L'automne était arrivé, et avec lui, le départ de Kïer et de Lisa s'était avancé. Cailean et Peter comptaient suivre Harold et maman après leur retour en Russie. Benjamin avait décidé d'accompagner les deux loups russes, afin de me permettre d'avoir l'esprit tranquille pour ma toute petite louve. Pas que je ne faisais pas confiance au frère de Vlad, j'étais persuadée d'ailleurs que ce dernier les attendrait de pied ferme de l'autre côté. Cependant je me faisais quand même du mouron pour sa rencontre avec son père. Je ne le connaissais pas, mais un parent qui laisse son trésor se faire kidnapper... je ne pouvais simplement pas accorder ma confiance à ce type. Je me trompais peut-être sur son compte, mais j'aurais été plus rassurée en ramenant Lisa moi-même. Malheureusement, j'avais trop de choses à faire ici, et mon titre de Femelle Alpha, m'obligeait de passer par des procédures longues et ennuyeuses. Mon petit Ben pouvait d'y rendre en tant que gardien de Lisa, vu qu'il n'avait aucun titre, si ce n'est qu'héritier. Même si à mes yeux, il risquait tout autant que moi, mais je ne m'inquiétais pas trop. Il avait un ours polaire comme garde du corps.
Kïer semblait avoir un penchant pour mon petit Benjamin, bien qu'il tirait une tête de six pieds de long depuis qu'on lui avait appris que le jeune loup l'accompagnerait. C'était une tête à prendre en photo pour la montrer au monde entier, cependant nous étions bien tous trop occupés à rire, pour capturer ce moment. C'était dommage, et Peter s'était plaint de ne pas avoir pris son portable, pendant deux longues heures. Cailean avait réussi à lui faire changer de sujet, et Kïer avait ronchonné pendant plusieurs jours. Enfin ça ne m'empêchait aucunement de m'inquiéter quand même. J'avais envie d'y aller avec eux, mais Cameron avait réussi à me convaincre qu'on irait une prochaine fois.
« Bon, le jet ne devrait pas tarder. On va devoir embarquer dans pas longtemps, alors balancez-moi vos listes de cadeaux ! S'exclama Ben en ouvrant les bras comme pour accueillir chaque exigence.
- Putain, merde... le gamin croit qu'on a besoin de lui pour nous ramener un souvenir de son voyage scolaire ! Répliqua Peter en souriant malicieusement.
- Fait gaffe à ce que tu dis, je pourrais te ramener de la crotte ! Rétorqua Ben, en souriant à son tour. »
Avant que Peter n'ouvre une seconde fois la bouche, je pris mon petit loup dans mes bras pour le serrer très fort. Je m'inquiétais, mais je devais me dire qu'il était un grand garçon. Il me l'avait prouvé à plusieurs reprises lors des derniers événements. Ses bras se refermèrent sur moi, alors que j'enfouissais mon visage dans son cou. Je crus entendre un grognement, mais le rire de Benjamin le rendit muet. Je redressais la tête pour voir Kïer qui me fixait d'un regard inquisiteur, et à côté de lui, mon loup qui boudait. Un sourire fleurit sur mes lèvres, avant que je me retire de l'étreinte du jeune loup.
« Tu fais attention, et tu bottes le cul au premier qui te cherche des noises. Tu appelles si tu as besoin d'aide, et on accourt. Compris ? Dis-je simplement, en lui caressant les cheveux.
- Compris, chef ! Me répondit-il, en me faisant un clin d'œil. »
Je le repris dans mes bras pour un dernier câlin. Je n'avais pas envie qu'il y aille finalement. Je voulais le garder près de moi, comme une maman poule. Je devrais faire un énorme effort pour le lâcher. Qu'est-ce que ce sera quand ce sera mon bébé qui s'en ira ? Je n'avais même pas envie d'envisager. Je serais sûrement entrain de pleurer, de le serrer contre mon cœur, gémissante et suppliante pour l'empêcher de partir. Je grimaçai à l'idée d'être une maman aussi lourde que ça. Benjamin se pencha vers mon oreille, et un autre grognement se fit entendre. Ça, c'était mon Alpha qui était jaloux.
