Marissa était debout, face au roi et discutait avec lui de la raison de son arrivée au château. Irena écoutait attentivement, assise près du roi, lorsque la porte s'ouvrit en grand, laissant entrer trois personnes. Les deux premières n'étaient autres que la princesse Allera et son époux, le prince Dannys et la troisième, le fils de la sorcière. Les yeux de de Marissa fixèrent le ventre de sa protégée avec surprise et attendrissement. La jeune femme lâcha le bras de son mari et se précipita dans les bras de sa mère de substitution.
-Mon enfant ! s'exclama la plus âgée en faisant attention de ne pas la serrer trop fort. Tu m'as manqué ! C'est fou ce que tu as changé. La grossesse te va si bien.
-Tu m'as manqué aussi Marissa.
Les deux femmes s'écartèrent l'une de l'autre et Dannys se présenta à la sorcière. Lorsque les présentations furent faites, Marissa expliqua à ses interlocuteurs la raison de sa venue.
-Je suis venue afin de terminer l'apprentissage d'Irena et soutenir mes enfants dans l'épreuve qu'ils traversent. Allera aura besoin de conseils en ce qui concerne le petit prince ou la petite princesse à naître.
Le prince prit son épouse par la taille et la ramena contre lui.
-Votre présence leur sera bénéfique madame, affirma-t-il. Mais peut-être devrions-nous parler de cela plus tard, vous avez fait un long voyage. Les serviteurs vont vous préparer vos quartiers.
La jeune femme le remercia et s'apprêta à quitter la salle, accompagnée de Kern et Irena. Avant de passer les porte, elle se retourna vers l'aînée des sœurs et pointa son doigt sur elle.
-Il faudrait que nous ayons une petite conversation toi et moi Ara, avertit-elle.
La jeune femme se promit mentalement de passer la voir un peu plus tard. Les portes se refermèrent sur le soldat et les deux sorcière et le silence se fit dans la pièce. La présence de Marissa avait ramené un peu de bonne humeur au château. Allera et Kern paraissaient plus sereins, Irena était très heureuse. Le père et le fils étaient rassurés de savoir leurs protégées entre de bonnes mains. Dannys s'inclina devant le roi et prit congé de lui en attirant sa femme à l'extérieur de la pièce.
-Tu es blanche, constata-t-il, les sourcils froncés.
La jeune femme ne répondit pas et le suivi jusqu'à leurs appartements. Il ordonna aux sentinelles qui gardaient la porte d'empêcher quiconque de les déranger et referma derrière eux. Le couple se dirigea vers la chambre, sans prononcer le moindre mot. Ils étaient tous les deux épuisés. Dannys retira sa veste et ses bottes, ne gardant que sa chemise et son pantalon et s'allongea dans le lit conjugal, attendant sa femme qui ne tarda pas à le rejoindre. Ils étaient allongés face à face et se regardaient en silence. Le prince s'approcha de son épouse et l'embrassa tendrement en posant la main sur son ventre. La princesse ferma les yeux et ne tarda pas à sombrer dans le sommeil.
Une cavalcade se faisait entendre du côté de la forêt et des rugissement à glacer le sang s'élevèrent. La jeune femme regardait dans tout les sens, mais ne voyait rien que des arbres. Les créatures se rapprochaient rapidement, bientôt elle les vit apparaître devant elles. Ces monstres ressemblant à des loups, dont le corps était recouvert d'aiguilles aussi longues et larges que la lame d'un poignard, se précipitaient droit sur elle, montrant leurs crocs acérés. Les yeux rouges des créatures ne quittaient pas leur proie du regard et bondirent sur elle, sans qu'elle ne puisse rien faire d'autre que hurler.
-Par la Créatrice, Ara réveilles-toi ! implorait le prince, très inquiet pour son épouse.
