Summer.
Je me réveille avec une grosse douleur à la tête. Tout est très flou dans mon esprit comme si je me réveillais d'une longue sieste sous 39 de fièvre. J'ouvre les yeux tout doucement, j'ai l'impression que ce moindre geste m'épuise. Dès que mes yeux sont suffisamment ouvert pour voir quelque chose, la lumière m'aveugle, je ressens la douleur tout le long de mes nerfs optiques. Mais qu'est-ce qu'il met arrivé ? Je tente de bouger mais mon corps est entièrement courbaturés, chaque parcelle est douloureuse. Je suis abasourdie, qu'est-ce qu'il se passe ? Mes yeux finissent par s'habituer à la lumière, ce qui me permet de regarde autour de moi. Je suis allongée dans un lit une place, dans des draps blancs que je ne connais pas. L'endroit où je me trouve a des murs jaunis. Mon nez perçoit une forte odeur de désinfectant et de maladie. J'ai du mal à me concentrer, j'ai l'impression de voir des fragments d'images. J'ai une perfusion dans le bras et je porte chemise de nuit vraiment laide. J'arrive enfin à comprendre ce qu'il m'arrive, je suis à l'hôpital. Pourquoi ? Allez Summer, réfléchis. Des flashs me reviennent peu à peu, une baignoire. Je cherche encore plus loin... Des anti-inflammatoires, j'ai pris des anti-inflamatoires. Les souvenirs de ma tentative de suicide refont surface. Je me suis ratée ou alors je suis morte. Non, si j'étais morte je ne pense pas que je serais à l'hôpital. Je tourne la tête et vois mon téléphone posait à côté de mon lit. Je l'allume sans vraiment savoir à quoi m'attendre. Un message d'Ashley s'affiche immédiatement : "Summer, je suis vraiment désolée, je ne pensais pas qu'une simple dispute puisse déclencher quelque chose d'aussi désastreux. Je suis désolée de ne pas avoir pris en compte le fait que tu souffres en permanence. Je suis désolée de ne pas avoir cherché à comprendre ce qu'il s'était passé entre toi et Zac. Je suis ta meilleure amie et je n'aurais pas du te juger, et je sais que Zac est un moyen de te sentir mieux car tu peux te confier à lui. Bien que j'espère que tu n'es pas assez idiote pour sortir avec un connard doublé d'un salaud. Je sais que tu as besoin de lui parce que tu te sens mal et je le comprends mais la prochaine fois que tu vas mal viens me voir moi, ne t'inquiète pas tu ne me dérangeras pas, je veux juste que tu me parles, je t'aime." Je me sens mal, elle semble croire que je m'entends bien avec Zac juste parce que je vois en lui un réconfort, elle ne semble pas avoir pris conscience de ce qui se passait entre lui et moi. Bien que la culpabilité de lui mentir revienne, je ressens un poids en moins en moi. Je n'ai pas perdu Ashley pour toujours. Je suis tout de même perdue, je n'arrive pas à savoir si je suis heureuse de m'être ratée ou non. Je sais que c'était un choix égoïste, que derrière moi je laissais Zac, Ashley, mon père et James, mais la réalité c'est que je n'ai plus envie de vivre. C'est trop dur.
Alors que je me remets peu à peu de mes émotions, un poids se fait sentir sur mes genoux. Étrange que je ne le ressente que maintenant d'ailleurs. Je baisse la tête et découvre Zac endormi sur mes genoux. Je suis surprise, que fait-il ici ? Quel jour on est ? Depuis combien de temps suis-je endormie ? Je suis étonnée de ne pas l'avoir vu depuis tout à l'heure mais vu que je suis dans un étrange état, ça doit être normal. Je lui caresse les cheveux doucement, je suppose qu'il attend mon réveil donc autant qu'il sache que je suis réveillée. Au bout d'une dizaine de minutes, il se réveille enfin. Au début, il n'a pas l'air de me croire réelle. Il ne bouge pas et me fixe, puis il se redresse et me prend dans ses bras.
- Je me sens si coupable Summer...
J'ai un mouvement de recul, pourquoi se sent-il coupable ? Il n'y ait pour rien.
- Zac, tu n'y es pour rien, c'était mon choix.
- Bien sûr que si, si j'avais été là, si...
En voyant son visage creusé, mon coeur se serre. De puis combien de temps n'a-t-il par mangé ou dormi ? Je culpabilise immédiatement de lui avoir fait vivre ça. Je n'ai pas réfléchi une seule seconde à ce que lui aurait pu ressentir si j'étais morte pour de bon.
- J'étais à bout Zac. Je ne pouvais plus supporter cette souffrance permanente. Le suicide est la solution la plus facile lorsqu'on est mal. Je n'ai pensé à personne, seulement à mon propre soulagement. Toi tu n'y es pour rien.
- Excuse-moi de ne pas avoir réussi à soulager ta peine.
- Tu n'as pas à t'excuser.
Il me regarde avec ses magnifiques yeux bleus mais ils semblent éteins.
- Tu es fatigué ?
- Sans blague ? Ça fait une semaine que tu es dans le coma Summer, qu'on ne sait pas quand tu te réveilleras, si tu te réveilleras...
Sa voix se brise, il est incapable de continuer sa phrase. Mon coeur se serre, je ne pensais pas que ça le toucherait autant.
- Une semaine ! Raconte-moi ce qu'il s'est passé à partir du moment où... où j'ai perdu connaissance.
