Mardi 19 Décembre 2017
00h07
Je m'avance davantage pour être à leur niveau, puis lui réponds :
"Je ne l'ai pas invité. Étant donné que la situation me laisse réfléchir à une potentielle dispute entre eux, je leur demande à mon tour. Que se passe-t-il ? Vous vous êtes disputez ?
-Non. Seulement, Nyu en m'ouvrant la porte m'a littéralement sauté dessus pour m'embrasser la joue.
Alors qu'il achève sa justification qui se fut étonnante mais surtout qui attisait ma colère et mon incompréhension, je me tourne vers ma sœur qui le regardait avec beaucoup de mépris.
-Comment oses-tu ? Elle s'approche de moi presque en courant pour me prendre les mains d'un geste très doux. Je pensais que c'était le voisin. Je te jure que c'est vrai. D'ailleurs, ça me dégoutte de m'être trompée si pitoyablement. Elle se tourne maintenant vers Jungkook qui s'était assis sur le vieux canapé. Raconte toute l'histoire au lieu de créer des tensions dans ton couple pour rien."
Je regarde cette fois-ci mon époux qui haussa simplement les épaules. Je n'ai aucune raison d'en vouloir à Nyu puisqu'elle m'avait aussi avertie avant, qu'elle pensait que ça serait le voisin. Je ne devrais pas être contrariée. Alors pourquoi j'y pense encore ?
Nyu partit dans la cuisine pour nous préparer le dîner. Elle avait insisté pour que je mange avant de m'en aller avec Jungkook. Je lui ai aussi demandé d'aller s'habiller plus convenablement, maintenant que mon conjoint est ici. Car elle était encore en chemise.
Bien que je sois très heureuse de la venue de Jungkook, je reste tout de même honteuse par les précédents épisodes. Sachant que l'appartement n'était pas très spacieux, nous étions éloignés mais à la fois proche. C'est en triturant mes doigts que je m'approche de lui sous son regard aguicheur. Il savait que j'étais mal à l'aise. Je me place face à lui et regarde le sol.
"Merci d'avoir demandé à Jong suk de me déposer chez Nyu. Il sourit légèrement sans dire un mot. Cette scène me gênait, j'étais encore debout devant lui, alors qu'il continuait de me scruter. Je lui offre un faible sourire et m'assoie près de lui. Il se pousse pour me laisser plus de place et prend son téléphone pour consulter, je ne sais quoi. J'abaisse les épaules, un peu déçue qu'il ne veuille pas faire une pause avec son travail. C'est gentil de ta part."
J'essaye d'attirer son intention autant que je pouvais mais il reste imperturbable. Je ne compte pas lui faire une scène car je suis encore reconnaissante face à son geste. Il ne mérite pas que je lui prenne la tête ce soir. Puisqu'il ne m'écoute pas, je décide de partir aider ma sœur en cuisine.
Je la retrouve le visage dans le four en train d'essayer de voir si le poulet était cuit. J'accoure vers elle et la recule par le bras. Elle ne comprend visiblement pas ma réaction.
"Ce n'est pas comme ça qu'on regarde si un poulet est cuit de l'intérieur.
J'attrape le couteau qui était sur le plan et m'avance vers le four.
-Comment fait-on alors ?
Je lui fais signe de s'approcher et ouvre la porte. La trop forte chaleur qui émane m'indique que je devrai baisser la température de cuisson. Avec le couteau, je pique délicatement la peau dorée du poulet et regarde furtivement si l'intérieur est prêt. Je referme rapidement la porte et me relève.
-Tu as failli te brûler le visage. Il ne faut jamais s'approcher de trop près du four. L'avertis-je.
-Je ne suis pas très douée en cuisine. Se plaigna-t-elle alors qu'elle retirait son tablier déjà bien salit.
Je lui tends le couteau qu'elle prend et lui souris faiblement.
-J'ai vu ça. Laisse-moi t'aider."
Sans résister, elle cède à mon offre et continuons la préparation du repas. Évidemment, elle avait insisté pour préparer une recette que j'appréciais à l'époque. Le Jambalaya au poulet. D'après elle, c'est la recette que notre mère adorait faire quand nous étions plus jeunes. Je suis donc impatiente de goûter de nouveau à cette douceur.
Alors que Nyu mélangeait le contenu, je sors des assiettes. Je ressens une nouvelle fois un pincement au cœur sachant que ma petite sœur n'a pas de table sur laquelle manger. Nous devions tenir à la main les assiettes et manger sur le canapé. Je la regarde faire avec beaucoup de tristesse. Elle est tellement loin de la vie réelle. J'ai l'impression qu'elle ne veut pas voir les choses en face.
