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« Rends-le jaloux »
Cara PDV
Patron de merde. Agence de merde. Brun tatoué de merde.
Comment ose-t-il s'en prendre à la mère de Nate alors qu'il sait qu'elle douleur cela provoque de voir sa mère dans un piteux état ? C'est l'hôpital qui se fout de la charité.
Il faut que je sorte de ce building en vitesse, j'étouffe. Mon regard croise celui d'une blonde habillée élégamment. Elle aussi m'a remarqué. J'ai envie de la gifler elle aussi.
Et puis elle m'énerve à toujours baisser le regard devant moi, comme si elle avait peur ou était intimidée. Je ne sais pas ce que Carter lui a raconté sur moi mais ça l'a particulièrement marqué.
Une infirmière. Elle était la putain d'infirmière d'une prison remplie de malades et elle trouve ça honnête d'en aider un à s'évader et de se fiancer avec lui ? Mais elle est vraiment conne ma parole.
Pour passer mes nerfs sur quelque chose, je shoote dans la poubelle juste à côté de moi, cette dernière s'écrase sur le sol et les ordures s'en échappent.
Je ramasserai plus tard. Ou pas.
Tout à coup, un main m'attrape délicatement par le bras. Encore un peu énervée, j'attrape la main de l'individu et lui fait une clé de bras.
-C'est moi !! Kallow !! Du calme.
Prenant conscience de mon erreur je le relâche puis m'excuse rapidement. Il ne porte pas son habituel costume noir mais un simple t-shirt blanc accompagné d'une paire de jean. Visiblement il a finit ses heures de travail.
-Vous êtes sur les nerfs, ça va ? Demande-t-il inquiet.
-Non. Non ça ne va pas. Je vais tuer votre putain de patron. Déblatérais-je rapidement sous le regard amusé du jeune homme.
-J'ai une meilleure idée, allons boire un verre. Propose-t-il gentiment.
J'accepte sans hésiter sous le regard de la blondasse.
Je t'emmerde royalement. Pense-je en lui lancant un regard mauvais alors qu'elle baisse subitement les yeux vers le sol. Il faut vraiment qu'elle arrête de faire ça.
Durant le trajet, l'agent Kallow et moi discutons de tout et de rien. De sa vie, ses ambitions et de un peu de son passé. Comme moi, il n'aime pas ressasser le passé, ni s'étaler sur sa vie. Mais c'est tellement amusant de le voir dans gêné.
Il s'appelle Zack Kallow, il a 23 ans et est originaire de Sydney en Australie. Il a été engagé dans cette agence à l'age de 18 ans alors qu'il essayait tant bien que mal de subvenir aux besoins de son père malade. Inkwood l'a aperçu un jour alors que Zack tentait de fuir la police. Depuis, il prête allégeance à cette agence.
Son histoire m'a boulversé au plus au point. En comparaison, celle de Carter est minable.
-Vous n'avez vraiment pas froid aux yeux Cara, vous tenez tête au boss comme si...ajoute-t-il avant de boire une gorgée de sa boisson.
Il ne termine pas sa phrase mais je vois parfaitement ce qu'il veut dire.
-Tu peux me tutoyer, tu sais.
Il repose sa boisson puis colle un satané sourire au coin de ses lèvres.
-Je n'oserai jamais faire ça, le boss me tuerait....chuchote-t-il pour lui-même.
J'arque un sourcil à l'entente de cette phrase. Comment ça ? Merde. Il va m'entendre celui-là.
-Zack, tu peux m'expliquer ? Que veux-tu dire par « le boss me tuerait » ? Il t'a menacé ? Demande-je en essayant de garder mon calme.
Il se gratte la nuque d'un air gêné et fuit mon regard. Si jamais j'attrape Carter, je lui colle mon poing dans la figure.
-Il tient encore à vous. Ajoute-t-il doucement avec un sourire malicieux.
Je pose alors mes yeux sur lui.
Carter ? Tenir à moi ? Non. Non bien sur que non. Il m'a remplacé et veux m'oublier. Mais la vraie question est : est-ce que je tiens toujours à lui ?
