CHAPITRE 46 :
*Omniscient*
Réalisant que James était devenu une poupée de chiffon utile seulement à son défoulement et prenant conscience que ce n'était ni les premiers ni les derniers coups qu'il encaisserait, à la seule différence que cette fois-ci ils étaient distribués par un membre de sa famille et non un adversaire ; réalisant qu'elle était en train d'agir comme l'aurait voulu le général Hoodin, elle s'écarta violemment de James et courut vers la mer. Le liquide glaçant entra en contact de plein fouet avec la totalité du corps d'Alison. Un frisson la parcouru. Elle devait se calmer.
Totalement déconcerté par le changement de réaction de sa sœur, James hurla son prénom, la priant de revenir immédiatement. L'eau avait eu le temps de s'infiltrer dans les moindres recoins corpusculaires d'Alison. Elle grelottait, le froid la mordant sur la totalité de sa peau.
Elle détestait le regard d'inquiétude que lui lançait son frère depuis la plage et préférait la sensation de l'eau gelée sur son corps à l'étreinte brulante que son frère allait lui faire à son retour.
-Pourquoi es-tu revenu ? s'écria-t-elle en criant pour couvrir le bruit des vagues.
-J'ai obtenu une promotion, avoua James.
-Tu étais censé de ne jamais revenir ! s'énerva la fille.
-Tu étais censée ne jamais aller dans la Soul Mate, répondit son frère.
-Tu es un monstre James Reynolds.
-Et toi une idiote, tomber malade avec Noël qui approche, ce n'est pas très judicieux !
-Je n'ai pas de réprimandes à recevoir de quelqu'un qui s'est engagé et qui a dû pour cela tabasser son coéquipier ! Tu es minable, James.
-Tu es tout de même pas assez débile pour croire les paroles qu'un connard de général a trafiqué pour t'atteindre.
-Et toi par contre tu n'as pas été assez intelligent pour crever au front au lieu de venir me faire chier.
-C'est quoi ton but Alison ? Vraiment, je me pose la question car je ne comprends pas. Je ne m'attendais pas forcément à des retrouvailles débordantes de joie et d'amour mais alors ça... C'est réellement différent de tout ce que j'aurais pu imaginer. Tu es devenue aussi exécrable que ça en mon absence ou tu ne l'es que depuis mon retour ?
-Tu es qui pour te permettre ces remarques. Deux ans, deux ans sans nouvelle de toi, deux ans sans entendre ta voix, te sentir contre moi. Deux ans que je déteste l'hiver, Noël et tout ce qui va avec parce que cela me fait trop penser à toi. Deux ans que j'essaie d'oublier le trou béant que t'as laissé en moi. Moins d'un mois que j'essaie de ne pas penser à Shawn. Deux ans sans toi, deux ans sans comprendre. Et puis j'arrive à ce test militaire, je t'entends dire des choses horribles, je m'accroche et je découvre l'horreur, je découvre des monstres, l'univers d'un monstre. Et toi tu reviens comme une fleur, comme si tu n'étais jamais parti. Et après c'est moi qui ai changée ?
-Je suis resté le même Alison, tu t'en serais rendue compte si tu ne m'avais pas repoussé. J'ai évolué, grandi, muri mais je suis toujours le James que tu as connu. C'est comme si tu connaissais quelqu'un avant qu'il fasse ses études puis au terme de ses dernières, il sera une personne nouvelle en vue de son apprentissage mais cela ne viendra en rien enrayer son lui-intérieur.
Le froid venait engourdir les membres d'Alison. Pour tout vous avouer, elle ne sentait plus grand-chose si ce n'était son cœur, s'heurtant violemment contre sa poitrine à intervalles réguliers, c'est ce qui lui apportait le peu de chaleur que contenait son corps.
Contre toute attente, les jambes d'Alison s'affaissèrent la projetant la tête sous l'eau. Elle avait vraiment, vraiment froid. Elle se releva tant bien que mal et expulsa avec virulence l'eau qui s'était infiltrée dans ses poumons. Elle ouvrit les yeux qu'elle avait fermés par réflexe et découvrit James à quelques centimètres d'elle.
