POUR TOI J'OUBLIERAI (Jikook)

By machrilo

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-"Je t'en supplie... n-non... arrêt !" Ce rêve, encore et toujours... Cette nuit a marqué le commencement de... More

~CHAPITRE D'INTRODUCTION~
CHAPITRE 1 : LE GRAND DEPART
CHAPITRE 2: DIFFERENT
CHAPITRE 3: PUTAIN D'UNIVERSITE...
CHAPITRE 4: PAS SI MAL DESSERVI
CHAPITRE 5: COLOC ANONYME
CHAPITRE 6: OUBLIER
CHAPITRE 7: JEON JUNGKOOK
CHAPITRE 8: SAMARITAIN INDESIRE
CHAPITRE 9: IL EN FAUT TOUJOURS UN
CHAPITRE 10 : INEXPLICABLE ATTIRANCE
CHAPITRE 11 ( PT 1) : SA LARME
CHAPITRE 11 (PT 2) : SA LARME
CHAPITRE 12 : MON BINOME
CHAPITRE 13 : TA NOUVELLE VOCATION
CHAPITRE 14: AU CREUX DE TES BRAS
CHAPITRE 15: ABUSAIT DE TOI
TEMPORAIRE: BESOIN DE TOI !
CHAPITRE 16: TOI ET TA PITIÉ
CHAPITRE 17: TU PEUX LE FAIRE
CHAPITRE 18: VERSATILE
CHAPITRE 19: LA SOUFFRANCE EST CONTAGIEUSE (PT1)
CHAPITRE 20: ILLEGITIME
CHAPITRE 21: TON ANTONYME
CHAPITRE 22 (PT 1): LES ASTRONAUTES DECHUS
CHAPITRE 22 (PT 2): LES ASTRONAUTES DECHUS
CHAPITRE 23: INNOCENT ET AMOUREUX
CHAPITRE 24: ELLES NOUS REGARDENT
CHAPITRE 25: PASS

CHAPITRE 19(PT2): LA SOUFFRANCE EST CONTAGIEUSE

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By machrilo




JUNGKOOK




Une violente claque vole à l'arrière de mon crâne.

- Mais vous êtes complètement malade !

- Et toi totalement stupide. Ca fait dix fois que je t'explique et tu n'as toujours pas compris. Tu le fais exprès ou est-ce le poids chiche qui te sert de cervelle qui te limite ?