J'attrape mon plat et celui de Jungkook pour lui apporter. Je vois bien que le canapé ne suffira pas pour nous trois, alors je prends l'initiative de m'asseoir au sol. Les deux protagonistes me regardent bizarrement tandis que j'essayais de convaincre Nyu que ce n'était pas grave et qu'elle devait s'asseoir sur le canapé.
Avant de manger, je regarde furtivement Jungkook qui ne semble pas ravi du repas. Ses yeux se baladent entre son plat et moi d'un air paniqué.
"Tu n'aimes pas ? Lui demandai-je.
Il se tourne immédiatement vers Nyu qui affichait un sourire presque victorieux.
-Oui Jungkook. Tu n'aimes pas ? Accentua-t-elle.
Il n'était vraiment pas bien. Lui qui était de nature charismatique et sûr de lui, il se retrouve angoissé.
-Je... Tu es allergique au Chorizo ! S'exclama-t-il.
Je le fixe sans comprendre ce qu'il vient de me dire. C'était si soudain. La cadette le regarde également surprise.
-Quoi ?
Jungkook se redresse et prend mon assiette pour la déposer au sol. Il me prend la main et me relève.
-Tu es allergique au Chorizo. Tu ne peux pas manger ce plat.
Je retire ma main de la sienne et prends ses joues pour le calmer.
-Même moi, je n'étais pas au courant. Commenta Nyu.
La situation est totalement incompréhensible. Leurs réactions sont démesurées et inattendues.
-Comment ça se fait que tu ne sois pas au courant de mon allergie ? Demandai-je à Nyu.
-J'en ai aucune idée. Demande à Jungkook. Dit-elle le regard accusateur en croisant les bras.
Ma sœur toisait mon époux alors que celui-ci semblait tellement perdu. Il n'était clairement pas dans son état normal. Il m'attrape de nouveau le poignet et me conduit vers la porte alors que Nyu nous suivait.
-Une allergie peut surgir plus tard mais tu étais trop occupée à faire ta pute qu'à prendre des nouvelles de ta grande sœur.
-Jungkook !"
Il tire sur mon bras et sortons de l'appartement en cavalant. Il me traîne vulgairement alors que j'essayais de me caler à son rythme pour ne pas tomber dans les escaliers. Je lui cris en vain de me lâcher mais il ne m'écoute pas du tout. Il me serre également très fort le poignet qui commençait à me faire mal.
C'est quand nous arrivions dehors que j'arrête de crier ne voulant pas attiser la curiosité des voisins sur le balcon. Je le suis sans protester mais mes intentions ne sont pas conviviales.
Que s'est-il passé ?
D'où sort cette réaction ? Pourquoi lui a-t-il parlé ainsi ? Cette fois j'en étais sûr. Il me cache quelque chose. Il n'aurait jamais eu ce comportement s'ils n'avaient rien à se reprocher.
Je suis vraiment partagée entre l'envie de le gifler ou d'essayer d'avoir un semblant de conversation. Je sais que ça ne sert à rien de vouloir parler avec lui maintenant donc je préfère attendre qu'on rentre à la maison. Donc je me laisse embarquer dans le véhicule et attends avec impatience ses explications.
Je claque la porte de la chambre pour lui montrer ma colère qui s'échapperai presque en fumée par mes oreilles. L'homme qui me sert d'époux, est assis sur le lit en déboutonnant sa chemise blanche. Le trajet en voiture m'a fait réfléchir sur les circonstances de notre départ prématurée, et j'ai toujours la même idée en tête. Me défouler.
Je me place devant lui les mains sur les hanches, lui me regarde à peine trop occupé à défaire sa cravate. Son lymphatisme sur les événements me fait rentrer dans une colère noire. C'est donc avec toute la rage, la peine, l'incompréhension et par l'impression d'être constamment mentis, que ma main humilie avec violence Jungkook qui n'en revient toujours pas.
Celle-ci me fait affreusement mal au passage mais rien n'est comparable à la sensation de soulagement qui s'émane en moi.
Bordel.
Ce moment de plaisir fut de courte durée puisque le concerné se lève brusquement, m'attrape par la gorge et me plaque contre la porte de la chambre qui retentit sous l'effet du choc. J'ose à peine le regarder dans les yeux. J'ai gaffé. Mais j'ai bien gaffé.