-Ne refais plus jamais ça ! hurla-t-il en l'agrippant contre lui et l'attirant vers le bord.
-Jure moi de ne pas repartir alors, répliqua-t-elle.
-Je ne peux pas Alison... Je.
-Mais si tu peux, on s'enfuit d'ici, on prend une autre nationalité dans un autre pays, loin, loin d'ici. Et on refait notre vie, s'écria-t-elle en le coupant.
-Alison je ne peux pas...
-Pourquoi es-tu revenu alors ?
-Parce que j'ai été promu. Les agissements du général Hoodin ont fait l'objet d'un rapport, mettant en évidence les erreurs et horreurs présentes dans son enseignement. Contrairement à toutes attentes, les Supérieurs m'ont désigné comme son remplaçant. J'ai donc de nouvelles dispositions et de nouveaux droits. Dont celui de venir deux fois par mois, voir ma famille.
Alison contemplait son frère, profondément heureuse. Un sourire apparut sur son visage, venant redonner de légères couleurs à sa peau.
Son frère en profita pour la ramener à la plage, loin de l'eau gelée de l'hiver.
-Je vais te revoir ?
-Oui, Alison. Bien entendu.
-James... Comment as-tu pu dire ça ? Tu es pire que lui et tu prends sa place...
-Je n'ai jamais dit ce que tu as pu entendre ! Bordel Alison, j'ai eu le temps de regarder ta prestation avant de venir ! Je pensais que tu savais... Ils ont retravaillé mes paroles pour en venir au discours que tu as entendu.
Face à la moue dubitative de sa sœur il continua :
-Alison, crois-moi s'il te plait une fois dans ta vie. Arrête de douter de moi, ou des membres de ta famille. On est là pour toi.
Elle fit mine d'acquiescer, mais laissa son esprit méditer les propos de son frère. Même si elle hésitait entre le croire et ne pas le croire, elle se blottit contre lui, le laissant la ramener à la voiture.
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Les jours s'étaient effacés, obstinés, faisant disparaitre le peu de temps fraternel qui était consacré à Alison, Connor et James. La fin de l'année pointa le bout de son nez, ramenant un peu d'espoir pour la nouvelle année.
Alison et Grayson ne s'était pas reparlé directement. Elle avait reçu quelques nouvelles par l'intermédiaire de Connor qui s'inquiétait de leur mutisme partagé.
James et Nick avaient partagé une conversation houleuse, interrompue par l'intervention d'Alison.
« -Je t'avais demandé de protéger ma sœur, pas de lui prendre sa virginité ! Espèce de profiteur ! hurla James en plein milieu de la rue.
-Ta sœur est assez grande pour prendre ses propres décisions. James, ça s'est fait comme ça. On a pas réfléchi...
-Tu n'étais pas censé en venir à ce stade-là !! »
Le réveillon du nouvel an allait marquer la réunion de Grayson et Alison.
Grayson attendait qu'Alison s'excuse et fasse le premier pas. Tandis que cette dernière et son caractère contradictoire souhaitaient par-dessus tout qu'il soit celui qui reviendrait vers elle.
L'injustice était présente. Grayson faisait toujours le premier pas, malgré sa volonté. Il savait que s'il ne le faisait pas, Alison ne le ferait pas à sa place.
Cette fois-ci, il avait décidé de résister le plus longtemps possible, se privant même de lui souhaiter un joyeux noël ; alors qu'il savait l'importance que cette fête avait pour elle. Il passa ainsi, pour la première fois de sa vie, sa journée de Noël sans sa grand-mère, mais également avec cette pointe de tristesse qui avait pris place dans son cœur.
