Le syndrome des Dumas 1 - Ana...

By MaevaAndStories

173K 18.4K 2.3K

Anaïs, vingt ans et étudiante en troisième année de psychologie, a ce qu'elle appelle « le syndrome de l'aima... More

Avant-propos
• JANVIER 2016 •
La routine journalière
L'unique coup d'un soir
L'espoir détruit
Les voisins de rêve
L'ignorance, il n'y a rien de mieux
• FÉVRIER 2016 •
Bonjour, Anaïs mémé persil à votre service
Épier son voisin, c'est plus fun que travailler
Les tracas du quotidien et la copine non souhaitée
Le look à la Einstein, c'est trop sexy
Quand l'aînée veut caser la cadette
Journée de caisse mais pas de la délicatesse
12 - Le chauffe-eau capricieux et la femme du gourou
13 - La douche intégrale
14 - Clément, ce voleur de biscuit
• MARS 2016 •
15 - Bassiste, étudiant et adorable à plein temps
16 - Une marmelade d'insultes
17 - Quand la narcissique rencontre l'ancien bisounours
18 - Une affaire d'argent et une autre de porte claquée
19 - Un crush peut en cacher un autre...
20 - L'adepte du refoulement
21 - Au mauvais endroit, au mauvais moment
22 - Résister à l'appel de la choucroute séduisante
23 - Une chaleur qui consume de l'intérieur
24 - Lorsque le faux diable fait tomber un faux masque
• AVRIL 2016 •
25 - Haïr quelqu'un, c'est difficile
26 - Aussi froide qu'une porte de prison
27 - La visite surprise du commandant et de son associé
28 - Information erronée
29 - Retour en arrière
30 - Un rendez-vous d'abord
31 - Je t'aime
Épilogue
Le syndrome des Dumas : la suite
Série spin-off

La bête noire

6.1K 551 43
By MaevaAndStories

♪ Michael Jackson - Who Is It ♪

Tôt dans la matinée de lundi, Anaïs dévala les escaliers de sa résidence. Son stupide réveil n'avait pas sonné. A moins que ce ne fut elle qui l'eut débranché sans s'en rendre compte ? En tout cas, le fait était que pour rattraper son retard, elle n'avait pas eu le temps de prendre son petit-déjeuner et encore moins de relire une ou deux fiches de cours.

La jeune femme courut sur le trottoir. Son sac qui se balançait de droite à gauche dans son dos la ralentit cependant. Elle avait une fichue minute de retard si elle s'en tenait aux horaires du transport en commun qu'elle s'apprêtait à prendre.

— Non... Oh non, non, non ! hurla-t-elle en voyant le tramway partir sans elle alors qu'elle traversait sur le passage piéton.

On venait de la narguer. Il n'y avait aucun doute. Elle imagina même le conducteur se marrer, en lui jetant un coup d'œil dans le rétroviseur de l'appareil.

— Mais quelle journée de merde franchement ! soupira-t-elle.

Comme si devoir passer le partiel de sa matière la plus détestée n'était pas suffisant, il fallait aussi que sa malchance se réveille !

— Fais chier, râla-t-elle en fermant les yeux.

Durant quelques secondes, elle essaya de faire le vide dans son esprit. Elle tenta de retrouver son calme et se dit que tout se passerait bien. Seulement Anaïs était bien loin de se douter des nombreuses surprises qui l'attendait en ce lundi de janvier...

***

— Doucement ! Eh, ça ne sert à rien de pousser ! Oh ce qu'ils sont chiants, rouspéta un étudiant dont la bouche était pratiquement collée contre l'oreille d'Anaïs.

Comme à chaque ouverture des portes des amphithéâtres, la foule se rentrait dedans. Tout le monde voulait être parmi les premiers à prendre place pour composer. Bousculée de partout, la jeune femme se fraya difficilement un chemin pour rejoindre une des rangées de la partie basse de l'immense salle.

Lorsqu'elle posa son fessier sur la chaise, elle s'autorisa un regard circulaire. Certaines têtes lui étaient familières, d'autres cependant, semblaient nouvelles.

Les étudiants en contrôle terminal sûrement, songea-t-elle.

Après ce constat, elle se retourna vers la table de bois. Ce fut à cet instant qu'elle réalisa que ses mains étaient moites. Le stress, comme bien souvent, semblait décidé à prendre possession de son corps et peut-être aussi, malheureusement, de son esprit.

