Vous l'attendiez ce chapitre, n'est-ce pas ? Bonne lecture !
La porte se referma derrière eux, les prenant au piège. L'intérieur de la maison était aussi constitué de bois rongé par les rats qui s'enfuirent en les voyant approcher. Le plafond était maculé d'épaisses toiles d'araignée et Harry dût prendre d'infinies précautions pour marcher sur le plancher parsemé de fissures et de trous qui semblait pouvoir céder à la moindre pression.
Tous allumèrent leurs baguettes, et Dumbledore dit :
-Il faut nous séparer. Harry et Tom en bas, et Alex et moi nous allons inspecter le haut.
Harry hocha de la tête, même si cela ne l'enchantait guère de se retrouver seul avec Voldemort. Alex et Dumbledore grimpèrent avec prudence les marches grinçantes qui menaient au premier étage pendant que Voldemort explorait le salon.
Harry se dirigea donc vers la petite véranda couverte de lierre en passant par la cuisine où s'entassaient des chaudrons de toutes tailles.
La pièce ne laissait plus passer aucune lumière extérieure à cause du lierre qui avait recouvert les fenêtres. Elle empestait l'humidité, et quelques vieux meubles pourris et de draps dans un état épouvantable avaient été entassés à sa droite.
À l'intérieur, des assiettes sales et d'autres petits objets en porcelaine s'y cachaient. Harry examina le reste de la pièce, espérant trouver un indice de la cachette de l'Horcruxe, ou encore l'Horcruxe lui-même.
Il passa la véranda au peigne fin, mais il ne trouva rien de concluant. Il rejoignit Voldemort occupé à examiner le buffet altéré dans la salle à manger.
-Tu as remarqué ? demanda Voldemort en continuant d'observer intensément le meuble.
-Remarqué quoi ?
Pour toute réponse, il désigna le mur derrière lui du doigt sans se retourner et Harry vit que celui-ci était plus propre à un certain endroit, comme si on avait enlevé un cadre. Harry observa l'ensemble de la pièce et comprit.
-Il a enlevé toutes les photos.
Voldemort ne répondit rien. Harry réfléchit en lui-même. Si Valerian avait enlevé les photos, c'était pour rompre tout lien avec le passé. Pourtant, il avait vraisemblablement transformé la montre de sa mère défunte en Horcruxe. À moins que les photos aient été enlevées pour justement faire croire que la montre n'était pas un Horcruxe. Cela signifiait donc...
- Ce n'est pas la montre, acheva Harry.
-Quoi ?
-Ce n'est pas la montre qui est cachée ici. Sinon, Valerian ne se serait pas embêté à enlever toutes les photos. Je pense toujours qu'il a dû en faire un Horcruxe, mais qu'il l'a entreposé autre part. Pas dans cette maison, en tout cas.
-Mais il y en a un autre ici quand même, répliqua Voldemort, décidé une fois de plus à dire noir lorsque Harry disait blanc.
-Oui, mais ce n'est pas la montre. S'il veut faire croire qu'il ne revient pas sur le passé, il ne faudrait pas placer la montre appartenant à sa mère ici.
-Vous deux ! Il...il faut que vous veniez voir ça, cria Alex depuis l'étage du dessus.
Sans se regarder, tous deux montèrent quatre à quatre les marches et c'était sans surprise de constater que Dumbledore et Alex étaient dans l'ancienne chambre de Valerian. Ils se rencontrèrent dans le petit couloir qui menait aux pièces de l'étage, et Harry fut surpris de voir sur chacun d'eux une expression profondément choquée sur leurs visages.
Sans attendre plus longtemps, Voldemort jeta un coup d'œil par la porte, se demandant sans doute ce qu'il y avait à l'intérieur pour avoir autant bouleversé les deux sorciers.
Il se figea sur le seuil, médusé. Harry n'avait jamais vu son pire ennemi dans cet état. Que pouvait-il bien avoir à l'intérieur pour le laisser ainsi ?
Harry regarda à son tour et resta bouche bée.
La chambre était spacieuse, formant un rectangle parfait. Elle était dépourvue de meubles et d'objets mais ce n'était pas cela qui perturbait le plus Harry. C'était les murs.
Chaque mur de la pièce était recouvert de journaux et de photos. Harry vit une centaine d'autres Harry le regarder. Même le plafond avait commencé à être recouvert.
Il aperçut quelques photos de Dumbledore, de Poudlard, de la maison où ses parents avaient perdu la vie le soir d'Halloween, sa propre maison où il avait vécu avec Ginny jusqu'à la fin de sa vie, et même des photos d'évènements importants pour lui, comme son mariage, la naissance de James et de ses deux autres enfants, ses anniversaires.
