Nous avions tous passé une nuit de sommeil, plus ou moins agité, mais nous étions déjà plus frais qu'hier. Néanmoins, nous avions tous des cernes, sauf peut-être Audrick et Rowena. Lisa somnolait un peu dans mes bras, tandis que nous tentions d'avaler notre petit-déjeuner. Autant dire que personne n'avait faim. Cameron avait un bras passé autour de ma taille, depuis qu'on s'était levé, il ne m'avait pas lâché d'une semelle. Parfois quand nos regards se croisaient, j'avais l'impression que son loup et lui fusionnaient un peu plus, donnant sur un nouveau Cameron, un dont j'ignorais l'existence. Alors que mes pensées dérivaient sur la découverte d'une nouvelle facette de mon loup, la sonnerie de portable de mon petit frère me sortit de là. J'attrapai le portable et décrochai avant que quelqu'un d'autre ne le fasse avant moi.
« Allô ?
- C'était plutôt vicieux de votre part. Me répondit la voix sinistre de l'homme qui était sûrement derrière tout.
- Vicieux ? Et vous alors ? Rétorquai-je, irritée.
- Un plan stratégique tout ce qu'il y a de plus banal. Répondit-il, d'une voix doucereuse. »
Avant que je ne puisse répliquer vertement que son plan était loin d'être stratégique mais carrément lâche, Peter m'arracha le téléphone des mains. Son visage était fermé par la colère, et je pouvais sentir à quel point il se retenait pour ne pas écraser l'appareil entre ses mains.
« Si jamais vous lui faites du mal, vous aurez beau vous cacher, je vous retrouverai et je vous promets que vous aurez beau hurlé et supplié, je vous tuerai jusqu'aux derniers. Prévint-il, alors que Cailean lui caressait délicatement le dos, et que Cameron exigeait le téléphone. »
À contre cœur, Peter lâcha le portable dans la main de son Alpha. Il s'approcha un peu plus de Cailean, même si il lui lançait un regard noir. Un problème que je résoudrait ultérieurement, après avoir tiré les vers du nez de mon petit frère. Avant tout, on devait sortir Harold et ma mère des mains de ces russes. Je n'avais pas vraiment suivi la conversation de mon loup, mais j'avais retenu que ce dernier gardait un calme polaire et incroyable. Il raccrocha, alors que son regard se perdait sur moi. Il reposa le portable, mais dans le geste qu'il fit, je vis qu'il se retenait pour balancer ce truc contre un mur. La conversation ne lui avait pas plu, enfin elle n'avait plu à personne.
« Tu as vraiment le don d'attirer des nuisibles autour de toi. Grommela-t-il, en me prenant sur ses genoux, et enfouissant son visage dans mon cou.
- Parce que tu te considères comme un nuisible ? Tentai-je de plaisanter. »
Il se retint de rire et de sourire, mais je savais qu'il n'y arrivait pas. Cailean avait souri, et même Peter m'offrir un sourire moqueur. C'était déjà bien. Au moins j'avais pu détendre un petit peu l'atmosphère. Cameron m'embrassa le creux de l'épaule, avant de venir déposer un baiser sur mes lèvres.
« Je suis le seul nuisible acceptable. Dit-il, en souriant.
- J'espère bien. Un c'est bien plus que suffisant. Pouffai-je, en l'embrassant à mon tour. »
Un léger baiser innocent, rien de plus. Même si l'atmosphère s'était allégée, elle n'en restait pas moins toujours lourde. Nous devions encore sauver le père de Benjamin et ma mère. Cameron le savait, alors au lieu de me donner un baiser plus insistant, il se tourna vers son frère, qui malgré sa proximité avec Peter, gardait une certaine distance. Je lançai un regard vers ce dernier, qui tout comme Cailean agissait comme si il existait un mur entre eux. Il semblerait que Docteur Sherlock Haylie allait devoir faire un tour de ce côté quand tout ceci sera terminé. Lisa passa ses bras autour de mon cou, avant de redresser la tête vers moi. Elle me plaqua un bisou sur la joue, comme si elle savait qu'un peu de tendresse ne me ferait pas de mal. Je lui souris avant de le lui rendre, elle était vraiment craquante cette petite. Dommage qu'elle ait déjà de la famille, aussi non j'aurais bien proposé à Cameron de l'adopter.
