Cœur Artificiel

By Lylitraum

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Maggie s'est toujours demandée pourquoi elle ? Avait-elle fait quelque chose qui justifiait ce qui lui était... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 60
Chapitre 61
Chapitre 62
Chapitre 63
Chapitre 64
Chapitre 65
Chapitre 66
Chapitre 67
Chapitre 68
Chapitre 69
Chapitre 70
Chapitre 71
Chapitre 72
Chapitre 73
Chapitre 74
Chapitre 75
Chapitre 76
Chapitre 77
Chapitre 78
Chapitre 79

Chapitre 27

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By Lylitraum


De retour chez moi ce jour-là, je ne pus m'empêcher de cogiter encore et encore sur l'être mystérieux qu'était Charles aux yeux de tous. Étrangement, bien que je ne sache absolument rien sur lui, je n'arrivais pas à m'en méfier et cette question m'avait hanté toute la journée. Pourtant, une fois à la maison, j'avais fait, un temps, comme si de rien n'était. Après avoir fait un gros câlin à squeezy et préparé mon dîner, je filais sous la douche et en ressortis vingt-cinq minutes plus tard.

Je refusais de l'admettre, mais j'étais plus perturbée que je ne voulais bien le croire. En enroulant ma serviette autour de ma taille, je pris mon téléphone pour y vérifier si Charles n'avait pas essayé de me contacter, auquel cas, j'allais avoir des problèmes. Voilà une chose que je savais sur lui, il détestait que je ne lui réponde pas quand il m'appelait. C'était une marque d'affection m'évertuai-je à penser tandis qu'une petite voix au fond de moi me hurlait "une marque de possession". Pas de message.

Mme Cheming avait réussi à semer le doute dans mon esprit et à cause d'elle je ne pus me retenir plus longtemps de me ruer sur mon ordinateur portable. Ce n'était pas dans mes habitudes de déambuler en serviette humide dans tout mon appartement. Je sortis de la salle de bains en trombe pour rejoindre mon salon et me jeter sur le canapé, mon ordinateur portable à la main. Je me félicitai de ne jamais l'éteindre car me rendre sur un moteur de recherche ne me prit que quelques secondes.

J'avais l'impression d'être Bella dans Twilight quand elle s'apprête à découvrir via internet que son bel Edward est un vampire. Pourvu que le mieux ne soit pas un serial killer c'est tout ce que je demandai.

En entrant le nom de Charles dans la barre de recherche je découvris bon nombre de choses à son sujet. Tout d'abord, et ça me surprit pour quelqu'un d'aussi médiatisé que lui, il ne semblait pas posséder de page sur les réseaux sociaux. Moi-même je n'en avais pas car je trouvais cet exercice et ce passe-temps très chronophage et tout bonnement inutile dans la construction de ma vie et de ma personne.

La première page sur laquelle je cliquai était une sorte de biographie très axée sur sa réussite professionnelle. Je découvris qu'avant cela, le très adulé et très énigmatique, Charles Potens était un parfait inconnu. Il était sorti de nulle part avec son cœur artificiel, avait révolutionné le monde de la médecine de nombreuses manières et présentait déjà sa énième version du cœur au grand public et à l'ensemble du monde médical. En dehors de cela, on pouvait bien entendu lire que Charles était un génie comme il en existera rarement sur terre, mais qu'il n'y avait que la médecine et surtout la biomécanique qui l'intéressait.

En ce qui concernait sa vie privée, son enfance, je n'y trouvai aucune mention nulle part, seul revenait continuellement à la charge les récits de ses frasques amoureuses. Certains s'étaient même amusés à les énumérer et le chiffre avait de quoi donner le tournis. Le récit des femmes éconduites se bousculait sur la toile où entre les pages des magazines. Elles faisaient de lui le portrait d'un homme tout à fait charmant au début puis froid, délaissant les pauvres échevelées aussi vite qu'elles étaient tombées dans ses filets. L'une d'elles disait "Charles Potens charme, prend et jette. C'est un maniaque du contrôle pour lequel le bonheur semble trop imprévisible pour qu'il y apporte le moindre intérêt. Il finira seul et malheureux."

Plusieurs fois le mot dominant, revint à la charge. Il était dépeint comme un chasseur émérite, un Casanova qui ne donnait jamais suite à la moindre nuit. S'ensuivait toujours le récit précis de leurs nuits de sexe que je ne pus me résoudre à lire. Je n'en avais pas vraiment envie et, surtout, je ne tenais pas à me laisser influencer par l'avis de quiconque. Pourtant, tout ce que j'avais déjà lu précédemment m'avait déjà plus ou moins influencé. Je n'étais plus vraiment rassurée.

