Cœur Artificiel

By Lylitraum

23.9K 1.7K 40

Maggie s'est toujours demandée pourquoi elle ? Avait-elle fait quelque chose qui justifiait ce qui lui était... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 60
Chapitre 61
Chapitre 62
Chapitre 63
Chapitre 64
Chapitre 65
Chapitre 66
Chapitre 67
Chapitre 68
Chapitre 69
Chapitre 70
Chapitre 71
Chapitre 72
Chapitre 73
Chapitre 74
Chapitre 75
Chapitre 76
Chapitre 77
Chapitre 78
Chapitre 79

Chapitre 4

433 29 0
By Lylitraum


Je me faisais presque pitié. Je ne voulais pas me résoudre à admettre que j'avais lâchement abandonné à la première difficulté. Sur le long et tortueux chemin de la guérison, j'avais emprunté la première sortie de secours à ma disposition. Le pire dans cette histoire, c'est que je continuais à me persuader que si nous ne rentrions pas trop tard, je rejoindrais Robin comme convenu. Mon œil.

Gabrielle n'avait jamais été au courant de ma situation. C'était une histoire, un passage destructeur de ma vie, que je gardais pour moi et ma psy. Surtout pour ma psy en fait. J'étais plutôt à l'aise avec ce mensonge. De toute manière il n'y avait aucune chance qu'elle s'en rende compte un jour. Discuter avec un homme n'avait jamais été un problème. Je ne faisais pas une crise de panique chaque fois que j'en croisais un dans la rue. Ma pathologie était plus subtile que ça, plus sinueuse. J'avais tout un tas de mécanisme de défense qui me permettait de les côtoyer au quotidien, de leur parler comme une personne normale, sans attirer l'attention.

Pour commencer, je n'avais aucun contact physique avec eux. C'est simple, je détestais qu'on me touche. Pour autant, je ne devenais pas hystérique devant tout le monde. Non, je me dégageai gentiment, ni vu ni connu, et mettais un terme à la conversation. C'est fou le nombre de personnes tactiles en ce monde. Ensuite, pour pouvoir être totalement à l'aise en présence d'un homme, je devais - et je n'avais pas besoin de le faire d'ailleurs car mon cerveau le faisait tout naturellement et très bien pour moi - penser ses hommes comme dépourvu d'appareils génitaux où s'arrêtant à la taille. Il peut paraître difficile de m'imaginer discuter avec des hommes troncs, mais je faisais pourtant ça avec beaucoup de talent.

Je n'étais pas complètement handicapée dans ma vie de tous les jours, juste dans ma vie amoureuse. Je refusais d'avoir le moindre rendez-vous avec un homme, le moindre rapprochement qui pourrait déboucher sur un acte que je ne serais pas en mesure de gérer psychologiquement. Peut-être était-ce plus facile pour moi d'aller à cette conférence que de rejoindre Robin.

J'attendais dans ma voiture, au pied de son immeuble, que Gab veuille bien se dépêcher de sortir. Je n'avais pas arrêté le moteur puisqu'elle m'avait certifié qu'elle arrivait tout de suite. Elle me laissa malheureusement bien assez de temps pour cogiter sur le choix cornélien qui avait été le mien ce soir.

Robin voulait simplement boire un verre, il n'y avait pas de quoi se mettre la pression. En mon for intérieur, pour tenter de me rassurer, je me remémorais ce que m'avait dit ma psy : "Les hommes ne vous veulent pas tous du mal.". Et elle avait raison bien sûr. Prendre un verre avec lui ne m'obligeait pas à déboucher sur une partie de jambes en l'aire.

Gab sortit enfin de son immeuble pour accourir dans la voiture. Elle était resplendissante, un peu trop même pour se rendre à une conférence. Elle portait une robe de soirée noire moulante plutôt courte et des talons vernis bleu vertigineux. Sa longue crinière était coiffée sans vraiment l'être, sauvage et indomptable. Elle se faufila sur le siège passager, me laissant tout le loisir d'observer malgré moi ses jambes extraordinairement élancées. Je devais sûrement faire une tête de vingt pieds de long parce qu'elle se mit à rire bruyamment.

