La marque : Le cri des anges...

De Jackson_Luna

143K 13.3K 1.2K

Si Avalon, prince des Démons, avait su que cette petite sortie au cinéma dans le monde des humains se termine... Mais

Introduction
Chapitre un - Le salaire des plaies
Chapitre deux - Retour à la case départ
Chapitre trois - Pandore
Chapitre quatre - Le chevaucheur des cieux
Chapitre cinq - Privilèges
Chapitre six - La chute du prince
Chapitre sept - Comptes ancestraux
Chapitre huit - Lignage maudit
Chapitre neuf - Le cri des démons
Chapitre dix - Déchéance
Chapitre onze - Le prix de la vérité
Chapitre douze - Réalisations
Chapitre treize - Sérieusement ?
Chapitre quatorze - Danse macabre
Chapitre quinze - Songes nocturnes
Chapitre seize - Une rencontre inopinée
Chapitre dix-sept - Découverte
Chapitre dix-huit - Jusqu'au sang
Chapitre dix-neuf - La Bête
Chapitre vingt - Ce qui se passe à Vegas, reste à Vegas
Chapitre vingt-et-un - Romance interrompue
Chapitre vingt-trois - Résonances
Chapitre vingt-quatre - Révélation
Chapitre vingt-cinq - Il était une fois...
Chapitre vingt-six - De poussière et de sang
Chapitre vingt-sept - S'il faut en finir
Chapitre vingt-huit - La première reine
Chapitre vingt-neuf - Loyauté
Chapitre trente - Renaissance
Chapitre trente-et-un - Fantômes
Chapitre trente-deux - Hésitation
Chapitre trente-trois - Le retour du roi
Chapitre trente-quatre - Échec et mat
Chapitre trente-cinq - Mensonges d'Or
Chapitre trente-six - Le roi
Chapitre trente-sept - S'il faut en finir
Épilogue

Chapitre vingt-deux - L'Ombre

2.4K 294 18
De Jackson_Luna

— Donc tu es revenu sans ton frère, mais avec un sorcier ?

Le tuteur d'Avalon se tenait face à eux trois, les sourcils froncés, visiblement très contrarié. Ils se trouvaient dans ce qui devait être une sorte de bureau que Téhia n'avait jamais vu. Une sorte de pièce exigüe à la décoration très sombre.

Ils étaient rentrés de Las Vegas en urgence, puisque le tuteur d'Avalon paniquait. Il craignait sûrement que son fils ne disparaisse lui aussi, ou une autre attaque. Darius leva les mains en entendant ces mots, se sentant peu concerné.

— Pour ce que ça vaut, on ne m'a pas demandé mon avis.

Téhia lança un regard noir à l'homme pour qu'il se taise. Celui-ci lui adressa un sourire rayonnant et reporta son attention sur le collier avec lequel il jouait, entre ses doigts serrés. Elle devait bien le reconnaître, Darius dégageait quelque chose de fascinant. Le sorcier portait une chemise noire en satin qui mettait en avant ses épaules saillantes. Le reste de son corps était fin, mais il savait comment montrer ses atouts. Une petite cicatrice parcourait sa joue, juste en dessous de son œil de droit, et accentuait la lueur dangereuse de son regard.

— Blay... introuvable.

Téhia eut presque un sursaut en entendant la voix énervée de son démon. Elle redressa la tête pour le fixer, voyant qu'elle les regardait le tuteur d'Avalon se mit à parler dans une étrange langue qu'elle ne comprenait pas. Avalon eut l'air vaguement désolé et haussa les épaules dans sa direction, avant de partir en un long débat avec son père.

Elle surveillait le sorcier, assise dans un lourd fauteuil. Téhia devait l'admettre, elle était épuisée. Assise sur un canapé confortable, le dos en compote à cause de ses nombreux voyages. Téhia soupira, à la recherche de quelque chose à faire dans le bureau. Il était petit, mais étrangement bien décoré. Et elle n'était jamais venue ici. Sans doute se trouvaient-ils chez le tuteur d'Avalon.

Tout était sombre. La pièce semblait être privée de toute lumière, et les meubles faits de bois foncés n'aidaient pas. Terriblement cliché pour un démon, on se serait cru dans une caverne.