Proprement stupéfait, Harry observa les titres des journaux. Ils parlaient toujours de lui, de Voldemort, ou encore des deux à la fois.
-Quand tu disais que Valerian vouait un culte à Harry et Tom, je ne savais pas que c'était à ce point, dit Dumbledore à Alex.
-Moi non plus. Il ne me laissait jamais entrer dans sa chambre. Je crois comprendre pourquoi à présent.
-Ça, ce n'est pas « vouer un culte », c'est bien pire ! C'est un véritable psychopathe ! s'exclama Harry ébahi en arpentant lentement l'ensemble de la pièce.
Voldemort observait les coupures de journaux sans dire de commentaire, mais Harry était mal à l'aise. Il espérait qu'il ne voie pas trop les coupures qui parlaient de sa mort, car il avait déjà du mal à le supporter, mais s'il est en plus d'une humeur massacrante à cause de cela pendant qu'ils recherchaient l'Horcruxe, il y aurait des catastrophes.
-Vous croyez qu'il y a une sorte de porte secrète cachée ici qui mènerait à l'Horcruxe ? interrogea Alex.
-Oui. Et je pense qu'elle se trouve quelque part ici, répondit Dumbledore en désignant une partie du mur de gauche.
Il réfléchissait avec intensité en regardant les photos, et Alex essayait d'ensorceler les coupures pour ouvrir un passage. Harry passa devant des photos du tournoi des trois sorciers, de lui devenu directeur du bureau des Aurors et des coupures annonçant l'apparition d'un mage noir prenant le nom de Voldemort sans trouver un indice pouvant dire qu'une porte était cachée ici.
-Là ! s'écria Dumbledore.
Il pointait du doigt l'angle d'un journal annonçant le retour de Voldemort et Harry vit sur le bord de celui-ci un minuscule Jun tracé à l'encre noire à la main. Dumbledore mit la pointe de sa baguette sur la rune, et la totalité de la chambre se mit à vibrer.
Tous reculèrent, et un gong retentissant se fit entendre. Dumbledore avait vu juste : une partie du mur s'était évaporée laissant un passage assez grand pour permettre à un homme de passer.
-Alors là, bravo Dumbledore ! s'exclama Alex, s'étant ragaillardi. Alors, on y va ?
Il ouvrit la marche d'un pas déterminé, suivi par Harry, puis Voldemort, et Dumbledore en dernier. Le couloir était sombre, et Harry ressentait cette magie noire qui semblait imbiber l'endroit en entier. Il avait même l'impression que plus ils s'enfonçaient dans le passage, plus cette magie s'accentuait.
Le couloir s'arrêta brusquement dans un cul-de-sac. Alex lança alors :
-Regardez ! Une boîte !
En effet, une petite boîte ornementée était posée à terre. Alex s'apprêta à aller dans sa direction, quand Harry comprit. Il cria :
-Non !
Il retint Alex par le bras au moment où celui-ci marcha sur une latte remplie de poussière. Elle disparut et se métamorphosa en une dague qui frôla Alex au passage avant de se planter au plafond.
-Tu aurais pu te faire tuer ! Tu ne dois pas aller trop vite, tu crois vraiment que Valerian nous laisserait prendre son Horcruxe sans laisser aucune protection ? reprit Harry, le cœur battant à tout rompre.
-D...désolé, balbutia Alex. Comment va-t-on faire pour y aller ?
-Potter trouvera une solution, comme d'habitude, lâcha Voldemort sur le ton de l'évidence.
Harry comprit que Voldemort avait eu le temps de voir une bonne partie des coupures des « sujets à éviter entre eux » pour être d'une telle humeur. Ne voulant pas laisser croire à Voldemort qu'il avait gagné, il riposta :
-Oui, j'en trouverai une, et sans votre aide !
-Vraiment ? Alors, vas-y, dis-nous ce que tu comptes faire, dit Voldemort sur le ton du défi.
Harry le fusilla du regard avant de répondre :
-Valerian avait besoin d'un passage, au cas où il voulait déplacer son Horcruxe. Il nous suffit de trouver la faille qui nous permettra d'y accéder.
-Un véritable jeu d'enfant...ironisa Voldemort à voix basse mais suffisamment audible pour que tout le monde l'entende.
Harry reporta son attention sur la boîte. Comment allaient-ils faire pour se rendre jusqu'à elle ? S'ils ne connaissaient pas les lattes sur lesquelles ils doivent marcher, ils ne pourront pas l'atteindre.
Il regarda le sol, essayant de trouver une différence possible entre les lames de parquet. Elles avaient la même forme, et apparemment la même couleur...il était difficile d'en juger avec toute cette poussière...
Et le déclic se fit.