Cela faisait dix minutes que la princesse s'agitaient et criait dans son sommeil, il ne parvenait pas à lui faire ouvrir les yeux et commençait à s'affoler. Souhaitant comprendre ce qu'il se passait dans la tête de la jeune femme, il tenta de s'introduire dans son esprit et y parvint sans difficulté. Mais ce qu'il vit lui retourna l'estomac. Sa femme ne faisait pas un simple cauchemar, il s'agissait d'une vision. Une vision d'horreur. Craignant pour la vie de la princesse, qui ne se réveillait pas et de son enfant, le prince n'eût d'autre choix que de faire venir celui qui l'avait déjà sauvée.
-Gardes ! hurla-t-il.
Les deux soldats firent irruption dans la pièce, l'arme au point, pensant qu'un ennemi s'était introduit dans le château. L'incompréhension voila leurs regards en découvrant leur prince tentant de calmer sa femme.
-Vous, ordonna-t-il à l'un d'eux. Allez chercher le sorcier Karan ! Quant à vous, aidez-moi à l'immobiliser, elle risque de se blesser.
Les sentinelles s'exécutèrent sur le champ. L'une aidait le prince à stabiliser la jeune femme pendant que l'autre s'empressait de rejoindre les appartements du sorcier. Son poing s'abattit sur la porte et le soldat patienta jusqu'à ce que le mage ouvre. Ce qu'il ne tarda pas à faire, le mécontentement affiché sur son visage. Il était plongé dans de vieux grimoires qu'il avait trouvé en farfouillant dans la bibliothèque de l'édifice et n'aimait pas être dérangé. Il comptait le faire savoir à l'importun qui avait pratiquement défoncé sa porte, mais se retint en reconnaissant le garde. Sa mine grave n'augurait rien de bon et son pressentiment fût confirmé lorsque la sentinelle s'expliqua.
-Monseigneur, pardonnez-moi pour cette intrusion, mais le prince vous demande de le rejoindre dans ses appartements. Il s'agit de la princesse.
Sans répondre, le sorcier se précipita vers le lieu indiqué, le garde sur ses talons. Il entra en trombe dans les appartements du couple et comprit que la situation était critique lorsqu'il vit le prince tenant son épouse, agitée et endormie, par les épaules. Une sentinelle tentait de maintenir les jambes de la jeune femme immobiles. Dannys implorait le sorcier du regard.
-Je n'arrive pas à la réveiller, expliqua-t-il, la voix débordante de peur. Faites quelque chose, je vous en prie !
Il ne se le fit pas dire deux fois. Le mage s'approcha de le jeune femme et lui prit les mains. Avant de faire quoi que se soit, il détailla la façon dont il allait procéder pour la sortir de là.
-Je vais entrer dans son esprit et essayer de la faire revenir àla réalité. Continuer à lui parler, cela l'aidera à refaire surface. Surtout, ne décrochez pas nos mains ! Elles doivent rester en contact.
Rodwarth se mit au travail et pénétra dans la tête de la princesse. Le cauchemar auquel elle était livrée était vraiment atroce. Le mage chercha une infime faille dans cette vision, qui pourrait leur permettre à tous les deux de revenir. Il la trouva sans trop de difficulté et adressa, à l'aide de son esprit, quelques mots à celui de la jeune femme. Il fallait détourner son attention de ce cauchemar.
Allera ! appela-t-il. Vous m'entendez ?
Il n'eût aucune réponse, mais le décor autour de lui se brouilla légèrement. C'était bon signe. Le mage reprit la parole.
Ce que vous voyez n'est pas réel. Ce n'est qu'un cauchemar. Vous devez vous réveiller !
Le paysage disparu un peu plus, mais ce n'était pas suffisant. Après plusieurs minutes à tenter de parler à la jeune femme, il décida de tenter quelque chose de risqué. Il n'avait jamais fait cela auparavant, mais il le devait maintenant. Le sorcier se concentra et fit appel à ses pouvoirs. Le corps de la princesse se glaça et, sous la morsure du froid, elle reprit peu à peu conscience. Les images autour de Rodwarth disparurent entièrement et le jeune homme senti l'esprit d'Allera rejeter le sien et il reintégra brutalement son corps. Quant à la jeune femme, elle ouvrit les yeux et cessa de se débattre dans les bras de son mari qui fût soulagé qu'elle reprenne conscience. Le garde qui lui tenait les jambes la relâcha doucement et s'éloigna.