Avant de partir en courant, elle avait tout de même pris le temps de s'attacher les cheveux. Que ce soit au boulot ou à la fac, elle ne laissait jamais la possibilité à sa chevelure de faire la loi. Les bosses qui étaient apparues ne l'avaient pas contrariée. Il y aurait au moins une chose qui ne l'embêterait pas durant son partiel...

Dix bonnes longues minutes passèrent durant lesquelles elle fixa les trois professeurs qui allaient se charger de surveiller l'épreuve. Elle avait reconnu monsieur Chavanne, le clinicien qui avait retenu toute l'attention d'Amélie. Apparemment, ce dernier était si passionné par son métier qu'il donnait envie à quiconque d'étudier sa discipline.

Soudainement alertée par des soupirs, Anaïs regarda l'étudiante retardataire faire déplacer l'ensemble d'une rangée de jeunes pour prendre place. Les professeurs, encore dans la partie basse de la grande pièce, étaient tous occupés à distribuer les brouillons et copies désormais.

Quelques secondes plus tard, la jeune femme observa l'étudiante à côté d'elle. Ses fiches de cours encore sur la table, celle-ci semblait se réciter les lignes qu'elle avait cachées avec sa trousse. Alors que la châtaine se dit que ce n'était décidément plus le moment de réviser, un professeur dit haut et fort sa pensée.

C'était le signal, le partiel qu'elle redoutait tant allait débuter : psychologie sociale, ou bien sa bête noire. Depuis sa première année, elle peinait à apprendre tous les concepts évoqués. Quand il s'agissait uniquement d'assister aux TD, elle reconnaissait que tout ceci était intéressant, même lors des cours magistraux d'ailleurs. Le problème cependant, se situait au niveau de l'apprentissage. Elle préférait largement mémoriser des termes cliniques que sociaux. Pourtant, pour devenir psychologue, tout candidat se devait d'avoir abordé les disciplines principales avant de s'être axé sur une en particulier. L'année prochaine, la psychologie sociale ne serait plus que minime dans son emploi du temps. Mais pour le moment, en temps qu'étudiante de troisième année, elle se devait de connaître quelques bases même dans cette matière.

Le professeur arrivé à sa hauteur passa un certain nombre de copies de brouillon à ses camarades qui se chargèrent de faire la distribution. Depuis le commencement de son cursus, Anaïs avait remarqué que les feuilles étaient toujours distribuées par ordre de couleur. Et la seule fois où elle avait par mégarde mélangé celles-là, un prof, un chouïa trop ordonné, lui avait crié dessus.

Autant dire que désormais, la jeune femme faisait attention afin d'éviter un nouveau quart-d'heure de honte. Parce que justement, les quarts-d'heure de honte, ce n'était pas ce qu'il manquait dans sa vie. Sa copie désormais en main, elle s'empressa de noter son numéro étudiant ainsi que le nom de son UE. Elle aurait bien aimé inscrire sur son brouillon les termes qu'elle craignait d'oublier mais cela aurait été considéré comme de la triche alors elle n'eut pas le choix que de patienter que l'homme qui venait de retourner au bureau, donne enfin les sujets.

Pour s'occuper, elle vérifia une nouvelle fois d'avoir bien pris tout ce qu'il lui fallait : une bouteille d'eau, une mandarine, des stylos (deux noirs et deux bleus au cas où l'un d'entre eux ne fonctionnerait plus). Elle avait également un correcteur, un crayon à papier, une gomme, une règle et une montre. L'étudiante qui révisait un peu plus tôt n'avait quant à elle qu'un simple Bic. Peut-être qu'Anaïs était un peu trop prévoyante quelque fois, mais après tout ne valait-il pas mieux l'être ? Après tout, elle ne risquait rien en agissant ainsi... À part peut-être de développer une obsession ou des tocs, en effet.

Quelques minutes plus tard, les feuilles de sujet arrivèrent enfin dans sa rangée. Après avoir pris une bonne inspiration, la jeune femme prit sa copie et fit suivre les autres aux trois étudiantes sur sa gauche. Ses yeux survolèrent le papier et elle déglutit. Le thème abordé ne lui était bien sûr pas étranger puisqu'elle n'avait raté absolument aucune séance. Mais la chance ne semblait pas être avec elle puisqu'il ne s'agissait pas d'un chapitre avec lequel elle était véritablement à l'aise.