Alison, quant à elle, essayait de profiter de sa famille, sa famille réunie pour la première fois depuis deux ans. Elle n'oubliait tout de même pas Grayson, mais elle se sentait coupable. Coupable d'avoir réagi ainsi avec lui. Il avait le don de la provoquer, de réveiller en elle ses peurs et pourtant il avait également le don de la rassurer. Elle lui faisait confiance, elle... Celle qui n'avait jamais réussie à faire confiance à quelqu'un d'autre que James.
Elle lui faisait confiance et pourtant elle était incapable d'aller le voir et de lui dire pardon.
Sa fierté était si virulente qu'elle avait toujours l'avantage sur ce qui l'entourait.
Elle était si terrifiée. Chaque nuit avant de s'endormir, elle avait réfléchi. Se demandant ce que faisait Grayson à ce moment précis. Chaque nuit, elle s'était endormie avec l'idée qu'il était peut-être en train de la tromper. Qu'il avait peut-être succombé à sa propre promesse.
Elle repensait à son comportement lorsqu'elle enfila sa robe rouge sang pour le réveillon de l'an, elle réfléchit à sa relation avec Grayson, à l'évolution de ses sentiments, à ses mots qu'elle rêvait de lui dire...
Elle se maquilla légèrement ce soir-là, se contentant de cacher ses cernes. Elle appliqua sur son corps sa crème hydratante contre l'eczéma, causé par le retour de son frère. Elle était si anxieuse...
Et son anxiété ne faisait que s'agrandir à l'idée de revoir Grayson et que tout soit différent entre eux. Il lui manquait tellement, loin d'elle.
Connor resta silencieux durant tout le trajet en voiture qui les emmena jusqu'à la maison de Clément.
A leur arrivée dans la maison, Clément les serra dans leur bras et leur annonça qu'ils étaient les derniers et que tout le monde les attendait pour commencer la soirée. Tous les invités étaient habillés sur leur trente et un. La maison avait elle aussi était redécorée au goût de la soirée qui allait se dérouler le soir même. Les murs avaient été recouverts par des guirlandes lumineuses, des branches de guis avaient été accrochées un peu partout, des ballons flottaient contre le plafond et les coupes de champagne avaient été placées de manière à former un grand château.
Après avoir salué tout le monde, Alison se détacha un peu du groupe, tout comme Grayson. Les deux se tenaient à quelques mètres l'un de l'autre, pourtant l'attraction charnelle qui régnait entre eux leur donnait la sensation d'être séparés par à peine quelques millimètres.
Ils ne s'adressèrent pas la parole, se jugeant du coin de l'œil comme si, ils étaient des voleurs contemplant la beauté de leur proie.
-QUE TOUT LE MONDE SE REUNISSE DANS LE SALON, hurla Clément depuis la cuisine.
Tous les invités obéirent se positionnant par affinité. Clément apparu avec des seaux et des seaux remplis de bouteilles de bière, vodka et rhum. Les cocktails déjà préparés avaient été déposés au centre de la table.
-Pour bien commencer cette soirée, nous allons donc lancer, comme à notre habitude, les traditionnels jeux de l'extrême, expliqua-t-il. Connor ?
Le principal concerné hocha la tête, attentif à la question fatidique qui allait être prononcée.
-Action ou vérité ?
-Vérité.
-Pourquoi ta copine n'est pas avec nous ce soir ? demanda Clément avec un petit sourire satisfait.
-Elle passe sa soirée avec son frère.
-Ca sent l'inceste ça ! rigola Chuck, un gars de l'équipe de football.
-Non ça sent juste le fait de profiter des derniers instants avec son frère malade.
L'assemblée eut un hoquet de surprise, l'atmosphère changeant rapidement.
-Euh Connor, à ton tour... relança Clément gêné.
-Astride, action ou vérité ?
-Action, répondit l'intéressée.
-Bois cinq shots de vodka cul sec.
Clément se chargea de remplir les shots et les positionna face à Astride qui s'empressa de les avaler.
Les prénoms défilèrent, ainsi que les actions qui évoluèrent au fur et à mesure du jeu.
Le tour de Clément de torturer une personne arriva. Un grand sourire apparut sur son visage, tandis qu'il se tournait vers Alison.