« Mama ? S'enquit la petite.
- Oui, ma puce ? Répondis-je, alors qu'elle posa sa petite main sur ma joue.
- Ils ont pris Grand-Ma ? Questionna-t-elle, très sérieusement et je ne pouvais pas mentir à cette enfant.
- Oui. Avouai-je donc, en embrassant sa petite main.
- À cause de moi ? Interrogea-t-elle, pleine de tristesse.
- Mais non ma puce. Ce n'est pas à cause de toi. De plus je suis sûre que Grand-Ma préfère savoir que tu es sécurité à sa place. Nous allons la sauver, ne t'en fait pas. La réconfortai-je, parce que c'est bel et bien ce que nous allions faire.
- Et aucun d'eux ne comprendra ce qu'ils leur arriveront. Compléta mon petit frère d'une voix froide. »
Lisa hocha de la tête, mais sa mine n'était pas des plus joyeuse. Cela me fit mal au cœur de voir cette expression sur elle. Elle était une enfant et elle ne devait penser qu'à s'amuser et faire des farces. Pouvoir être fière dans ce qu'elle accomplit avec un grand sourire. Pas être si triste et faire parti d'un plan de kidnapping. Rowena s'approcha de moi, et tendis les bras pour prendre Lisa, cette dernière me fit un gros câlin avant de me laisser pour partir avec la mère de mon loup. Audrick les accompagna à l'étage, tandis que Cameron me prit la main. Sûrement pour me rassurer, étant donné ce qui va s'ensuivre. Nous attendions donc en silence le super plan de Cameron, qui nous aiderait à sauver maman et Harold, alors nous le regardions tous avec impatience.
« Je vais m'en charger avec Cailean et quelques loups, vous restez ici avec le reste. Maman et Papa s'occuperont de ramener Lisa à Perseigne. Exposa-t-il, simplement sous les regards inquisiteurs de Peter, Ben et moi.
- Il me semble que tu nous as oubliés. Répliqua mon petit frère, et il avait tout mon soutien.
- Je n'ai oublié personne. Vous restez ici. Vous en avez assez fait. Déclara-t-il, en me lançant un regard qui n'acceptait aucun compromis. »
Peter allait s'insurger tout comme Ben, mais Cameron les balaya d'un regard sévère qui se posa une nouvelle fois sur moi. Les deux garçons me regardaient afin que je m'oppose à cette décision, qu'ils trouvaient injuste. Cependant elle n'avait rien d'injuste. Mon loup savait ce qu'il faisait, et depuis tout à l'heure, il évaluait ma réaction. Il s'attendait que je montre mon désaccord comme les deux autres, mais à la place je lui fis un sourire. Un simple sourire, qui ne montrait aucune malice, aucun ressenti et aucun désaccord. C'était même si avec ce sourire que j'approuvais sa décision, pour cette fois.
« Il a raison. Vous savez, on en a assez fait pour l'instant et on pourrait compromettre le plan de Cameron si on y allait. Confirmai-je, alors qu'ils me regardaient tous intrigués.
- Tu vas bien, Haylie ? S'enquit Cailean.
- Je suis encore fatiguée, je suis super inquiète, et j'ai envie de hurler au monde qu'il aille se faire foutre, mais je fais avec. Répondis-je, en haussant des épaules.
- Pourquoi est-ce tu es d'accord avec ce plan ridicule ? M'interrogea Ben, en fronçant des sourcils.
