Quelle est belle! Sa beauté naturelle me cogne le crâne, son regard avec ses yeux de biches, ses taches de rousseurs, ses lèvres. C'est trop l'effet qu'elle me fait cette meuf là. Putain.
C'était plus fort que moi, dès que je l'ai vu fallait que j'attrape sa main et que je lui mette moi même son bracelet. Je n'ai pas réfléchis une seconde, c'était spontané, j'étais sincère et vrai pour le coup je n'ai rien calculé.
J'essaye de savoir à quoi elle ce qu'elle pense dans son regard mais il est trop profond, je peux me perdre dedans comme dans le gros trou d'une énorme salope. Sombre idée.
Je sais pas hier soir j'ai eu un déclic, en m'endormant en pensant à elle, ça voulait sûrement tout dire. Il est peut-être temps que je me dévoile? J'en sais rien. On verra. Ce qui est sur c'est que j'ai besoin d'avoir une conversation assez sérieuse avec elle.
- Ah bah ça y'est il est là lui, dit Mimi encerclée d'une serviette de bain
- M'approche pas sirène des eaux.
- T'es grave un salaud toi!
- T'es là tu veux tenter tes frères et sœurs. Sorcière. Hors de ma vue.
- Allez va te faire foutre Jaffar.
- Quand tu seras vêtue tiens moi au jus qu'on discute vite fait toi et moi.
- Vraiment? demande-t-elle surprise
- Ouais, allez!
Elle quitte le séjour pour s'habiller, je me trouve à nouveau seule avec la métisse. Sa tête est plongée dans son cellulaire, elle a l'air d'être assez concentrée. Bats les couilles complet, je lui retire son téléphone des mains.
- Qu'est-ce tu fais là?
- Tu vois mal ou quoi? J'ai pris ton tel.
- Mais t'es grave bizarre. Ça y est on a plus le droit d'être sur son téléphone maintenant.
- T'as un invité en face de toi ta race.
- Et alors? Genre j't'ai pas bien accueilli?
- Gros j'me suis servi à bouffer seul tout wesh, et l'autre qui se trimballe à poil puis toi celle qui fait zehma la no life alors qu'elle a même pas la 4G bande de vielles meufs pas chers.
- Il est complètement fou celui-là. MIMI DÉPÊCHE TOI VIENS CHERCHER TON POTE LA. T'es en manque d'affection ou quoi? Je pensais que la nuit dernière t'a...
- Eh eh c'est bon Rita.
Et elle s'est mise à rire elle a très vite capté que ça allait m'énerver et me mettre dans une position délicate vis à vis d'elle. En vrai, elle aime bien chercher la merde cette conne.
- J'suis là, y'a quoi? Demande Émilie
- Laisse ça, elle t'a appelé pour rien du tout. C'est bon t'es okay là?
- Je peux vous laisser le salon pour que vous puissiez discuter si vous voulez. Dit Rita
- Nan nan vas y t'inquiètes te dérange pas, au pire des cas on va aller dans la chambre.
Elle se lève jusqu'à moi pour récupérer ce qu'il lui appartient et elle repart aussitôt s'installer sur le canapé en replongeant ses yeux sur son écran sans nous considérer. Je suis alors Mimi qui se dirige vers sa piaule.
- Alors, de quoi tu voulais me parler? ajoute-t-elle en s'asseyant tout juste au bord du lit
- Bah je voulais déjà prendre de tes nouvelles t'as vu. Depuis quelques temps, j'te sens plus trop là...
- Je vais bien comme j't'ai dit l'autre fois c'est sûrement à cause de mes crises d'angoisse et d'insomnie sinon ça va. Et toi?
- J'suis pas venu pour qu'on parle de moi Émilie, c'est plus ton état qui m'importe. Moi je me porte bien tranquille certes il se passe quelques p'tits chamboulement mais c'est peace.
- Comme par exemple avec ton fils ou encore Cléa la blondasse de l'autre fois c'est ça?
- M'ouais entre autres ouais. Tu vas pas réussir à m'esquiver en changeant de sujet tu sais? Dis-moi ce que t'as.
- Rien j'ai simplement un coup de moins bien, ça arrive. C'est juste passager c'est tout.
- Et c'est dû à quoi?
- Je sais pas, tout et rien à la fois. Peut-être suite à ma séparation avec Kris, j'en sais rien sur ma vie. J'suis dans une période de grosse remise en question totale, c'est assez pesant. Mais ça va me passer alors t'en fais pas.