Je n'eus pas trop le loisir d'y penser plus longtemps que la sonnerie de mon téléphone retentit. C'était un message de Charles me disant qu'il m'appellerait plus tard et que j'allais recevoir la visite de Paul, son majordome, sous peu. C'est vrai qu'hier, je l'avais un peu éconduit sans avoir su ce qu'il venait faire jusque chez moi. Charles avait été très flou quant à la raison de sa venue de la veille.

J'étais sur le point de questionner à Charles à ce sujet, mais je n'en eus pas le temps. Quelqu'un frappa à la porte et mon premier réflexe fut d'avoir un regard pour ma tenue. Je n'allais tout de même pas ouvrir à je ne sais qui, enroulée dans un drap de bain... Je me faufilais jusqu'à la porte et entrepris de connaître l'identité de mon visiteur avant toute chose, agrippant fermement le haut de ma serviette.

- Qui est-ce ?

- Bonsoir Mademoiselle ! C'est Paul. Je viens de la part de Monsieur Potens.

- Ah oui, il m'a prévenu. Donnez-moi une minute, j'arrive tout de suite.

Je courus jusqu'à la salle de bains et enfilai au plus vite quelque chose, en l'occurrence, un vieux jogging que je portais souvent pour traîner à la maison. Pendant ce temps, le pauvre..... attendait sur le paillasson.

Quand je vins enfin lui ouvrir, il était rayonnant de bonheur et de gentillesse. Je me mis à imaginer ce que cela donnerait s'il se mettait un jour en colère et ne fus même pas certaine que ce jour puisse exister. Il n'était que bonté, avec lui je me sentais en sécurité et ne craignais pas du tout de le laisser entrer. J'avais toute confiance en lui.

- Je vous ai dérangé ! scanda-t-il un peu honteux.

- Non pas du tout, j'étais en train de...

Oui ? En train de quoi ? Comme si j'allais lui dire que j'étais en pleine recherche du passé de son patron.

- De faire à manger, conclus-je finalement de la manière la moins naturelle du monde. Vous voulez entrer ?

- Volontiers !

Je n'allais tout de même pas le laisser sur le palier, les voisins allaient commencer à se poser des questions. Comme si je n'étais pas au courant que ma voisine d'en face, la vieille madame Riboudie, m'espionnait par l'œil-de-bœuf de sa porte d'entrée. Pour étouffer dans l'œuf tous commérages, je refermais la porte, créant ainsi une intimité impénétrable.

Paul était si poli, qu'il n'osa pas s'enfoncer davantage dans mon appartement. J'appréciai cela chez lui, il ne s'imposait pas et ne rendait pas ses visites désagréables par une présence excessive. Je me dirigeais jusque dans ma cuisine et il fit juste le nombre de pas requis pour m'avoir en visu.

- Que puis-je faire pour vous Paul ?

- Monsieur Potens m'a chargé de vous ramener à la maison mademoiselle !

Je ne sus pas tout de suite quoi répondre à ça. En fait, je ne sus pas, tout court, si je devais répondre.

- De quoi vous parlez ?

- Je suis venue pour vous dire que Monsieur Potens attend que vous vous installiez chez lui, reformula-t-il comme si je n'avais pas compris la première fois.

- C'est une plaisanterie ? grondai-je.

Ce pauvre malheureux qui n'y était sans doute pour rien dans cette histoire, mais contrairement à Charles, il était là, en première ligne.

- Pas du tout ! Écoutez, Monsieur Potens m'a simplement chargé de vous prévenir qu'il souhaiterait que vous veniez vous installer à ses côtés au manoir.

- Au manoir ? m'étranglai-je. Non mais on nage en plein délire. Je suis désolée Paul, ce n'est pas contre vous, mais je n'irais nulle part avec vous.

- Je comprends Mademoiselle !

- Appelez-moi Maggie, grognai-je encore sous le choc.

- Peut-être devriez-vous l'appeler pour en discuter avec lui, suggéra Paul très calme.

- Excellente idée ! sifflai-je. Asseyez-vous, ça risque de prendre un moment.

Il s'exécuta sans rechigner et assista très poliment et sans jamais intervenir dans ma furie. Je saisis mon téléphone dans le salon et appelai Charles sans attendre. L'attente avant qu'il ne décroche me parut insupportable. Quand il décrocha enfin, je sentis dans sa voix comme une nuance, comme s'il était tiraillé entre l'inquiétude et l'agacement.

- Margaret je suis en réunion ! Je t'ai dit que je t'appellerai plus tard, pesta-t-il avec retenue tout de même. Il t'ait arrivée quelque chose ?

- Il va falloir que tu m'expliques pourquoi Paul est chez moi et qu'il veut absolument que je vienne habiter chez toi, attaquai-je sans préambules.

- Calme-toi ! m'ordonna-t-il.

