MY LAST WISH

By BLaurie

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Charlie, 17 ans, avait une vie on ne peut plus banale : des amis aimants, des parents ringards et un petit fr... More

Avertissement
1 - Ben & Jerry's
2 - Dark Vador
3 - Alaska
4 - Daddy
5 - Bad Boy
6 - D-Day
7 - Rollercoaster
8 - Friends
9 - Haunted
10 - Overthinking
11 - Guest
12 - Snooze
13 - Socks
14 - Baby-Sitting
15 - Cake
16 - Grey
17 - Home
18 - Wishlist
19 - Newport
20 - Beach House
21 - Surf
22 - Fireworks
23 - Sunday
24 - Hurricane
25 - Breaking News
26 - Truth
28 - Farewell
29 - Hide and Seek
30 - Arrow
31 - Sirius
32 - Perfect
33 - The Last Wish
Épilogue
Remerciements

27 - Dare

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By BLaurie

C'était une bonne soirée. Nous sommes restés deux heures chez Emily, on a rattrapé le temps et tout était comme avant, avec Duncan en plus. Il a eu une bonne idée. Je ne l'ai d'ailleurs jamais trouvée mauvaise, je pense que je n'avais juste pas le courage de leur en parler. Parce que ces larmes que j'ai vues s'écouler de leurs yeux, cet air torturé sur le visage de mes amis, cette profonde détresse en eux, c'était comme un poignard en plein cœur. C'était douloureux de les voir ainsi. Peut-être même qu'il y avait une part d'égoïsme en moi. Je me disais qu'ils allaient forcément l'apprendre, qu'ils allaient forcément avoir mal et pleurer. Mais je ne voulais pas en être témoin.

— Ça aussi, c'était sur la liste ?

J'ai brisé ce silence dans lequel nous nous étions confortablement terrés. Pas que nous n'ayons rien à nous dire mais parfois, ça fait du bien de ne rien dire et de simplement sentir la présence de l'autre. Duncan est là, je suis là. Nous marchons tranquillement depuis que nous sommes sortis de chez Emily.

Je lève la tête du goudron pour regarder Duncan qui sourit.

— Oui, répond-il. Je pense que tu ne pouvais pas partir sans leur avoir dit au revoir.

— Merci.

Son sourire s'intensifie et sa main compresse tendrement la mienne. Parfois, je compare ma vie d'avant que Duncan y entre et celle de maintenant.

Avant, j'avais tout le temps pour vivre, mais je ne faisais rien de ce temps ; je le gâchais. Pour râler, pour ne rien faire, pour dormir et regarder Netflix. D'ailleurs, depuis combien de temps je n'ai pas regardé Netflix avec un bon pot de glace ? Il faut croire que Duncan me suffit à lui seul. Aujourd'hui, je me sens plus heureuse que jamais, mais il ne reste pas assez de temps. Il est compté ; chaque minute, chaque seconde qui passe.

Je remarque qu'on passe devant chez moi, mais on ne ralentit pas pour autant.

Je désigne ma maison du doigt et ris :

— En fait, c'est celle-là ma maison.

— Je sais.

— Oh, je vois, encore une surprise ? J'ai le droit de savoir où on va ou c'est top secret ?

Il rit et secoue la tête.

— Ce n'est pas un secret, on va chez moi.

— Et qu'est-ce qu'on va faire chez toi ?

— Tu verras... On va continuer d'obéir à la liste.

— Liste que tu as établie.

Je me demande pourquoi il fait autant d'efforts simplement pour moi. Est-ce que j'en vaux vraiment le coup ? Ou est-ce parce qu'il m'aime que je semble valoir le coup à ses yeux ? Parfois, je me dis qu'il est trop parfait. Trop pour moi. Je me demande s'il avait du succès auprès des filles au lycée, si c'était un joueur populaire et prisé.

— Tu étais quel genre de personne au lycée ?

Ma question lui arrache un rire et il secoue la tête.

— D'après toi ? me demande-t-il avec un air de défi dans la voix.

— Eh bien, je dirais que tu étais plutôt populaire, mais pas dans le genre enfoiré. Il y a plusieurs niveaux de popularité et toi, tu étais à celui juste en-dessous de celui de la super-popularité. T'étais pas la superstar de ton lycée, mais presque. Trop cool pour les autres, et ton regard charmeur en a conquis plus d'une !

Je le regarde et un rictus se forme au coin de sa bouche.

— Ah oui, et je faisais quel genre d'activité ?

— Hmm... Tu faisais du football américain. Et tu avais des bonnes notes, mais seulement pour ne pas te faire virer de l'équipe.