« Tu feras une super maman, Lylie. J'ai hâte d'entendre tes enfants m'appeler "tonton Ben". Me chuchota-t-il, en déposant un bisou sur ma joue et de s'éloigner, avant que son cousin ne l'éjecte pas la force. »
Je lui fis un sourire, et me tournai vers Lisa, qui s'approchait avec une mine toute triste. Ça me fendait le cœur de voir cette petite ainsi. Elle n'avait aucune envie de repartir en Russie sans moi. Lisa avait été contente de savoir qu'elle retournait auprès de son papa, mais elle voulait que sa "Mama Lylie" l'accompagne, ce que je ne pouvais pas faire. Ça m'avait peiné autant qu'elle, mais elle s'était résignée. J'avais dû lui promettre de dormir elle chaque nuit jusqu'à son départ, et de venir lui rendre visite le plus tôt possible. Elle avait donc consenti à retourner en Russie sans moi. Ma petite Lisa se tripotait les mains, en levant un visage déconfit vers moi. J'allais vraiment avoir du mal à les laisser partir ces deux-là. Je me penchais vers elle, pour embrasser son front. Je lui caressais les cheveux, avant de lui faire un gros câlin. Puis elle s'enfuit vers Ben. Elle avait les yeux brillants de larmes, je savais qu'elle ne voulait pas rendre le départ plus difficile. Je me tournais ensuite vers Kïer, qui hochait la tête sur ce que Cameron disait. Je me dirigeais vers eux, et mon loup se tue.
« Tu prends soin d'eux. Tu ne les quittes pas des yeux. Tu fais en sorte que je puisse les revoir tel que je les vois partir. Sinon, même si tu es mort, je serais bien capable de te faire revenir à la vie pour te tuer de mes propres mains. Le prévins-je, en le toisant d'un regard dur.
- Pas d'inquiétude là-dessus, je n'ai aucune envie de me recevoir un autre coup de casserole sur la tête. Répondit-il, en frottant le haut de son crâne avec un sourire moqueur.
- Bien. Parce que ce sera la première chose que tu recevras si tu échoues à veiller sur eux. Tu passeras le bonjour à ton frère de ma part. J'essaierai de lui rendre visite le plus tôt possible. Rétorquai-je, en hochant la tête. »
J'étais très sérieuse, et il hocha la tête à son tour. Il rejoignit Lisa et Ben, qui l'attendaient. Cameron vint me prendre dans ses bras, et je collais mon dos à son torse. Ses bras entourèrent ma taille, et ses lèvres se déposaient sur mon cou. Je voyais les trois silhouettes disparaître dans les escalators, pour rejoindre le jet qui les attendait. Mon cœur se serra d'inquiétude, alors que nous restions dans le petit hall privatif. Je vis Peter et Cailean dans la périphérie de ma vision. Ils s'approchèrent de nous, mais je ne leur accordais pas vraiment mon regard. En revanche, j'étais toute ouïe.
« Nous aussi. Il est temps qu'on parte. Déclara Cailean, m'arrachant un sourire et Cameron répondit d'un hochement de tête.
- Profitez bien de votre escapade amoureuse ! Mais rends-moi mon frère en état de marcher quand même ! M'exclamai-je, alors qu'ils tournaient les talons.
- Je ne peux rien te promettre ! Me répondit le petit frère de mon loup, tandis que le petit cri indigné de Peter à mon encontre se répercutait dans le hall. »
Je gloussais, et Cameron se retenait de sourire. Il avait enfoui son visage dans mon cou, embrassant sa marque, montrant toute l'affection qu'il portait pour ce symbole. Je lâchai un petit soupir de plaisir quand il commença à la lécher. Il était peut-être temps que je le stoppe. Nous étions dans un aéroport, et même si nous étions les seuls dans ce coin, je n'avais aucune envie de voir débarquer un agent pour nous surprendre en plein moment intime. Je passais ma main dans les cheveux de mon beau loup, qui sortit les dents pour mordiller ma peau. Un petit gémissement m'échappa, alors que je me pressais un peu plus contre lui.
