Cœur Artificiel

By Lylitraum

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Maggie s'est toujours demandée pourquoi elle ? Avait-elle fait quelque chose qui justifiait ce qui lui était... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 60
Chapitre 61
Chapitre 62
Chapitre 63
Chapitre 64
Chapitre 65
Chapitre 66
Chapitre 67
Chapitre 68
Chapitre 69
Chapitre 70
Chapitre 71
Chapitre 72
Chapitre 73
Chapitre 74
Chapitre 75
Chapitre 76
Chapitre 77
Chapitre 78
Chapitre 79

Chapitre 28

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By Lylitraum


Après un vendredi bien chargé en cours, la journée était enfin terminée et je rêvais déjà de rentrer chez moi, de me faire une grande tasse de thé bien chaude, de mettre mes chaussettes les plus douces et de me mettre en boule sur mon canapé en attendant de revoir Charles. J'étais un peu épuisée de ma nuit et comptais bien me reposer un peu avant de l'affronter le lendemain. Malheureusement pour moi, je fus surprise de découvrir l'Audi noire de Charles garée devant l'université, tous les regards braqués sur elle, avec Paul attendant patiemment debout à côté de la portière.

Je voulus me faire aussi petite qu'une fourmi et réussir à me faufiler discrètement sans être aperçu. Je ne tenais absolument pas à monter dans la voiture que tout le monde avait identifiée depuis longtemps comme étant celle du chauffeur de Charles Potens. Je pris donc les grands escaliers à l'extrême gauche, rasant littéralement la rambarde. Avec un peu de chance, le flot d'étudiants me rendrait peut-être invisible.

Cela ne fonctionna pas vraiment et en y réfléchissant bien, c'était peut-être même pire. Si je m'étais glissé discrètement dans la voiture comme une anguille, on ne m'aurait certainement pas remarqué. Paul m'aperçut malgré la foule et vint à ma rencontre avec son long manteau noir, ses gants de cuir et sa coupe de cheveux impeccable.

- Mademoiselle Margaret ! me héla-t-il en se dirigeant vers moi.

Je bouillonnai de l'intérieur. Absolument tous les étudiants alentours se retournèrent pour nous toiser, surtout moi. Prise au piège, je n'eus d'autres choix que de m'arrêter et de lui faire face.

- Appelez-moi Maggie ! lui demandai-je pour la deuxième fois.

- Impossible Mademoiselle, Monsieur Potens ne veut pas que je vous nomme ainsi, se défendit-il.

- Ce n'est pas lui qui décide de tout ici.

- J'ai bien peur que ce soit le cas pour moi. Je viens vous chercher pour vous conduire à Monsieur, la voiture est juste là.

Il la désigna du doigt, cherchant poliment à ne pas me faire remarquer qu'il m'avait vu l'éviter. J'avoue que la situation m'échappa un peu. Charles m'avait pourtant bien prévenu qu'il enverrait Paul me chercher, mais je pensais que ce serait demain et dans l'intimité de ma rue, pas devant tout le campus. J'avais le sentiment qu'on me forçait la main et je n'étais pas très à l'aise avec ça.

Je montai dans la voiture sans protester, la tête baissée pour ne pas subir les centaines d'yeux braqués sur moi. Paul m'ouvrit la portière passager arrière et je me glissai à l'intérieur comme une anguille. Une fois à l'abri derrière les vitres teintées ma tension retomba légèrement et la joie de revoir Charles l'emporta sur ma colère et ma méfiance.

Durant le trajet, plusieurs questions me vinrent à l'esprit et je profitai de l'absence de mon nouveau petit ami pour les poser en toute discrétion.

- Paul !

- Oui Mademoiselle !

- La première fois que vous êtes venus chez moi je ne vous ai pas demandé comment vous aviez su où j'habitais.

- C'est Monsieur Potens qui m'a donné votre adresse.