De toute façon, le caprice de son réveil ainsi que le pied de nez du tramway un peu plus tôt lui avaient fait comprendre que ce ne serait pas sa journée.

***

Ce fut après deux heures de torture qu'une Anaïs épuisée mentalement et visiblement déçue sortit de l'amphithéâtre. Amélie, qui avait enfilé son perfecto préféré et cognait impatiemment les semelles de ses rangers sur le sol, l'attendait à côté des marches et ne semblait pas être dans le même état. Celle-ci libéra ses longs cheveux cendrés et lisses coincés derrière ses oreilles d'un geste de la main tandis que son amie la scrutait en détail à la recherche de ce qui avait changé sur son physique. Son pantalon, Anaïs se dit que ce devait être son slim noir et déchiré qui était nouveau. Elle lui avait dit qu'elle était allée faire les boutiques cette semaine. Elle avait souhaité avoir un nouveau vêtement à porter pour ses examens. C'était plus ou moins son pécher mignon.

Le sourire ravi de la blonde fit comprendre à l'étudiante qu'Amélie avait réussi son partiel contrairement à elle qui avait tourné autour du pot, s'était trompée dans une date clé et avait réalisé à quelques minutes de la fin qu'elle avait oublié une partie dans sa dissertation. Malheureusement, le temps avait eu raison d'elle et elle n'avait pas pu aborder les notions qu'elle désirait.

Autrement dit, ce partiel avait été une véritable catastrophe et il était évident que la jeune femme devrait se rendre au rattrape en juin si elle ne voulait pas qu'une sale note vienne gâcher son dossier pour son entrée en master l'année prochaine.

— J'ai souhaité tout hier soir de tomber sur le thème. Ah, tu te rends compte ? La chance est avec moi. Tu crois que je devrais tenter le loto ?

— Attends, t'as réussi les deux ? demanda Anaïs, même si l'air joyeux d'Amélie parlait pour elle.

— Bah le réseau de communication, c'était donné. Puis Lewin et les trois fonctions du Training-group, c'était pas la mer à boire non plus alors...

Euh ouais, tout dépend pour qui tout de même !

— Dis, ça te tente de venir grignoter une bricole chez moi ? proposa son amie sans se séparer de son sourire.

— Je peux pas. Je bosse demain matin.

Contrairement à Anaïs, Amélie ne travaillait pas. Ses parents, qui étaient plutôt aisés, lui filaient de l'argent de poche chaque semaine. Selon eux, les études ne pouvaient pas s'allier au travail, du moins pas en même temps.

Les paternels d'Anaïs ne tenaient pas les mêmes propos...

— Oh mais c'est pas vrai. Personne ne peut ce soir, c'est dingue ! Même mon mec est pris. Je vais devoir passer ma soirée devant la télé à mater un film de merde, ah merci les amis. Si je finis grosse et suicidaire, ça sera de votre faute à tous.

Amélie et Gaëtan s'étaient rencontrés lorsque la jeune femme débutait sa deuxième année. Il animait dans la discothèque qu'Anaïs et la bande avaient choisi de fréquenter pour la soirée. Entre la jolie blonde et le DJ, ça avait tout de suite été le coup de foudre. C'était limite si la jeune Dumas n'avait pas vu la personnification de cette dernière se matérialiser dans la salle pourtant plongée dans la pénombre. Cela avait été aussi romantique et digne d'un film qu'effrayant.

Parce qu'Anaïs avait désormais l'habitude avec Amélie et son caractère de « chieuse » comme se qualifiait la concernée, la jeune femme se contenta de hausser les épaules. Son amie était douée pour jouer la comédie lorsque les événements n'allaient pas dans le sens qu'elle souhaitait. Apparemment, c'était un trait de caractère assez commun dans la famille des Archambaut. En tout cas, c'était ce qu'avait dit la blonde pour sa défense lorsque Anaïs lui avait dit qu'elle était une manipulatrice.

— Au fait, ton nouvel emploi du temps te convient à toi ? demanda Amélie tandis qu'elles sortaient de l'Arche.

Celui-ci n'était pas top, mais de toute façon, elle n'avait pas espéré grand-chose de ce dernier. C'était avec la DRH du supermarché cependant qu'il allait falloir qu'elle trouve une solution car ses horaires allaient devoir être réaménagés, une fois de plus.