« On ferait mieux de rentrer. Soufflai-je, d'une voix rauque de désirs.
- Pourquoi faire ? Me questionna-t-il, tandis que ses mains passèrent sous mon t-shirt. »
Ses paumes chaudes en contact avec ma peau m'électrisa comme à chaque fois. Il caressa délicatement mon ventre, avant que ses mains ne prennent un chemin différent et que ma respiration s'altère. L'une déboutonna mon jeans et plongea droit entre mes cuisses, qui s'ouvraient d'elles-mêmes pour le laisser faire, et l'autre caressa l'armature de mon soutien-gorge, venant ensuite titiller mes tétons à travers le fin tissu. Quand je sentis sa main se plaquer contre mon sexe, j'eus un sursaut et un gémissement franchit la barrière de mes lèvres. Il pressa fortement sa main dessus, à tel point que je me cambrai. Mes fesses rencontrèrent la bosse naissante de mon loup.
« Cameron... pas ici. Réussis-je à articuler entre deux halètements.
- Pourquoi pas ? Rétorqua-t-il, en commençant à frotter durement mes lèvres intimes qui devenaient de plus en plus humides, avec son index.
- Cameron. Gémis-j, en m'agrippant à ses bras, alors que mes jambes devenaient aussi molles que de la guimauve.
- Oui ? S'enquit-il, en mordillant le creux de mon épaule, et que sa main droite remontait mon soutien-gorge pour englober mon sein.
- Pas ici. Répétai-je, en me mordillant la lèvre, mon désir prenait peu à peu le pas sur ma raison. »
Il pinça mon téton, tandis que sa langue remontait la ligne de mon cou, et que sa main gauche passait sous ma culotte humide. Il en fallait peu de la part de Cameron pour me rendre dans cet état d'excitation. Ses doigts frôlèrent mon clitoris gonflé. Il enfonça un doigt en moi, et mon bourgeon pulsait contre sa paume. Je sentais enfler l'orgasme en moi, jusqu'au bord de l'explosion. Je pressais mes fesses contre son érection qui prenait un peu plus d'ampleur quand je me mis à me frotter contre elle. Cameron grogna dans mon cou, alors que mon cri de plaisir résonnait dans le petit hall. Terrassée par mon orgasme, je restais affalée dans les bras de Cameron. Si il n'était pas là à me soutenir, je me serais sûrement étalée sur le carrelage froid. Il retira ses doigts et me souleva sur sol pour se diriger vers les grandes vitres, qui donnaient sur la piste de décollage. Je devrais sûrement lui dire d'arrêter, mais j'étais partie trop loin pour me soucier qu'on pouvait nous surprendre en plein ébat.
Il baissa mon jeans et ma culotte d'un coup, collant le haut de mon corps sur la surface froide de la vitre. Il releva mon derrière, et écarta autant que possible mes jambes obstruées par mon pantalon et ma culotte. Je l'entendis soupirer, et marmonner quelque chose d'incompréhensible, semblable à des excuses. J'allais me tourner pour lui demander de répéter ce qu'il venait de dire, mais je sentis l'élastique mordre ma peau, avant qu'un bruit sourd de déchirement me vint. Je lançais un regard vers mes jambes, et ma culotte venait de disparaître en lambeaux. Cameron venait de m'arracher ma culotte. Au lieu de lui en vouloir, un gémissement d'excitation s'échappa de ma bouche. Mes mains posées à plat sur la surface lisse glissèrent jusqu'à la rambarde pour s'y accrocher fermement. Je redescendais doucement de mon extase, mais j'étais persuadée que je n'allais pas tarder à y retourner dans la seconde. Je clignai plusieurs fois des yeux pour retrouver plus rapidement mes esprits, en regardant la poste de décollage vide, évitant de me concentrer sur ce que prévoyait de me faire Cameron. Cependant , il s'enfonça brusquement en moi, me ramenant illico dans le brouillard du plaisir charnel et fusionnel. Ce n'était pas douloureux, mais si soudain que je lâchai un cri de pur plaisir. J'étais encore très sensible et la sensation de l'avoir en moi, était tout bonnement indescriptible. J'allais rapidement retourner de là d'où je revenais. Ses mains étaient sur mes hanches, alors qu'il se penchait dans mon dos pour m'embrasser la nuque.