Il me jetait de petits regards dans le rétroviseur pour juger de ma réaction. Il vit que celle-ci ne me satisfaisait pas alors il enchaîna rapidement avant que je ne proteste.

- Pourquoi toutes ces questions Mademoiselle Margaret ?

- Maggie, rectifiai-je sans répondre à sa question.

- Cela ne me regarde sans doute pas, mais vous vous méfiez beaucoup de lui.

- J'ai des raisons de le faire non ?

- Pas vraiment ! trancha-t-il.

Je me demandai si son point de vue avait la moindre légitimité étant donné qu'il s'agissait de son patron. Je n'osai plus rien dire après ça. Sa loyauté était un trop gros frein à ma curiosité. Nous sortîmes de la ville jusqu'à atteindre la lisière d'une forêt dans laquelle un chemin de gravier blanc s'insinuait, dégageant une poussière de craie sur notre passage. La belle voiture noire n'était plus qu'un nuage blanc lorsque nous franchissions un portail opaque noir d'au moins 3 mètres de haut.

La propriété de Charles débuta à partir d'ici. Le chemin de cailloux se transforma en un asphalte parfaitement uniforme et impeccable. Les arbres se firent plus rares, mais en bien meilleure santé, doucement posés sur un gazon épais, duveteux et fraîchement tondu. Il s'agissait de grands chênes majestueux et de toute une flopée d'arbres de toutes sortent portant à leur pied une petite pancarte plantée dans le sol sur laquelle était inscrite la variété de ceux-ci. Ce parc était vraiment magnifique. En se rapprochant davantage de l'immense bâtisse du fond, se détachait sur ma droite un étang superbe, plein de nénuphars rose en fleurs, bordé de saules pleureur, sur lequel se posaient comme des plumes un couple de cygnes royaux.

Nous arrivâmes au pied du manoir dont la façade transpirait encore la rénovation toute récente. Le bâtiment, bien qu'il semblât ancien, était dans un état de conservation incroyable. Toutes les fenêtres étaient neuves, les moulures nettoyées tout comme les escaliers principaux menant jusqu'à la double porte d'entrée. Cet endroit était grandiose.

Paul se gara en travers, de manière à ce que je descende bien face aux escaliers. Je trouvais toute cette situation très étrange et fort inhabituelle. J'étais un peu perturbée par tout ce faste, lui qui disait qu'il vivait simplement, je me promis de lui toucher deux mots sur ce qui était simple pour une personne lambda. Paul descendit, fit le tour du véhicule pour venir m'ouvrir la portière. Il m'invita à le suivre et nous gravîmes les marches ensemble. J'avais l'impression d'être cendrillon qui se rendait au bal, la robe de soirée en moins.

Paul ouvrit l'une des doubles portes laissant l'entrée baigner dans une lumière naturelle indispensable compte tenu de la noirceur de la pièce. Je fus extrêmement surprise de découvrir un intérieur sombre, plein de tapis gigantesques et de mobilier lourd, sans doute d'époque. Le style ne me rappela en rien celui de son bureau à l'université, fraîchement rénové.

En face de la porte d'entrée se tenait un escalier de bois en colimaçon colossal. Sa rambarde tournoyait avec lui, magnifiquement sculpté à la main dans un bois d'ébène splendide, laissant apparaître des formes très baroques et ondulantes comme celle d'un serpent.

Sur ma gauche et ma droite se trouvait deux immenses ouvertures donnant sur des pièces d'une profondeur folle, pleines de tapis et de rideaux pesants. À gauche se trouvait un salon et à droite une salle à manger avec une table qui pouvait accueillir au moins trente personnes au bas mot. Ces deux pièces étaient un peu moins austères que les autres de par les grandes fenêtres qui laissaient entrer la lumière et apaisaient ce sentiment de se retrouver dans le château de la belle et la bête avant que la malédiction ne soit levée.

Une fois ma petite inspection terminée, Paul se posta devant moi et me proposa de me débarrasser de mon manteau et de mon sac. Je les lui confiai sans hésitation et il me demanda de le suivre jusqu'au salon.