Je me frotte frénétiquement la tête, tentant tant bien que mal d'apaiser la douleur qui irradie du point d'impact . Cette vieille est complètement cinglée et je ne sais absolument pas ce qui me retient ici. Ca fait maintenant plus de deux heures que je suis le cul vissé sur ma chaise, face à mon bureau en train de subir les hurlements, insultes et autre sermons de la grand-mère de mon colocataire. Et ce court lapse lui a bien largement suffit pour me sortir tout les synonymes du mot "imbécile". Sous tout les tons, à toutes les sauces, de toutes époque, je ne savais pas ma connerie si inspirante ni la langue coréenne tant diversifiée . Dommage que cette diversité soit utilisée en ma défaveur... Mais je n'ai pas le choix.
Après notre petite après midi au café il y a deux semaine, Jimin avait promis de m'aider en français, histoire que je puisse ne serais qu'espérer passer mes premiers partiels qui arrivent à grands pas. En décembre pour être plus exacte, nous sommes mi octobre. Et pour être honnête, je crois que le mot catastrophique n'a jamais mieux trouvé son sens que pour parler de mon niveau en français. Je ne sais rien dire, à peine écrire et ma compréhension oral est de loin ce que j'ai vu de pire. A vrai dire, je ne sais même pas pourquoi je me suis mis en tête de passer ces fichus partiels. Comme si j'avais quelque chose à prouver, mais je suis bien curieux de savoir à qui ? En tout cas, le fait est que je me suis lancé corps et âme dans l'immense bourbier qu'est la vie d'un élève presque studieux. Et Jimin avait accepté de m'aider. Ou du moins, au début.
Il m'a bien aidé la première semaine. Chaque soirs, nous allions réviser à la bibliothèque universitaire et très souvent les apprentissages se prolongeaient dans la chambre face à un bol de ramen. J'avais bien aimé cette semaine de révisions passée avec lui, même si ça me fait carrément chier de l'admettre. Ce petit gay n'est pas si désagréable que ça et si je n'était pas de si mauvaise foie, je dirais même qu'il est sympa. Mais ma mauvaise foie m'étouffe, alors je me contenterai de taire ma pensée.
Pour en revenir à Jimin, je crois que la difficulté l'a effrayé et il a décidé d'abandonner sa tâche de professeur en herbe. Enfin, pas tout à fait. Contrairement à ce que je pensais "abandonner sa tâche" ne voulait pas dire m'abandonner à ma galère. Ça aurait été bien trop simple et surtout beaucoup trop difficile à supporter pour sa conscience de petit altruiste . Il nous fallait un plan B. Alors, il a eu une idée: sa grand- mère allait m'aider.
Connaissant un peu le spécimen, j'avais bien tenté de le dissuader mais croyez bien qu'il est têtu...
"Elle fera bien mieux que moi et avec elle, tu ne pourras que progresser" m'avait-il affirmé. Pour achever de me convaincre, Jimin m'avait expliqué que sa mamy avait été professeure de français, fut un temps, dans l'une des plus grande université de Séoul. C'est elle qui lui a tout appris, "une perle " selon ses dires.
Commençait alors mon calvaire...
Et voilà donc où j'en suis... Tout les jours depuis maintenant une semaine, le parasite qui sert de grand mère à Jimin vient skouater notre chambre pour une petite leçon. Et chaque fois s'offre à moi la même rengaine ... je n'ai pas une minute de répit. Cette vieille est complètement barge et visiblement les traitements qu'elle m'inflige amusent bien plus Jimin qu'ils ne l'inquiètent. Lors de mes "cours", mon colocataire reste dans son lit à lire ou faire je ne sais quoi sur son téléphone. Il est bien occupé, la vieille à donc champs libre. A mon grand désarroi...

Plongé dans mes pensées, je ne vois pas la nouvelle gifle monumentale qui vient heurter l'hématome fraîchement laissé par la première. La douleur réveille ma conscience et me ramène à ma dure réalité: la vieille qui me fait face.
- Mais putain ! C'est quoi votre problème! J'ai fait quoi là ?!

Je suis rouge de colère. Et visiblement mon agacement amuse bien mon infâme interlocutrice qui pouffe:

- Rien, et c'est bien ça le problème. Tu ne sais rien, tu ne comprends rien et pire... tu ne fais RIEN. Qui m'a filé une andouille pareille?

- Allez bien vous faire foutre. Je ne vous ai rien demandé moi. grognais-je.

- Je vais bien te foutre mon pieds dans le cul oui! Et peut-être que tu apprendras plus vite! Et puis ne t'a-t-on jamais dit de mieux parler aux personnes plus âgées que toi ?! Gueule la vieille alors que je lui ris au nez.

- Mamy, il faut peut-être que vous fassiez une pose. dit Jimin d'une voix douce, voulant visiblement apaiser les choses, Ca va bientôt faire trois heures que vous y êtes, normal qu'il ait un peu de mal.

Je remercie silencieusement Jimin pour son intervention. Le coup de pied,cette vieille pie aurait bien été capable de me le mettre et je ne préfère même pas imaginer ma réaction si tel avait été le cas. Je crois qu'on est passé à rien du désastre. Et elle à rien d'un petit voyage en civière... C'est par ailleurs impressionnant de remarquer l'impact qu'a Jimin sur sa grand-mère. Elle paraît maintenant très calme...

- Bah si ce n'était qu'un peu... Mon regard fusille l'ancêtre au quel elle répond par un sourire vicieux, Mais tu as raison mon Minnie, même les imbéciles ont droit à une pose. Tu as entendu? Elle tape dans ses mains bruyamment Aller, une pose l'andouille !