-Action ou vérité, ma belle ?
-Vérité, répondit Alison ayant enchainé cinq actions et une ribambelle de verres à boire.
Le sourire de Clément s'accentua tandis qu'il jetait un regard sur toute l'assemblée pour attirer l'attention. Il se racla la gorge, passa une main dans ses cheveux pour les remettre en place.
-Ma chère Alison... Pour toi, cette année a été belles en rebondissement, n'est-ce pas ? Tu as vu ton cousin partir, ton frère revenir, ton meilleur ami se faire trainer en justice... Mais surtout, tu as rencontré tes âmes sœurs. Et tu t'es mise en couple avec une personne que tu détestais, il y a de cela une poignée de mois.
-Abrège Clément, râla Hugo.
Tous les regards étaient posés sur Alison, mais celui qu'elle ressentait le plus n'était autre que celui de Grayson.
-Je jubile, Hugo ! Alors ta gueule... Je voudrais savoir si tu crois désormais en l'amour et si, bien évidemment, tu aimes Grayson ?
Alison déglutit avec difficulté, dérangée par l'attention que suscitait la question. Elle plaça ses cheveux derrière ses oreilles, tritura les bracelets qui pendaient à son poignet et croisa le regard de Grayson.
-Je... commença-t-elle.
Elle se racla la gorge, attrapa le verre qui était posé devant elle et l'avala. Son cerveau tourbillonnait à vive allure. Elle ne savait absolument pas quoi répondre, en tout cas pas devant l'ensemble des personnes qui étaient présentes. Elle n'osait pas non plus recroiser le regard de Grayson, sachant exactement qu'il serait à nouveau empli de déception. Elle se décevait elle-même, de ne pas être capable de répondre, de laisser les mots sortir de sa bouche. Elle ne voulait pas répondre. Pas devant tout le monde. C'était censé être une conversation intime entre les deux principaux concernés et non pas devant une assemblée de commères.
Grayson, quant à lui, avait espéré lorsque Clément avait posé sa question, qu'enfin Alison lui révèle ce qu'elle ressentait. Pourtant l'espoir avait été chassé et désormais seul l'énervement régnait en maitre au fond de lui.
Il soupira bruyamment et se leva. Il s'élança alors vers la terrasse, refermant la baie vitrée derrière lui. Il finit par disparaitre dans les ténèbres.
-PUTAIN CLEMENT ! Tu fais chier ! cria Alison en se levant avec précipitation.
Elle courut jusqu'à la baie vitrée et sortit dehors laissant le froid envelopper son corps seulement vêtu d'une robe rouge.
Nelly assise dans le salon alla frapper l'arrière de la tête de Clément, totalement mécontente de son action.
-Grayson ? appela-t-elle dans le noir.
L'absence de réponse lui donna l'envie d'hurler son prénom. Elle réessaya une nouvelle fois avançant dans le jardin plongé dans le noir.
-S'il te plait, Grayson...
Elle s'arrêta arrivée à l'orée des arbres qui composaient le parc de la propriété de Clément.
-Grayson Sky, je t'en supplie... Ne me laisse pas seule, ne m'abandonne pas... J'ai tellement de choses à te dire. J'ai besoin de te parler. S'il te plait.
Une ombre se détacha du dos d'un arbre et s'avança vers elle, faisant craquer la neige gelée qui avait pris possession du sol.
Arrivé à sa hauteur il déposa sur ses épaules sa veste de smoking et s'écarta d'elle.
Elle se réfugia immédiatement dans ses bras, regrettant de ne pas l'avoir fait plus tôt, regrettant de ne pas avoir passé ses vacances avec lui.
-Tu m'as tellement manquée, Grayson, chuchota-t-elle.
Il ne répondit pas, mais l'attira contre lui.
-Je suis désolée, Grayson.
