Insensible (terminée)

By une_artistee

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« Son âme était scellée, son coeur frigorifié » « Sans coeur » voici le surnom que les lycéens s'amusent à do... More

Prologue.
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 13
Chapitre 14.
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20.
Chapitre 21.
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36 Partie 1
Chapitre 36 Partie 2
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Epilogue
Message de fin

Chapitre 12

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By une_artistee

Stacy.

Je déteste le lycée. Je déteste être cette fille que personne n'aime, et je déteste encore plus me retrouver seule à cette table dans cette salle de permanence. La pièce est pleine d'élèves, pourtant aucun ne s'est assis à coté de moi. J'essaie de me rassurer en me disant que c'est parce que j'ai quinze ans et que c'est en raison de mon jeune âge que je me retrouve face à cette solitude. Parce que la plupart des lycéens qui m'entourent ont entre dix-sept et dix-huit ans. Mais... Marie, mon ancienne meilleure amie est à l'autre bout de la salle, entourée de lycéens. Et marie a le même âge que moi. La semaine dernière, je me suis énervée contre elle. Elle m'avait dit en sortant d'un cours que mes cheveux étaient trop roux et que je serais plus jolie si je me faisais une coloration brune. Je me souviens avoir eu les larmes aux yeux, non pas parce que j'aimais ma couleur naturelle, mais parce que je prenais conscience que la fille que je considérais comme une sœur avait rejoint les autres. Elle était devenue comme toutes ces personnes au lycée qui se moquaient de moi. Sans chercher à me retenir, j'avais déchargé toute ma colère sur elle. Je n'arrivais plus à m'arrêter, les mots sont sortis les uns après les autres de ma bouche.

- Tu sais quoi t'es qu'une pauvre conne Marie, regarde-toi ! T'es comme ces putains de moutons qui suivent le troupeau par peur de se retrouver seule, t'es comme eux Marie. Une d'égoïste qui préfère être entourée par des personnes qu'elle ne connaît même pas que par sa meilleure amie.

Dans les couloirs du lycée, en entendant pratiquement que ma voix, je pouvais voir cette gêne qui la caractérisait si bien s'installer sur son visage lorsque les autres lycéens nous encerclaient pour voir d'où venait ces paroles grossières. Elle m'avait alors pris par les épaules pour qu'on s'éloigne et m'avait dit tout bas, pour que personne n'entende :

- Stacy, je n'ai pas envie de me mettre tout le monde à dos juste parce que tu es trop têtue pour te fondre dans la masse. Ces gens sont cons, tu le sais aussi bien que moi, mais j'en ai plus que marre de ces insultes que je reçois tout les jours à cause de ta chevelure trop voyante. Je suis sûre que si tes cheveux attiraient moins l'attention, on arrêterait de t'embêter.

- Tu sais quoi ? Je t'emmerde ! Et j'emmerde chacun d'entre vous, bande de cons.

Et j'étais partie, sans me retourner et en ne regrettant aucun de mes mots.

C'est seulement à cet instant, lorsque je suis assise seule à cette table, que je me dis que peut- être si je m'étais teins les cheveux comme elle me l'avait suggéré, alors tout cela ne serait pas arrivé. Son rire parvient à mes oreilles du bout de la pièce, je relève le visage et la regarde souriante, en compagnie de ses nouvelles amies. Je reporte mon attention au livre que je tiens fermement dans les mains et que j'ai lu une bonne dizaine de fois, lorsqu'une voix masculine m'interpelle.

- Pssst...Stacy !

Je me retourne face à mon interlocuteur et tombe nez à nez avec Marcus, le terminal que je trouve terriblement beau et ce depuis le début de l'année. Ses yeux sont marrons noisettes pourtant je crois percevoir à certains endroits des éclats dorés. Ses cheveux blonds sont parfaitement peignés et retombent d'un côté de son visage de mannequin. Il est tellement beau....

- Tu sais Stacy, il me caresse la joue, ce qui me fait rougir instantanément, je sais que tu en pinces pour moi.

