Chapitre 23

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J'aurais préféré voir Charles dans un autre environnement que son bureau. Pour faire la paix, il y avait bien d'autres endroits que les lieux du drame. Quoi qu'il en soit, je n'avais pas la main sur cette affaire et je n'étais pas en droit de poser mes conditions. Tant que le contact avec Charles ne sera pas rétabli, je serai son obligée.

Je crois que jamais mon cœur n'avait tambouriné aussi fort dans ma poitrine. La vérité c'était que j'étais terriblement stressée que ce court entretient ne débouche sur rien et se passe mal. La première chose à faire était bien évidemment de lui faire mes excuses et de trouver une explication plausible à mon comportement. Il n'était pas envisageable de lui dire la vérité à propos de moi. Je ne voulais pas qu'il se sauve en courant ou bien qu'il estime que j'étais trop compliquée pour quelqu'un comme lui et que, par conséquent, il préfère en rester là.

Je restai immobile devant sa porte, prenant de grandes bouffées d'air pour me donner du courage. Deux filles passèrent dans mon dos au même moment en gloussant. L'une d'elles déclara sans prendre la peine d'être discrète " Elle a de l'espoir celle-là". Oui ! Oui j'avais de l'espoir. Contrairement à ces bécasses chasseuses d'hommes, ce n'était pas Charles Potens le milliardaire qui m'intéressait, mais l'homme à l'intérieur, celui qui se cache sous une autorité et une confiance en lui exacerbé.

Je pris mon courage à deux mains et frappai deux grands coups à la porte. Charles ouvrit la porte presque immédiatement et m'invita à entrer sous le regard médusé des deux filles qui restèrent comme deux flans dans le couloir. Il referma derrière moi et me désigna l'un des fauteuils devant son bureau sans rien dire. Mal à l'aise, je m'installai et il fit de même de l'autre côté du bureau.

- C'est un entretien ? débutai-je pas très certaine que cette disposition soit la meilleure pour briser la glace.

J'avais le sentiment d'être une élève que le directeur venait de convoquer dans son bureau et qui attendait d'elle des aveux sur-le-champ. Charles croisa les doigts et attendit patiemment que je dise quelque chose de plus constructif. Je n'avais plus le choix, je devais me mettre à nu.

- Je suis vraiment désolée pour samedi soir ! Il y a manifestement eu une méprise entre nous, je ne voulais pas te gifler je t'assure, me confessai-je. J'ai cru que... que...

- Que quoi ? me pressa-t-il en posant ses coudes sur son bureau. Que j'allais te sauter dessus ? Profiter de toi ?

- Je sais, j'ai eu tort de penser ça ! ajoutai-je honteuse jusqu'à ce qu'il interrompe mes lamentations.

- Non, tu n'as pas totalement tort. Je ne l'ai pas fait ce soir-là, mais ça aurait très bien pu être le cas. Tu es une fille bien Margaret, tu n'as rien à faire avec un homme comme moi. Tu es bien trop fragile et moi trop brusque.

- Je ne comprends pas !

- Tu n'es visiblement pas comme les autres femmes. Tu es de celles qui prennent leur temps, qui cherchent le grand amour... Je ne suis pas l'homme qu'il te faut.

- Pourquoi tu me dis tout ça ?

- Parce que ta réaction, bien qu'elle soit injustifiée, en dit beaucoup sur ta personnalité. Je ne veux pas te faire souffrir en te laissant croire que ça peut marcher. Nous n'attendons pas la même chose d'une relation.

- Tu me parles de sexe ? m'énervai-je soudainement.

- Exact ! Quelle est ta position par rapport à ça ?

- Je n'en ai aucune, mais je trouve gonflée de ta part que tu couches avec Gab le lendemain de notre dispute pendant que moi j'essaye de t'appeler sans obtenir de réponse.

Cœur ArtificielWhere stories live. Discover now