Elle me balance un coussin en pleine tête pour sûrement cacher son mal-être, je la connais et je sais qu'il y'a quelque chose qui ne va pas cela dit je ne vais pas la forcer à me le dire. Elle est libre de faire comme elle souhaite mais c'est quand même dommage qu'elle garde ses problèmes pour elle. Ben ouais. Ça me fait chier, voilà. Je n'ai même pas envie de jouer ni de rire là, en fait.
- Sur les deux yeux de mon fils, t'es en train de faire semblant. Je sais pas ce que tu veux me cacher mais je te jure j'aime pas ça. Moi je vais pas faire cevi.
- Jaf' calme toi, y'a rien! Délire de meufs.
- Ok j'espère tu garde pas tes soucis de schnek rien que pour toi et que t'en parle au moins à tes vielles potes.
J'étais alors prêt à sortir de la pièce, ça m'avait saoulé. Elle ne m'a pas laissé m'en aller en retenant mon bras. Fallait la voir!
- T'es énervé? J'veux pas que tu boudes.
- Bouder de quoi? Je veux juste que tu sois bien. Le reste bats les couilles.
- C'est juste une question de timing Jaffar. J'irais bien mieux dans quelques temps.
- Je l'espère pour toi.
Elle m'a tendu sa main pour que l'on fasse notre fameux tcheck. Je souhaite du plus profond de mon cœur qu'elle aille mieux dans les jours qui suivent sinon je serais obligé de faire tout mon possible pour découvrir la vérité. Bien que j'ai déjà ma petite idée.
- Merci de t'inquiéter pour moi.
- C'est archi pas un plaisir de s'inquiéter pour quelqu'un.
- Je sais... et venant de toi ça veut dire beaucoup. Je t'... je... Putain Jaffar!
- J'ai fait quoi grosse folle?
- Rien, rien justement.
- Qu'est-ce tu veux dire?
- Laisse, juste merci. Merci à toi d'avoir toujours été là pour moi, merci d'être toi-même, merci de n'avoir jamais changé.
J'attrape sa petite bouille toute craquante (je me dégoûte sa grand-mère) et lui dépose un bisou sur le front en signe d'affection et de respect. Un acte rarissime. J'ai vu qu'elle était certes surprise mais agréablement. Elle en revenait toujours pas, ses lèvres montaient presque jusqu'aux oreilles. J'ai réussi à la faire sourire en soit c'est ça l'essentiel.
Je quitte la chambre pour joindre la salle à séjour, Émilie est restée encore quelques minutes pour répondre à un appel. Rita n'est bizarrement plus présente dans le salon. Quant à moi je me dirige alors vers la cuisine pour attraper de quoi boire et c'est à cet instant que je la vois, elle est de dos, en vérité je suis face à son cul. Elle a la tête par la fenêtre, j'imagine qu'elle fume tandis que moi c'est elle que j'aimerais fumer. Ouais elle était facile celle-là je le reconnais mais je l'ai sincèrement pensé. J'aimerais la fumer.
Matin midi et... Elle se retourne après avoir jeté son mégot, ses yeux rejoignent les miens.
- Euh ça va? demande-t-elle
- Pourquoi?
- Ça coule...
Comme un bel imbécile, j'ai renversé la moitié du jus au sol. Qu'elle compte pas sur moi pour nettoyer ce bordel bien que ce soit mes propres conneries, n'oublions pas que je suis l'invité. Elle s'avance jusqu'à moi pour refermer convenablement le bouchon. Je sais pas ce qu'il me prend, je me comporte comme un gosse. Elle est presque prête à se baisser que je la retiens automatiquement.
- Tu fais quoi là? Relève toi!
- Je t'aide, t'es bizarre. Tu pensais quand même pas que j'étais sur le point de te...
Elle se recule en grimaçant.
Quelle connasse! Genre je la dégoûte?
J'ai juré qu'elle ment, elle rêverait de le faire cette bouffonne de comédienne la.
- T'es bête ou tu fais exprès?
- Les deux on fait comment?
- Sale conne dis-je en riant
- Plus sérieusement tu veux que j't'aide ou tu vas te démerder comme un grand?
- Aucun des deux, je compte pas nettoyer cette merde wesh.
- C'est une blague? Tu veux peut-être que j'essuie tout ça en le léchant aussi non?
- Pourquoi pas? Ça peut être lourd.
Elle s'est mise à rire avant de quitter la cuisine. Je la trouve super culottée pour le coup. Rita m'a vraiment laissé planter là? Elle pense sincèrement que je vais nettoyer cette cochonnerie? Et bah... je l'ai fait comme un beau gros fils de pute, j'me suis cassé le dos à essuyer le sol. Je suis bon pour les trottoirs, ne m'appelez plus l'Alchimiste mais ALsalope ouais. Je perds grave en crédibilité putain.