Anaïs referma sa veste puis cacha son menton sous sa grosse écharpe châle. Ces derniers temps, l'air s'était encore plus rafraîchi si bien qu'elle avait parfois l'impression de sortir en tenue d'eskimo. Ce genre d'accoutrement n'était pas très pratique pour se mouvoir, sans oublier que ça lui donnait l'allure d'une lilliputienne malgré son mètre soixante-trois. Mais elle préférait ressembler à rien plutôt que geler sur place, contrairement à Amélie ou bien sa sœur.

— Tu m'accompagnes pour faire les courses ?

Avant que la jeune femme ne trouve du boulot, il n'était pas rare qu'elle suive son amie dans les rayons lorsqu'elle allait se rationner. Cela leur permettait de discuter et de rendre une chose « chiante » plaisante. Seulement les choses avaient changé désormais...

— Désolée Ame. Je pense que je vais plutôt rentrer chez moi, allumer un bon Drama et essayer de ne pas penser à la sale note que je vais me récolter.

Anaïs avait commencé à se plonger dans les petites séries coréennes pour passer des moments sans prise de tête. Elle aimait le côté fleur bleue et quelques fois déconnectée de la réalité. Ça permettait de rêver et de se détendre, même s'il lui arrivait tout de même parfois de rouler des yeux devant certaines scènes totalement irréalisables ou exagérées.

Les deux amies sortirent leur carte de transport, passèrent le portillon de l'entrée de métro puis s'engagèrent dans les escaliers. Parfois leur différent mode de vie les rappelait à l'ordre. Anaïs et Amélie étaient très divergentes et pas seulement physiquement. Mais leur amitié, vraie et profonde depuis bientôt trois ans, était toujours là pour sauver les meubles et redonner la joie dans le cœur de chacune.

— D'accord. Bon tant pis, bon visionnage alors, céda Amélie en entrant dans la rame, suivie de près par Anaïs.

La châtaine rigola devant la moue boudeuse de son amie puis la remercia. Elle savait que celle-ci prenait sur elle actuellement et ne pouvait qu'apprécier ses efforts.

Quelques secondes plus tard, un étudiant, arrivé peu de temps avant que les portes ne se referment, cogna dans le dos de la jeune femme et Anaïs se décala pour éviter de se prendre un nouveau coup de coude. Rentrer chez elle remplie de bleus (sa peau avait toujours vite marqué) ne faisait pas partie de ses projets du jour.

La malchance s'était déjà assez déclarée !

Les deux amies se dirent au revoir aux Arènes car la bouclée habitant rue des Fontaines, devait changer de ligne pour le tramway. Cinq petites minutes d'attentes furent nécessaires pour que le moyen de transport arrive à l'arrêt de la place, cinq supplémentaires pour qu'il rejoigne l'arrêt de la Cartoucherie. La nuit était déjà tombée. Heureusement pour Anaïs que les lampadaires éclairaient les environs car elle n'aimait pas particulièrement sortir dans la pénombre.

Deux minutes de marche et la jeune femme poussa le portillon de la résidence. Alors qu'un chat lui coupait la route à quelques pas de son bâtiment, elle freina, non sans rouspéter après le danger public. Parce qu'elle n'était pas rentrée de la journée, elle s'arrêta pour prendre son courrier, puis une fois ceci fait, elle se saisit de son badge pour ouvrir la porte principale.

L'obscurité l'accueillit le temps qu'elle trouve à tâtons l'interrupteur qui menaçait depuis quelques jours de lâcher d'une minute à l'autre. Aussitôt le tapis fin et orangé des escaliers s'offrit à elle. Silencieusement, elle gravit les marches. La musique sur les oreilles, Anaïs chantonna les paroles de Who is it. Peu lui importait qu'elle soit douée (ou pas d'ailleurs) en chant. Elle adorait accompagner les artistes et comme elle ne s'entendait pas actuellement, sa voix ne gâchait pas la chanson. Disons pour elle du moins... En ce qui concernait les voisins, c'était une autre histoire, les pauvres.

Car suivre le tempo de Michael Jackson, ce n'était pas donné à tout le monde. Oh non !

Quand elle s'arrêta au premier étage, elle s'engagea dans le couloir et se stoppa devant la porte numéro 13. Ce fut dans un soupir, car comme d'habitude, elle n'avait pas anticipé la chose, qu'elle remua l'épaule pour libérer son sac et ouvrir la petite poche avant, à la recherche de ses clés. Le nez fourré dans son bien, les oreilles enchantées par sa musique, Anaïs gigota sur place et râla à propos de son trousseau qui malgré sa grosseur, avait réussi à se cacher.

