Quitte moi si tu peux [Termi...

By Khazare

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Léna est une jeune psychologue de vingt-trois ans qui vit en Écosse. Si elle a eu un cursus universitaire bri... More

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By Khazare

JADEN

Une heure plus tard, des milliards de jets d'eau glacée aspergent mon corps nu sous la douche. Je dois laver tout ce dégoût qui opprime ma gorge.
J'ai encore l'odeur et l'haleine de la vieille bique sur moi. Je frotte ma peau à la faire saigner pour les faire disparaître.

Putain.

Je dois retrouver Léna, ma vie, ma lumière.

Une fois dans le salon, je la trouve dans un coin à droite en train de danser.
J'expire un soupir de soulagement.

Elle ne s'est pas barrée.
Elle ne s'est pas barrée pour coucher avec un gars.

Sans la quitter du regard, je me dirige vers la table des alcools.
Je me fait servir une vodka pure en contemplant ma rose, habillée de son jean et de sa chemise marron qui se démarque des robes de cocktails et des costards-cravates de la soirée. Elle est belle.

Elle se déhanche en rythme, comme si elle était seule au monde. Même si d'autres personnes dansent autour d'elle, je repère déjà deux-trois regards louches d'hommes mariés qui ne pensent qu'à baiser.
C'est le principe ici, mais elle ne le sait pas.

En rigolant tout seul, je termine ma vodka. Quelle ironie. Ma Léna se trouve dans un endroit où elle pourrait librement assouvir ses envies, mais elle danse.
Ma rose danse.
Et c'est la plus belle vision de ma soirée.

—Ta cousine a du succès.

L'enflure d'Auguste vient de cracher ça, juste pour me chauffer.
Je demande un deuxième verre au serveur.

—La veuve est venue me féliciter, poursuit-il. Bon boulot, batard.

Il me donne une tape sur l'épaule, mais je saisi sa main en me tournant vers lui.

—Oublies Léna. Demain on ne sera plus là.

Face à mon regard noir, l'enculé ricane.

—Du calme voyons !

Il retire sa main, et demande à ce qu'on lui serve un bourbon.

—Je n'ai qu'une parole, replique-t-il en trinquant à mon verre. Mais si je te revois ici, tu m'appartiendra comme tes frères.

Son regard bleu perçant, s'infiltre dans le mien, et un sentiment amer me donne envie de gerber.
Heureusement que j'ai hérité des yeux de ma mère. Je n'ai rien à voir avec cette merde.

J'hoche la tête malgré moi, avant de détourner mon regard vers ma belle.
Elle n'est plus là.

Paniqué, je pose mon verre à la hâte, et inspecte la pièce du regard.
À part des vieux riches qui veulent se divertir, pas de Léna à l'horizon. Putain, si quelqu'un l'a touchée, ne serait-ce qu'une mèche de ses cheveux, je le bute sur le champ.

Je fouille toutes les chambres, occupées ou pas je m'en tape, les salles de bains, et la cuisine, quand j'entends un rire.
Son rire.

Je cours sur la terrasse, la cherche des yeux, mais ne la trouve pas.

Putain, comment elle a pu disparaître en deux minutes à peine ?

Tout en longeant la piscine éclairée, je tente de reprendre mon calme.
Une fois contournée, je descend vers les jardins et là je perçois de nouveau son rire.
Autour d'une table, à moitié penchée, je la vois avec d'autres convives.

D'un pas intrigué, je me dirige vers eux en me demandant ce qui peut bien les faire rire.
Quand j'arrive à leur hauteur, je constate plusieurs bouteilles d'alcool sur la table, avec un petit verre au milieu et Léna qui essaye d'y lancer une balle de ping-pong.
Bordel, mais ils ont quel âge ?

Je vais m'adosser contre une poutre en face d'elle, mais ma rose est tellement concentré sur son lancé qu'elle ne me voit pas.
Les quatre hommes autour d'elle et les deux femmes l'encouragent en braillant comme des demeurés.

Lorsqu'elle rate son coup, tout le monde crie victoire avant de lui demander de boire cul sec un shot de liqueur.
Elle s'exécute en rigolant, et je vois rouge en réalisant qu'elle est déjà complètement bourrée.

Au même moment, un type lui demande d'enlever son haut en guise de gage, et dans l'euphorie ambiante il pose ses mains sur le bas de sa chemise pour l'aider à la retirer.

Je ne vois plus rouge, mais noir.

Je bondis sur le gars en le poussant à terre, avant de saisir violemment les mains de Léna qui s'apprêtaient à retirer sa chemise.

—Arrête ! T'as assez bu comme ça !

—Mais oooooh, râle-t-elle d'une voix trop joyeuse. Je m'amusais bien ici moooooaa !

—Laisse-la jouer si elle veut encore jouer, peste une dinde.

Je pivote vers elle pour la fusiller du regard.
Je l'ai déjà baisée, et son vieux corps moisi n'arrivait même pas à garder les jambes écartées.

—On rentre, dis-je d'un ton glacial à l'ensemble du groupe. Continuez votre jeu sans elle.

