Jaden me regarde au fond des yeux, en silence.
Je vois bien qu'il hésite à me parler.
—Jad...
—Moon...répond-il machinalement comme il en a l'habitude.
—Des explications ?
—Moins t'en sais, mieux sait.
Je fronce les sourcils.
—T'étais qui avant de t'installer à Édimbourg ?
—Quelqu'un qui n'existe plus.
—Alors pourquoi tu m'as ramenée ici ?
Il soupire en passant les mains dans ses cheveux.
—Je t'ai dis que j'ai fais une erreur.
Lassé, il souffle avant de se laisser tomber sur le lit.
Je me redresse pour aller m'allonger à côté de lui.
Ses yeux sont rivés au plafond, il arbore de nouveau un visage fermé.
Mon index s'aventure alors sur sa tempe, longe sa joue, et lorsqu'il bifurque pour atteindre ses lèvres, Jaden tourne la tête vers moi.
Son regard me frappe de plein fouet.
Il est sombre et lumineux à la fois.
Il me laisse contourner lentement ses lèvres, et ce contact a le don de nous apaiser tous les deux.
Sa main passe derrière mon cou pour m'attirer, et ses lèvres échouent sur les miennes.
C'est si bon de retrouver enfin un peu de tendresse.
Je roule sur son ventre, et glisse mes doigts dans ses mèches noires qui m'ont tant manqué. Les toucher me procure toujours ces milliers de petits frissons.
Je me nourri de ses baisers, de son parfum enivrant, de la chaleur de son corps, en poussant des petits gémissements d'extase.
Ce moment là, où on est enlacés tous les deux, vaut de l'or. Il est une parenthèse dans cette vie qui part en couille.
Je m'en fout de savoir qui il était avant, et ce qu'il faisait. Le fait qu'il me rende un peu heureuse me suffit.
En continuant de m'embrasser, ses mains descendent sur mes hanches pour glisser sous mon pull. Tout mon corps frissonne en sentant ses doigts caresser ma peau.
Mais très rapidement nos baisers tendres deviennent fougueux, et je dois contrôler mon excitation qui grimpe en flèche. Je me force à garder mes mains dans ses cheveux pour éviter de les descendre plus bas.
Mais quand Jad attrape le bas de mon pull pour me l'enlever, mon pouls s'emballe.
Je le fixe incrédule, ne sachant pas quoi faire.
Il veut de moi ou pas ?
Il retire aussi son pull, puis vient se placer au-dessus de moi. Ses lèvres s'écrasent sur les miennes avec passion.
Incapable de savoir s'il va me repousser encore une fois, je le laisse prendre possession de mes lèvres et de mon corps comme bon lui semble.
Lentement, il déboutonne mon jean, le retire en me dévorant des yeux, avant de se lever pour enlever le sien.
Je reste subjuguée par son corps fin et athlétique, et ces abdominaux si bien dessinés.
Mon rythme cardiaque s'emballe.
On a déjà fait l'amour une fois, mais là je sens que c'est différent. J'ai envie de le sentir en moi pour ne former qu'une seule personne, et non pas pour assouvir un besoin charnel.
J'ose descendre mes mains, pour les poser sur son dos et le caresser sur toute la longueur. Sa peau est douce, soyeuse, exquise.
Quand Jad passe enfin sa main sous ma culotte, je libère un soupir de soulagement.
Je suis à la fois excitée, mais j'ai peur de la suite. Comme si Jad comprenait que me livrer de cette façon à lui était contraire à mes habitudes, il prend son temps et me rassure en m'embrassant avec tendresse. Petit à petit je commence à m'abandonner à lui. À lui faire confiance.
Doucement, il fait glisser ma culotte le long de mes jambes en me fixant avec intensité.
Quand il retire son boxer, je découvre son membre déjà très excité.
Jad s'approche de mon orifice en respirant fort, puis me pénètre avec une délicatesse que je n'ai jamais connue.