Je travaille désormais pour lui, il ne m'a pas fait venir en Inde pour un mariage improvisé alors je ne vois pas pourquoi Zack dit-il cela.
Et puis comment est-il au courant pour Carter et moi ?
Face à mon silence, Zack décide de passer à autre chose.
Nous avons passé tout l'après-midi à discuter, nous balader, rigoler. Il insiste pour me vouvoyer instaurant ainsi une « limite » entre nous.
C'était le meilleur moment depuis mon arrivée en Inde. Mais malgré mes nombreuses tentatives, je n'arrivais pas à me sortir le beau brun de la tête.
Il hante mes pensées, me rend...folle.
Il m'arrive souvent de pleurer comme une conne la nuit. Je repense aux choix qui m'ont mené ici, aux erreurs que j'ai pu connaitre et aux pertes que j'ai causé. Je me demande souvent comment aurait été ma vie si je n'avais pas quitté l'appartement de Carter cette nuit là.
La main de Zack se pose doucement sur ma joue me coupant dans mes pensées. Il en profite pour sécher les larmes qui ont coulé sur mes joues sans que je ne m'en rende compte.
Je suis sérieuse là ? Je pleure vraiment pour ce gros con de Carter ? Je suis pathétique. Je me ressaisis en vitesse en séchant mes larmes et en respirant profondément. J'ai assez pleurer pour toute une vie alors pourquoi les larmes ne cessent-elles pas de couler ?
-Où est passée la brave et courageuse Cara que j'admire tant ? Me demande-t-il avec un sourire rassurant.
-Elle a besoin de se reposer de temps en temps et de lâcher prise, répondais-je en fermant brièvement les yeux.
-Tu tiens encore à lui. Déclare-t-il gravement.
Attendez, il vient de me tutoyer là ? C'est une mini victoire.
-J'ai un marché à te proposer Stone, commence-t-il en mettant ses mains dans les poches. Tu ne me plais pas sache-le. Certes tu es très belle mais une autre occupe déjà mes pensées. Continue-t-il en se retenant de sourire.
-D'accord...mais pourquoi-
-Laisse-moi finir. Je te propose mon aide uniquement parce que je t'aime bien. Continue-t-il toujours avec ce visage sérieux.
-Je rêve ou t'es en train de me tutoyer ? lui fis-je remarquer avec une mine faussement choquée.
-Il va bien falloir que je te tutoie si on veut pouvoir rendre le boss jaloux, répond-il en souriant.
Cette fois c'est moi qui perd mon sourire. Rendre Carter jaloux ? Non mais on est plus au lycée...et puis cette technique m'a valu de nombreux problèmes et de nombreuses tristesses telles que la mort d'Inkwood.
-Je te le répète, je ne tomberai pas amoureux de toi subitement, j'ai déjà quelqu'un en vue.
J'hésite fortement...d'un côté, si ce plan fonctionne...tout redeviendra comme avant. D'un autre côté, connaissant le caractère de merde de Carter, il y'a de forte chance pour qu'il pète un câble et fasse du mal à certaines personnes dont Zack.
Est-ce que je veux réellement me remettre avec lui d'ailleurs ? Notre relation est destructrice et nous fait du mal alors pourquoi empirer les choses ? Quand je suis avec lui, je me comporte bizarrement ce qui lui a valu un séjour en prison et ce qui m'a valu de me faire frapper par le connard de Nate. Ce même Nate que j'ai laissé entrer dans ma vie seulement pour rendre Carter jaloux.
-Tu n'as pas peur de te faire virer toi. Ajoutais-je avec un air blasé cette fois.
-Je suis son employé le plus loyal donc s'il me vire, cela prouvera qu'il est jaloux.
Il marque un point. Mais je ne sais pas...c'est vraiment risqué. Ecoute ton cœur.
-Retournons à l'agence chéri, répondais-je en souriant et en attrapant délicatement sa main.