Elle soupira, un tableau décorait le mur, une épopée fabuleuse racontée par ces traits d'une beauté rare. Téhia les reconnaissait pour les avoir étudiés étant plus jeune. Maintenant qu'elle y pensait, il y avait des tableaux de ce type partout dans le palais. Ils racontaient la guerre, les combats, victoires comme échecs. Sans jamais en raconter l'origine,

Téhia était amusée de voir que ni les anges ni les démons ne savaient réellement comment la guerre avait commencé. Dans les Catacombes la légende voulait que ce soient les anges qui, les premiers, s'étaient rebellés, et avaient ainsi brisé la paix qui régnait autrefois entre les trois mondes. Il se racontait que ces derniers, son peuple, désiraient le plein pouvoir pour régner.

Pour les anges c'était l'inverse, bien sûr. Dans leur culture on racontait que les démons, trop longtemps ignorés, cherchaient à reprendre leur place dans le monde.

Autrefois, les humains étaient mêlés au combat. Mais trop faibles, ils se sont éventuellement retirés des conflits et se sont protégés en restant sur Terre. Depuis les combats se passaient entre les Catacombes et les Cieux, des lieux sombres où peu survivaient.

— À quoi penses-tu ? entendit-elle.

Elle fut surprise d'entendre Darius lui parler. En fronçant les sourcils, elle le regarda.

— Et toi ? demanda-t-elle.

Elle le fixait, à la recherche d'un quelconque danger. Son instinct s'affolait, son corps était tendu. Son sixième sens ne la trompait jamais, Darius était dangereux, et en cet instant précis il la menaçait.

Il se redressa sur son fauteuil pour appuyer ses avant-bras sur ses genoux. Ils restèrent quelques minutes dans le silence. Seule la dispute entre Avalon et son tuteur se faisait entendre.

— Je me demande comment retrouver Blay. Afin de partir d'ici rapidement.

— Tu te comportes comme si Avalon t'avait kidnappé. Il te paye pour être ici.

Et une belle somme d'argent.

— J'ai une question pour toi. Je sais que Avalon écarte le sort pour te permettre de rentrer lorsque tu es avec lui. Mais dis-moi, comment as-tu fait pour venir la première fois ?

Il faisait référence au sort qui protégeait la capitale du royaume des Catacombes, dans laquelle ils se trouvaient en ce moment-même. Ce dernier maudissait le sang des anges.

— Je suis à moitié humaine, j'ai tout parié là-dessus et ça a marché.

— Audacieux.

Il marqua une pause.

— Ou stupide, continua-t-il.

— Quoi qu'il en soit, ça a fonctionné.

— Je ne te conseille pas de mesurer l'intelligence d'un plan à son résultat, ça ne te mènera nulle part.

Elle le regarda d'un air étrange. Tout l'intérêt était de réussir, c'était donc une excellente façon de l'évaluer.

— Tu ne m'aimes pas beaucoup, hein ? lui demanda le sorcier avec une moue faussement triste avant qu'elle ne puisse répondre.

Elle fronça les sourcils, surprise. Une lueur amusée dans le regard de Darius lui prouvait qu'il se moquait d'elle.

— Vraiment pas. Mais si cela peut te rassurer, je n'aime pas grand monde.

— Sauf les anges.

Téhia inclina la tête.

— Que sous-entends-tu ?

— Rien. Je peux te le dire dans des mots si tu veux...

— Les sorciers mentent, l'interrompu-t-elle.

Il eut un rire sonore, s'attirant ainsi un regard noir des deux démons.

— Chérie, répondit-il, tout le monde ment. Les anges, comme les démons, et ne parlons pas des humains. Alors les sorciers, j'imagine que c'est juste normal.

Elle croisa les bras pour mieux lui faire face, les épaules rejetées en arrière.

— Les sorciers sont des traitres, affirma-t-elle.

— Parce que toi, tu n'en es pas une ?

Touchée. Téhia ferma les yeux pour encaisser ces quelques mots, simples, mais vrais. Elle avait trahi Caspion, son roi, l'homme qu'elle était supposée aimer de tout son cœur. L'homme pour qui elle aurait dû donner sa vie.

— Je n'ai pas confiance en toi, dit-elle finalement.

Il hocha la tête.

— Et tu as raison. Tu ne devrais faire confiance à personne, même pas à l'homme que tu supposes aimer.

Darius lui lança un sourire lourd de sens.