« Cameron. Haletai-je, incapable de dire autre chose et pour l'inciter à bouger en moi.
- Je sais, Leannan. Je sais. Souffla-t-il doucement contre ma peau. »
Il commença à se mouvoir lentement. Des va-et-viens doux qui devinrent rapidement des coups de boutoir, me faisant crier mon plaisir. Je sentais l'orgasme de nouveau grimper en moi. Mes cris avaient la forme de son nom, tandis qu'il me pilonnait de plus en plus fort. Son souffle saccadé et chaud caressait ma peau, alors que mes jambes tremblaient à chaque coup. Je n'allais plus tarder à venir, et j'allais simplement être dévastée. Quand je sentis ses dents se plantaient dans mon épiderme avec force, la vague de plaisir explosa dans mon corps, me secouant à tel point que j'avais envie de me recroqueviller sur moi-même et ne plus bouger. Seulement, Cameron me plaqua contre lui un peu plus, et il me rejoignit au septième ciel dans un râle rauque. Nous restions immobile dans notre position, et je sentais sa semence s'écouler en moi.
Après une petite minute le temps que nous redescendions dans la réalité, il retira ses dents de ma peau. Il lécha consciencieusement le sang qui gouttait. Il déposa un baiser sur la marque, avant de remonter jusqu'en dessous de mon oreille. Il suçota ce petit espace, m'arrachant un soupir de plaisir. Il voulait sûrement remettre le couvert, mais je n'étais pas sûre de le pouvoir. Il m'avait tout simplement épuisée. Il embrassa le haut de mon oreille.
« Désolé, je n'ai pas pu me contrôler. Souffla-t-il, alors qu'il se retirait avec lenteur d'entre mes jambes. »
Je secouais légèrement la tête avec un sourire sur mes lèvres. Il reboutonna son pantalon, tandis qu'il me remit mon jeans. Ma culotte, ayant fini en un morceau de tissu difforme et déchiré, je me retrouvais sans. J'espérais que mon loup comptait m'en acheter une nouvelle, parce que si il continuait à me les arracher, je finirais sans. Je n'étais pas sûre que cela lui plaise que je me balade sans protection en bas surtout lorsque je porterais autre chose qu'un pantalon. Je retenais un sourire à l'idée de voir mon loup dans un magasin de lingerie féminine. Cela risquait de détonner, à moins qu'il ne demande à sa mère d'aller en acheter à sa place. Je lâchai un soupir de contentement. J'allais devoir prendre une douche en rentrant, et j'étais prête à parier que Cameron ne sera pas contre de la prendre avec moi. Il me souleva du sol et nous partîmes de l'aéroport. J'enfouis mon visage dans son cou, humant son odeur de mâle dominant. Une senteur de sexe et de muscs des forêts. Je fermais les yeux doucement, me laissant bercer par les mouvements du corps de mon loup. Peu à peu, je tombais dans le sommeil.