- Parce que Cameron a raison sur le coup. Au moment même où on verra tronche de cake et sa clique, tout les trois, on foncera dans le tas sans même réfléchir. On mettra la vie de tout le monde en danger et ce n'est pas la solution la plus abordable. Autant rester ici. Expliquai-je, calmement et ma marque approuva ma sagesse d'un doux picotement. »
Peter me regarda longuement, avant de lâcher un soupir et de grincer des dents. Ben en fit de même. Ils voulaient bien s'en tenir au plan de Cameron. Je leur offris un sourire, tandis que Cameron m'embrassa le front, me remerciant de ne pas faire une scène. Je pouvais au moins lui accorder ça, après tout ce qu'il avait subi par ma faute dernièrement. Je pouvais donc être de son côté, sur ce coup-ci. Ils finirent par monter dans la chambre, aussitôt suivi par un loup, du même âge que Peter peut-être, voir un peu plus vieux. Il avait un visage de lutin malin, et je supposais que si Cameron l'avait assigné à la position de gardien, c'était parce qu'il était assez intelligent pour pas se faire avoir par les tours qu'on pouvait concocter. Cailean sortit de la maison, rassemblant sûrement ceux qui allaient les accompagner. Cameron me tourna vers lui, ses yeux reflétaient son inquiétude malgré son visage fermé. Je lui caressais l'arrête de la mâchoire, avant de me hisser pour lui déposer un baiser sur ses lèvres.
« Tu crains que ton plan ne fonctionne pas ? Soufflai-je, doucement avant de passer mes mains derrière sa nuque et lui caresser les cheveux.
- Je crains plutôt le fait que tu adhères si facilement à mon plan, surtout que tu n'en fais pas vraiment parti. Répondit-il, en passant ses bras autour de moi pour me serrer plus fort contre lui.
- Cameron... j'ai appris ma leçon avec cette affaire. Bien sûr, je n'aime pas le fait que tu me mettes de côtés, mais tu essaies seulement de me protéger. Et c'est bien que tu me protèges de moi-même et de mes plans tarabiscotés sur le pouce. Avouai-je, en embrassant son menton. »
Je le sentis se détendre un peu. Ce que je venais de lui dire, devait le rassurer un peu, et cette fois-ci, je comptais bien rester à ma place. Je n'avais aucune envie d'inquiéter davantage mon loup. Je voulais retrouver mon homme en bonne santé, et pas comme hier, quand il me donnait l'impression que j'avais fait un bond dans le temps. Il m'embrassa tendrement, et je répondis à son baiser. Ses mains étaient ancrées sur mes hanches. J'aurais bien stoppé le temps, mais c'était impossible, je ne pouvais que garder le souvenir dans mon cœur. Alors que je posais mon front contre son épaule, et qu'il enfouissait son nez dans mes cheveux, je me sentis apaisée. Tellement bien. Je fermais les yeux, voulant m'imprégner de lui, vu qu'on allait être séparé. Les picotements que je ressentais venant de ma marque, se changèrent en des brûlures ardentes, me faisant gémir. Le corps de Cameron se crispa, s'éloignant un peu afin de me regarder et inspecter ce qui pouvait me faire du mal.
J'espérais qu'il ne craignait pas que ce soit lui. Je penchais légèrement la tête sur le côté, afin de dévoiler sa marque. Ses yeux améthystes prirent une teinte sombre, devant ce qu'offrait ma marque. Elle devait être rouge, très rouge même. Sans même que je ne dise quelque chose, il embrassa la morsure et la mordilla, m'arrachant des frissons et des petits gémissements. Mes mains se perdirent dans sa chevelure brune, et il me mordit, apaisant la brûlure. Je m'agrippai à lui, alors qu'il me serrait un peu plus contre lui. Nous restions ainsi plusieurs minutes, avant qu'il ne se mette à lécher ma blessure, nettoyant le sang. Nous finissions par nous séparer. Il me caressa la joue tendrement.
« Je reviendrai vite, Leannan. Souffla-t-il, en déposant un baiser sur mes lèvres.
- Je t'attendrai. Répondis-je, dans un murmure. »
Il me sourit, avant de me lâcher et je le laissais partir. J'avais bien envie de lui dire de rester avec moi, mais si je le faisais maman risquait d'en subir les conséquences. Je le regardais donc partir rejoindre son frère, avant de monter retrouver Ben et Peter. Ils étaient tout les deux entrain de tourner dans la chambre comme des lions en cage, avec le petit loup qui les surveillait. Ils me lancèrent un drôle de regard, alors que je leur souriais. Je pouvais voir à quel point ils essayaient de ne pas me sauter dessus pour me poser toutes les questions qui trottaient sous leur caboche. J'étais persuadée qu'ils attendaient un signal de ma part pour assommer le loup et déguerpir pour retrouver maman et Harold.
