Sous le point de vue de Kimberley.
Je suis rentrée chez nous. J'ai déposé les affaires que j'avais emmené avec moi puis suis allée dans notre chambre. J'ai ouvert les placards et les siennes avaient disparu. Il est parti. Je m'en doutais... il doit se sentir trahi d'une force. Mais il doit me comprendre. Que ressentais-je moi lorsque je l'ai vu sur le lit avec Reine ? Il paraît égoïste. Le pire est que ce n'est rien face à la catastrophe qui arrive. Je ne sais pas comment lui dire, comment lui le faire comprendre. Il ne m'a jamais touché donc cela ne peut en aucun cas venir de lui, mais seulement de Jason.
En parlant de lui, j'ai bloqué son numéro. Après notre nuit dans ma voiture, nous avons continués à nous voir. Et je dois avouer que nos moments ensemble me plaisait bien. C'est vrai, je ressentais ce manque en moi du à l'absence de Kaëron combler par la présence de Jason. J'ai même une telle haine de devoir admettre ça. Mais ce n'est que la vérité.
Je suis ensuite retournée au salon et ai pris mon téléphone. Ma mère venait de m'appeler. J'ai pas envie de parler alors j'ai pas répondu. J'ai allumé la télévision puis je me suis doucement endormie.
[...]
J'ai commandé des pizzas pour ce soir. J'ai une faim pas possible. J'ai l'impression d'être devenue un ogre tellement j'ingurgite des calories surdimensionnés. J'avais pas non plus envie de regarder la télévision alors j'ai mis de la musique en attendant mes pizzas. Par Dieu, elles sont arrivés rapidement. J'ai ouvert le livreur et l'ai payé. Je le remercie et m'apprête à fermer la porte lorsqu'un pied bloque la fermeture. Je rouvre et vois Kaëron.
Kaëron – À quoi ça sert de détruire des années de couple ? À quoi sert de détruire notre mariage ? Je t'aime encore plus que le premier jour où je t'ai rencontré princesse Kim. Je ne peux pas vivre plus longtemps sans toi. Je suis pas comme tous ses mecs qui se tuent par fierté à cause de sottises. Tu es celle que je dois épouser. C'est tout. Okay, tu pensais que je te trompais et c'était faux. Tu m'as trompé pour de vrai toi, au contraire. Mais si Dieu t'a pardonné, qui suis-je pour ne pas le faire ?
Il tchip et s'en va.
– Tu fais quoi là ? Tu me fais une déclaration d'amour et tu t'en vas comme un voleur comme ça ? Viens là !
Je pose les pizzas et le prend dans mes bras. Je l'embrasse sans lui laisser le temps de dire un mot. Qu'est-ce que j'étais heureuse de retrouver l'homme de ma vie. Mon unique, authentique et identique. Il entre avec moi dans la maison et me serre dans ses bras.
Kaëron – Maintenant je vais apprendre à vivre en oubliant le passé. C'est le meilleur qu'il nous reste à faire n'est-ce pas ? Dieu merci, tu n'es pas enceinte !
Je m'arrête de sourire et recule. Il me regarde perdu et avance vers moi. Il me presse les bras en me questionnant du regard.
Kaëron – avec un ton apeuré – Ça veut dire quoi ça ?
– Je crois être enceinte...
Il me lâche et recule. Il passe ses mains sur son visage et soupire.
Kaëron – Je ne t'ai jamais touché donc le père doit être cet homme. Termine-t-il écœuré.
J'hoche positivement de la tête.
– Mais tu sais, je ne suis vraiment pas sur ! Et puis-
Kaëron – Je suis pas venu ici pour passer une mauvaise soirée. Commence Kaë' en me passant la mèche derrière l'oreille. Alors, peu m'importe, profitons du moment présent. On parlera du reste plus tard !
Je souris.
Kaëron – Qu'avais-tu prévu pour ce soir ?
– Glander en mangeant des pizzas.
Kaëron – Cool. T'as des pizzas à quoi ?
– Ouhh, j'en ai pris tellement.
Kaëron – On va s'la couler !
Je ris et prend les pizzas. Je les pose sur la table basse et vais chercher des verres et dus jus. Pendant quelques instants je suis restée debout derrière lui. Je suis heureuse. Et même si je risque d'être enceinte, je suis heureuse d'être avec Kaëron et pas un autre.
[...]
DÉBORAH
Kingston, JAMAÏQUE.