"Qu'on soit clair entre nous. La voix de l'homme en face de moi n'était plus la même. On pouvait presque y entendre les mêmes émotions que moi, il y a deux minutes. Elle était rauque, dure, strict, haineuse. Je faisais abstraction de cela, et essayais de m'extirper de sa poigne qui commençait à me faire suffoquer. Le corps à corps n'est pas autorisé entre nous. J'avale de travers en entendant sa phrase qui était bourré de chose mesquine. Il lâche enfin ma gorge et je m'écroule au sol. Je la tiens douloureuse et cherche une respiration stable. Seulement Jungkook n'a pas l'air du même avis que moi puisqu'il me lève en m'attrapant par les hanches et colle mon dos à son torse. Il tient à présent mes épaules pour que je ne m'échappe pas. Il s'approche de mon oreille puis me murmure calmement cette fois-ci. Comportons-nous comme des adultes responsables pour une fois."
Étrangement, ses sautes d'humeurs ne m'effraient plus. Non. Il veut qu'on discute et je suis tout à fait d'accord avec ça. Il me lâche et me demande de partir m'asseoir sur le lit, ce qu'il fait aussi. Je masse encore un peu mon cou et il le remarque. Je pense vraiment que la gifle l'a touché dans son ego car sa réaction était démesurée mais quelque part contrôlée puisque je voyais bien dans ses yeux qu'il se retenait.
Nous sommes assis l'un à côté de l'autre sans pour autant se regarder. Nous préférions regarder le tableau de Nelson Mandela accroché au mur.
"Ta sœur m'a énervé. Commença-t-il.
Mon regard se dirige vers lui. Il avait l'air sincère mais j'étais encore remontée contre lui.
-Au point de l'insulter de pute ? Cette phrase était sortie beaucoup plus stridente que je ne l'aurai voulu.
-Ce n'est pas comme si elle ne l'était pas. Se moqua-t-il en s'allongeant sur le lit, les mains derrière la tête.
-Jungkook ! Le grondai-je. Tu sais très bien ce qu'elle a vécu. Les parents l'ont viré du domicile familial sans qu'elle n'ait pu finir ses études et avoir de diplôme. Elle n'a pas eu le choix !
Il se relève rapidement puis me toise d'un regard mauvais.
-Tu n'as vraiment rien compris alors. Il cherche quelque chose dans ses poches puis en sort un paquet de cigarette. C'était déjà une pute bien avant que tes parents décident de la virer !
Je me lève à mon tour complètement révoltée par ses propos.
-Je ne t'autorise pas de dénigrer ma famille ! Lui crachai-je dessus. Moi qui pensais avoir une vraie discussion avec lui.
Il sort un Garo de son paquet de malheur puis je devine qu'il cherche à présent un briquet.
-Quelle famille ? Celle qui n'est même pas venue te voir à ton réveil ? Tu penses encore que c'est ta famille ? Il s'approche de moi doucement puis continue. Ils n'ont jamais été là pour toi ! Je ne pensais pas à avoir le besoin de te le dire mais tu m'y obliges ! Il m'attrape par la main et nous dirige vers le salon alors que je sentais déjà les larmes surgirent. Il prend le plaid qui était sur le canapé puis me le montre. Tout ce que tu vois, c'est nous qui l'avons payé ! Personne ne nous a aidé ! Il repose le plaid puis me pousse jusqu'à la cuisine. Tout ce que nous avons est dû à notre dur labeur ! Je suis le seul sur qui tu comptes et tu es la seule sur qui je compte. Sa dernière phrase m'achève et je fonds en larmes, tombant à genoux sur le carrelage froid de la cuisine. Le pire dans tout ça, c'est qu'il a raison. Et c'est justement cela qui me brise. Mes pleurs qui inondent le sol me laissent à peine distinguer les mocassins en cuir de Jungkook. Je sens mon frêle corps s'entourait des bras musclés de mon conjoint qui m'apaise légèrement l'âme. Je suis là."
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Chapitre 23 Terminé !
Ohlala... Il m'a donné du fil à retorde ce chapitre.
Je dois vous prévenir que je serai absente pour les deux semaines à venir car je passe mon BAC français et j'ai pas mal de chose à mettre au point. Cependant je resterai active sur Wattpad, donc restez connectez à mon profil si vous voulez savoir l'avancer des parties.
Merci pour vos commentaires ! Je vous aime fort !
Bisous Mes Lapinous ♥