Jimin lève les yeux au ciel avant de se replonger dans sa lecture. Je me redresse de ma chaise, toujours la vieille dans mon viseur imaginaire et pars m'affaler dans mon lit. Cette leçon m'a crevé et je ne crois pas que la difficulté de la langue soit la seule raison de mon mal de crâne. Cette vieille est un véritable cauchemar.

Je me prélasse sur mon matelas, allongé sur le ventre, le visage enfoui dans le moelleux de l'oreiller. Jimin et sa grand-mère discutent à côté.Je n'ai absolument pas envie de les entendre, ni de les voir. Mais sortir me paraît être la pire des solutions alors je me résous à les subir. Si seulement je pouvais être seul dans cette foutue chambre. Le principe de la colocation est certainement le pire qu'il soit. Surtout quand l'espace vital partagé se résout à même pas vingt mètres carrés. J'aimerai tellement être seul.
A mesure que les secondes s'écoulent, ma migraine s'estompe et les voix alentours s'effacent. Je me sens bien, apaisé et Morphée m'invite en son embrasse pour m'y bercer. Il n'y plus que moi,lui et le profond sommeil qui tel la charogne, plane au dessus de ma tête. Je m'allonge plus confortablement. C'est alors que tout s'éteint.

- NON!

Je me réveille, en sursaut et regarde autour de moi. La chambre est vide de présence, il fait noir et seul la lampe sur le bureau de Jimin éclair de sa lumière jaunâtre.

- Il y a quelqu'un ?
Mais seul le silence fait écho à ma question.

J'ai terriblement mal au crâne. Encore et toujours ce foutu cauchemar.
Dehors, il fait sombre ce qui me laisse deviner l'heure tardive. Je prends mon portable, posé sur la table de chevet près de moi, pour vérifier l'heure. C'est alors qu'un petit post-it se décroche, il était sur mon téléphone. Je décide de d'abord regarder l'heure avant de m'atteler à toute lecture. 19h30, c'est mieux que ce que je croyais.
Je reprends le post-it en main et reconnais directement l'écriture; c'est Jimin:

Jungkook:

Ma grand mère et moi sommes partis faire un peu de shopping et à 20h nous pensions aller au restaurant. Ma grand-mère t'y invite et dit que " tu as tout intérêt à accepter"( Mamy). Elle dit que tout travail mérite salaire et que "même si tu as mal travaillé, tu as travaillé". Je t'ai donc mis au dos de la feuille l'adresse. Nous t'y attendrons. En espérant que tu seras réveillé. Jimin

Je retourne la feuille et constate que le restaurant se trouve juste à côté, à quelques rues du campus. Je soupir bruyamment. Je n'ai absolument pas envie d'y aller et pour être honnête, je ne me sens vraiment pas bien. Mes cauchemars me laissent souvent dans de très mauvais états. Je tremble encore, me sens extrêmement faible et surtout: j'ai atrocement mal à la tête. Je n'aurai besoin que d'une seule chose: me rendormir. Mais la peur me tient éveillé. Je ne sais que trop bien ce que je risque.
Je m'étire et baille grassement. Non je n'ai vraiment pas envie d'aller rejoindre Jimin et c'est décidé: je ne bougerai pas de mon lit. J'ai bien mieux à faire et puis vaut mieux que je ne croise personne dans cet état . Je fais peur à voir, comme chaque fois que je fais des cauchemars et les poches sous mes yeux n'ont d'égale que la pâleur de mon teint. Je suis vraiment minable.

Mon regard se repose sur mon environnement, il fait de plus en plus sombre dans la chambre. Face à l'opacité de la nuit, la petite lumière gentillemment laissée par Jimin ne fait pas un grand adversaire. Le vide semble s'appesantir sur mon corps piteusement frêle. J'ai un mauvais présentiment.

