Cœur Artificiel

Da Lylitraum

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Maggie s'est toujours demandée pourquoi elle ? Avait-elle fait quelque chose qui justifiait ce qui lui était... Altro

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 60
Chapitre 61
Chapitre 62
Chapitre 63
Chapitre 64
Chapitre 66
Chapitre 67
Chapitre 68
Chapitre 69
Chapitre 70
Chapitre 71
Chapitre 72
Chapitre 73
Chapitre 74
Chapitre 75
Chapitre 76
Chapitre 77
Chapitre 78
Chapitre 79

Chapitre 65

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Da Lylitraum


Après l'arrivée surprise de Charles, il n'y avait plus rien que je puisse faire pour tenter de le rassurer. Trop inquiet à l'idée que je sois en train de le quitter, il avait tout laissé en plan pour revenir le plus vite possible. Je n'arrêtais pas de penser à ça et tentais d'imaginer ce qui pouvait bien se produire dans sa tête à ce moment-là, lui qui n'osait même pas me dire je t'aime.

Combien de fois avais-je voulu aborder ce sujet avec lui ? J'avais tellement envie de le questionner sur les raisons, réelles ou non, qui faisaient de lui un être si protecteur, si angoissé par la solitude et l'abandon. Je ne souhaitais pas aborder un sujet aussi sensible n'importe quand. Je devais trouver le bon moment, cet intervalle parfait où il pourrait se sentir suffisamment en confiance pour se dévoiler entièrement à moi. Malheureusement, le timing n'était jamais le bon. Peut-être y avait-il un lien avec la mort de sa sœur, qui sait...

J'étais confortablement installée sur mon lit, en pyjama short, à lire un bon livre en essayant de me détendre, pendant que Charles prenait une douche. Bizarrement, ou pas d'ailleurs, j'avais le plus grand mal à me concentrer sur ma lecture. Je relisais encore et encore la même phrase, hantée par le souvenir du corps nu de Charles que j'avais pu observer quelques jours plus tôt au manoir. Même si je ne l'avais vu que de dos, cette pensée déclencha en moi une vague de chaleur indescriptible.

Quand il sortit de la salle de bains une dizaine de minutes plus tard, ses bouclettes toutes retombantes et dégoulinantes, vêtu d'un short de nuit et d'un T-Shirt noir sans prétention que Paul avait eu la gentillesse de lui déposer, il se jeta à plat ventre sur le lit. Son plat me fit rebondir si fort qu'il réussit à me faire lâcher mon livre et perdre ma page. Je fis mine d'être exaspérée, comme s'il me tirait d'une lecture absolument passionnante alors que j'étais finalement incapable de faire un résumé de ce que je venais de lire.

Honnêtement, je n'avais rien trouvé de mieux que de faire semblant d'être absorbé par mon récit pour qu'il ne tente rien de stupide ou qui me mettrait mal à l'aise. Bêtement, j'avais imaginé qu'il me laisserait tranquille et qu'il s'endormirait bien sagement. J'osais espérer qu'il mettait notre petit accord stupide à profit tout en priant pour qu'il n'en fasse rien.

- Qu'est-ce que tu lis ?

Loupé, il était d'humeur causante.

- Un livre de Zombies ! m'empressai-je de lui répondre en brandissant ledit ouvrage.

- De Zombies ? Pas d'histoire d'amour à l'eau de rose ? s'étonna-t-il.

- Et non ! Je préfère les morts vivants. Avec eux c'est plus facile, ils n'ont qu'un seul but dans la vie : bouffer de la cervelle. En plus, niveau communication ils sont pas mal réduits.

Il fronça les sourcils, dubitatif.

- Oh aller, le taquinai-je. Tu n'es pas vieux jeu au point de croire que toutes les femmes sont accros à ce genre de trucs ?

- Si, j'avoue que je le pensais, mais une fois encore tu es l'exception qui confirme la règle, me charma-t-il en faisant remonter son index le long de ma jambe nue.

Il réussit à déclencher en moi de violentes vibrations qui m'électrisèrent jusque dans la nuque. Il le remarqua bien évidemment et sembla très fier de lui. Je n'eus d'autres choix pour me sortir de cette situation que de tenter de noyer le poisson.