Zack sourit fier de lui tout en m'emmenant à l'agence. Une fois dans le hall nous nous comportons comme un vrai couple d'amoureux. Nous recroisons Kelsey qui nous fixe choquée.
Je suis sure que cette vision la rassure, elle se dit que Carter est maintenant tout à lui. Pffff qu'elle conne. OUI, bon j'avoue que je la déteste et que je l'envie légèrement.
Une fois dans l'ascenseur le grand blond et moi explosons de rire en repensant à la réaction de Kelsey.
Nous sortons ensuite de l'ascenseur et attendons quelques minutes dans le couloir, juste en face du bureau de Carter. D'après Zack, le boss sort prendre l'air tous les jours à cette heure-ci. Merde. Ne me dites pas qu'il va...
Sans me prévenir, Zack pose ses mains sur mes joues et pose ses lèvres sur les miennes. Ce baiser n'a duré que quelques secondes mais ça a été suffisant pour perturber le boss qui nous observe à quelques mètres.
Les poings serrés, la mâchoire contractée, ses yeux bleus-gris sont maintenant noirs : il est en colère.
-Je te rejoins plus tard, ma belle. Dit-il en espérant que le tatoué entende tout.
Je souris comme une idiote en regardant Zack s'éloigner et emprunter l'ascenseur. Je me tourne ensuite vers mon ex, mais celui-ci me devance et s'approche vers moi, en tentant de paraître calme.
-Kallow ? Sérieusement ? La prostitution n'est pas tolérée dans cette agence, alors n'utilise pas mes agences pour te faire de l'argent, déclare-t-il avec un sourire mauvais.
-Tiens d'ailleurs tu devrais alors penser à faire effacer le numéro de ta copine dans les toilettes, ça pourrait prêter à confusion.
Un partout, balle au centre.
-Reste loin de Kallow, m'ordonne-t-il plus calmement.
Je fronce les sourcils face à sa phrase. Il est sérieux là.
-Tu n'as pas le droit de me dire ce que je peux ou ne peux pas faire, commençais-je en posant mon index sur son torse. Toi tu m'as bien remplacé, alors je fais de même, continuais-je en avançant vers lui, furieuse. De toute façon, tu vas bientôt te marier alors pourquoi te préoccupes-tu de ma vie ?
-Je sais pas, c'est...merde. répond-il simplement avec une voix beaucoup, beaucoup plus calme et douce.
-Tu ne peux pas effacer une histoire comme la notre.
-C'est vrai. Mais je peux oublier...Mais même ça j'y arrive pas...
Sa main frôle légèrement la mienne et je comprends qu'il veut la tenir dans la sienne.
Mon regard se perd dans le sien et je retombe doucement dans le passé.
Je repense à nos moments de joie, de tristesse, nos baisers, nos disputes...je pense à tout ce qui constitue notre histoire parce que malgré moi, je sais que je l'aime encore.
Et c'est ça qui m'énerve. Il me remplace, il m'insulte et je persiste à l'aimer. Suis-je faible ou simplement idiote ?
Son regard s'attarde quelque peu sur mes lèvres légèrement entrouvertes. Le laisser m'embrasser reviendrait à le laisser croire que je lui appartiens.
-Qu'est-ce que t'es en train de me faire putain ? Chuchote-t-il comme pour se poser une question à lui-même.
Ses doigts touchent enfin les miens. Et ce contact je le connais bien.
Le bruit de l'ascenseur nous coupe dans notre léthargie et la voix perçante de Kelsey nous rappelle la distance un peu trop explicite entre nous.
Nous nous séparons en vitesse et mettons le plus de distance entre nous.
-Mon amour, ça fait cinq minutes que je t'attends en ba- elle se coupe dans sa phrase quand elle me voit.
Son regard passe de moi à Carter. Elle doit s'imaginer une tonne de choses.
Le brun tatoué se tourne ensuite vers moi avant d'ajouter :
-Prépare tes valises. On part dans ton bled : Cuba. Déclare-t-il avant de quitter les lieux sous le regard stupéfait de sa blondasse.
Cuba ? Lui et moi ?