apporter de l'argent, il lui donnait de l'expérience. Ne savait-on jamais, si après l'obtention de son diplôme elle ne trouvait pas de poste, elle aurait toujours de quoi rebondir. C'était ainsi qu'elle réfléchissait, à chaque fois.

Anaïs attrapa son portable pour regarder l'heure. Elle avait bien envie de faire un petit somme d'une heure... Malheureusement, un SMS non lu l'attendait. C'était sa mère :

« Anaïs, ton père et moi tenons à te rappeler que dans cinq jours, ce sera l'anniversaire de ta grand-mère. Cette fois-ci, n'oublie pas de l'appeler ! »

Dans un soupir, la jeune femme se tourna vers le plafond. Sa mère avait toujours été ainsi. Pas spécialement câline, elle préférait aller droit au but. Ce message n'avait pas été envoyé pour prendre des nouvelles de sa fille mais pour la mettre en garde. C'est vrai qu'Anaïs avait tardé à téléphoner à sa grand-mère l'année dernière, mais elle ne l'avait pas oubliée. Elle avait simplement été en pleine réunion avec deux autres étudiantes pour un dossier collectif et n'avait pas pu passer l'appel. Elle comptait à ce moment-là le faire le soir, seulement c'était sans compter sur sa daronne qui l'avait contactée pour l'incendier...

Puisqu'elle savait que sa mère avait vu qu'elle avait lu le SMS (cette dernière avait activé l'option « accusé de réception ») et que si elle ne répondait pas dans les trente minutes qui suivaient, elle l'appellerait, Anaïs tapa une réponse rapide puis l'envoya.

Peut-être que son portable vibra, deux minutes plus tard.... Mais la jeune femme n'y fit pas gaffe, à moitié dans les bras de Morphée.

***

— Alors, comment ça avance avec Dylan ?

— Dylan ? répéta Victoire d'un faux air innocent en réarrangeant sa mèche.

— Ben oui, monsieur Broussard ! répliqua Adeline en souriant.

Anaïs profita de ses dix minutes de pause pour surfer sur le net, mais ses deux collègues parlant fort dans la salle, l'empêchaient de se concentrer dans sa lecture. Puis, dans le fond, Anaïs avait envie de savoir s'il y avait eu de la progression entre le client et sa collègue.

— Il n'est pas passé aujourd'hui.

— Laisse-lui le temps.

— Non tu ne comprends pas, il est toujours à l'heure !

Un silence s'installa. Adeline semblait un peu gênée, quant à Anaïs, c'était plus probable qu'elle était désolée pour sa collègue.

— Peut-être qu'il est malade, suggéra Adeline. Enfin juste une grippe, rajouta-t-elle en voyant les yeux inquiets de sa supérieure.

Voilà pourquoi l'étudiante préférait Victoire que Carole. Car la première n'hésitait pas à discuter avec les caissières et était simple alors que la deuxième se prenait presque pour la femme du président. Anaïs trouvait cela totalement ridicule car après tout, ils et elles n'étaient que des Hommes, plus ou moins fortunés, plus ou moins chanceux, plus ou moins talentueux et intelligents, mais égaux malgré tout.

L'étudiante réalisa qu'elle n'avait désormais plus le temps de traîner. D'ailleurs, après un coup d'œil rapide vers son téléphone, la jeune Dumas se rappela qu'elle devait aller ranger son cellulaire dans son casier (car oui, les portables étaient interdits en caisse), puis retourner au boulot.

À peine fut-elle redescendue qu'elle croisa Guillaume qui s'occupait de l'arrière caisse aujourd'hui. Avec sa chaîne de cou dorée qui ressortait sur sa peau matte, il était encore plus beau. Peu importait ses cheveux un peu trop courts ou bien son front bombé et grand, Anaïs le trouvait parfait tel qu'il était.

En fait non, l'étudiante ne le trouvait pas parfait. Du moins elle ne l'avait pas trouvé ainsi autrefois. Elle s'était tout simplement intéressée à lui sans vraiment savoir pourquoi. Puis après étaient arrivées les petites étoiles dans les yeux. Alors maintenant, elle aurait probablement dit que son collègue de boulot était plaisant physiquement, bien qu'au départ, elle aurait répondu qu'elle ne savait pas ce qu'elle lui trouvait.

Était-ce la magie de l'amour ?

— Anaïs !

Carole, qui était toujours à son poste et semblait un peu débordée, tourna la tête vers elle.

— Tu vas prendre la six, pour qu'Alexia puisse prendre sa pause ?

Bien évidemment, il ne s'agissait pas véritablement d'une question. Après un hochement de tête, la jeune femme se retourna pour partir, et cogna contre l'épaule de quelqu'un. Guillaume. Décidément, ces derniers temps, elle ne faisait que lui rentrer dedans.

— Pardon, s'excusa-t-elle aussitôt en sentant ses joues rougir légèrement.

— Y a pas de mal, répondit-il en lâchant ce qui semblait être un léger sourire.

Il n'en fallut pas plus pour l'étudiante pour que son cœur s'emballe. Son corps se réchauffa tellement qu'elle dut prendre une grande inspiration pour ne pas étouffer.

La jeune femme se dit qu'elle serait de bonne humeur pour le reste de la journée. Malheureusement, c'était sans compter sur la vie cruelle. En effet, lorsque Anaïs quitta son poste à treize heures, ce fut l'effet inverse qui eut lieu puisque son collègue qui débauchait à la même horaire qu'elle, était attendu à la sortie du supermarché par une jolie demoiselle, sur le banc à côté des range-vélos.

Ce n'est pas parce qu'elle lui sourit qu'elle est obligatoirement sa petite am...

L'étudiante déglutit en voyant Guillaume embrasser l'inconnue. Bon, désormais, il n'y avait plus aucun doute, il s'agissait bien sa copine, qu'elle soit passagère ou pas.

C'est vrai que c'était tout de même mieux de se renseigner pour savoir si le mec était célibataire ou pas, avant de s'enticher de lui. Pas vrai Anaïs ? Ah, méchante déception...

Pour le coup, la jeune femme avait l'impression de se découvrir dépendante, comme dans la fameuse chanson Morphine de Michael Jackson. Guillaume n'était peut-être pas l'amour de sa vie, mais il avait tout de même accaparé ses pensées et le voir avec une autre faisait mal, très mal.

Anaïs ne serait pas allée jusqu'à dire que celui-ci pouvait désormais lui être toxique, mais l'étudiante n'aurait pas dit non à un petit coupe-douleur. Pas beaucoup bien sûr. Juste un peu. Pour calmer son cœur qui pleurait désormais.

* * * * *

Pause vocabulaire

(1) BUC : Bibliothèque universitaire centrale.

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