Heureusement pour eux, ils n'insistent pas, et j'entraîne ma belle complètement bourrée qui n'arrête pas de trébucher.
Ma voix fulmine :

—T'as bu combien de verres ?

Elle éclate de rire et je comprends que c'est plus que la norme.

Agacé qu'elle n'arrive plus à marcher droit, je la soulève pour la balancer par dessus mon épaule.

—Aaaaah ! crie-t-elle. Decsend moi ! J'ai le tournis !

—Tu descendras quand on sera à la voiture.

—Mais je veux faire pipi ! hurle-t-elle en faisant éclater mes tympans avec sa voix stridente.

—Tu te fou de ma gueule ?

—Non, mime-t-elle l'innocente. M'en fou, je vais faire sur toi.

Je la redépose brutalement sur le sol, et tente d'interpréter son regard.
Peine perdue, il est complètement à l'ouest.

Elle répète en braillant qu'elle veut aller aux toilettes, et la rage au ventre, je l'y emmène.

                                       ***

—T'étais où ? me demande-t-elle assise sur la cuvette.

Je lui réponds sèchement en croisant les bras.

—Avec Auguste.

—Et t'as fait quoooooaa ?

Son sourire bourré, me fait fondre.
J'adouci ma voix pour la hâter :

—Allez dépêche-toi. On va pas y passer la nuit.

Elle râle un petit coup, termine ses besoins, puis se redresse pour remonter son jean mais n'y arrive pas.

Je ne sais pas comment elle s'y prends mais ses mains ne sont plus en adéquation avec son corps.
Je soupire encore et encore en l'aidant, puis une fois correctement rhabillée, je l'entraîne vers le lavabo pour se laver les mains.

Cette folle me balance de l'eau en pleine figure, et part dans un fou rire incontrôlable.
Elle ne sait peut-être plus mettre un pantalon, mais elle sait très bien viser.
Pris dans son jeu, je lui jette aussi de l'eau sur le visage, mais elle l'esquive et reçoit tout sur sa chemise.

—Ah ben je suis toute mouillée ! fait-elle comme une petite fille.

D'un geste rapide et fluide, elle retire sa chemise.
J'en reste bouche béé.

—Moon, qu'est-ce que tu fais ? Remets-la !

—Elle est mouillée ! peste-elle sur un ton évident.

En moins de deux secondes, elle se retrouve collée à moi.
Je ne comprends pas comment elle fait ça, mais ses mains glissent sous mon pull pour me l'enlever.

—J'ai envie de toi Jad, m'implore-t-elle avec ses petits yeux verts très brillants.

—Ici ?

Elle parvient à retirer mon pull, et s'attaque à mon pantalon, mais je l'en empêche.

—Arrête Moon. Tu fais n'importe quoi.

Ses yeux s'ancrent dans les miens, mon cœur se trouble.

—Mais je me suis tenue à carreau comme tu le voulais ! Tu me dois bien ça !

Touché par la sincérité de sa voix, je la serre dans mes bras pour l'embrasser sur le front.

—Pas ici, Moon. On verra ça à l'appart.

Elle me repousse brusquement en clamant :

—Tu ne m'aimes pas !

—Quoi ?

—Tu ne m'aimes pas, répète-t-elle d'une voix chantante.

—Arrête putain. Tu confonds tout.

—Je confonds quoi ?

—Sexe et sentiments.

—Moi je veux que le sexe ! Les sentiments sont beurk !

Son corps s'affaisse sur le sol comme une marionnette.
Je la vois me fixer avec ses magnifiques yeux verts, quelques mèches noires sont tombées sur son beau visage.

Elle cache un secret, j'en suis sûr.
Un secret qui l'a brisée et qui l'a plongée dans un monde sombre et froid.
J'hésite à profiter de cet instant où toutes ses barrières sont ouvertes, où toutes ses défenses sont tombées à cause de l'alcool qui coule dans son sang.

Je la contemple en silence en me torturant l'esprit de savoir si je lui pose la question ou pas.
Est-ce qu'elle s'en souviendra ?
Est-ce qu'elle m'en voudra ?

D'un geste nerveux, je passe mes mains dans mes cheveux pour essayer de me contrôler. Je ne suis plus ce gars-là.
Je ne profite plus des jeunes filles innocentes et vierges.
Je ne suis plus mon père.

À ce mot, mon coeur s'affole et mes yeux s'ouvrent brusquement.

J'ai dis "mon père"?

Je frise l'apnée. Je revois la vieille bique m'astiquer le sexe, puis moi la prendre par derrière.
Je manque de vomir.
J'accoure vers le lavabo, et ma bouche grande ouverte déverse des litres de liquide jaunâtre.

Il faut qu'on parte d'ici.

Je laisse mon estomac cracher toute sa haine, pendant que je me motive mentalement à laisser mes anciens démons de côté.

Au bout de quelques minutes, je parviens à me ressaisir.
Je me tourne vers une Léna à moitié consciente qui me fixe avec les yeux grands ouverts.
Je la rassure par le regard, avant de la soulever pour la porter dans mes bras.

Elle passe les siens autour de mon cou, et je sors ma rose de l'enfer dans lequel j'ai baigné pendant onze ans.


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