C'est si doux, si profond, que cette fusion entre nos deux corps me bouleverse.
Je ne comprends pas pourquoi, mais des larmes viennent piquer mes yeux. Je les ferme pour que Jad ne prenne pas peur et sorte de moi.
Je savoure chaque va et vient comme si je redécouvrais l'acte sexuel. Tout devient si fort, si puissant, qu'à un moment je me crispe. J'ai tellement peur de tous ces sentiments qui me submergent.
—Regarde-moi Moon, souffle-t-il.
J'ouvre mes yeux plein de larmes. Son regard noisette s'ancre profondément dans le mien.
On se fixe dans un silence magnifique où son corps glisse dans le mien dans une harmonie parfaite.
Je me base sur son regard pour lâcher prise, et quelques minutes plus tard la libération arrive et nous transporte au septième ciel.
Ce que je ressens, cet orgasme qui s'exprime en même temps que le sien, provoque un tsunami dans mon cœur. Dans mon âme. Dans tout mon être.
Les sanglots que je retenais éclatent bruyamment, et c'est une jeune fille pathétique qui se mets à pleurer dans ses bras.
—Moon ! s'inquiète-t-il.
J'enfouis mon visage au creux de son cou pour me cacher. Mais il relève mon menton pour chercher mon regard.
Le sien est tendre, si tendre.
—Dis-moi ce que tu ressens. Qu'est-ce qui se passe à l'intérieur de toi ?
Sa voix est si douce Seigneur, que mon cœur saigne encore plus.
Je cherche des mots, mais ils se battent encore entre eux.
—Tu commence à éprouver quelque chose pour moi ?
J'hoche la tête en essayant de ravaler mes larmes.
Nos deux corps nus collés l'un à l'autre, et moi qui pleure dans ses bras, rend cette scène pitoyable. Je me sens tout d'un coup prisonnière d'une situation que je ne contrôle plus.
—Pourquoi tu fais ça, Jad ? Pourquoi tu m'as choisie moi ?
Il esquisse un sourire, avant de déposer un doux baiser sur mes lèvres.
—Les sentiments ne se maîtrisent pas, Moon. C'est comme ça.
—Mais tu tiens vraiment à moi ? Je veux dire, t'as aucune arrière pensée ? Parce que quand j'imagine le genre de gars que t'étais avant, je commence à me poser des questions.
Son regard se refroidit.
—Je ne suis plus ce genre de gars.
—Et quel genre de gars t'étais ?
Curieusement, sa main continue à caresser mes cheveux. Il ne se braque pas.
Je pose ma main sur sa joue pour l'encourager à se livrer.
—Le genre de gars qui n'en avait rien à foutre des autres, réplique-t-il en levant les yeux au plafond. Surtout pas des filles.
—Et tu faisais quoi avant avec Shen et cet homme qu'on a croisé au supermarché ?
Il serre les dents.
—Des choses pas très catholiques.
Je pose ma tête sur son épaule, et me blotti contre lui.
—Qu'est-ce qu'on va faire ce soir...?
Alors que ses bras m'enserrent, il pose sa tête sur mon front.
—Tout ira bien. Je vais m'arranger pour qu'ils ne te touchent pas.
Je déglutis une nouvelle fois.
Il a dit "touchent pas" ?
—Pourquoi on ne pars pas, Jad ?
—Parce qu'ils me retrouveront, et cette fois ils s'en prendront à toi. Donc on va juste faire acte de présence, et tu vas me laisser gérer cette merde sans t'en mêler.
À sa dernière phrase, son index cherche mon menton pour le relever. Il me lance un regard déterminé.
—On est bien d'accord, Moon ? Tu n'interviens pas. C'est bien clair ?
J'hoche la tête avec une boule d'appréhension.
Il pose un baiser tendre sur mes lèvres, m'enroule dans ses bras, et quelques instants plus tard, on parvient enfin à s'endormir.
<>