Une grande et raffinée horloge ornée le mur du salon. Elle affichait dix-huit heures et quelques minutes déjà. Donovan prit un instant pour s'asseoir sur son divan d'un bleu métallisé. Il saisit un long verre de cristal, ouvrit la bouteille de champagne posée là et en versa délicatement quelques gouttes à l'intérieur du récipient prônant dans ses doigts.
Ses lèvres trempèrent dans ce liquide palpitant, il ferma les yeux. La journée fût rythmée et fatigante, il a encore l'agressivité des lumières de ce plateau télé dans les rétines. Ainsi que les questions redondantes de la charmante présentatrice. Son passage doit être diffusé dans la soirée, mais depuis longtemps il ne se regarde plus. Premièrement par manque de temps, et puis quand une heure de libre s'offre à lui, il opte plutôt pour le piano. Une passion qu'il est le seul à connaître, ça n'appartient qu'à lui. Si une personne était au courant, une dizaine le seront dans la minute puis les médias dans la journée. Ensuite le monde entier. Donovan ne le désire pas. Et cela peux paraître banal pour beaucoup, peut-être un peu vantard ou excessif, mais cette passion est la seule chose qu'il lui reste comme secret. Tout a été dévoilé. De la mort de ses parents à ses débuts en tant que Dubaoïte, de sa première fois avec une fille à la taille de son attribue. Une vie publique connue jusqu'aux entrailles, c'est ce pourquoi le piano lui est si cher. Quand ses doigts valsent sur ces touches blanches et noires et qu'une mélodie qu'il crée de toute pièce s'échappe de cet instrument si harmonieux, Donovan sourit. Son cœur palpite, ses jambes gigotent, son esprit divague et il chante quelques fois en sifflotant. Quand Donovan joue du piano, il n'est plus l'homme que tout le monde envie. Il est simplement lui.