C'est alors qu'une horrible vérité vient heurter ma conscience . Je suis seul. Totalement seul. Et c'est quand j'étais seul que lui venait me voir... Quand j'étais seul et qu'il faisait noir. Mon rythme cardiaque s'accélère et ma vue s'embrume. C'est sûr, il va revenir. Il va me retrouver. Je suis foutu ! Mon anxiété monte , mon souffle s'écourte. Les larmes dévalent maintenant à flot la longueur de mes joues.

- Mais non, il n'est pas là. Il ne peut pas me retrouver. Ils savent ce qu'il a fait. Il ne va pas recommencer. Il ne peut pas me retrouver.

Ces phrases sortent instinctivement de mes lèvres. J'ai pris l'habitude de me dire et répéter ce que j'ai besoin d'entendre. Parce que j'ai toujours étais seul lors de mes crises et que malgré la solitude, ces phrases, il fallait quelqu'un pour me les dire. J'avais besoin plus que tout de les entendre.

- Il ne peut pas savoir où je suis. Ce n'est pas possible.

La rengaine continue. Je sors de mon lit et cours dans le seul refuge qui m'est offert: la salle de bain.

- Il n'est pas là, il ne peut pas me retrouver et il ne- mais ma voix craque avant que je ne puisse terminer Il- Il va me retrouver !!

Je m'effondre le long du mur. Mes pleurs s'intensifient et de profonds sanglots entre-coupent mes mots. Je ne crois plus en eux, mais propres paroles ne sont que des mensonges. Ces mots, j'avais eu beau me les dire et redire, y croire, aussi fort que j'avais pu, Il était toujours revenu. Et il va revenir, comme il l'avait toujours fait.

Dans le couloir, des gens parlent, rient. Ils sont beaucoup et les portes voisines ne cessent de claquer violemment en se fermant. Qu'est ce qui me prouve qu'il n'est pas parmi eux ?
La lumière vive de la salle de bain m'expose bien trop évidement. Calé dans un coin, mon corps recroquevillé est bien trop éclairé. Il va me voir, il ne faut pas qu'il me voit ! J'éteins la lumière, plongeant la pièce dans un noir profond. Je me sers un peu plus dans l'angle de la pièce, mes larmes sont devenues incontrôlables.
Les gens continuent de discuter dans le couloir principal. Mais peu à peu les voix étrangères s'unissent et se confondent pour n'en former plus qu'une, la sienne. Elle me murmure, me susurre à l'oreille ces paroles et surtout ce surnom qui me sont si familiers. Kookie.

- Laisse moi, s'il te plait. Laisse moi!

Je remonte mes genoux contre mon torse et dépose mes mains sur mes oreilles. Je ne veux plus l'entendre, plus jamais. Je veux que tout s'arrête!
Mais la voix continue de son timbre suave, heurtant directement ma conscience et mon coeur qu'elle aura tout jamais marqués. Mon esprit le pense, mon imaginaire le voit et chacun de mes membres se souvient. Ses mains glisseront à jamais sur moi et continueront à me salir. Parce que si un esprit peut oublier, un corps lui, n'oublie pas.

A jamais, son souvenir vivra avec moi.

C'est alors que quelque chose vibre dans ma poche. Je sort mon téléphone, cachant au maximum la luminosité. Quelqu'un est en train de m'appeler; c'est Jimin. Paniqué, je raccroche et met le téléphone sur silencieux. Mais les appels s'enchaînent. Mon colocataire ne lâche pas l'affaire. Je me souvient alors du petit mot et du rendez vous au restaurant. Il est 20h10, lui et sa grand-mère doivent être en train de m'attendre. Mais c'est juste impossible, je ne peux pas sortir !
Jimin appel, une fois de plus. Je regarde l'écran, c'est déjà le septième appel que je laisse passer et je me sens étrangement coupable. J'ai peur qu'il s'inquiète...
Huitième appel. La peur me déchire l'estomac alors que je suis certain, cette fois il sait. Il va me retrouver. Mais pris d'un élan de courage, guidé par ma culpabilité, je décroche.