Nous éclatons tous deux de rire. Évidemment, je ne pense pas un mot de tout ça. Je n'arrive pas à imaginer comment pouvait bien être Duncan, mais je sais au moins qu'il ne faisait pas partie de ceux-là.

— Eh bien, je vais profondément te décevoir, mais j'étais plutôt le mec trop bizarre pour qu'on vienne lui parler. J'avais mes potes, mais je n'étais pas du tout populaire.

— Quoi ? Un beau mec comme toi ?

Je suis tellement euphorique par notre complicité que c'est sorti tout seul. Je crois que je n'avais jamais dit une chose pareille à haute voix. Il ne manque pas de le remarquer puisqu'il en joue et m'adresse le sourire le plus irrésistible de tous les sourires irrésistibles qu'il m'a déjà faits. Vous me suivez ?

— Et puis, pas de football. Mais j'avais des bonnes notes. Et je me suis déjà battu avec le monsieur populaire du lycée, et je n'ai pas gagné. Mais c'est pas grave, parce que j'ai quand même fait une marque sur son visage et ça, c'est pas négligeable ! Je faisais des dessins pour le journal de l'école. Oh j'oubliais le plus important ! La pétasse du lycée m'appelait le looser.

— Alors comme ça, t'étais un looser ?

— Ouais, totalement, avoue-t-il en riant.

— C'est vrai que ça sonne bien, Duncan le looser.

— Pas tant que ça ! T'as déjà vu un looser taguer un lycée pendant la nuit ? me demande-t-il en haussant un sourcil.

— Quoi, tu as tagué ton lycée ? demandé-je étonnée.

— J'ai dessiné des flammes, on aurait dit que l'école brûlait. D'après les profs, c'était un scandale, mais d'après les autres, c'était génial. Ils ont tous cherché qui avait fait ça, mais personne n'a pensé que ça pouvait être moi. Pour les profs, j'étais trop bon sous tous rapports. Pour les élèves, je n'étais sans doute pas assez cool.

— Impressionnant. Duncan Miller, looser le jour, criminel la nuit. On dirait une sorte de super-héros.

— Tu vois que je suis cool, dit-il avec un clin d'œil qui me liquéfie sur place.

Je ris et je ressens subitement une douleur dorsale, je rassemble toutes mes forces et tout mon courage pour l'ignorer. J'ai beau me concentrer, je ne peux m'empêcher de serrer la main de Duncan à cause de la douleur. Il ressent que quelque chose ne va pas puisqu'il a arrêté de marcher.

— Charlie, tout va bien ? s'inquiète-t-il.

— Oui, tout va bien, je réponds avec un sourire qui se veut rassurant.

— Je t'ai déjà dit de ne pas me...

— J'ai mal au dos, le coupé-je. Mais ça va aller, ça arrive de temps en temps.

— Tu es sûre ?

Il a pris mon visage entre ses mains et je lis l'inquiétude sur ses traits ; son sourire s'est même effacé.

— Je te dis que ça va aller !

— D'accord, mais si ça ne va pas, il faut que tu me le dises. Tu comprends ?

J'hoche la tête.

— Duncan, à ce propos, il faut qu'on parle d'une chose. Si je me sens particulièrement mal, qu'est-ce que tu fais ?

— Je t'emmène à l'hôpital, répond-il de but en blanc.

Évidemment...

— Écoute, tu sais que je vais mourir et tu l'as accepté. Si je fais une crise, tu ne dois pas m'emmener à l'hôpital. Tu dois me laisser partir. Tout ce qu'ils feront, ce sera me brancher, me faire des tests, dire que mon état est critique et me conseiller de rester à l'hôpital.

— Mais je saurai distinguer tes crises, je saurai si c'est grave ou très grave ! Tu t'attends à quoi, à ce que je te laisse agoniser en te regardant mourir ?

— Mais tu ne pourras pas éviter le moment fatidique, Duncan. Tous ces moments où je ferai une crise seront fatidiques, ils dépendront juste de ta volonté. Tu sais qu'à l'hôpital, ils peuvent me maintenir un peu en vie, mais à un moment, ils ne pourront plus.

Il ferme ses yeux et colle son front contre le mien.

— Tu te rappelles ce que je veux ? Je veux vivre tant que je peux et ne pas mourir dans un hôpital. Je veux mourir heureuse.

— D'accord, murmure-t-il. Tu vas mourir heureuse, je te le promets.

Il m'embrasse tendrement et je ne pouvais demander mieux. Cet instant est parfait ; tous les instants passés avec lui sont parfaits. Ma douleur s'envole petit à petit, ou alors peut-être que je l'oublie tout simplement.