-Voilà ! annonça fièrement Harry. Je sais où on doit passer pour arriver à la boîte.
Voldemort semblait presque déçu qu'il avait découvert aussi rapidement la solution. Il grimaça, mais ne répliqua pas.
-Comment ? demanda Dumbledore qui regardait intensément la boîte, en ne la quittant pas des yeux.
-Regardez le plancher. Certaines lattes sont poussiéreuses, et d'autres non. Alex a marché sur une avec de la poussière, et le piège s'est activé. Il faut que nous marchions sur les lattes propres.
Les lattes non piégées paraissaient très éloignées les unes des autres.
-Je crois qu'il est conçu pour qu'un seul sorcier traverse le couloir, dit Dumbledore. Tu te sens capable d'y aller seul, Harry ?
-Oh...tu as peur, Potter ? Tes amis ne sont pas avec toi pour te rassurer...comme c'est dommage !
-Oui, je vais y aller, confirma Harry en ignorant superbement Voldemort. Il tentait de prêter le moins d'attention possible à ce dernier, bien qu'il commençât sérieusement à l'énerver.
Il se tourna vers le couloir, et repéra la latte sans poussière la plus proche. Il posa délicatement son pied dessus, et elle ne s'effondra pas. Il poussa intérieurement un soupir de soulagement, et poursuivit sa route.
Arrivé à mi-chemin, Harry regarda en arrière. Il avait parcouru une dizaine de mètres.
-Courage, Harry ! Tu y es presque, cria Alex d'un ton un peu tremblant.
Harry sourit. Alex paraissait avoir plus peur que lui.
Les secondes s'écoulèrent tandis qu'il avançait. Il ne lui restait plus qu'une seule latte sur laquelle aller, et il pourra toucher la boîte. Il posa le pied dessus...et à sa grande surprise, il l'entendit craquer. Elle se changea en un poignard argenté avec un manche en bois et finit sa course en se prenant dans la manche de la robe de Harry.
Il entendit des exclamations derrière lui, et il cria :
-Ça va, je n'ai pas été touché !
-Potter ! Tu pourrais essayer de faire plus attention ? On te demande de regarder si c'est poussiéreux ou non ! Ce n'est pas si difficile ! fulmina Voldemort.
-C'est ce que je fais ! protesta Harry, dont l'anxiété qu'il maîtrisait plus ou moins bien depuis qu'il est entré dans la maison grimpait en flèche.
-Taisez-vous ! Ce n'est vraiment pas le moment ! dit Dumbledore.
Harry tenta d'atteindre la boîte en tendant le bras au maximum. Sans succès. Il faudrait qu'il se rapproche encore un peu pour l'attraper. Il regarda les lattes. S'il était assez rapide, il pourrait s'en emparer avant que le bois s'effondre et que la lame s'envole.
-Il n'y a plus de lattes propres ! cria Harry. J'ai une idée pour récupérer la boîte, mais ça ne va pas vous plaire !
-Et c'est quoi, ton idée ? cria Alex.
-Tu verras, mais ne t'inquiète pas, j'assure !
Harry fixa la boîte, inspira profondément pour se calmer. Il s'élança sur des lattes poussiéreuses et il les sentit s'enfoncer, mais il saisit la boîte juste à ce moment. Il évita les deux couteaux qui volaient dans des directions opposées et se réinstalla sur sa latte de départ.
-Harry !
-Je savais que ça n'allait pas vous plaire, plaisanta Harry, qui malgré sa légèreté apparente essayait de retrouver son calme et de réguler les battements de son cœur.
-Maintenant que tu as fait ta tentative de suicide de la journée, tu pourrais éventuellement revenir en un seul morceau, dit Voldemort.
En dépit de son ton narquois, Harry devinait qu'il avait peur qu'il se tue, et par conséquent qu'il soit tué aussi.
-Attendez, j'ouvre la boîte pour savoir quel est le type d'objet que Valerian a choisi.
-D'accord. Tu as été super, Harry ! dit Alex avec une admiration éperdue.
Harry ouvrit le couvercle et regarda avidement le contenu de cette boîte. Tout compte fait, ce n'était pas si difficile qu'il l'aurait imaginé. Mais son enthousiasme retomba lorsqu'il s'aperçut qu'il n'y avait rien à l'intérieur.
-La boîte est vide !
-Tu plaisantes j'espère, Potter ?
-Harry, dis-moi que c'est faux, murmura Dumbledore.
Avant que Harry ait eu le temps de répondre, ils entendirent des grondements furieux qui provenaient du début du couloir.
Et...voilà ! Quoi, je n'ai pas le droit de m'arrêter maintenant, à un moment aussi crucial ? Il faut croire que si...XD
Allez, la suite demain ! Merci d'avoir lu !