LÉNA
-Flashback : lundi soir, chez Jaden -
Avec les yeux abattus, Max rentre dans la chambre pour me prendre immédiatement dans ses bras.
Il me serre si fort que je manque d'air.
—Arrête tes conneries bébé, prononce-t-il dès que la porte se referme.
Son regard est redevenu menaçant.
Sa grande main empoigne mes cheveux et la penche vers lui.
—T'es à moi, que tu le veuilles ou pas.
Il écrase brutalement ses lèvres contre les miennes, mais je le repousse de toutes mes forces.
—Je suis à personne !
Furieux, il pose sa main autour de mon cou pour l'encercler.
—Si tu cries encore, je te bute, ok ?
Choquée, ma tête acquiesce nerveusement avec des yeux remplis de larmes.
Il s'approche alors de mon visage en compressant plus fort ma gorge.
—Maintenant qu'Hylan est hors-circuit, je t'interdis d'aller voir d'autres mecs. C'est fini tout ça. T'as compris ?
Ses yeux noirs s'insèrent dans les miens avec détermination.
Je commence à trembler de peur.
Qu'est-ce qui lui prend ?
Fou de rage, ses yeux sortent de leur orbites et ses doigts deviennent plus menaçant autour de mon cou.
Il serre fort, si fort.
—Si tu quittes encore une fois la maison pour te pointer ici, je te baiserai devant ton petit frère pour lui montrer qu'elle genre de fille tu es. Et crois-moi, je ne rigole pas.
Je manque d'air.
Il me faut de l'air.
Je vais mourir.
Max ne maîtrise plus sa haine, il est en train de m'étouffer et personne n'entend rien.
Pleins d'étoiles viennent parasiter ma vue, mais heureusement il relâche mon cou juste à temps.
Mes jambes s'écroulent, ma tête tourne, et je cherche désespérément à retrouver mon souffle.
Max me relève brutalement pour me coller contre son torse musclé.
Alors que ses menaces tournent en boucle dans ma tête, je reste tétanisée.
Je le fixe, impuissante, les larmes plein les yeux.
—Pourquoi tu fais ça, Max ?
—Parce que je protège ma propriété.
Sa voix est glaciale. Il enroule son bras autour de ma taille et me force à sortir de la chambre.
Honteuse, je baisse les yeux, incapable d'analyser la situation.
Je suis faible.
Trop faible face à un Max qui fait dix fois mon poids.
Lorsqu'il me pousse dans ma voiture, il se penche à mon oreille pour éviter que le copain de Jaden nous entende.
—On se retrouve à la maison, bébé. Et pas de conneries.
***
Une quart d'heure plus tard, j'arrive chez nous complètement déboussolée.
Les yeux rivés dans le vide, j'entends la voiture de Max se garer juste à côté de la mienne.
Il ouvre ma portière et transporte un corps inerte. Un corps en mode veille pour se protéger.
Ses grands bras me portent jusqu'à sa chambre dans un long silence. Tout le monde dort.
Il me déshabille lentement, et quand ses mains soulèvent mon corps nu pour le poser sur le lit, je frisonne.
Sa bouche se met à chercher la mienne, puis la trouve pour la dévorer avec dévotion.
Mon corps réagit spontanément à ses caresses. À sa domination.
Je le supplie de me pénétrer comme un besoin urgent de me sentir en vie.
Pour oublier ce cauchemar que je subit depuis la mort de ma mère. Je crois que je perds la tête.
Son corps s'emboîte dans le mien comme une bête, et un long râle s'échappe malgré moi.
Le drame de la situation me fait perdre les pédales.
Cette possessivité et cette brutalité qui émanent de lui, me font frissonner. Mon monde est en train de s'écrouler, Max me fait basculer dans une vie brutale, excitante, sans aucune limite.
Lorsque nos corps crient à l'unisson, mon âme plonge dans sa noirceur.
Max me dévisage d'un air passionné, déchaîné, et me souffle droit dans les yeux:
—Dis-moi que t'es à moi, bébé.
—Je suis à toi, Max.
Ses lèvres s'emparent des miennes dans une domination qui me maintien à la surface. Quand il me laisse reprendre mon souffle, ses yeux arborent une curieuse lueur.
—Je t'aime, bébé.
--...
Il attrape mes poignets pour les bloquer au niveau de ma tête. Sa respiration est toujours lourde et saccadée.
—Je t'aime, Léna.
Il croque mes lèvres avec bestialité, avant de se rabattre sur un de mes seins.
—Tu t'en bats les couilles de mon frère, hein ?
—Oui Max, y a que toi, dis-je entre deux gémissements.
Son corps musclé surplombe le mien.
Il domine mon petit corps perdu.
—Dis-moi alors aussi que tu m'aimes.
Mes yeux paniquent.
—Je ne peux pas.
Il fronce les sourcils.
—Dis-le, bébé.
Mes poignets toujours fermement maintenus au-dessus de mon visage, je sens que la situation est en train de m'échapper.
Max brûle les étapes à la vitesse de l'éclair.