-Tu vas bien ? demanda le prince la voix débordante d'inquiétude.
La princesse le regarda, perdue. Elle avait dû mal à reprendre pied dans la réalité. Lorsqu'elle réalisa qu'elle était dans sa chambre, en sécurité, une larme glissa sur sa joue et elle se blotti dans les bras du prince. Celui-ci remercia les trois hommes qui les entouraient et les congédia d'un signe de tête.
-C'est fini, voulu-t-il rassurer sa femme. Tout va bien.
Il lui caressa doucement le dos et l'embrassa sur le front dans le but de s'apaiser. Elle tremblait comme une feuille dans ses bras.
-C'est loin d'être terminé, sanglota-t-elle en cachant sa tête dans le cou de son époux. Cela ne fait que commencer.
Dannys ne savait quoi répondre et la jeune femme n'arrivait pas à se calmer. Elle devait se changer les idées. Petit à petit il relâcha sa femme, enfila ses bottes et sa veste avant de tendre la main de la princesse. Cette dernière haussa un sourcil et l'attrape, se levant à son tour.
-Tu as besoin de prendre l'air, répondit-il à sa question silencieuse. Et moi aussi.
Allera sécha ses larmes et enfila ses bottes. Ils sortirent de leurs appartements et se dirigèrent vers les jardins intérieurs. Ils traversèrent les allées fleuries et colorées, les odeurs tantôt sucrées, tantôt amères leur chatouillant le nez. Dannys cueilli sur son passage une magnifique rose d'un blanc éclatant et la tandis à sa femme. Cette dernière la prit délicatement entre ses doigts, faisant attention aux épines et respira son doux parfum après avoir remercié le prince d'un sourire. Main dans la main, ils allèrent s'asseoir sur un banc en marbre, au milieu des jardins.
-Tu m'as vraiment fait peur tout à l'heure, se livra l'héritier en caressant la joue de la jeune femme. J'ai cru que j'allais vous perdre tous les deux.
Allera détourna les yeux et posa la main sur son ventre, comme pour s'assurer que le petit être qui grandissait en elle allait bien. Son regard se perdit au loin. Elle ressassait les horreurs qu'elle avait vu.
-J'ai eu très peur aussi.
Le prince lui prit délicatement le menton et la força à le regarder.
-N'y pense pas pour l'instant. Nous nous occuperons de cela plus tard.
Il l'embrassa tendrement et la garda contre lui un long moment. Leurs craintes s'envolaient lorsqu'ils étaient dans les bras l'un de l'autre. Ils furent bientôt dérangés par Irena qui cherchait sa sœur depuis de longues minutes.
-Te voilà enfin Ara ! s'exclama la princesse à la chevelure flamboyante. Isac et moi t'avons cherché dans tout le château.
La concernée se redressa, haussant un sourcil.
-Vous auriez pû utiliser la télépathie, je vous aurais répondu.
Irena ignora la remarque de sa sœur et s'adressa à Dannys en attrapant le bras de la jeune femme.
-Excuses-moi Dannys, mais il faut que je m'entretienne avec ma sœur.
Le prince adressa un sourire éblouissant à sa belle-sœur.
-Elle est toute à toi, répondit-il.
La jeune princesse lui rendit son sourire et entraîna Allera qui la regardait, perplexe. Avant que les deux femmes ne soient hors de portée de voix, le prince lança une dernière recommandation à la cadette.
-Ne l'épuise pas trop Irena !
-Ne t'inquiète pas, répliqua celle-ci.
Les deux femmes sortirent des jardins. La plus jeune marchait à vive allure, les pans de sa robe mauve bruissant à chacun de ses pas. Allera tentait tant bien que mal de suivre le rythme.
-Iri ! l'interpella l'aînée qui commençait à s'essouffler. Vas-tu m'expliquer pourquoi Isac et toi me cherchiez ?