Mon estomac se noue. Ce n'est pas comme si j'étais très discrète de toute façon, je ne fais que le dévorer des yeux chaque fois que je le vois. Il suffit que son regard se pose sur moi, pour que je me sente défaillir et fondre telle une glace trop longtemps exposée au soleil.

- Moi aussi je pourrais en pincer pour toi. D'ailleurs de temps en temps quand je te regarde droit dans les yeux, il plonge ses yeux dans les miens et entoure mon menton de ses doigts, j'ai cette petite décharge électrique.

Ces paroles sortent de sa bouche, accompagnées d'un magnifique sourire, faisant passer les battements de mon cœur à la vitesse supérieure. Est-ce qu'il vient de me déclarer sa flamme ? Est-ce qu'il ressent la même chose que moi ? J'essaie de me détendre et souris, en profitant des sensations que me procurent se peau contre la mienne.

- D'ailleurs là maintenant, j'ai presque envie de t'embrasser.

Mes poils se hérissent le long de ma peau.

- Mais je ne le ferais pas.

Puis retombent aussitôt face à cette désillusion.

Mon sourire disparaît, et des tas de questions viennent s'immiscer dans mon esprit brouillé. Pourquoi est ce qu'il ne peut pas m'embrasser ? Il a dit qu'il le voulait pourtant, n'est ce pas ? Alors qu'est ce qu'il en empêche...

- Pourquoi, tu ne le fais pas si tu en a envie ? Je demande d'une voix peu assurée.

Il s'approche de mon visage et alors que je pensais que ses lèvres charnues allaient s'écraser sur les miennes pour me prendre de court comme dans les films romantiques que je regarde, elles continuent leur chemin jusqu'à mon oreille droite.

- Parce que je ne peux pas Stacy. Je n'embrasse ni les rousses, ni les filles avec des taches de rousseur. C'est dommage, j'aurais réellement pu tomber amoureux de toi, de ces magnifiques yeux verts en amandes. Si tu te teignais les cheveux et que tu masquais ces taches avec un peu de maquillage, je pourrais peut être même sortir avec toi.

Et sans perdre de temps, sans même chercher à garder mon calme, je l'ai fixé, insistante, et l'ai giflé. Ses yeux que je trouvais autrefois beaux, étaient désormais les plus fourbes. Pire, ils me donnaient envie de vomir. Il a touché sa joue, m'a regardé d'une colère des plus sombres et je ne me suis pas faite prier pour prendre la porte. Il fallait que je parte, que je quitte cette salle remplie de connards.

....

Je me réveille en sursaut et reprends peu à peu mes esprits. Je repousse la grosse couverture qui étouffe ma peau déjà en sueur, et regarde de longues minutes le plafond de ma chambre, éclairé par la lumière du jour. Pourquoi est ce que ces putains de souvenirs reviennent me hanter ! Pourquoi est ce qu'il a fallut que je revoie leurs visages remplis de haine...

Je roule sur le côté de mon lit et m'empare de mon téléphone portable. Lorsque je constate qu'il est presque sept heures, je quitte mes draps pour aller déjeuner. En descendant les longues marches d'escaliers qui mènent à l'étage du dessous, j'en profite pour chasser les images écœurantes qui proviennent de mon année de seconde, et ne cesse de me répéter que j'ai désormais des amis qui m'aiment et qui m'apprécient comme je suis.

- Bonjour Stacy.

Ma mère me regarde arriver dans mon pyjama à rayures noires et blanches, avant de me tendre un sourire que je lui rends.

- Bonjour.

En pénétrant dans la salle à manger, je ne suis pas étonnée de voir que Daniella et Mr. Parker sont déjà installés autour de la grande table en verre. Je prends place entre maman et ma petite sœur et réprime un petit sourire lorsque je vois la bouche de cette derrière barbouillée de pâte à tartiner. Mon sourire disparaît cependant rapidement, quand mon regard tombe sur mon beau père déjà habillé d'un costume rouge bordeaux qui lui va à ravir. A croire qu'il se couche et se lève dans cette tenue. Pfff...J'espère qu'il se tachera en buvant son café.

- Daniella tu penseras à te laver le visage avant d'aller à l'école d'accord ? Lance ma mère d'une voix fatiguée.