- Et si tu me racontais ce voyage ? clamai-je en ramenant mes jambes vers moi pour ne plus les laisser sans surveillance juste sous son nez.

Sa réaction fut immédiate. Il fit demi-tour pour s'allonger sur le dos à mes côtés, tête gentiment posée sur l'oreiller et bras derrière la tête.

- Tu te souviens du patient dont je t'ai parlé une fois près de la mare ? Celui qui a été transplanté avec le cœur artificiel ?

- Oui je m'en souviens ! S'il n'y a pas de complications dans les deux ans on peut dire que c'est un succès, pas vrai ?

- C'est ça ! murmura-t-il. J'étais en voyage pour ça. Tout ne se passe pas exactement comme prévu.

- Je croyais qu'il n'y avait aucun risque de rejet ?

- Ce n'est pas vraiment une question de rejet. Il y a de nombreuses complications ce qui, par conséquent, va me prendre beaucoup de temps.

- Est-ce qu'il va mourir ?

Charles ne répondit pas tout de suite, il sembla lui-même réfléchir à la question. L'émotion qui se dégagea de lui fut tellement forte que je pus lire en lui comme dans un livre ouvert. Je vis subitement une grande angoisse monter en lui et sa mâchoire se crisper. Il tourna brusquement son visage vers moi, plongeant son regard dans le mien. Je détestais le voir comme ça, mais il ne servait à rien de vouloir le plaindre. Au final, il réussirait à faire mine de ne pas être touché et que tout allait très bien. Pour le rassurer, je lui souris et il me sourit à son tour, faisant disparaître instantanément toute trace de tristesse ou de doute sur son visage. Son travail lui tenait tellement à cœur. Cet homme avait beaucoup de chance que Charles s'occupe de son cas.

- Non ! déclara-t-il sûr de lui. Non il ne va pas mourir !

- Je suis sûr qu'avec toi il met toutes les chances de son côté. Tu es un véritable ange gardien pour tous ceux qui porteront un jour le cœur artificiel de Charles Potens ! déclarai-je avec fierté.

- Et toi ? souffla-t-il comme pour balayer toute cette vague d'émotion. Comment se sont passés ces derniers jours ?

- Je suis prête pour le marathon de New York, assurai-je en soulevant mon pied dans les aires.

- Parfait, mais on va peut-être attendre un peu pour le marathon.

- Tu aurais pu me dire que le Dr Petitjean était ton ami. Ton ami de maternel devrais-je même préciser, grommelai-je en me remémorant cet instant désagréable que j'avais passé dans son cabinet.

- Bon sang, jura-t-il. Pourquoi te raconte-t-il ça ?

- Je suis passée pour la reine des cruches quand j'ai bien dû avouer que je ne savais pas que mon petit ami avait des amis.

- Un ami, rectifia-t-il. Et George a toujours le don de me faire regretter d'en avoir au moins un.

Charles commença à fermer les yeux, fatigué par sa journée. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne s'endorme. Je fus fière d'avoir suffisamment bien mené ma barque pour qu'il finisse dans les bras de Morphée sans aucune frustration de ma part. Moi aussi, j'étais éreintée et je n'avais qu'une seule envie, venir me blottir contre lui et m'endormir bien sagement. Avant toutes choses, je me relevais pour me diriger vers les toilettes qui se trouvaient dans la salle de bains afin de soulager une envie pressante.

Je poussais la porte de la salle de bains et découvris avec agacement les joies de la vie de couple.

- En tout cas, je n'irais plus le voir, affirmai-je très sèchement en abaissant la lunette des toilettes que Charles avait oublié de remettre dans sa position originelle. C'est un crétin !

- Pourquoi tu dis ça ?

- Parce qu'il n'a pas arrêté de me draguer du début à la fin, continuai-je en dénouant le petit nœud de mon short.

À peine avais-je terminé ma phrase que la porte de la salle de bains s'ouvrit en grand, laissant apparaître un Charles au sommet de la colère. J'émis un petit grondement de protestation.