Jérémiah me sert un plateau avec des croissants et un verre de jus. Comme à mon habitude depuis quelques mois, je refuse de manger. Tant que ma fille ne sera pas retrouver, je ne mangerai pas.
Depuis ce que l'inspectrice m'a dit, je commence à douter de Jérémiah. Je ne le connais pas. Du moins, je sais juste qu'il est nigérian et qu'il vit ici pour changer de vie. Mais quoi d'autre ? Sa famille ? Ses amis ? Son enfance ? Je n'en sais rien. Même si cela va faire plus d'un an que je le côtoie. Et puis, mes appels de menace ont cessés. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais c'est trop louche tout ça.
J'en ai parlé à mère il n'y a pas longtemps. Elle m'a dit qu'elle ferait des fétiches pour savoir qui a ma fille. Je n'aime pas trop ces choses. Mais elle adore alors je la laisse dans son délire. Mon téléphone sonne. Je le prend. C'est un numéro français mais pas masqué cette fois-ci. Je réponds rapidement en français.
Appel entrant :
Unknown
« Allo ? Dis-je.
– Déborah ?
– Oui, qui est-ce ? Demandais-je.
– C'est Isaiah Lenga. Tu te souviens de moi ? Me demande-t-il.
– Oh, oui oui. Tu vas bien ? Ça fait genre, super longtemps !
Isaiah – De ouf. Je voulais prendre des nouvelles tout ça. Ta soeur m'a dit que tu avais déménagé à Kingston.
– Oui. Depuis plus d'un an maintenant.
Isaiah – C'est vraiment cool ça. Elle m'a aussi dit que tu t'en ai aller enceinte.
– Euh... »
Je savais que la vérité éclaterait un jour. Mais là, c'est vraiment pas le bon moment.
« Tu n'as pas à avoir peur Déborah. J'espère que l'enfant se porte bien.
– Oui, elle va bien.
Isaiah – C'est une fille ? J'ai une nièce ? Junior a une cousine ?
– Oui, Jenny...
Isaiah – Mmh. Son père aurait aimé la rencontrer.
– Aurait aimé ? Comment ça ?
Isaiah – inspire puis expire – C'est pour ça que je t'ai appelé Déborah. Pour t'annoncer quelque chose.
– Quoi, qu'est-ce qu'il se passe ? Tu me fais peur ! Dis-je.
Isaiah – Déborah, Stephen est mort. Il y a 6 semaines. Nous l'avons enterrés au USA et- »
Je laisse mon téléphone tomber au sol. Jérémiah s'est précipité vers moi en me demandant ce qu'il se passait. Je n'avais pas les mots. Je ne savais pas quoi penser ni quoi dire ni comment réagir. Tout ce que me demandait Jérémiah me paressait flou. J'ai cru devenir folle.
[...]
CÉLINE
Paris, FRANCE.
Je faisais les magasins avec Angie et Bailey. Nous étions dans le rayon bébé. J'ai tellement hâte de fonder une famille. Je rêvassais sur des tenues de petites filles lorsque Bailey me sortie de mes pensés.
Bailey – Tiens, ce serait mignon sa pour Avah.
Angie – Archi.
Bailey – Je vais lui offrir tiens.
Elle en prend et met dans son panier. Je continue de regarder dans le silence. Je suis particulièrement fatiguée en ce moment. Je ne sais pas pourquoi mais bon. Ça doit sûrement être les cours. J'aide Bailey a porté des trucs. Avec sa grossesse presque à terme, elle n'a pas le pouvoir de faire grand chose.
Angie – Tu penses que Rose t'as réellement pardonner Céline ?
Bailey – La connaissant ouais si non elle ne lui adresserai pas la parole. Et puis, avec ce qu'il s'est passé avec Stephen je ne pense pas qu'elle perdrait son temps à détruire des relations.
– Mhh, c'est clair.
Angie – C'est vrai. Mais la pauvre, Stephen s'était l'homme de sa vie. Elle finira avec qui ?
Bailey – Seul Dieu sait hein.
– Amen. Je pense qu'Ismaël est titulaire hein.
Bailey – Daye. Il est jamais allé à la prison.
Angie – Mais askip c'est parce que son père voulait pas.
– Ah ouais ? Comment ça ?
Angie – Il a monté Stephen contre Ismaël et Rose genre gros ménage à trois.
Bailey – Ladjilah, son père est donc fou.
– En tous cas.
Angie – En tous cas à cause de lui, Stephen et Rose ne s'expliquerons jamais.
– Mhh c'est clair.
Bailey – Ou peut-être au paradis inch'allah.
– Bon.