-C'est tout ? demanda-t-il. C'est tout ce que tu as à me dire, Alison ? Est-ce que tu te rends compte quand même du culot que tu as ? Est-ce que tu ne vois pas, que tu me fais du mal ? Que je suis totalement amoureux de toi et que je te laisse tout me faire ? Je suis dépendant de notre relation, de notre nous pour lequel je me suis battu. Je pouvais bien me contenter de ce que tu m'avais dit la dernière fois, des belles paroles que tu avais employées. Mais est-ce que réellement tu le pensais ? Et est-ce qu'un jour tu arriveras à passer au-dessus de ça ? A ressentir les mêmes choses que moi ? A être amoureuse de moi autant que je le suis de toi ? Je pensais que j'allais pouvoir gérer notre nous, aimer pour deux, arriver à me contenter des petites attentions que t'avais envers moi. J'y croyais vraiment, j'espérais même que je serais celui qui te ferait changer d'avis sur l'amour. Qu'en tant qu'âme sœur, j'allais avoir cette capacité. Et je me suis trompé. Alors il serait peut-être temps d'arrêter de me faire souffrir. Tu ne crois pas ?
-Non.
-Non quoi ? Alison, bordel !
-Je ne suis pas là pour te faire souffrir, Gray. Je t'avais prévenue. Je t'avais dit que c'était une cause perdue, que tu n'arriverais jamais à me faire croire en l'amour, à me faire ressentir tous les merveilleux sentiments dont tu me parlais sans cesse. Je t'avais dit que je ne souhaitais pas me mettre en couple, que je ne croyais pas en cette étude. Je t'avais prévenue... J'ai passé mon temps à tout faire pour que tu t'éloignes de moi, pour que tu puisses vivre sans moi. J'ai été exécrable avec toi. Parce que tu mérites mieux, vraiment.
-Pourquoi tu me dis ça, Alison ? questionna Grayson. Es-tu en train d'essayer de rompre avec moi ?
La blonde releva son visage vers lui et posa ses mains sur ses joues humides.
-Non, Grayson. Non... Si je te dis ça, c'est pour te révéler que j'ai eu tort depuis le début. Pour tout avouer, la seule cause perdue que je vois désormais, c'était celle de te repousser. J'ai été incapable de te repousser, de te résister. J'ai succombé à ton charme, à ta personnalité, à toi. J'ai totalement perdu mes repères, j'ai déboussolé mes principes. Je t'ai fait entrer dans ma vie, comme jamais je ne l'ai fait auparavant. Et puis j'ai commencé à ressentir ces émotions qui te compressent le cœur, te donnant l'impression de pouvoir parcourir tous les océans, tous les défis pour la personne concernée. J'ai eu ces sentiments dont tu me parlais tout le temps. J'avais envie d'être avec toi, je pensais à toi, à tout ce que j'aim... j'appréciais en toi. Tu ne peux pas comprendre à quel point c'est perturbant de voir un homme te désirer autant, te charmer autant, te parler autant, en utilisant certaines paroles, certains mots qui me donnent envie de fondre. C'est perturbant de vouloir et de faire confiance à quelqu'un, alors que tu ne te fais pas confiance à toi-même. J'avais peur de mes sentiments, pensant qu'ils allaient me faire plus de mal que de bien. En plus, tu n'es pas le gars le plus sérieux au monde. Enfin tu ne l'étais pas, jusqu'à ce que tu apprennes qu'on était lié. J'ai beau détesté l'étude, toi je ne te déteste pas. Notre nous, car oui Grayson il existe vraiment, je l'adore. Je suis totalement accro à lui, à toi. Je... Tu sais, il y a des mots qui sont pas faciles à dire naturellement, y a des mots qu'on m'avait fait promettre de ne jamais dire. J'ai pas toujours cru en nous, pourtant c'est la plus belle chose qui me soit arrivée dernièrement. Tu as été là pour moi, alors que je n'avais jamais été là pour toi. J'ai essayé d'être à ta hauteur. Mon dieu, tu n'imagines pas à quel point tu es incroyable. Je suis admirative de toi, je suis totalement... Bordel Grayson...