- Je croyais qu'on allait à une conférence ! m'étonnai-je.

- C'est toujours le cas !

Elle mit sa ceinture et lança un soupir quand elle comprit qu'elle allait devoir m'expliquer la raison de sa tenue.

- Ne fais pas l'effarouchée, ce mec est vraiment un canon et un parti en or.

- Quel mec ?

Décidément je ne comprenais vraiment rien. Elle allait à une conférence pour un homme ?

- Maggie tu es exaspérante ! me rabroua-t-elle. Vas-y on va être en retard.

- Je veux bien, mais je vais où ?

- À la fac de médecine ! s'impatienta Gab.

- Tu as rendez-vous avec un gars à la fac de médecine ?

- Bon, tu le fais exprès ou quoi ? perdit-elle patience. On va à la conférence.

- Mais c'est qui ce mec ?

Certaine de notre destination, je mis mon clignotant et pris enfin la route.

- Charles Potens, le conférencier.

- Ah oui l'inventeur du cœur en plastique ?

- Du cœur artificiel, rectifia-t-elle aussi fière que si elle en était l'auteur.

- Tu sors avec ce type ?

- Non Maggie, mais j'espère bien que cet attirail réussira à capter son attention, roucoula-t-elle en se dandinant sur son siège.

- Tu y vas pour le travail ou pour draguer ? lui fis-je la leçon.

- Disons que je compte bien allier l'utile à l'agréable.

La route jusqu'à la fac de médecine ne fut pas très longue, mais je mis un temps indécent pour trouver une place de parking. Il y avait des voitures absolument partout, le campus ne désemplissait pas, créant un véritable bouchon. Les gens se garaient n'importe où, sur les trottoirs, devant les bouches à incendie, sur les bandes de stationnement interdit et même sur les pelouses.

Je pris enfin conscience de l'importance de l'événement. Absolument tout le monde voulait assister à cette conférence, peu importait le nombre de procès-verbaux que leur coûterait cette soirée. J'eus un peu de scrupule à faire la même chose, mais Gabrielle me mettait énormément la pression pour que je me gare au plus vite. Je fis ce qui me parut le mieux en me positionnant à cheval sur la route et le trottoir. Je fus rassurée que d'autres fassent comme moi. Il faut dire que je ne tenais pas du tout à ce que ma voiture soit enlevée par la fourrière, j'y tenais tellement. Petite et malléable, ma fiat 500 noir m'avait été offerte par mes parents le jour des résultats du bac. Je ne l'échangerais pour rien au monde.

Nous nous dirigions vers l'amphithéâtre qui devait accueillir la conférence quand je compris qu'il était clair que tout le monde n'aurait pas la chance d'y assister. La file d'attente était extraordinairement longue et, très vite, il était limpide que nous ne rentrerions jamais.

- Bon, je crois que c'est mort, conclus-je en m'arrêtant derrière les derniers badauds de la file.

J'avais clairement sous estimé l'ampleur du phénomène. Une gigantesque banderole recouvrait la façade avec écrit en grosses lettres capitales "CHARLES POTENS - LE COEUR ARTIFICIEL". Comme Gab, je remarquai rapidement que toutes les femmes s'étaient mises sur leur trente et un sauf moi. À côté de mon amie, je ressemblais à un sac. Pourtant, en règle générale, je n'avais pas à me plaindre, rien m'habillait.

Ma coupe de cheveux se fondait presque avec tout, un carré long jusqu'aux épaules, châtain foncé, toujours ébouriffé pour donner de l'épaisseur et un petit côté rebelle et je m'en foutiste à mon look. Aussi banalement qu'on puisse l'être mes yeux étaient marrons, mais j'avais un visage très harmonieux et un corps d'enfer. Pour ce qui était de ma tenue, elle était la même que celle de la journée, un jean et un T-shirt jaune moutarde à colle v.