- Allô ?

- ...

- Allô Jungkook ? T'es là ?

- ...

- Jungkook est-ce que ça va? Répond moi s'il te plaît. Je m'inquiète.

Lui répondre est bien la seule chose que je désir en ce moment mais mes putains de mots ne veulent pas sortir. Ils sont là, coincés dans ma gorge. Je crois qu'en faite ma plus grosse crainte actuelle est de briser l'apaisant silence que j'ai réussit à instaurer. Dans le couloir, tout est calme. Et lui a arrêté de me hurler ses allusions malsaines, son foutu surnom. Je reprends peu à peu du poils de la bête.

- Jungkook, réponds moi maintenant. Je te jure que là je panique carrément . Je vais revenir à la chambre.

- Je suis là.
Ma voix est enrouée et encore incertaine. J'essuie les quelques larmes qui perlent encore le long de mes joues humides et reprends, Pas besoin de rentrer.

- Tu es sûr que ça va ?

- Oui, je dois te laisser.

- Non, ça ne va pas. Je... ta voix n'est pas comme d'habitude. Qu'est ce qui ne va pas ?

Je tombe dénue, étonné de voir à quelle vitesse Jimin a remarquer le problème. Il aurait très bien pu ne rien constater du tout. Mais il l'a fait... Une sensation indescriptible chauffe l'intérieur de ma poitrine.

- Ca va. Maintenant, allez manger après il va y avoir trop de monde. Bon apétit.

- Non, on t'attend nous.

- Ouais eh bah arrêtez de m'attendre, je ne viendrai pas. Rentre manger.

- Tu as mangé ?

- Oui.

- Nouveau mensonge.

- Je te dis que si.

- Tu t'enfonces...

- Putain mais c'est pas ta vie !

Je sers de toute mes forces le téléphone pour ne pas le balancer contre le mur qui me fait face. Jimin lui reste calme et ne répond rien. Ce petit altruiste à deux balles me casse lourdement les couilles avec ses principes à la con. Pour qui se prend-il sérieusement ?! Et si il y a bien un truc qui me gonfle, c'est qu'on me force la main. Pire, qu'on se mêle de mes affaires quand on a rien à y faire! Comment dire qu'en moins de deux minutes, il a réussit à tout combiner. Une pierre, deux coups comme on dit chez moi. Et le pire, c'est que cet emmerdeur ne s'arrête pas là ...

- Prépare toi, dans vingt minutes je suis là.

- Me préparer pour quoi ? sifflais-je sarcastiquement.

- Pour manger. Je fais l'allé-retour, ma grand mère est parti réserver la table. j'entends à travers le combiné le vrombissement des voitures qui l'entourent. Il est vraiment en train de faire demi tour..

- Mais tu comprends rien ou quoi ?! Je t'ai dit que je-

- Je sais très bien ce que tu m'as dit. Mais je sens qu'il y a un problème et je ne veux pas te laisser seul.

- Je te préviens que je ne-

- Si tu veux qu'on aille plus vite, attends moi devant le bâtiment. Je suis là dans 15 minutes.