- Monsieur Potens ne devrait plus tarder, m'assura Paul comme si son absence était logique.

- Charles n'est pas là ? m'inquiétai-je.

- Il va arriver sous peu ne vous en faites pas. Je peux vous servir quelque chose ?

- Oh oui, un thé si vous avez. Ce serait parfait Paul.

Voilà au moins de quoi me réconforter. Je m'installai sur l'un des profonds canapés du salon et profitai de l'absence de Paul pour scruter chaque détail qui pourrait m'en apprendre plus sur Charles. Je fus bien déçu de découvrir qu'il n'y avait aucun cadre sur les meubles, aucune photo de lui ou de sa famille. Pas un seul objet ne traînait, pas un vêtement, rien. Le professionnalisme de Paul n'était pas mon meilleur allié dans cette histoire.

Il revint, un plateau entre les mains, avec l'aisance d'un funambule. Pas une tasse ne s'entrechoqua avec sa soucoupe, pas une petite cuillère ne tinta ni ne trembla. Il déposa le tout devant moi et versa dans ma tasse un liquide brun et fumant aux délicates odeurs de bergamote. Je le remerciai et ajoutai un morceau de sucre roux avant de touiller le tout et de porter la boisson à mes lèvres. Je crois que ce fut le meilleur moment de ma journée. Jamais de ma vie je n'avais goûté quelque chose d'aussi incroyable.

- Paul, vous êtes un magicien. Votre thé déchire ! ne pus-je m'empêcher de jubiler.

- Ravie que cela vous plaise Mademoiselle !

- Bon ! clamai-je en posant ma tasse sur le plateau. Passons aux choses sérieuses Paul.

- Je peux faire quelque chose pour vous ? s'enquit-il comme s'il était à mon service.

- Oui ! Il faut arrêter de m'appeler Mademoiselle Margaret.

- Je regrette, se défendit-il.

- C'est ridicule, j'ai l'impression d'avoir soixante ans.

- Pourtant je prends soin de vous dire Mademoiselle et non Madame quand bien même ce premier n'a plus lieu d'être en France depuis quelque temps.

- Il y a des vieilles femmes de quatre-vingts ans qu'on appelle encore Mademoiselle parce qu'elles ne se sont jamais mariées, rectifiai-je. Faisons un marché vous et moi.

- De quel genre ?

J'avais le sentiment que discuter avec moi lui faisait le plus grand bien. Ce n'était certainement pas Charles qui se serait posé avec lui sur un canapé pour avoir une petite conversation aussi futile qu'agréable. Paul était tout ouïe.

- Je tiens à ce que vous m'appeliez Maggie, mais Charles vous demande de m'appeler Margaret. Je me trompe ?

- Non, c'est bien ça ! confirma-t-il en souriant car il voyait déjà où je voulais en venir.

- Alors disons que quand il n'est pas là je vous autorise, non je vous ordonne de m'appeler Maggie, simulai-je l'autorité de manière très ironique. Et, quand nous serons devant lui, vous m'appellerez comme il vous a demandé de le faire.

- Ferez-vous ce même marché avec lui ? gloussa-t-il en s'imaginant sans doute la scène.

- Je ne crois pas, non. Il a l'air plutôt têtu, demandai-je l'air de rien.

- Effectivement !

- Alors ? Marché conclu ? demandai-je confirmation en lui tendant la main pour sceller notre pacte avant qu'il ne change d'avis.

- C'est d'accord !

Il eut l'air ravi de pouvoir laisser un peu tomber le protocole même quand son employeur n'était pas là. J'osai espérer que Charles n'abusait pas de ce pauvre homme, mais du peu que j'en avais vus avec le message qu'il lui avait laissé, j'en doutais fortement.

Je pris ma tasse pour boire une deuxième gorgée quand la porte d'entrée s'ouvrit laissant un rayon de soleil se dessiner sur le tapis.

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