- Oui maman.

Un silence s'installe autour de nous et le seul son perceptible dans cette grande pièce, est celui qu'émettent nos couverts sur nos assiettes de marbre. C'est finalement ma petite sœur qui se risque à briser ce manque de discussion avec sa voix enfantine.

-Pourquoi personne ne parle, normalement autour d'une table on parle non ?

Elle nous regarde de ses petits yeux vairons tour à tour avant de se lever, nous dévoilant son pyjama de princesse.

- Bon bah, je vais m'habiller je vous laisse entre grands.

Elle quitte la pièce et je peux déjà sentir l'ambiance se refroidir encore plus qu'auparavant. J'avale ma salive plusieurs fois, mal à l'aise par le comportement étrange qu'ont ma mère et son petit ami et essaye comme je le peux de me trouver une occupation pour fuir leur regards. Je me sers un verre de jus de fruits, veille à bien refermer la bouteille et prévoyais même de la replacer dans le frigo, si ma mère ne m'en avait pas empêchée en me tirant par le poignet.

- Stacy il faut qu'on parle.

Je me rassois, vaincue et soupire. Je déteste lorsqu'elle emploie ces mots et cette intonation avec moi, ils ont le mérite de m'effrayer et de me mettre dans un état de stress pas possible. Car il y a quatre vingt dix neuf pour cent de chances pour que ce qui suive ne soit quelque chose de plaisant.

Mr. Parker pose le journal qu'il lisait, et se met à touiller son café d'une manière extrêmement calme. Les seules fois où son regard vient se poser sur moi, je détourne aussitôt le mien.

- On ne peut plus continuer comme ça, rajoute t-elle.

Je roule des yeux, et me prépare des tartines de confitures pour fuir rapidement cette table. Plus vite j'aurai terminé mon petit déjeuner, et plus vite je pourrai regagner ma chambre.

- Je sais que cette situation est difficile à gérer pour toi, mais il faut que tu comprennes que tu n'es pas la seule concernée dans cette histoire. Stacy, ce que tu a dit à Matthew hier, est inadmissible.

Je déteste lorsqu'elle appelle cet homme par son prénom, ça fait de lui une personne trop familière à mon goût. Je l'imagine déjà porteur de ce faux sourire en voyant que ma mère est de son côté et pas du mien. Contre toute attente, lorsque je jette un regard en sa direction, il porte cet air sérieux et consciencieux.

- Ecoute Stacy, je ne suis pas ton père et je ne cherche pas à le remplacer. Je veux simplement rendre heureuse ta mère et vous offrir à toi et ta petite sœur une position plus stable.

Il arrête de touiller son café et le pousse devant lui. Il avance ses coudes face à moi et croise ses bras sur la table comme s'il s'apprêtait à dire quelque chose d'important...Comme si ce qu'il disait pouvait m'importer.

- Tu n'es pas obligée de m'aimer, je te demande simplement de me donner une chance. Je sais que ça prendra du temps et qu'il faudra être patient, mais sois sûre que jamais je ne vous abandonnerai. Je serai toujours là pour vous, et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous rendre à nouveau heureuses.

Ma mère attrape les mains de Mr. Parker et je vois bien qu'ils s'attendent à ce que je les rejoigne.

Ils le font exprès ?!

Je repousse ma chaise, me lève et quitte la cuisine sans avoir pu déguster ce que je m'étais préparé. De toute façon je n'ai plus faim.

Je monte les escaliers le plus rapidement possible et m'enferme dans ma chambre. Une vive colère prend possession de mon corps, mais je m'interdis de pleurer ou de faire quelque chose que je risquerais de regretter. J'ouvre violemment les portes de mon dressing et jette d'une manière désinvolte sur mon lit le pull blanc et jean noir que je compte porter aujourd'hui. Plus vite je serai prête, et plus vite je pourrai me barrer de cette maison.