La lune était haute dans le ciel, éclairant le lieu dans lequel je me trouvais. Les rayons de la lune étaient d'un rouge rubis. C'était la lune de sang. L'endroit était différent de mes rêves habituels. Ce n'était pas la clairière où les loups apparaissaient. C'était l'Antre des Solitaires du côté de la rivière. C'était ici que Junior avait été tué par Cameron. Je reconnaissais le sol de pierre. Près de la rivière une silhouette était accroupie, regardant le lit de l'eau qui semblait fascinant, en reflétant le rouge de la lune. Un frisson glacé parcourut mon échine, alors que j'approchais du bord de l'eau, afin de parler avec lui. Plus je m'approchais, plus je me sentais anxieuse. Quand la silhouette se leva, je remarquais que c'était un homme, et pas n'importe lequel. Il avait hanté mes pires cauchemars, et aujourd'hui encore, il les hantait. Pourtant, ce rêve ne semblait pas être un cauchemar. Je n'avais pas peur de lui, et l'anxiété quittait mon corps le laissant se détendre. J'avais cette sensation comme si il était devenu inoffensif, qu'il n'était plus qu'une âme en peine et errante.
« Je commençais à douter de ta venue, tu sais. Dit-il en se tournant vers moi. »
Je devais avoir loupé un épisode. Junior était mort, et même en rêve, il ne m'aurait pas souri ainsi. L'éclat de ses yeux semblait pur, comme si on l'avait purgé de tout ses vices. Ce qui était troublant et incroyablement... hallucinant. Je n'aurais jamais cru que je ne me sentirais pas menacée en sa présence. Junior avait fait tellement de mal dans sa vie, que ça revenait à un miracle que mon rêve ne tourne pas en cauchemar, rien qu'en cet instant. C'était vraiment invraisemblable de le voir avec un sourire presque angélique.
« Ne prend pas cet air ahuri veux-tu. À moins que parler à un mort ne te dérange ? Qui plus ait dans son rêve ? Se moqua-t-il, gentiment.
- Pardon ? Répondis-je, confuse. »
Ça, c'était la meilleure. Je parlais à un mort dans mon rêve. Enfin non, ce n'était pas la meilleure, c'était plutôt que je parlais à Junior mort dans mon rêve. J'avais vraiment un subconscient à chier, c'était pas possible. Je ne pouvais pas me laisser tranquille, et je ne sais pas moi, faire un rêve merveilleux sur Cameron ? Au lieu de me torturer l'esprit avec l'autre.
« Tu penses à moi, plus que tu ne le pourrais le croire... enfin ton subconscient a du mal à digérer ma mort. Rit-il, en ramassant un caillou pour le jeter dans la rivière.
- Non ! Enfin si... peut-être que tu ne méritais pas qu'on joue avec ton cadavre et que ça me reste sur la conscience, et qu'on n'a pas pu t'offrir une sépulture décente... mais il est hors de question que je crois à ça ! M'exclamai-je, en le détaillant de haut en bas.
- Haylie... je ne fais que représenter ton subconscient... et tes craintes les plus profondes aussi. De plus je suis certainement le plus certifié pour ce qui va s'ensuivre. Enfin bref... on s'égare. Finit-il par dire, en balayant mes mots d'un revers de main. »
Je le regardais longuement, et c'était vrai qu'il représentait plutôt bien mes craintes les plus profondes... en plus sage et en plus gentil... comme un gardien.
« Ce n'est pas étonnant, j'ai tenté de te briser mais là je veux juste te préserver de ce qui risque d'arriver prochainement.
- Ce qui risque d'arriver prochainement ? Répétai-je, en décidant d'abandonner de réfléchir plus longtemps sur l'apparence de cet étrange gardien des rêves.
- Tu sais que mon père, Steven Brock Troisième du Nom, n'aime pas vraiment voir ses plans bouleversés..., commença-t-il alors que je hochais de la tête pour qu'il continue sans que je ne l'interrompt, et bien j'ai fichu en l'air pas mal de ses plans en allant à ta poursuite et en venant dans l'Antre des Solitaires pour te briser en exécutant Peter. Avoua-t-il, en étirant un sourire presque satisfait.
- Et alors ? Demandai-je, en ne voyant pas où il voulait en venir.
- Aurais-tu oublié le bouquet de fleurs que tu as reçu anonymement ? Répliqua-t-il, avec un sourire amusé.
- Celui avec des chardons et tout ça ? M'enquis-je, en fouillant dans ma mémoire.