« Je compte bien rester ici, et ne pas m'en aller alors arrêter de me regarder comme ça. Dis-je, en levant les mains.
- Quoi ? S'exclamèrent-ils, avec une rare synchronisation.
- C'est le plan de Cameron, et je l'approuve. Répliquai-je, en levant les yeux au ciel.
- Si tu le dis. Grommela Peter, en allant s'installer devant la fenêtre. »
Je me tournais vers notre gardien, qui prenait son rôle très au sérieux, même si son allure était nonchalante. Je lui souris, et il me répondit d'un hochement de tête. Pas très bavard celui-là, à moins qu'il craignait que je ne l'embrouille. Pourtant je ne comptais pas m'en aller. Cameron s'occupait du front, et je m'occupais de l'arrière. C'était un bon plan. De plus, en ayant parler avec le russe, j'avais une petite idée de ce qui allait se passer, donc au final, nous ne resterons pas là à ne rien faire.
« Bon, ils chercheront à avoir Lisa. On va devoir brouiller les pistes. Lâchai-je, en me tournant vers les deux garçons.
- Ils veulent toujours Lisa, mais étrangement ils te veulent aussi. On se demande bien pourquoi... tu n'es pas un cadeau, enfin si... mais empoisonné. Commença Peter en tirant la grimace, et me faisant un sourire moqueur.
- Parce que toi, tu crois être meilleur que moi ? Rétorquai-je, en souriant.
- On sait très bien que vous n'êtes pas un cadeau, aussi bien l'un que l'autre. Soupira exagérément Ben, en levant les yeux au ciel, avec un rictus moqueur.
- Je rêve où le gamin vient de nous remettre à notre place ? Fit remarquer mon petit frère, en jouant l'étonné.
- Il semblerait bien que oui. Répondis-je, en pouffant.
- T'as une mauvaise influence sur lui. Décida Peter, en secouant la tête et grimaçant.
- Pardon ? Moi j'ai une mauvaise influence ? C'est pas plutôt toi ? Répliquai-je, en faisant une moue boudeuse. »
Ben éclata de rire à côté de nous, avant de nous départager et nous annonçant qu'aussi bien l'un que l'autre, nous avions une mauvaise influence sur lui. Bientôt nous rions tout les trois sous le regard interloqué du loup assigné à notre garde. Je ne savais pas si je devais le plaindre. Un de nous, c'est déjà un calvaire et, à moins d'être un Sealgair, personne ne pourrait supporter les trois d'un coup. Je n'étais même pas sûre que Cameron, lui-même, pourrait nous supporter. Un sourire s'étira sur mes lèvres.
« Bon, on a du travail. Déclarai-je. »
Cela nous avait pris une bonne heure et demi pour mettre en place divers piège dans la maison. Nous n'avions pas cherché des trucs compliqués, car cela aurait pu mettre des heures à se mettre en place. De plus, nous étions limités niveau matériel. Heureusement que le loup qui nous avait été assigné, Donovan, avait mis la main à la pâte. Ce qui fait que cela nous a permis de finir plus tôt que prévu. Si le russe avait eu un de ces plans stratégique tordus, il en aurait pour ses frais. J'étais dans la cuisine, entrain de faire une grosse casserole de pâtes pour Peter, qui attendait sagement assis à la table de la cuisine avec Ben et Donovan. Nous avions ouvert la véranda qui donnait sur le jardin, ouvrant ainsi la maison aux intrus. J'égouttai les pâtes, avant de passer à la sauce bolognaise et la sauce carbonara. Je mis de grosses boulettes de viande dans la sauce tomate, en touillant rapidement les deux casseroles.
« C'est bientôt prêt ? Gémit Peter, en me lançant un regard presque désespéré et affamé.