Une fois habillée, et après avoir claqué la porte de ma chambre derrière moi, je me dirige vers la salle de bain. Daniella est debout sur un petit tabouret et se regarde dans le miroir. En la voyant si mignonne dans sa robe en laine bleue, en train de se coiffer avec concentration, ma colère se dissipe peu à peu. Sa petite bouille enfantine est bien la seule chose capable de m'attendrir dans des moments pareils. En me voyant dans le reflet de la glace, elle sourit et reprend ce qu'elle était en train de faire.

- Qu'est ce que tu fais ? Demandé-je.

Je m'avance à coté d'elle et détache mes cheveux. Ma chevelure rousse retombe sur mes épaule jusqu'au bas de mon dos, faisant apparaître les nombreuses boucles indisciplinées qui me caractérisent.

- Je me fais belle.

Je souris face à sa réponse naturelle, et passe mes doigts le long des mèches qui ornent mon visage, pour leur redonner une structure correcte.

- Tu es déjà belle au naturel, sœurette.

Un petit rire s'échappe de ses lèvres, faisant également s'échapper un peu de ma mauvaise humeur.

- Peut-être, mais je veux l'être encore plus pour Noah, me répond t-elle avec assurance.

- Ton amoureux s'appelle donc Noah ?

Elle hoche la tête de haut en bas, avant de s'approcher plus près du miroir. Je la suis du regard et éclate de rire lorsque je l'a vois ouvrir en grand la bouche, pour s'assurer qu'aucune tache ne se trouve sur les dents qui lui reste. Il faut vraiment que j'arrête de me moquer de ses dents de lait qui sont tombées.

- Oui, d'ailleurs il faut que je te le montre un jour. En plus il a les yeux verts et les cheveux bouclés et...oh là là il est trop beau !

Je souris en voyant ses petits yeux briller. Je me souviens du garçon adorable que j'avais croisé dans ce parc hier après midi, il avait cette même étincelle au fond des iris. Désormais je peux placer un nom et un visage, sur la personne qui la rend si heureuse.

- Je n'en doute pas, dis-je avec un clin d'œil.

Elle me sourit une dernière fois dans le miroir avant de descendre de son petit tabouret et de quitter la pièce. Je la regarde s'éloigner avec sa longue chevelure châtain qui se balance de gauche à droite jusqu'à sa chambre. Lorsque je me retrouve seule face à ce grand miroir, je lutte pour ne pas croiser mon reflet. J'applique une fine couche de mascara sur mes cils déjà naturellement recourbés, et brosse rapidement mes sourcils bien garnis. Je déteste me regarder, et je déteste lorsque l'on me regarde trop longtemps. J'ai sans cesse cette impression d'être jugée, comme si jamais rien n'était suffisamment beau chez moi. Et à cet instant précis, j'ai beau être seule face à ce miroir, j'entends ces voix dans ma tête. Ces voix qui ne cessent de commenter et détruire la personne que me reflète cette foutue glace.

C'est dommage, j'aurais réellement pu tomber amoureux de toi.

A cause de ta chevelure trop voyante.

Si tes cheveux attiraient moins l'attention, on arrêterait de t'embêter.

Je n'embrasse ni les rousses, ni les filles avec des taches de rousseur.

- Stop !

C'est plus fort que moi. Je crie et me bouche les oreilles aussi fort que je le peux, comme si ça pouvait faire taire ces foutues voix qui résonnent à l'intérieur de ma boite crânienne. Comme si leurs paroles remplies de mauvaises intentions pouvaient quitter pour de bon mon esprit plus que torturé.

Les voix de Marcus et Marie se dissipent peu à peu, jusqu'à disparaître complètement. Je débouche mes oreilles et prends une grande inspiration. C'est fini Stacy, ces méchantes personnes ne sont plus là maintenant. Elles sont restées en Floride comme tous tes putains de problèmes. Désormais, tu as des amies, tu es entourée et tu ne risques rien.

Je me répète ça en boucle, tout en enfilant ma veste en duvet bleu marine et mes Converses blanches. Je prends rapidement la porte sans un « au revoir » en direction de ma mère et de son nouveau mec, et lorsque la musique de mon groupe préféré résonne dans mes écouteurs, les flashes de mon cauchemars s'évaporent comme si jamais mon passé ne m'avait rattrapé.