—Je tiens à toi Max, mais laisse-moi encore un peu de temps.
Il me fixe en silence.
Dans un long silence pendant lequel il doit se demander s'il doit insister ou pas.
Finalement, il roule sur le côté en me tirant contre son torse.
Ainsi blottie dans ses bras, je ferme les yeux avec soulagement.
Cette fois il m'a épargnée.
***
Mardi
J'ouvre un œil, puis le deuxième.
Qu'est-ce qui s'est passé ?
Hylan m'a quittée.
J'ai quitté la maison.
Max m'a retrouvée.
M'a étranglée.
Il m'a avoué qu'il m'aimait.
Merde.
Quelque chose me dit que ma part sombre lui a une fois de plus succombé.
Je le sens au fond de moi. Mon âme n'est plus pareil.
Il faut que je sorte d'ici.
Mais des bras m'emprisonnent.
De quelle humeur sera Max aujourd'hui ?
Ou plutôt de quelle humeur serais-je ?
Une psy qui perd les pedales.
Qui joue constamment avec le chaud et le froid. Qui n'arrive pas à rester stable.
Le reveil s'avère plus doux que ce que je croyais. Max comble mon corps de longues et délicieuses caresses comme pour se rattraper de la veille.
Pourtant quand mes yeux croisent les siens, ils paraissent inquiets.
—Je suis désolé pour hier soir, murmure-t-il. J'ai été trop loin. J'aurais pas dû être si violent avec toi.
Je le dévisage avec colère, mais aussi avec une envie. Une envie qu'il me domine comme cette nuit. Qu'il prenne ma vie en main.
—Je te pardonne, Max.
Il resserre son étreinte sur mon corps nu, puis sa grande main se pose sur ma joue.
—Je t'aime.
Même réaction qu'hier: le néant.
Ouf, il me reste encore un peu de contrôle sur ma part sombre.
—Ton frère...
—Quoi mon frère ? marmonne-t-il en plissant les sourcils.
—Il nous regarde.
Max bondit du lit, et furieux il plaque Hylan contre le mur.
—Qu'est-ce que tu fous là ? Tu nous mate ?
—Je voulais juste m'assurer qu'elle va bien.
De son coude, Max bloque le cou de son frère. D'où lui vient toute cette violence ? On dirait que c'est lui qui a perdu sa mère.
Ma mère...
Tout part en couille depuis qu'elle est morte.
Tandis que les deux frères commencent à élever la voix, j'en profite pour enfiler un sweat, et m'éclipser.
***
Après avoir déposé Noah à l'école, je flâne dans les rues du village à la recherche de mon esprit.
La violence de Max hier soir, et mon goût pour celle-ci me déconcertent.
Ma part sombre occupe une place de plus en plus grande dans ma vie.
Cela me terrifie, et m'excite en même temps.
Jusqu'où je peux aller ?
Le soir venu, les deux frères s'ignorent dans une ambiance de plus en plus électrique.
Par contre Max et moi on ne se cache plus.
Au contraire, on vit à 100% notre nouvelle relation exclusive. Hormis le lapse de temps où mon petit frère est rentré à la maison.
Quand il a fait ses devoirs, pris son bain puis son repas, ma part sombre et Max avons tenté de nous contrôler. Il y a eu quelques mains baladeuses et quelques baisers volés mais à l'abri du regard de mon petit frère.
Une fois ce dernier couché, Max monte à l'étage afin de prendre sa douche, et je m'occupe l'esprit en nettoyant la vaisselle. Hylan doit être quelque part en train de ruminer ou de fumer tout son paquet de cigarettes. Mais au point où j'en suis, je m'en tape.
C'est lui qui m'a quittée, qui a suivi les conseils de son frère, et qui m'a donné toute sa bénédiction pour sauter le pas avec Max.
Alors si le fait de nous voir ensemble ne lui plait pas, il a cas déménager plus vite.
Je sens un effleurement au niveau de mes fesses, puis tout doucement ses mains remontent sur mes bras nus. Je bascule ma tête en arrière sur son épaule, avant de réaliser que celle-ci est légèrement plus petite que d'habitude.
Avec l'éponge en main, je me retourne et fait face à un Hylan désemparé.
Pendant que l'eau continue de couler dans l'évier, il pose son index sur mes lèvres pour me faire signe de me taire.
J'acquiesce de manière déstabilisée.
Quand il se penche pour m'embrasser, je perds pieds. Qu'est-ce qu'il fait ?
Si son frère l'attrape, il va le démolir.
Sa main glisse en silence sous ma culotte, je l'arrête en le sermonnant :
—Non Hylan ! Non !
—Juste une dernière fois, ma puce.
—Mais ton frère va redescendre d'une minute à l'autre !
Son visage se referme instantanément, et dieu merci il retire sa main de mon entrejambe.
Il me lance un dernier regard dépité, avant de me tourner le dos pour retourner regarder la télévision dans le salon.