Je continue de regarder les vêtements puis on change de rayon. Les filles vont en caisse pendant que je vais chercher des nems au rayon chinois. J'étais archi concentrée dans mes recherches lorsque je me suis cogné contre un homme. Je me retourne doucement. Il me regardait avec insistance. J'avais une impression de déjà vu, mais j'ai pas calculé. Je me suis vite excusée et suis allée en caisse. Les filles me regardaient comme si j'étais folle.
– Quoi ?
Bailey – T'as fait un marathon ou quoi ? T'es essoufflée comme un porc ma soeur.
Angie – On dirait ta vu un fantôme.
Bailey – Pas celui de Stephen j'espère !
– Bailey !
Bailey – Quoi ? Je l'ai jamais aimé lui. Je me souviens même qu'avec Maëlys lorsqu'on a découvert qu'il avait trompé Rose on voulait les éloignés l'un de l'autre pour que notre copine ne souffre pas.
Angie – Ça se sont de bonne copine !
– Finalement elle souffre de ne pas avoir pu lui parler.
Bailey – Et à cause de qui ? Je l'ai fais enfermer pendant un an moi ?
Je reste bouche bée devant Bailey. Angie se gratte la nuque et se racle la gorge.
Angie – Bref, je vais me faire une nouvelle wig les filles.
Je ne prêtais pas attention à ce qu'elle disait. Mon esprit restait bloquer sur le propos tenu pas Bailey.
– T'as raison ! J'suis qu'une égoïste, une incapable. J'ai fais emprisonner une femme que je considérais comme ma soeur parce que j'avais peur de mourir. Quoi ? C'est inhumain ? Quoi ? C'est hram de faire ça ? Ouais et alors ? Tu vas me crucifier pour ça ? Putain rend pas fou Bailey !
Je pose tous les articles que j'avais dans les bras sur le tapis et sors du magasin. Je fonce vers le parking et sors mes clés. J'ouvre ma voiture en ronchonnant et j'entend mon nom derrière.
– Quoi ?! Quoi ?! Criais-je.
Je me retourne. C'est le mec que j'ai bousculé tout à l'heure. Il est typé maghrébin. Il est grand de taille et a des yeux noisettes. Il a une coupe courte et a des boucles d'oreilles. Vraiment charmant le type. Mais j'ai grave pas envie de tchatcher là. Il s'approche de moi et me tend une carte. Je la prend. C'est une photo de Rose, Gloria, Angie, Bailey et moi. Je me balade toujours avec. Elle a du tomber de mon porte-monnaie.
– Merci monsieur.
– Y'a pas de quoi. Me dit-il en souriant.
Minu pembe neti na film 🤩. En gros il a les dents colgate. Je calcule pas trop. Il continue de me regarder avec insistance. J'en perd patience.
– Bon, vous avez un problème où ?
– Tu ne te souviens pas de moi ?
– Je devrai ?
– Il y a deux ans, restaurant mexicain, avec tes deux copines noires. Plus de table disponible alors vous devez partager votre table avec trois charmant jeune homme. Un noir, un blanc et un arabe qui en ocurance est moi.
– Wow, c'est pour ça que j'avais cette impression de déjà vu ! Mais c'est incroyable, ça fait tellement longtemps !
– Oui mais depuis ce soir là, je ne t'ai pas oublié moi, Céline. Dit le jeune homme en me faisant un clin d'oeil.
Je ris légèrement. Il paraît psychopathe le boug là, est-il au courant ?
– Je ne me souviens pas de ton nom, tu es ?
– Zaïres avec un s pas comme l'ancien nom de la RDC. Mais ça se prononce pareil.
– Authentique, j'aime.
Zaïres – Tant que tu aimes, c'est l'important écoutes.
– La cheb !
Zaïres – Tu connais !
Je ris.
Zaïres – J'aimerai avoir ton numéro. Est-ce possible ?
– Bien évidemment !
Je ris et lui le donne. Il me remercie, me sourit et s'en va. Il est vraiment trop mignon genre ouahou... Joachim ? Mmh... depuis le procès, il m'a oublié. Il m'a clairement fait comprendre que lui et moi n'avions rien avoir à faire ensemble alors nous avons perdu contact. Je ne sais pas où il est et je suppose que lui aussi. Peu m'importe aujourd'hui, j'ai appris à me reconstruire suite à mes nombreuses erreurs faite que j'assume complètement d'ailleurs. Maintenant, je fonce vers l'avenir car on ne sait jamais lorsque la mort frappe.