Alison soupira et tenta de trouver le courage de lui avouer. Elle en avait envie. Elle en avait tellement envie.
-Tu ne dois peut être pas me comprendre, moi-même j'ai du mal, reprit-elle. Mais ce que j'ai compris, avec tout le temps possible, c'est que... que...
-Alison ?
-Bordel Grayson ! Ne m'interromps pas, s'il te plait.
Elle sentit sous ses mains son visage acquiescer. Elle déglutit sentant que le moment approchait.
-Grayson, je ne suis peut-être pas la merveilleuse âme sœur que tu attendais, je ne suis pas la plus belle, ni la plus intelligente, ni la plus agréable. Pourtant tu es resté avec moi. J'ai passé deux ans à croire que j'étais cassée, brisée par le départ de mon frère et pourtant quand j'étais avec toi, j'avais l'impression d'être la Alison d'avant. Même quand on s'engueulait, on se battait et que je te détestais, j'avais la sensation d'être moi-même. Et je pense que c'est pour ça que je t'en voulais.
Elle inspira, expira et chercha son regard dans le noir. Elle voulait le voir, voir son visage. Une de ses mains glissa dans le bas de son dos, l'attirant davantage contre elle.
-Je t'aime Grayson. Je t'aime. Je suis totalement amoureuse de toi, amoureuse de notre nous. Et ça peut te paraitre fou, même moi j'ai l'impression d'être dans un autre monde actuellement. Mais je t'aime. Et même si je perds pour la première fois de ma vie un défi, même si ça devrait me mettre en rogne, je suis juste heureuse. Heureuse parce que tu es devenu mon défi, mon principal défi et le seul que je chérirais le plus longtemps possible. Alors je mets mon passé de côté, mes vieux doutes et je te dis que je t'aime. Parce que je sais que ce que je ressens quand je suis avec toi, c'est de l'amour. Et même si ces trois mots là me dérangent, je te les dis quand même, jusqu'à temps de trouver les mots qui pourront traduire vraiment ce que je ressens pour toi. Je n'aime pas l'idée de partager ses mots avec des milliards d'autres personnes. Alors bientôt, j'en trouverai une formule unique pour notre relation.
Grayson se pencha vers elle et déposa ses lèvres avec douceur sur les siennes.
-Merci Grayson... Merci d'avoir persévéré.
-Ali, ne me remercie pas. Je n'ai pas remporté la guerre de ton cœur. C'est l'amour qui a remporté la guerre.
-Grayson ! s'écria-t-elle en enroulant ses bras autour de son cou. Tu es un génie !
-Ouais je sais... Mais pourquoi au juste ?
-War Is Love ! lui révéla-t-elle. Notre mot, Gray... Tout était prévu. Pour moi, c'est notre nouveau Je t'aime.
-Je n'aime pas, avoua Grayson. Parce qu'il nous lie à Blake.
-Grayson, Blake fait partie de notre histoire qu'on le veuille ou non. Ce n'était qu'un obstacle dans notre relation, si tu regardes bien.
Grayson l'embrassa à nouveau, mais cette fois-ci avec beaucoup plus de fougue.
-War is love, Alison... chuchota-t-il en écartant leurs lèvres de quelques centimètres.
-War is love, Grayson...
Leurs lèvres s'heurtèrent à nouveau, s'attirant les unes aux autres, se délectant de ses jours sans contact. Les sensations en éveil, le cœur cherchant à sortir de leurs poitrines, leurs corps se collèrent l'un à l'autre, cherchant à s'unir pour la première fois avec autant de désir et de plaisir.
Les lèvres d'Ali se détachèrent des siennes pour venir parcourir la ligne de sa mâchoire de baisers. Elle descendit jusque dans son cou et remonta près de son oreille. Sa bouche s'arrêta alors et dans un murmure presque inaudible, quelques mots s'envolèrent.
-Je t'aime...
THE END
(On se retrouve très vite à la prochaine partie pour une petite note d'auteur).