- Répète-moi ça ! m'ordonna-t-il les dents serrées et le visage blême. Il a fait quoi ?

J'aurais mieux fait de garder cet épisode gênant pour moi, au lieu de plonger à corps perdu dans ce genre d'embrouille.

- Il a été un peu... beaucoup... entreprenant, précisai-je en cherchant mes mots. J'imagine que c'est un homme un peu charmeur sur les bords et très sûr de lui, ajoutai-je pour tenter de calmer le jeu.

- Ce n'est plus un crétin finalement ? N'essaye pas de minimiser son comportement.

- Ce n'étaient que des compliments enfaîte, dis-je en passant sous silence l'épisode du baisemain. C'est de ta faute aussi, pourquoi lui as-tu dit toutes ces choses sur moi ?

- Je lui ai parlé de toi où est le mal ? Je ne lui ai pas dit de faire comme chez lui.

Charles ne décolérait pas.

- Bon, il s'est comporté comme un gros lourd, d'accord, admis-je. On peut passer à autre chose maintenant ?

- Je vais aller lui dire deux mots. C'est un homme mort, éructa-t-il.

- C'est ton ami, lui fis-je remarquer. Ton seul ami même. Oui, je suis d'accord avec toi, son comportement n'était pas approprié. Oui, ça m'a beaucoup déplu, ajoutai-je. Mais je suis une grande fille et je sais très bien me défendre.

- Il n'avait pas le droit de se permettre de te faire des avances.

La situation m'échappait totalement. Je connaissais le côté jaloux et sulfureux de mon petit ami, mais pas au point de se mettre dans cet état pour quelques mots un peu flatteurs à mon égard. Je découvrais petit à petit qu'en matière de jalousie, Charles n'avait aucune notion de degré. Il s'en prenait sans dosage et sans distinction à qui conque du sexe opposé entrait en contact avec moi. Comme il n'avait aucune idée de ce qui s'était passé dans ce cabinet, il s'imaginait bien évidemment le pire qui puisse se produire.

- Je suis sûr que tu ne me dis pas tout.

- Je n'aurais rien dû te dire du tout, me fustigeai-je en baissant la tête. C'est ridicule !

- Hey ! me héla-t-il en m'attrapant le menton pour me forcer à le regarder. Ne t'avise jamais de garder ce genre de choses pour toi. Je refuse que qui que ce soit te mette mal à l'aise où se permette des choses qui ne te plaisent pas et pour ça il va m'entendre.

- Super ! Pour quoi est-ce que je vais passer ? La cafteuse de service qui s'offusque pour quelques galanteries !

- Ça m'est totalement égal, s'agaça Charles. La question n'est pas là et puis je pense lui avoir fait un portrait assez flatteur de toi, non ?

- C'est vrai et en plus vous avez les mêmes goûts. Alors comme ça, il paraît que je suis belle ? susurrai-je en tentant de détourner son attention.

- Il t'a dit qu'il te trouvait belle ? pesta-t-il.

Non, mais bâillonnée moi par pitié.

- Allez, tentai-je de le détendre en me penchant à son cou avec amour et possession. Je n'aime que toi et tu le sais. Toi en revanche...

Une fois de plus, Charles trouva le moyen de détourner la conversation pour ne pas avoir à prononcer les mots interdits, à croire qu'il était susceptible de se changer en cendre s'il m'avouait qu'il m'aimait.

Il m'attrapa par les hanches et me souleva du sol pour me conduire jusqu'au lit. Il m'y déposa avec avidité, recouvrant mon corps de tout son poids. Il se pressa contre moi et se mordilla le coin inférieur de la lèvre avec envie. Je ne voyais pas bien comment j'allais pouvoir y couper. Mon cœur s'accéléra de manière significative au point que Charles put sentir ses battements grâce à notre proximité. Il se redressa légèrement et posa sa main sur ma poitrine. Il observa en silence ses doigts contre mes seins, troublé, presque fasciné et finit par approcher son oreille contre ma cage thoracique en poussant des soupirs de satisfaction.