Après avoir terminé fallait que je reprenne les choses en main. J'ai parlé à Émilie maintenant il ne manque plus que Rita.
Du moins Catena Ventura.
Lorsque je regagne le salon, les deux sont là installées sous une couette en plein dans leur série. Seule Mimi me prête attention.
- Jaf' Stacy va passer tout à l'heure.
- Cette pute elle passe tout le temps quand j'suis là, c'est abusé.
- Elle ne sait pas encore que t'es là...
- Pas grave façon j'vais m'arracher. Rita t'enfile une veste et des pompes?
- Euh... attends juste quelques minutes s'te plaît, le temps qu'Eleven apparaît.
- Qu'est-ce que je m'en bats les couilles d'Eleven ou j'sais pas quoi. Va te préparer wesh, on a pas le temps.
Elle sort ses gros yeux, attrape la télécommande et met pause. Rita se lève se dirige vers l'entrée et reviens vers nous.
- Mimi tu regardes pas la suite sans moi.
- Je vais guetter ça avec Stacy!
- Pardon? J'hallucine là?
- Je rigole, on regardera ça ensemble.
- J'aime mieux entendre ça dit-elle avant de regagner sa chambre pour se préparer
- M'ouais... vous allez où en fait?
- Pas si loin, je dois lui parler en bref.
- Mais tu, t'aurais pu le faire ici? Comme tu l'as si bien fait avec moi fin j'sais pas.
- Ouais mais non c'est pas pareil.
- Si tu le dis, ajoute-t-elle en soupirant
- C'est important. J't'expliquerai.
- D'accord.
Je l'ai senti assez déçue. Je comprends pas. Dans tous les cas, je ne vais pas faire autrement j'ai besoin d'avoir une réelle conversation avec Rita. Qu'elle soit contre ou pour, ça sera ainsi. Quelques minutes après la métisse aux touches de rousseurs apparaît. Simple mais très jolie. Zéro artifice, faut dire je ne lui ai pas non plus laissé le temps de se mettre en mode. À quoi bon? On va juste discuter. De toute manière je l'ai déjà vu dans tous les états. De bombe, canon à une boulette de viande desséchée.
- C'est bon, t'es prête?
- Ouais.
- On y va alors. Mimi à tard plus.
- Ouais, ouais salut.
On ferme la porte. Je sens que ce soir notre conversation va être particulière plus enrichissante que toutes les autres. Peut-être que c'est une bonne ou mauvaise intuition, qui sait? On verra. Je ne sais pas encore où l'emmener, c'est vrai qu'en temps normal dès que j'ai besoin d'être avec elle ou l'envie de lui parler, on se pose dans ma caisse. Cette fois-ci je veux changer la donne. Je le sens bien.
- T'as faim?
- Pas pour le moment et toi?
- Putain tu baise vraiment tout.
- De quoi?
- J'allais t'inviter à manger.
- Excuse-moi? J'ai mal entendu là?
- Nique sa mère.
Je roule finalement et m'enlève cette idée de la tête, je ne vais pas la nourrir ce soir qu'elle aille se faire foutre. Elle m'a cassé mon délire en un rien de temps. Rita paraissait cela dit stressée comme si elle se doutait que je savais quelque chose sur sa fameuse histoire.
- T'as le seum parce que j'ai pas faim?
- Nan en vrai je m'en cale. J'ai trouvé mieux. On va avoir pleins de choses à se dire que ça va te donner faim.
- Vraiment?
- Ouais je pense.
- Tu vas vouloir en savoir plus sur moi c'est ça? Sur ma vie "mystérieuse"?
- Il y'a un peu de ça.
- J- je pourrais jamais tout te raconter en une seule soirée. C'est impossible.
- S'il le faut on fera nuit blanche.
Et elle s'est mise à fixer le pare brise comme si ses pensées s'étaient à l'instant affirmer, je ne sais pas ce qu'elle avait en tête mais je l'ai senti vide. Mon but n'est pas de la mettre au plus bas, je veux juste apprendre à la connaître davantage. Il y'a rien de malsain là-dedans. Elle m'attire de plus en plus, j'ai maintenant compris que je ne pouvais plus continuer à la fuir ainsi comme un lâche a chaque fois que nos paroles devenaient sérieuses et sincères. Je ne peux plus me mentir à moi-même. Ça me pète le couilles de l'avouer mais... Cette nana me fait vraiment quelque chose. La dernière fois que j'ai eu une telle attirance c'était pour ma défunte ex Yasmine. Est-ce un fucking signe?
(les nanas cette partie devait être méga longue et très prometteuse mais pour par que cela paraisse justement trop long je vais vous la décomposer en deux parties, bisous bisous)