Irena restait silencieuse, ce qui commençait à irriter Allera. Sa cadette la conduisit jusqu'à la bibliothèque où elle choisi un coin éloigné de la porte et des personnes présentes dans la pièce. Elle s'assura que personne ne pouvait les entendre avant de s'adresser à la jeune femme en croisant les bras sur sa poitrine.
-Tu vas m'expliquer ce qu'il s'est passé dans tes appartements tout à l'heure !
Allera fût surprise du ton qu'elle employait avec elle. Pourquoi tant d'agressivité ?
-De quoi parles-tu ?
-Ne fais pas comme si tu ne savais pas de quoi je parle ! J'ai senti ta détresse. Isac aussi. Nous étions morts d'inquiétude !
Allera soupira de lassitude et détourna les yeux. Elle ne voulait pas en parler avec Irena, mais elle l'aurait sur le dos jusqu'à ce qu'elle lui dise ce qui n'allait pas.
-Une vision un peu violente. Tout va bien maintenant.
Peu convaincue, la jeune princesse haussa un sourcil, son regard bleu transperçant sa sœur. Elle n'insista toutefois pas et décroisa ses bras.
-Il faut que j'aille voir Marissa. Peux-tu rassurer Isac pour moi ?
Irena acquiesça et Allera tourna les talons.
-Il faut que tu fasses attention Ara, tu n'es plus seule. Tu devrais demander de l'aide à Rodwarth ou Marissa. L'un d'eux a sûrement une solution pour diminuer la force de tes visions.
Et c'est sur ces derniers mots que la jeune princesse disparue entre les étagères surchargées de livres. Allera resta pensive un moment. Sa sœur avait tellement mûri en un an, elle était devenue adulte. Chassant cette pensée, elle sorti à son tour de la bibliothèque et, à l'aide de la magie, chercha la présence de Marissa dans le château. Elle la retrouva dans des appartements à proximité des siens. Elle s'engagea dans les couloirs, grimpa quelques escaliers, ce qui l'épuisait grandement et fini par se retrouver là où l'essence magique de sa nourrisse la menait. Elle n'eût pas le temps de frapper à la porte que celle-ci s'ouvrit d'elle-même, invitant la jeune femme à entrer. Elle retrouva la sorcière assise sur un canapé en compagnie de son fils. Tous deux se levèrent à son arrivée.
-Allera, ma chérie ! s'exclama la magicienne, heureuse. Viens t'asseoir avec nous.
La princesse sourit à celle qu'elle considérait comme sa mère et s'exécuta. Kern se leva et salua son amie.
-Tu ne restes pas avec nous ? demanda cette dernière alors que le chevalier allait sortir.
-Non, je vais vous laisser entre femmes.
Il leur adressa un sourire et parti. Marissa se tourna vers sa fille adoptive.
-Combien de mois ? s'enquit la sorcière en regardant le ventre de sa protégée.
-Sept, répondit la jeune femme. Kern ne t'a rien dit ?
La quinquagénaire esquissa un sourire moqueur.
-Il est plus occupé à apprendre l'art du combat à ta sœur qu'à prendre le temps de parler avec sa mère.
Les deux femmes éclatèrent de rire. Tout le monde connaissait les sentiments qu'éprouvait le soldat envers la princesse à la chevelure de feu. Il ne les lui avait toujours pas dévoilé, par devoir, par crainte qu'ils ne soient pas réciproques et parce qu'elle était promise à un autre.
-Mais ce n'est pas de lui dont nous devons parler, mais de toi. Comment te sens-tu Ara ?
La princesse détourna le regard.
-J'ai l'impression de perdre le contrôle sur mes pouvoirs, je suis constamment épuisée et...
La jeune femme s'interrompit, elle repensa à ses rêves étranges et ses horribles visions.
-Continus, insista Marissa avec douceur.
-J'ai eu une vision toute à l'heure, lorsque je me reposait avec Dannys, termina-t-elle dans un souffle. Elle était d'une telle violence. Il a crut que je ne m'en sortirait pas.