Rompant le silence et ce doux moment de tendresse un peu étrange, mon téléphone se mit à sonner. Je sautais volontiers sur l'occasion pour me redresser et ainsi me libérer de l'emprise pas très innocente de Charles.

- Qui est-ce ? me demanda-t-il la voix pleine d'autorité et de jalousie.

- C'est ma mère, grommelai-je.

J'adorai ma mère, ce n'était pas le problème, mais elle avait tendance à toujours être trop présente. Durant le début de mon adolescence et toute ma petite enfance, j'avais adoré ça. Elle et moi étions absolument inséparables, de vraies siamoises et puis, celle en qui je plaçais tous mes espoirs pour déceler en moi la détresse qui m'habitait n'avait rien vu. Pour des parents, il est plus facile de mettre le malheur de sa progéniture ainsi que ses sautes d'humeurs sur le compte de l'adolescence et de tout ce chambardement d'hormones qui fait rage à cet âge.

Au début, tout ça avait été exacerbé avec la colère que j'avais contre elle, aujourd'hui j'étais une adulte et, malgré cela, je préservais une certaine rancœur au fond de moi. J'avais pourtant bien conscience qu'elle n'y était pour rien. Elle restait elle-même alors que j'avais tellement changé.

- Et c'est une mauvaise chose ? posa-t-il l'ultime question.

- Oui, je veux dire... Non ! Enfin ça dépend d'elle, bafouillai-je.

- Tu ne t'entends pas avec elle ?

- Si, enfin... On n'est pas vraiment sur la même longueur d'onde, balbutiai-je très gênée.

- Et qu'est-ce qu'elle veut ?

- Je crois qu'elle voudrait qu'on se voie bientôt, répondis-je en reposant mon téléphone sur le lit.

- Tu as accepté ?

Mais c'est qu'il insistait...

- Je verrais ça plus tard !

- Accepte ! m'ordonna-t-il.

- Pardon ?

Alors là il y allait un peu fort. J'étais quand même en droit de gérer ma relation avec ma mère comme une grande. Son besoin de contrôle prenait de plus en plus de place dans notre couple.

- Dis-lui que nous la rencontrerons vendredi.

À vos ordres chef ! Non mais et puis quoi encore...

- Nous ? Mais Charles, je...

- J'ai très envie de rencontrer ta mère. Ça me permettrait peut-être d'en apprendre un peu plus sur toi.

- Si ce n'est que ça, je veux bien te raconter ce que tu veux.

- Tu as peur ? gloussa-t-il.

- C'est juste que... ça risque d'être bizarre et surtout très gênant, avouai-je.

- Et pourquoi ça ?

- Je ne lui ai pas encore parlé de toi.

- Alors fais-le avant que nous nous rencontrions jeudi.

- Elle risque de te mettre mal à l'aise, insistai-je.

Je tentais tout ce qui était de mon ressort pour le convaincre qu'il s'agissait d'une mauvaise idée, mais il parlait comme si tout cela était déjà acté.

- Moi ou toi ? Je tiens à faire sa connaissance.

Je n'aimais pas du tout cette idée. À tous les coups, elle allait beaucoup trop parler, poser des questions gênantes à Charles et me mettre à nu sans réserve. Elle allait être d'une indiscrétion choquante sur notre couple, j'en étais certaine. Je ne lui avais jamais présenté aucun homme alors j'imaginais très bien l'excitation dont elle ferait preuve.

- Parfait ! grondai-je. Comme tu voudras. Mais je t'aurais prévenu, elle est complètement folle.

Ma gêne et ma colère amusèrent beaucoup Charles tandis que je pianotais sur mon téléphone pour donner rendez-vous à ma mère. Comme au fond de moi j'espérais que quelque chose puisse arriver et compromettre ce rendez-vous je ne lui précisais pas que je serais accompagnée. Je reposai mon téléphone, très fâchée et me mis dos à Charles pour lui montrer mon mécontentement.

- Endors-toi, princesse ! Et arrête de bouder, tu es encore plus jolie.

Il réussit à me faire rire. Il déposa un baiser sur mon épaule, nous nous glissâmes tous les deux sous la couette et nous endormîmes en quelques minutes seulement.

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