Elle inclina la tête, l'homme qu'elle aimait ? Jamais elle n'avait associé l'amour à Avalon, jamais elle ne s'était réellement demandé ce qu'elle ressentait pour lui. Le sorcier parlait-il de Caspion ? Et surtout, qu'en savait-il ? Cette simple phrase n'était pas lancée pour rien, il savait quelque chose.

— Méfie-toi de ce qui t'entoure, continua-t-il.

Cela l'amusa.

— Qu'en sais-tu ? demanda-t-elle d'un ton sarcastique.

Darius baissa la tête pour regarder le bracelet en cuir qui entourait son poignet gauche, feignant de se fasciner par les motifs gravés dessus.

Elle soupira, et au bout de quelques minutes, il redressa la tête pour lui lancer un clin d'œil.

— Téhia, entendit-elle finalement.

Elle se retourna pour voir Avalon se diriger dans sa direction. Ce dernier se plaça derrière son fauteuil pour commencer à masser ses épaules tandis que son tuteur s'avançait. La jeune femme en eut à nouveau le souffle coupé. Il s'agissait d'un immense démon, au regard dangereux et à la peau bleue. On aurait vaguement dit qu'il venait d'un autre monde. Elle étouffa un sourire à cette pensée.

— As-tu quelque chose à me dire ? lui demanda-t-il.

Question piège.

Sa voix gronda dans l'espace réduit, pareil à un coup de tonnerre. Elle secoua la tête, faisant retomber ses longs cheveux roux autour de son visage. Derrière elle, Avalon se tendit. Il raidit sa poigne sur ses épaules, la faisant grimacer.

— Je suis une espionne, lui apprit-elle. Mais ça, vous le saviez déjà.

— En effet, oui.

Le tuteur inclina la tête, la fixant toujours aussi intensément.

— Le roi Caspion t'avait demandé de trouver une façon de faire abdiquer Avalon, et le cas échéant, de le tuer ?

Elle ne répondit pas et se contenta de hocher la tête. Autant que ce soit possible, Avalon parut encore plus tendu.

— Tu ne l'as pas tué, fit remarquer le vieux démon.

— Finement observé.

Les mains d'Avalon se figèrent sur ses épaules et il lui pinça la peau. Elle se retourna en grognant pour lui signaler d'arrêter. En guise de réponse, le jeune homme lui colla un bisou sur la joue, ce dernier laissa une trace brûlante sur sa voix gelée.

— Prouve-nous ta loyauté, aide-nous à tuer Caspion.

En entendant ces mots, Téhia se mit debout sous le regard amusé de Darius. Elle était bien plus petite que le démon, mais il ne lui faisait absolument pas peur. Cela faisait très longtemps qu'elle n'était plus intimidée par ce genre d'individus.

Et une colère vive brûlait en elle, la rendant peu raisonnable.

— Même si j'en avais une, je ne vous la donnerai pas. Le meurtre du roi n'empêchera pas la guerre ni...

Elle s'arrêta de parler, puis réfléchit quelques secondes, les sourcils froncés. Avalon apparut à sa droite, et lui lança un regard inquisiteur.

— Admettons que Caspion ait des faiblesses, ce qui n'est pas le cas, les cieux sont imprenables. Ils sont protégés. Seuls les humains et les anges peuvent y entrer.

Téhia leva les yeux pour le regarder.

— Des centaines de gardes protègent le palais. Et je ne parle même pas des frontières qui délimitent la ville. Même en supposant que votre sorcier parvienne à briser notre sort, ce qui est impossible, vous n'entrerez pas.

Darius parut étonnamment amusé. Il suivait l'échange du regard, un immense sourire étirant ses lèvres. Elle lui fit un geste de la main pour l'inciter à se taire, ce qui accentua son amusement.

— Si je peux intervenir, lança ce dernier, je suis puissant. Si je rentre aux Cieux, je peux descendre leurs défenses magiques.

Téhia fronça les sourcils à ces paroles et échangea un regard entendu à Avalon. Cela signifiait qu'il pouvait très certainement le faire aussi ici, aux Catacombes.

— Nos soldats sont puissants, intervint le tuteur.

Et surtout absents. Les démons avaient une armée très bien entrainée, meilleure que celle des Cieux, mais très peu nombreuse. Il restait très peu de gardes au palais, la plupart se retrouvaient sur les champs de bataille à affronter les anges.