- Encore quelques minutes. Répondis-je, en souriant. »
Il lâcha un autre gémissement, sous les rires des deux autres garçons. J'avais l'impression d'être la maman de trois gamins, et ça me donnait une drôle de sensation. Je regrettais que Lisa ne soit pas présente, ainsi que Cameron. Ça aurait pu être un bon moment aussi, si nous n'étions pas en guerre contre des loups russes. Une dizaine de minutes plus tard, j'étais entrain de servir les trois centrés sur pattes. Ils s'attaquèrent avec enthousiasme à leur assiette, alors que je les regardais en mangeant debout, ma part qui se résumer à une petite portion de pâtes à la bolognaise. J'avais mis les casseroles au milieu de la table afin qu'ils se resservent comme des grands garçons.
« Rappelle-moi de te faire une place sur mon autel dédié aux Pâtes. Déclara-t-il, en se resservant.
- Tu me vénérais pas déjà à la base ? Pouffai-je.
- Hm... non pas plus que ça ! Rit-il, après quelques secondes de réflexion. »
Le rire était communicatif, et tout le monde riait, jusqu'à ce qu'une ombre s'approcha de la cuisine par la véranda ouverte. Ils étaient au moins trois, voir peut-être quatre. Je continuais à manger, gardant mon sang froid, tout comme les garçons. J'avais eu le temps de mettre Donovan au courant pour la suite pendant qu'on mettait en place nos pièges. Je lui avais demandé de ne pas prévenir Cameron si jamais j'avais raison, et visiblement j'avais vu juste. Cela le détournerait de son combat et je ne voulais pas qu'il finisse par être blessé. Donovan avait approuvé, mais il avait décidé que si il sentait que ça tournait mal, il préviendrait sans attendre mon loup. J'étais d'accord avec lui.
« Ça sent drôlement bon par ici, gente demoiselle. Dit le chef russe qui m'offrit un sourire, avec ce sourire il ressemblait davantage à un renard qu'à un loup.
- Voulez-vous vous joindre à nous ? Demandai-je, en l'invitant à se joindre à la table.
- Volontiers, très chère. Répondit-il, en entrant et en s'installant face à Peter.
- Vos amis ne s'installent pas ? Fit remarqué Donovan, en levant ses yeux gris sur les trois armoires à glace qui se tenaient derrière notre ennemi. »
Il secoua légèrement la tête, alors que Ben se levait pour prendre un autre assiette et de le servir. Je restais dans mon coin cuisine, derrière Peter et le jeune loup. Ils n'avaient pas emmené maman et Harold, ce qui voulait dire qu'ils les avaient laissés derrière, ou qu'ils les avaient mis dans un autre lieu. J'espérais sincèrement qu'ils servaient d'appât pour Cameron, parce qu'ainsi je les saurais en sécurité. J'avais mis sur le feu la bouilloire, afin de me faire du thé. J'en avais bien besoin, et ça me détendait d'en boire. Alors que le chef russe, qui portait des cheveux blonds cendrés et des yeux d'un vert pâle, goûtait les pâtes à la carbonara, je pris doucement la bouilloire, avec une tasse dans l'autre main. Je l'observais attentivement, alors qu'il fronçait des sourcils, avant de prendre un mouchoir et recracher ce qu'il venait de manger. Il plia la serviette avant de la jeter dans l'assiette. Ben ouvrit en grand les yeux, alors que je resserrais mes doigts autour des anses que je tenais, afin de ne pas les lâcher. Donovan avait les sourcils froncés, tandis que Peter était bien trop calme pour qu'il le soit effectivement. Je reculais d'un pas, afin de ne pas devenir un dommage collatéral, tout comme Ben, et Donovan suivit l'exemple de Ben, pour me rejoindre.
« Merde.., me souffla Benjamin, ça risque de compliquer les choses là.
- Vous voulez dire quoi par là ? S'inquiéta le jeune loup.
- Que ce russe a insulté Peter de la pire manière possible. Murmurai-je, en déglutissant et en lançant un regard effrayé au loup. »