- Exact, même si tu mérites qu'on t'offre des roses même si on en venait à te détester. D'ailleurs ton loup sait organiser de belles surprises. Répondit-il, en faisant soupirant de satisfaction. »
Il finit par lever les yeux au ciel, et j'avais visiblement tapé dans le mille. Et je ne m'étais pas trompée sur sa provenance. Steven Brock Senior ne comptait pas me laisser en paix. De plus, j'allais devoir faire en sorte de tenir en laisse Cameron, pas que ça me plaise beaucoup. Avec le problème des loups russes, il était déjà très protecteur à la base, alors là, je risque de ne plus pouvoir faire un pas sans qu'un groupe de loups, garde du corps, ne me suivent. L'idée d'avoir une garde rapprochée me fit frissonner. J'avais horreur de ça.
« Et donc ? De quoi veux-tu me prévenir ? Non pas que je sache déjà qu'il va me prendre pour cible et faire de ma vie un enfer. Ce qui est déjà le cas soit-dit en passant. Soupirai-je, sarcastique.
- Il va me prendre pour excuse mais il va chercher à se venger d'avoir réduit ses plans à néant en s'en prenant à toi, ainsi qu'à la meute. Donc je suis venu te prévenir qu'il serait peut-être temps que tu détruises l'A.O.S comme il faut. Tu as toutes les cartes en main. Il ne te reste plus qu'à les jouer stratégiquement. »
Il me fit un clin d'œil, avant de disparaître en même temps que la couleur rouge de la lune. Je me retrouvais donc seule, avec sûrement une expression ahurie. Mon subconscient semblait me vouer une haine incroyable pour me faire un coup pareil. Je clignai plusieurs fois des yeux, avant de les lever vers la pleine lune. Une petite prière pour qu'elle me vienne en aide ne serait peut-être pas de trop.
J'ouvris les yeux, mon esprit un peu trop à vif. Il faisait nuit, et j'avais donc dormi tout le reste de l'après-midi. Il devait être un peu plus de minuit à vue de nez. Cameron dormait paisiblement à mes côtés. Je ne me sentais pas poisseuse, ni rien, donc je supposais qu'il avait dû me nettoyer. Un sourire s'étira sur mes lèvres. Je me penchais vers lui, afin de déposer un baiser aérien sur sa joue. Je réussis à m'extirper de son étreinte, et à me faufiler hors du lit. J'étais entièrement nue, et cela ne m'étonnait pas. Mon loup me préférait ainsi après tout. J'attrapai son t-shirt qu'il avait posé sur une chaise pour le mettre. Il faisait encore frais donc j'ouvris le premier tiroir de la commode pour attraper un sous-vêtement de Cameron pour mes précieuses fesses. On était en automne et je n'avais aucune envie de me geler le cul. Un caleçon de mon amour suffira, juste le temps que je descende prier la lune dans la cuisine.
D'un pas discret, je descendis jusque dans la cuisine, sans rencontrer âme qui vive. Je n'allumais pas les lumières afin de ne prévenir personne. La lune était suffisamment grosse pour m'éclairer. Je me pinçais les lèvres. La cuisine n'était peut-être pas le meilleur endroit pour prier la divinité lunaire. Je passais la porte qui donnait sur le jardin, et je dus me faire violence pour ne pas retourner à l'intérieur. J'avais espéré un peu de clémence, mais visiblement on était contre moi cette nuit. Je lançai un regard presque désespéré vers l'astre de lumière. J'allais me mettre à genou, joindre mes mains, mais comment priait-on la divinité de la lune pour les loups ?
« Qu'est-ce que tu fais dehors à te geler ainsi ? Me souffla la voix de Cameron, dans mon dos. »
Ses bras m'entourèrent, réchauffant ma peau froide. Je ne levais pas mon regard sur lui, restant fixée sur le disque argenté. Je posais ma tête sur son épaule, mon dos pressé contre son torse. Il me caressa les bras, puis ses mains descendirent sur mes hanches. Ses lèvres déposaient de légers baisers sur mes cheveux. Je restais muette face à question, pas que je n'avais pas envie de répondre, seulement que j'étais encore à me demander comment je pouvais prier la déesse de la lune. Je voulais le faire bien, afin de ne pas me montrer impertinente face aux croyances des loup-garous. Chaque culture était différente, et je n'étais pas sûre de pouvoir me mettre à hurler à la lune si c'était nécessaire pour adresser une prière à cette dernière. Un soupir s'échappa de mes lèvres, et les baisers de mon loup descendait progressivement vers mon cou.