— Les nôtres aussi, rétorqua-t-elle.

Son torse se gonfla de fierté. Elle parlait de ses hommes, de ceux qu'elle avait entrainés, de soldat comme Liam. Son cœur se serra. Il lui manquait. Avalon lui attrapa la main pour la calmer. Il commença à décrire de petits cercles sur son poignet. Elle lui sourit tandis que son tuteur s'avança.

— Qu'en sais-tu ? répliqua-t-il.

Elle fronça les sourcils, piquée au vif. Cette conversation tournait en rond, agaçante.

— Parce que c'est moi qui les ai entrainés. Ils sont efficaces, forts, et rapides. J'ai vu vos soldats, ils sont incompétents. C'est un miracle que vous n'ayez pas encore perdu la guerre avec cette bande de...

Il leva la main pour la faire taire. Une colère sincère se lisait sur son visage et Avalon la fusillait du regard.

— On va l'abattre, commenta-t-il.

Elle fronça les sourcils, des rides se creusèrent sur son front.

— Abattre Caspion ? Je n'ai pas avoué la vérité à Avalon pour qu'il tue mon roi. Je l'ai fait pour qu'on puisse tous trouver une solution plus pacifique. On pourrait penser à un contrat de paix...

— Incroyablement naïf, commenta le tuteur. Penses-tu que personne n'y a jamais pensé ? Les anges nous réclament toujours trop, et cela entrainerait une rébellion, voir une guerre civile, dans nos peuples respectifs.

Il s'agissait de la vérité, et elle le savait. Parfois, des traités de paix ponctuels étaient signés, mais il ne durait jamais.

Elle se tourna vers Avalon, à la recherche de son soutien.

— Tu ne peux pas...

Son démon se contenta de déposer un baiser sur sa joue sans rien ajouter. Elle le repoussa d'un geste dur de la main et il baissa les yeux, honteux.

Le tuteur toussa, la forçant à rapporter son attention sur lui.

— Abattre Caspion serait aisé, commenta ce dernier. Sa politique est mal aimée. Le peuple ne se rebellerait même pas contre un nouveau souverain.

Elle fit un pas en avant.

— C'est faux... Si vous pensez que mon peuple acceptera un démon...

Le démon secoua la tête, dérangeant ses cheveux grisonnants parfaitement plaqués sur son crâne.

— Qu'en sais-tu ? Tu vivais protégée. Les tiens meurent. Les gens sont affamés, épuisés par la guerre. Leurs maris, fils, cousins, pères meurent à la guerre...

— Je vivais protégée ?

La fureur était à peine contenue dans la voix de la jeune femme. Puis elle se força à rester calme et tendit une main énervée vers lui.

— J'ai mené plus de combats que vous n'en verrez jamais. Protégée, sous votre respect, est tout ce que je n'ai pas été.

Le tuteur fronça les sourcils, puis ouvrit la bouche comme s'il allait s'excuser. Ce fut Avalon qui le fit, se pencha sur elle pour lui murmurer un petit « désolé » timide.

Elle secoua la tête, toujours aussi énervée.

— Personne ne vous suivrait, c'est de la folie.

— Nous non, c'est certain.

Il fit volte-face et s'avança vers elle.

— Mais toi, oui. Tu es la seconde comme tu viens de le dire.

Elle éclata d'un rire sonore. Il lui semblait que le sorcier laissa aussi échapper un soupir amusé.

— Je suis une traite, lui dit-elle, ils ne me suivraient pas. Ils me tueraient.

Continue lendo

Você também vai gostar

612K 40.7K 39
Mon premier a deux jambes. Mon second a quatre pattes. Mon troisième est sanguinaire. Mon tout est l'enfant de la lune. Qui suis-je ? _______ Cette...
17.5K 1.2K 33
Deux êtres totalement opposés peuvent-ils réellement être liés ? Ce pourrait-il que ça marche? Ça elle en doute. Pourtant, au fil du temps, elle ne p...
70.4K 7.3K 50
Un éclat. Celui de sa lame. _____________ J'espère que cette histoire vous plaira, elle a été publiée en janvier 2021 ^^ #3 - Fantasy le 09/06/2021...
22.8K 1.9K 36
Attention, ceci est le tome 3 du Joyau de Nostraria. Hestia plongée dans le deuil de son âme sœur Éros depuis plusieurs mois, lutte pour trouver un...