Nous nous remettons à marcher et je remarque que nous sommes arrivés devant l'immeuble de Duncan. Une fois dans son appartement, il jette ses clés sur le bar de la cuisine et retire ses chaussures, je fais pareil. Il s'empresse de rejoindre la cuisine, là où il se lave les mains et commence à sortir tous types de plats. On dirait bien qu'il s'apprête à cuisiner.

— Tu sais cuisiner ? lui demandé-je.

— Qu'est-ce que tu entends par cuisiner ? Ce n'est pas sorcier, tu allumes une plaque, tu mets ta poêle ou ta casserole dessus, et tu cuis l'aliment jusqu'à ce qu'il ait l'air mangeable.

Son pragmatisme m'arrache un rire. Il a raison, il n'y a rien de compliqué là-dedans et je n'en demande pas plus. Je lui propose mon aide, mais il la refuse. Il me dit de rester dans le canapé et de me détendre.

Lorsque je me réveille, je ne suis plus dans le canapé du salon de Duncan, mais dans un lit. Je me redresse brusquement, il fait nuit et le réveil indique vingt-et-une heures trente. Je suis dans sa chambre, ce qui veut dire qu'il m'a portée pour me déplacer, ça ne m'a même pas réveillée ; je devais dormir profondément.

Je descends du lit et lorsque j'ouvre la porte de la chambre, je sens une bonne odeur de nourriture. Mon ventre gargouille et je me rends compte que j'ai terriblement faim.

Quand j'arrive dans le salon, je remarque que la lumière est éteinte, quelques bougies posées sur la table basse — sur laquelle le couvert a été mis — éclairent la pièce. Duncan avance vers moi avec un large sourire aux lèvres et me tend la main.

— Tu te réveilles pile au bon moment. Est-ce que tu accepterais de dîner avec moi ? demande-t-il d'un air théâtral qui me fait rire.

— Avec plaisir, dis-je sur le même ton.

Nous nous installons à terre sur le tapis, car il n'y a qu'une chaise, d'après Duncan. Il a tenté de me rassurer en m'assurant que manger assis par terre et sur la table basse était bien plus convivial. Le chef de ce soir m'a donc préparé une plâtrée de pâtes à la sauce bolognaise. C'est un plat on ne peut plus banal, mais ce qui change tout, c'est qu'il a été préparé avec amour. De toute façon, je ne peux pas manger grand-chose, alors ça me va amplement.

Nous avons mangé sous la lueur des bougies et je dois dire que c'est très agréable ; son visage éclairé d'une faible lueur orange est encore plus beau. Le dessert était encore meilleur que le plat : des tartines de beurre de cacahuète avec de la Ben & Jerry's. Duncan est affalé par terre, adossé au bas du canapé, tandis que je viens de finir de manger tout un pot de glace à moi seule, ce qui provoque son hilarité.

— Comment tu peux t'enfiler autant de glace ? demande-t-il.

— Quand on aime, on ne compte pas !

Il rit et je ne peux m'empêcher d'observer son beau sourire mi charmeur, mi angélique. Je passe mes doigts dans les poils du tapis, c'est relaxant. Duncan prononce mon prénom avec une infinie douceur, me tirant de ma rêverie.

— Viens, dit-il en tendant les bras.

Je m'avance vers lui et m'assieds en face ; il place une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille.

— Tu passes une bonne soirée ? demande-t-il.

— Tout est... parfait.

Honnêtement, je me sens bien. Une plénitude s'est emparée de moi ; à vrai dire, je me sens bien depuis que j'ai rencontré Duncan. Il me fait oublier que je vais mal, il me fait oublier que ce n'est plus qu'une question de temps, et c'est exactement ce qu'il me faut.

Il s'approche de moi et lorsque ses lèvres se posent sur les miennes, mon cœur tambourine à une vitesse folle. Et puis, tout s'accélère, je me retrouve à califourchon sur lui, comme si mon corps agissait par sa propre volonté sans que je ne puisse le contrôler. Je sens les mains de Duncan dans mon dos, dans mes cheveux, je sens son souffle contre mon visage et ses lèvres contre les miennes.

Et puis, je sens mon haut glisser sur mon corps, Duncan me l'enlève et continue de m'embrasser, ses mains brûlantes embrasent mon dos quand il les passe dessus. Il me détache subitement de lui et plonge ses yeux bruns dans les miens, son regard interrogateur parle pour lui, je hoche la tête.

Instantanément, mon corps est soulevé, Duncan s'est levé, me portant sous les cuisses et m'embrassant tout en marchant. On voit toujours ça dans les films, il aurait fallu que je m'apprête à mourir pour que ça m'arrive à moi.

Il me dépose sur son lit et nous continuons de nous embrasser avec plus de passion et d'envie que jamais nous n'avons eu ; cette soirée ne peut pas être plus parfaite.

Publié le 04/02/18

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