« À quoi penses-tu ? Me demanda-t-il, en voyant que je n'avais aucune réaction, même face à ses câlins.
- Je devrais la prier comment à ton avis ? Questionnai-je, en penchant légèrement la tête, dévoilant la morsure et qu'il puisse avoir un accès plus facile.
- Comme tu le souhaites. Tant que c'est vers elle que tu tournes ta prière, elle t'entendra. Me répondit-il, en embrassant sa marque dentaire. »
Donc j'avais juste à lui adresser ma prière quoi. Je fermais les yeux, et fis ma prière silencieuse. Elle n'était pas bien longue, juste quelques mots classiques pour mes proches. Je demandais aussi une protection pour l'avenir que m'offrait Cameron, pour notre vie commune et les enfants qu'on aurait plus tard. Je priais pour tout ce que je pouvais, ce qui rallongeait quand même pas mal le petit monologue que j'avais prévu à cet effet. Lorsque j'arrivais vers ce que je pensais être la fin de ma prière, finissant par demander qu'elle veille sur moi pour les prochains événements dangereux, je sentis quelque chose remuer en moi, comme si elle se réveillait d'un long sommeil. Je rouvris les yeux, et je fus ébloui par la lumière argentée. Un petit cri s'échappa de mes lèvres, et je refermais mes yeux aussi vite.
« Leannan ? S'enquit Cameron inquiet, en se mettant entre moi et le rayon de lune. »
Je rouvris prudemment les yeux, et ma vision semblait normale. Je clignai plusieurs fois des yeux, avant de poser mon regard sur la lune. Aucun éblouissement, elle n'était pas forte à m'en brûler les rétines. Elle était douce comme avant que je ne ferme les yeux. Je reposais mon attention sur mon loup. Ses mains étaient remontées sur mon visage. Son front était barré d'un pli inquiet. Je lui fis un sourire, mes mains allant recouvrir les siennes.
« Ce n'est rien. J'ai juste ouvert les yeux trop vite face à la lune. Expliquai-je, en déposant un petit baiser sur son menton, puis sur ses lèvres. »
Il répondit à mon baiser, le rendant plus torride. Il me pressa contre lui, et je sentis sans aucune peine la bosse qui se formait plus bas. Il me souleva du sol, et je m'accrochais à son cou afin de ne pas tomber. Un sourire espiègle se dessinait sur sa délicieuse bouche. Je passais mes jambes autour de sa taille, collant mon bassin au sien. Son érection était pile sur mon sexe, qui commençait à se réveiller. En sentant sa moitié venir à sa rencontre, elle ne tarda pas à mouiller. Personnellement, je ne pouvais pas l'en empêcher, c'était toujours dans cet état que me mettait Cameron après tout. De plus, comment pouvais-je résister à ce denier si il ne portait qu'un boxer au saut du lit. Ses cheveux étaient encore ébouriffés et ses iris violets embrasait ma libido.
« Il est temps que je te réchauffe à l'intérieur. Me murmura-t-il, d'une voix rauque et sensuelle. »
Un sourire s'épanouit sur mes lèvres. Je déposai un baiser dans son cou, pour lui donner mon approbation, allant même jusqu'à remuer légèrement des hanches pour l'inciter à accélérer le pas. Je sentis sa poitrine vibrer d'un grondement contenu, alors que nous remontions dans la chambre pour finir notre nuit. Enfin finir n'était pas le terme approprié, étant donné que nous nous apprêtions à faire. Ce qui ne se résumait aucunement à dormir.