Gab resta l'équivalent de trente secondes tranquille avant de me chopper violemment par le bras et de me tirer hors de la file. Elle m'attira avec elle dans sa remontée jusqu'à la porte d'entrée où des vigiles attendaient les instructions et le top départ pour commencer à faire rentrer les gens.

- Gab qu'est-ce que tu fais ? m'enquis-je honteuse de devoir supporter les regards mécontents des personnes faisant la queue.

- J'essaye de nous faire entrer ma petite.

Elle scruta nerveusement la foule jusqu'à ce qu'elle trouve ce qu'elle cherche. Terriblement tendue la seconde d'avant, son visage se transforma immédiatement en un sourire ravageur. Elle gonfla la poitrine et se rua sur l'une de ses toutes fraîches conquêtes puisqu'elle avait couché avec la veille. D'habitude, Gabrielle l'ange maudit ne cherchait jamais à reprendre contact avec ses histoires d'un soir, mais là il se tenait à seulement cinq bons mètres de la porte alors j'imagine que ça changeait la donne.

- Hey Maxence ! scanda-t-elle avec un enthousiasme débordant.

- Gabi ? s'étonna le jeune homme les yeux brillants d'excitations.

Je la vis tiquer, mais elle prit sur elle pour ne pas l'envoyer sur les roses. Une place pour Charles Potens valait bien quelques sacrifices. Elle vint coller sa poitrine généreuse sur son torse et le serra contre elle. Elle savait y faire. Maxence rougit de bien être et présenta sa prise à ses meilleurs potes, sans se douter que ce soir, la proie, c'était lui.

- Qu'est-ce que tu fais là ? lui demanda Maxence sans me prêter la moindre attention.

À côté de Gabrielle, et de son aura de chasseuse d'hommes, j'étais totalement transparente. Pour le coup, ce n'était pas pour me déplaire. Cet homme transpirait l'envie et le sexe par tous les pores. Je me sentais extrêmement mal à l'aise avec les regards appuyés qu'il lançait aux endroits stratégiques de mon amie. Je ne pus faire autrement que de détourner les yeux et de prendre une grande inspiration. En revanche, je ne perdis pas une miette de leur conversation.

- J'aurai adoré voir cette conférence, mais la file d'attente est déjà trop longue. Je ne pense pas qu'on arrivera à entrer. J'aurai dû venir plus tôt.

- Tu n'as qu'à venir avec nous !

Pas conne la fille, pensai-je. Elle allait réussir à nous faire passer devant tout le monde au vu et su de tous.

- Tu crois ? minauda-t-elle.

- Bien sûr. Le premier qui réplique aura affaire à moi.

Je me retournai, enfin calmée et le surpris à gonfler le torse. C'était tellement ridicule comme geste que je crois que tout le monde aurait pu valider mes dires.

- Chouette, tu es un amour, roucoula Gab en lui offrant un baiser sur la joue avant de m'appeler pour que je me glisse dans la file avec elle.

Maxence remarqua enfin ma présence et m'offrit un clin d'œil suggestif qui me donna la nausée.

Continue Reading

You'll Also Like

1.1M 114K 41
" Il règne en maître sur la Russie, mais pas seulement " Désireuse de fuir son passé à tout prix, Alena décide de partir de New-York et de tout quitt...
20.4K 1.7K 45
Hantée par les sombres souvenirs d'une ancienne relation amoureuse, Anna essaie tant bien que mal de se reconstruire suite à cet échec. Jeune journal...
10.4K 628 31
Léonie travaille nouvellement pour DIMARIO WATCHES, une entreprise New Yorkaise qui conçoit et vend des montres de luxe. Elle travaille en tant qu'as...
3.1K 170 18
Jaylen, jeune mannequin de renommée mondiale, cache un lourd secret familial et traine derrière lui un sombre passé. Alessa, qui vit dans l'ombre de...