....

La pelouse est occupée par une grande majorité des lycéens, quand j'arrive devant le lycée. La grande horloge sur la façade m'indique que je ne suis pas en retard ; c'est naturellement que je relâche un peu de mon stresse perpétuel. Les adolescents sont attroupés par petits groupes, et heureusement, personne ne reporte son attention sur moi. Enfin plutôt, sur ma touffe rousse. Je slalome rapidement entre les gens qui m'entourent et contourne le grand bâtiment à la recherche de ma nouvelle bande d'amis. Je tombe aisément sur eux, et leur cigarette à la main. Adossés contre le mur en béton, les cinq personnes ne cachent pas leur joie en me voyant. C'est Ashley qui est la première à me prendre dans ses bras.

- Stacy !

Je souris timidement face à sa démonstration affective à laquelle je ne suis pas habituée, et ne perds pas de temps pour la lui rendre.

- Salut tout le monde.

Je lève ma main pour accompagner mes paroles, et résiste à l'envie de me boucher le nez, lorsque l'odeur répugnante de nicotine vient piquer mes narines.

- Je pensais que tu ne reviendrai pas.

Ce sont les mots de Jack, accompagné d'une longue traînée de fumée toxique. Ses cheveux bruns que je devine être en bataille sur sa tête, sont recouverts d' une capuche noire qui dépasse de son bomber rouge de sportif. Son jean déchiré, sa posture indisciplinée et ses yeux d'un marron sombre lui donnent l'aspect de ces mauvais garçons décrits dans mes livres.

        -  Ah... J'avale ma salive, et pourquoi ça ?

        -  Laisse, il n'aime juste pas quand des nouveaux rejoignent notre groupe, lance
Skyler en ricanant avant de repartir se lover contre son torse.

- Non, reprend-t-il. Je suis simplement étonné de voir que tu veuilles encore nous fréquenter. Je vois bien que tu détestes cette putain d'odeur de cigarette, alors qu'est ce que tu fous encore là ? Je veux dire, il n'y a qu'à voir la grimace que tu réprimes sur ton visage, c'est évident. Tu luttes pour ne pas te barrer d'ici, qu'est ce qui te retient, hein Rouquette ?

Une boule se forme dans mon estomac et je pourrais jurer avoir pali. Putain c'est quoi toutes ces questions ? Qu'est ce qu'il lui prend soudainement, à s'acharner sur moi ? Si je reste avec vous, c'est simplement car je n'ai pas d'autre ami. Car si je partais, je sais que tout reviendrait comme avant.

- Putain mec, mate son visage il est tout blanc, lance Gavin à l'adresse de Max qui ne perd pas une seconde pour répondre de son rire moqueur.

Pourquoi est ce que je suis si émotive moi aussi ! On peut lire en moi comme dans un putain de livre ouvert.

- Et les gars arrêtez un peu. Skyler vient se placer à coté de moi pour me soutenir. Elle est nouvelle que depuis quelques jours, et vous commencez déjà à la mettre mal à l'aise.

        -  On la met pas mal à l'aise, on rigole c'est tout ! Répond Max.

        -  Oui et bien c'est encore trop tôt. Et puis Jack tu sais les non fumeurs ça existe aussi, on peut quand même lui laisser une chance avant de la catégoriser directement de coincée., dit-elle en me tendant un sourire espiègle. D'ailleurs au fond je suis sûre qu'elle n'a rien d'une fille coincée.

Elle place une cigarette entre ses lèvres maquillées, et ne perd pas une seconde avant d'enflammer cette feuille de papier roulé. Je détourne rapidement le regard, pour ne pas avoir à affronter la vision de cette jeune fille qui se bousille la santé intentionnellement. Et c'est à cet instant que mes yeux croisent ceux du grand brun. Il me regarde avec attention, en fronçant les sourcils. Je me dandine, mal à l'aise par son regard introspectif et tortille mes doigts entre eux. Quelques secondes plus tard un rire s'échappe de ses lèvres, accompagné d'un hochement de tête négatif, comme s'il avait réussi à me cerner en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.

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