Sa voix avait commencé à trembler et les larmes s'accumulaient au bord de ses yeux. La sorcière prit Allera dans ses bras.
-Respire mon ange. Il faut que tu te calmes.
Marissa sembla réfléchir un moment avant de reprendre.
-Si tu le souhaites, je peux demander aux serviteurs de te faire parvenir des infusions de plantes le soir. Cela pourrait t'aider à mieux dormir.
La princesse se redressa.
-Y a-t-il un risque, s'enquit-elle. Pour le bébé ?
La sorcière sourit, amusée.
-Voyons ! Pour qui me prends-tu Allera ? fit-elle mine de s'offusquer. Penses-tu sincèrement que s'il y avait le moindre risque pour l'un de vous deux, je te proposerais cela ?
Le faux air contrarié de sa mère adoptive fit rire la jeune femme qui réussi à se détendre. Sa question était stupide, Marissa ne ferait jamais rien qui puisse les mettre en danger son fils et elle, mais la quinquagénaire comprenait ses inquiétudes, elle était passée par là elle aussi.
-Pardonnes-moi. Je pense que ses infusions me feraient le plus grand bien.
-Bien. Dans ce cas j'irai moi-même chercher les plantes et les confirais à ta servante. Elle sera la seule à s'occuper de cela.
Allera haussa un sourcil, intriguée.
-Tu penses que quelqu'un serait capable de m'empoisonner ?
Le ton de sa voix était amusé, mais Marissa ne riait pas. Elle arborait une mine grave.
-Par les temps qui courent, il vaux mieux se montrer prudent. Irena, Dannys et toi êtes les ennemis directs de Javier et Moira. Ils savent que vous ne les laisserez pas agir impunément. Rappelles-toi qu'ils ont déjà infiltré Kendil sans que personne ne s'en rende compte. Eniel et ton frère en sont morts.
Le sourire de la jeune femme disparu brusquement et elle baissa les yeux. Elle les sentait s'humidifier à mesure que les larmes s'y accumulaient. Le souvenir du corps inerte de son ami la hantait toujours. Quant à Orin, elle avait cherché un moyen de chasser l'esprit du dieu de son corps sans avoir à le tuer, en vain. Ce fut la Créatrice qui l'informa qu'au moment où Javier avait prit possession de son corps, le roi avait rejoint le royaume des morts. Elle avait cru à un mauvais rêve dû à la tension qui l'habitait et la mort de son ami. Elle avait continué ses recherches, ne dormant plus la nuit et inquiétant son entourage. Irena l'aidait dans la journée, mais la princesse aux cheveux de feu s'était vite fait une raison. Quelques jours plus tard, Rodwarth avait fait irruption dans la bibliothèque où la jeune femme se terrait, irrité et lui avait explicitement ordonné de cesser ses recherches inutiles. Ils s'étaient violemment disputés, alertant la moitié du château. Elle s'était effondrée lorsque le mage lui avait avoué que Sanoliah, la déesse de lumière, lui avait personnellement demandé à ce qu'il lui fasse entendre raison. Y repenser la rendait malade. Elle n'avait pas perdu un frère ce soir là, mais deux.
-Tu viens seulement d'arriver et tu sais déjà tout ce qu'il s'est passé depuis un an, marmonna-t-elle, nauséeuse.
-Irena et Kern m'ont tout raconté. Pardonnes-moi de te rappeler tout cela, mon enfant.
La princesse balaya ses excuses d'un geste de la main et se leva.
-Ne t'en fais pas pour cela. Je vais te laisser, après ce long voyage, tu as besoin de repos. Ma servante viendra te voir dans la journée. Annalia est une personne de confiance.
-Je n'en doute pas, sourit la sorcière. J'aimerais que tu me rende un service, reste au repos aujourd'hui.
La jeune femme acquiesça et sorti. Elle suivi les conseils de sa mère adoptive et regagna ses appartements. Elle se laissa tomber sur le lit et s'endormit peu après.