Je n'avais absolument pas l'intention de me calmer. Tout cela était de la folie, ça allait beaucoup trop vite. Je l'entendis s'excuser auprès de quelqu'un sans doute pour quitter la pièce dans laquelle il se trouvait, puis il enchaîna.

- Tu y seras très bien. Tu verras, c'est magnifique là-bas. Ça va te plaire, raconta-t-il très sûr de lui.

Sa réaction me surprit. Il faisait vraiment comme si la discussion n'avait pas lieu d'être et j'avais l'impression de me faire réprimander comme une gamine. Clairement, dans sa tête, le "non" n'était pas envisageable. Je montai encore d'un cran.

- Oh, je ne doute pas que ton "manoir" soit l'endroit parfait pour une lady, mais la question n'est pas là Charles, haussai-je le ton.

- Où est le problème alors ?

- Déjà, je n'apprécie pas la manière dont tu t'y prends. Comment oses-tu m'envoyer ton majordome pour faire les choses à ta place ?

- Très bien, céda Charles étrangement soumis tout à coup. Veux-tu venir t'installer au manoir avec moi ?

- Mais non, m'agaçai-je. C'est d'ailleurs mon deuxième point. Enfin c'est complètement dingue comme proposition. On ne se connaît pas depuis assez longtemps. On ne sait rien l'un de l'autre et puis j'ai mon appartement, mon chat...

- Ton appartement n'est qu'un détail ! balaya-t-il. Nous pourrons nous en occuper plus tard. Je veux pouvoir être avec toi en permanence.

- Pourquoi ? Pour me surveiller ou me contrôler ?

- Je pensais que ma proposition te ferait plaisir, éluda-t-il ma question.

- Pourquoi ce serait le cas ? Ce n'était même pas une proposition à ce que j'ai cru comprendre.

- Effectivement ce n'en était pas vraiment une, avoua-t-il à peine honteux de la manière dont il s'y prenait.

- Je ne suis pas comme toutes ces filles à qui tu ordonnes de poser ses valises chez toi et qui se précipitent à le faire sans réfléchir.

- Tu te trompes Margaret ! Si je fais ça c'est parce que je veux que tout aille bien pour toi.

- Ne t'en fais pas, tout va très bien, continuai-je à pester contre lui.

- Nous en reparlerons quand je rentrerai vendredi soir, affirma-t-il.

- Non, le sujet est clos ! Au revoir Charles.

Je lui raccrochai au nez et regrettai immédiatement mon geste. Je n'étais pas très à l'aise avec le fait de le contredire et de lui tenir tête, mais je n'avais pas le choix. Si je le laissais faire, son côté protecteur et possessif ne ferait que s'accroître de jour en jour. De toute façon, la question ne se posait pas, je n'étais absolument pas prête à partager la moindre intimité avec qui que ce soit. Habiter avec Charles signifiait partager sa chambre et ça...

Après avoir raccroché, j'eus juste le temps de jeter mon portable sur mon canapé que j'entendais déjà celui de Paul se mettre à sonner. Il l'étudia avec gêne et grimaça légèrement lorsqu'il regarda l'écran. Je ne doutais pas une seule seconde de l'identité du destinateur. La colère me prit si vite, il faut dire qu'elle n'avait pas eu le temps de descendre.

Je me ruai sur Paul, que la naïveté empêcha de se méfier une seule seconde, et m'emparai de son téléphone. Il n'eut pas le courage de protester et me laissa faire. Charles lui avait envoyé un message sans équivoque sur ce qu'il avait retenu de notre conversation, c'est-à-dire rien du tout.

De Monsieur Potens :

Je veux que Margaret ait posé ses valises au manoir quand je rentrerai vendredi. Faites ce qu'il faut.

Comment osait-il ? Qu'est-ce qu'il pouvait être buté. Était-ce sa richesse qui avait fait de lui un enfant gâté ou avait-il toujours été comme ça ? Je n'en avais pas la moindre idée, mais c'était insupportable. Je ne réussis pas à me retenir et lui répondis.

De Paul :

Je croyais avoir été claire. Je ne viendrais pas m'installer chez toi et inutile de harceler ce pauvre Paul, il n'y pourra rien.

Je lui rendis son téléphone et ni Paul ni moi n'eûmes de réponses après ça. Le connaissant un minimum, j'osai à peine imaginer l'état de frustration dans lequel je l'avais mis.

Paul rentra au manoir bredouille et Charles ne me rappela pas comme prévu après sa réunion. J'osai espérer qu'il utilisait son temps libre pour digérer mon refus comme un enfant qui apprend la vie lorsqu'on lui dit "non" et que l'on va contre sa volonté. Je ne décollerai pas de toute la soirée et allais me coucher contrariée.

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