- Je suis rentré de l'hôpital car ma mère allait bien et je ne voulais pas que tu sois seule. Je suis venu te voir dans ta chambre mais tu n'étais pas là. J'ai paniqué et j'ai vu de la lumière derrière la porte de la salle de bain. Je l'ai défoncé. Ensuite, je t'ai sortie immédiatement de l'eau et...
- Tu m'as vu nue ? dis-je en rougissant.
- Tu comprends pourquoi je ne dors plus ? Horrible, j'en fais des cauchemars.
- T'es con !
- Il fallait bien que je te sorte de la baignoire, mais je ne t'ai pas regardé si c'est ça qui t'inquiète, j'étais beaucoup trop paniqué pour ça.
- J'ai appelé les secours, ils m'ont dit d'essayer de relancer ton pouls, ce que j'ai fait, ils ont fait rebattre ton coeur et t'ont emmené à l'hôpital. Depuis, je viens te voir tout les jours.
Il pose un regard profond sur moi, il semble extrêmement soulagé mais sa tristesse est toujours ancrée à son visage. Je vois soudain une ombre passer sur son visage.
- Qu'est-ce qu'il y a Zac ?
- James est passé.
- Oh.
En réalité, ce qu'il me dit ne me fait pas grand chose. C'est d'être comme j'avais imaginé ma première relation. J'aurais du être contente de savoir qu'il s'inquiétait pour moi mais non aucune émotion...
- Je ne le sens pas ce mec, Jones.
Oh, ça y est voilà qu'il recommence. Ce n'est pas qu'il le sent pas, c'est surtout qu'il est jaloux.
- Zac, combien de fois faudra-t-il que je te le répète ? Il est très gentil et il a une haute estime des femmes.
Il fronce les sourcils.
- Quoi ?
- C'est ça que t'appelles une haute estime des femmes ?
- Écoute Zac, tu te fais des idées.
Je ne veux pas l'écouter. C'est son problème après tout, si il veut penser cela qu'il le fasse !
- Tu lui as dit ?
- Quoi ?
- Qu'on s'était embrassé ?
- Non. Pourquoi veux-tu que je lui dise ça ?
- Alors si c'est un type bien pourquoi tu le trompes ?
Son ton est agressif, il ne cherche pas à comprendre. Il est vexé.
- Je ne le trompe pas !
- Tu embrasses un autre mec, ce n'est pas tromper ça peut-être ?
- Zac, on s'est embrassé une seule fois depuis que je suis avec James et parce que notre statut de couple n'était pas clair. Je ne sais même pas pourquoi je t'embrasse ! Je suppose que c'est parce que c'est sympa, voilà tout.
Il est blessé, j'ai raison, et ça le vexe. Je sais que ses baisers sont plus que sympa, il faut vraiment que j'arrête de me voiler la face mais je préfère ne pas y penser pour le moment.
- Si c'est sympa, ça ne va pas te manquer tant que ça alors !
Zac.
Je prends mon sac à dos et me dirige vers la porte. Des heures à attendre qu'elle se réveille pour qu'elle se moque de moi ? Pour qu'elle ne me croit pas au sujet de son vieux mec ? Inutile.
- Attends Zac ! Qu'est-ce qu'il te prend ?
- Rien, tout va bien. J'ai juste envie de me casser d'ici, la personne avec qui je dialogue est en train de me soûler.
- Mais Zac...
- Il n'y a pas de "mais Zac", tout mon temps je l'ai passé ici avec toi, toute mon énergie est passée dans la tentative d'apaiser la douleur de te voir inerte sur un lit. Ma vie est en pause depuis que t'as essayé de mourir en me laissant derrière toi. Et là, tu ne me crois pas au sujet d'un mec qui t'as manqué de respect, qui a osé de toucher alors que tu étais inconsciente la seule fois où il est venu te voir alors que moi j'ai arrêté de vivre à la seconde où tu as tenté d'attenter à la tienne.
Son visage passe par mille expressions mais je n'en tiens pas rigueur. Je lui tourne le dos, il est hors de question que je me dévoile à elle plus longtemps. Ce n'est pas comme ça que j'imaginais son réveil à vrai dire, je pensais qu'elle allait me remercier déjà.
Je l'entends se lever de son lit.
- Summer tu viens de te réveiller ! Ce n'est pas sérieux !
Je me retourne vers elle pour voir ce qu'elle fait. Elle court vers moi et s'écrase contre mon torse à bout de force. Sa perfusion tire sur son bras, elle risque de se détacher. Je la retiens dans mes bras, malgré le fait que je suis encore en colère contre elle je ne peux pas la laisser au sol.
- Je te raccompagne à ton lit.
Je la porte et l'allonge sur son lit. Bon, mon rôle est terminé, je m'éloigne pour faire ce que j'avais prévu au départ, autrement dit, partir. Je sens sa main gelée me retenir par le bras.
- Zac, attends.
Elle pose ses lèvres sur les miennes. Je ne lui rends pas son baiser mais on ne peut pas dire que je n'en profite pas.
- Merci de m'avoir sauvé la vie.
Je hoche la tête et pars. Je ne le sens pas ce James et c'est bien fait pour elle si elle se fait larguer par cet idiot comme une grosse merde, je l'aurais prévenu. Je ne serai pas là pour la consoler ce jour-là, ce sera bien fait pour elle. Je ne suis pas un mec pansement ! En rentrant dans l'appartement je m'écroule sur le lit. Je me prends la tête entre les mains, Summer s'est enfin réveillée, ma vie va pouvoir reprendre son court, plus de Jones, plus rien, juste moi et mes envies. Zac l'égoïste est de retour.