Et il a raccroché. Je soupire lacement, exaspéré. Je ne veux pas le voir et encore moins aller au restaurant. Mais je crois que la question ne se pose pas. Il ne va pas me laisser le choix. Et je n'ai pas l'énergie de le combattre ce soir.
Je me lève donc difficilement et quitte mon angle. Tout mon corps est endolori du aux contractions de la crise. Quelques secondes de ré-adaptation me sont donc nécessaires. Au moins notre conversation aura eu le mérite de me calmer... Même si ce n'est pas encore ça...
Je décide de me préparer rapidement, résigné. Je change de sweat, enfile mes chaussures et passe de l'eau sur mon visage pour le détendre et effacer les sillons laissés par les larmes. Face au miroir , je me trouve laid. La détresse qui sculpte encore mon faciès me donne un aspect hideusement pathétique. Je force un sourire. Le résultat est bien pire... Je décide donc de revêtir un masque pour camoufler un minimum le tout. Personne ne mérite de voir ça.
Une fois prêt, je quitte la chambre et pars attendre Jimin devant le dortoir comme convenu. Ou du moins, comme il me l'a ordonné... J'ai dix minutes d'avance.
Je sors mes écouteurs pour tuer le temps et regards le ciel déjà illuminé. Il fait plutôt bon ce soir et contrairement à ce que je pensais, être dehors calme le restant de mes anxiétés. Ici, je respire, bien mieux qu'à l'intérieur et la joie que je lis sur le visage des gens autour de moi me réchauffe un peu le coeur. Si la pleinitude m'est inaccessible personnellement, il m'est quand même possible de subtiliser quelques miettes de bonheur à ceux qui m'entourent. Parce qu' émanent d'eux joie et sérénité, je n'ai qu'à les regarder et laisser mon imagination faire le reste. Comme l'artiste peintre, je m'inspire du réel et je me peint en homme heureux dans mon imaginaire. Là, je suis l'homme serein, sans problème ni traumas. Celui qui perçoit la vie comme un cadeau, non comme un combat. Dans mon imaginaire, je suis tout simplement l'homme que ne suis pas.

- Putain !

Je suis sorti de mes pensées par une violente douleur à l'estomac. Je m'effondre sur le bitume. Quelqu'un vient de me frapper. La violence du coup est pour moi sans précédent. J'ouvre difficilement les yeux et chercher le responsable du regard. Ils sont quatre à me faire face dont un que je reconnais parfaitement. Zico ...

- Bonjour mon petit Jungkook. Ou devrais-je dire bonsoir. Tu passes une bonne soirée?
Il rit de sa connerie, me collant un puissant coup de pied dans les côtes. La douleur est extrêmement forte mais je ne laisse rien paraître. En guise de réponse, je crache un gros mollard sur ses baskets. Mais Zico m'ignore royalement.

- Bon, si je récapitule. J'ai attendu deux semaines. Deux semaines, on est d'accord que j'ai été patient hein ? Eh bah devine quoi ? Il s'abaisse à ma hauteur et empoigne mes cheveux, me relèvant le crâne, Eh bien pendant ces deux putains de semaines, je n'ai pas vu ni l'ombre de ma tune, ni celle de ma pute. Tu sais que je l'ai attendu ton petit Jimin?

Je frémis en l'entendant prononcer le nom de mon colocataire. C'est vrai que je ne lui avais pas envoyé Jimin, je n'avais pas pu et je n'ose même pas imaginer ce que ce crevard lui aurait fait si il avait mis la main dessus. Un frisson me parcours le dos.

D'ailleurs, Jimin ne devrait pas tarder à arriver, d'une minute à l'autre, il sera là. Mais putain, il ne faut pas que Zico le voit ! Je réfléchit aussi vite que mon état de semi-conscience me permet. Il me faut une solution! Il doit vite se barrer, Zico doit se casser et je sais qu'il ne quittera pas les lieux tant qu'il n'en aura pas fini avec moi. Je n'ai donc pas le choix, je vais le laisser faire. Comme ça tout ira beaucoup plus vite et peut-être ne se croiseront-ils pas.

- Bon n'empêche qu'on ne se fout pas de ma gueule comme ça,  il murmure à mon oreille, toujours abaissé à mes côtés, et je crois que tu sais ce qui t'attend? Tu as joué avec le feu, tu t'es foutu de ma gueule et maintenant... Tu vas déguster.

Et c'est à quatre qu'ils qu'ils finissent par se ruenr sur moi. Mais je ne me défends pas, il faut que je gagne du temps.
Les coups volent, de plus en plus précis, de plus en plus violents, de plus en plus douloureux. Rapidement, le sang coule, la réalité me quitte. Et ma dernière penser va à mon colocataire.

Jimin, je t'en supplie, reste loin de moi...



A Suivre ...




                             





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