Déstabilisée par ce comportement typiquement macho, je me focalise de nouveau sur la vaisselle. J'espère vraiment qu'Hylan va partir le plus rapidement possible de la maison.
***
Dix minutes plus tard, Max me rejoint d'une humeur joyeuse et légère.
Il semble avoir réfléchi à la situation complexe avec son frère car il nous sort trois bières du frigo pour aller les poser sur la table basse du salon.
Hylan parait apprécier l'initiative de son frère. Surtout que Max ne m'a plus embrassée devant lui depuis qu'il est sorti de la douche.
On va s'installer tous les trois sur le canapé devant la télévision, et après avoir trinqué, Max me prend dans ses bras pour nous blottir au bout du canapé.
L'ambiance se détend davantage devant un film d'action tordu et grotesque que les frères affectionnent.
Après avoir descendu un pack de bière, ils commencent même à rire de bon cœur.
La soirée s'enchaîne avec un second film mais de science-fiction, et un deuxième pack de bière qu'on se partage à trois.
Au bout d'un moment je sens les mains baladeuses de Max s'aventurer sur mon corps. Mes hormones se mettent à hurler d'envie.
On jette un coup d'œil à Hylan qui s'est endormi, et pris dans notre délire on commence à se chauffer sous la couverture en étouffant nos gémissements.
Mais lorsqu'il fait tomber la couverture sur le sol et que ses mains retirent mes vêtements un par un, j'ai à peine le temps de réaliser que je suis nue sur lui.
—Non Max, pas ici.
—Laisse-toi faire, bébé. Il dort.
Ma tête tourne trop, mais ma lucidité d'esprit me pousse à me relever.
Il rattrape fermement mon petit corps qui titube, et me murmure sèchement à l'oreille.
—T'es à moi bébé. Et je veux te baiser devant mon frère.
Ma tête tourne. La situation m'échappe complètement.
L'alcool et ma part sombre, me poussent à franchir une nouvelle limite.
Max me plaque contre un mur et glisse en moi en moins de deux secondes. On gémit tous les deux en même temps.
On poursuit notre aventure charnelle sans gêne, dans une excitation folle, puis il recule en me maintenant dans son corps pour aller s'asseoir sur la table de la cuisine.
Je me retrouve à califourchon sur lui, quand deux mains agrippent ma poitrine et quelque chose de dur se colle à mon dos.
Je reconnais la chaleur d'Hylan, et cherche le regard de Max qui garde les yeux fermés en poussant des râles de plus en plus forts. J'abaisse mes paupières en savourant ces deux corps chauds contre moi, jusqu'à que j'entende Max gueuler :
—Dégage de là !
—Juste une dernière fois ! Après promis, je vous laisse tranquille !
Pendant que Max continue ses va et vient machinalement, les mains d'Hylan empoignent mes seins pour les malaxer.
Je perçois un éclair de furie transpercer les yeux de son frère, mais à peine ai-je le temps de réagir qu'il me pousse brutalement par terre.
Sous le choc, j'essaye de me relever mais les murs de la cuisine tournent de plus en plus vite.
—Tu veux que je te crève, c'est ça ? hurle Max, hors de lui à son frère.
—Je ne peux pas, putain ! Je l'aime encore !
—Tu me l'a laissée !
—Je regrette ! J'ai encore besoin d'elle !
—Si tu la touche encore une fois, je te plante comme un porc ! T'as compris ?
J'essaye toujours de me redresser de ce carrelage froid qui me congèle, mais la position assise semble plus adaptée à mon cas.
Je perçois vaguement les deux silhouettes qui hurlent devant moi et qui se déplacent sans arrêt.
—Laisse-moi une dernière chance ! implore Hylan. Juste une dernière fois avec elle !
—Tu veux la baiser ?
—Non ! Juste la caresser !
—Alors pourquoi t'es à poil ?
—Je veux la sentir en moi comme avant !
Les mots et les gestes échangés deviennent de plus en plus violents.
À travers l'obscurité, je discerne le corps de Max contre celui de son frère.
Mais ils n'arrêtent pas de bouger, ce qui rend la suite du film difficile à visualiser.
—Elle est à moi, putain ! s'écrie Max. Juste à moi et à moi seul ! Plus personne n'a le droit de la toucher, tu pige ?
—Elle est à moi aussi ! s'emporte son frère. Je ne suis pas encore parti, merde !
Les garçons se retrouvent à côté de moi dans la cuisine.
Je parviens à me lever et je me tiens à la table. J'entends un tiroir qui s'ouvre, et leurs voix qui s'échauffent.
—C'est ma femme ! C'est moi qui l'ai baisée en premier !
—Ouais mais elle ne t'aimait plus ! aboie Max. Elle préfère ma queue à la tienne, connard !
J'entends soudain un bruit de chair découpée, aussitôt suivi d'un cri bestial.
Je lache la table pour reculer, avant de trébucher sur le sol.
Une silhouette tombe à terre en gémissant, alors qu'Hylan hurle avec un objet pointu dans la main :
—Elle m'aime toujours, putain ! Et elle n'aimera que moi !
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