Ce ne fut que lorsque la lumière s'éteignit pour se rallumer deux secondes plus tard à peine, qu'elle réalisa qu'elle n'était pas seule. Dans un sursaut, elle abandonna son sac, et ses yeux, quelque peu malmenés par cette alternance entre luminosité et obscurité, mirent plusieurs secondes avant de visualiser correctement l'individu. Mais quand son cerveau, ayant enfin fait la part de son boulot, lui indiqua qu'il s'agissait de son coup d'un soir de l'année dernière, la jeune femme reporta son attention sur ses clés. Ces dernières, jusque-là introuvables, semblèrent l'avoir pris en pitié.

Le cœur tambourinant bien trop fort dans sa poitrine, les mains tremblantes et le sang tapant contre ses tempes, elle essaya d'ouvrir sa porte.

— Bonsoir.

Ses doigts se crispèrent sur son trousseau. Dans une légère grimace, Anaïs se mordit les lèvres. Pourquoi avait-il fallu que le jeune homme lui parle pile au moment où sa musique avait pris fin ? Pourquoi ? Pourquoi !

Dans un mouvement brusque, elle se retourna pour faire face à son interlocuteur.

— Bon ! Écoutez, j'ignore comment vous avez eu mon adresse, mais sachez que si vous ne partez pas, je vais être obligée d'appeler la...

— Je m'appelle Clément, la coupa le châtain en tendant la main, ses lèvres étirées dans un large sourire. Si vous habitez le numéro 13, ça veut dire que nous allons être voisins. J'ai emménagé dans l'appartement d'en face.

Le visage de la jeune femme se figea. Était-ce son ombre qu'elle avait vaguement aperçue en quittant son pas de porte matin, lorsqu'elle râlait contre son réveil et stressait à l'idée de passer son partiel ? Pire encore, se souvenait-il d'elle ?

Et si je me suis emballée pour rien ? Oh Dia, quelle honte !

Le rouge lui montait désormais aux joues et les paroles du morceau qu'elle avait écouté précédemment se mirent à tourner en boucle dans sa tête. C'était comme si soudainement, Michael Jackson chantait la vie d'Anaïs : « Cause the will has brought (Car le destin ne m'a apporté), No fortune (Aucune chance) ».

— Euh... moi c'est...

— Anaïs, termina Clément sans se séparer de son sourire. J'espère que notre passé ne nous empêchera pas d'être de bons voisins.

Et tandis que l'étudiante, immobile sur son paillasson, ne semblait pas en mesure de récupérer de la surprise qui venait de lui être faite, le jeune homme ouvrit la porte de son appartement et lui souhaita une bonne soirée.

Ce ne fut qu'une bonne minute plus tard qu'un souffle étouffé s'échappa d'entre ses lèvres. Tout en reculant, elle plaqua les mains sur le mur.

C'est pas possible. Non mais quel cauchemar ! hurla son cerveau. Pourquoi ma résidence ? Pourquoi en face de mon appartement ? Est-ce que le karma veut me punir ? Et si oui, de quoi ?

Anaïs avait subitement envie de se donner une claque pour se réveiller dans son lit. Voilà maintenant, elle priait pour que tout cela ne soit qu'une illusion de son esprit fatigué. Malheureusement et bien évidemment, cela n'arriva pas. Car ce cher Clément était on ne peut plus réel et si elle en croyait ses dires, allait être son voisin, au moins pour quelque temps.

Une fois de plus, la malchance se foutait d'elle. Le règne de la reine du chaos s'annonçait divertissant...

Continue Reading

You'll Also Like

11.1K 1.3K 25
En ce mois de Décembre, je vous propose ma version du Calendrier de L'Avent. Tous les jours nous ouvrirons une fenêtre et découvrirons une surprise...
3.8K 527 25
Cassiopée ne connaît pas la solitude. Depuis toujours, elle communique et partage son corps avec une autre âme. Le jour où un ennemi immortel l'attaq...
71.4K 1.5K 9
LA SORTIE: le 11 février 2021 en broché et numérique un peu partout sur les plateformes d'ebook en ligne et librairie. Synopsis: Deux êtres brisés p...
105K 2.1K 8
Caitlin est une lycéenne ordinaire, passionnée de dessin. Elle poste ses œuvres sur Internet, sans attendre quoi que ce soit en retour... jusqu'à ce...