Nathanaël Wyllt

Por CyberCoffe-

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Nathanaël Porter est une vraie tête brûlée : orphelin, petit, binoclard et grande gueule. Sa rencontre -pas s... Más

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Partie sans titre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17

Chapitre 6

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Por CyberCoffe-


Le zoo était situé dans le Regent's Park, près du quartier de Camden Town, au nord de Londres. Lorsque le bus de l'orphelinat était passé par la Chalk Farm Road, Nathanaël avait pu dévisager à loisir les passants tous habillés de manière plus excentriques les unes que les autres. Un monsieur très pâle tout de noir vêtu et aux cheveux roses dressés sur la tête l'avait particulièrement marqué car il baladait un rat blanc en laisse. Une jeune femme rondelette avec une robe courte à jupons l'avait fait rire car elle avait dessiné sa bouche d'un cœur bleu.

Le bus se gara et Nathanaël sortit de ses pensées.

-Bien les enfants, fit la sœur Églantine en frappant dans ses mains, quand nous descendrons du bus, je veux vous voir vous conduire de manière exemplaire !

Nathanaël appréciait la sœur Églantine, elle était arrivée à l'orphelinat il y avait de ça deux ans et était très gentille avec les pensionnaires.

-Allez, c'est parti ! scanda la sœur en donnant le signal de départ.

Les enfants descendirent un par un du bus, chuchotant et chahutant avant de se figer en voyant le regard noir de Mrs Fridge rivé sur eux. La mère supérieure était postée devant la porte du bus et comptait les pensionnaires du bout des lèvres. Lorsque tous furent sortis de l'engin, ils intégrèrent la longue file de personnes qui serpentait jusqu'au début du parking.

Durant l'attente que Nathanaël jugea interminable, il remarqua une étrange famille un peu plus haut dans la file : un énorme monsieur sans cou, une femme maigre à faire peur à la mâchoire de cheval et un garçon qu'il devina être leur fils car il était un savant mélange des deux : il était si gros que Nathanaël était presque sûr que s'il le poussait il se mettrait à rouler, et sur sa tête trônait d'épais cheveux tout aussi blonds que ceux de la femme. Il ressemblait à un cochon avec une perruque, son père à une baleine à moustache et sa mère à une jument qui n'aurait pas mangé depuis plusieurs jours. À peine entré dans le zoo, que je découvre trois espèces rares ! ricana l'enfant pour lui-même avant de se rabrouer : Mrs Collins lui avait toujours formellement interdit de se moquer du physique d'autrui.

-Hé Dudley, tu as reçu combien de cadeaux cette année ?

Le garçon qui venait de parler était fin, et pouvait facilement rentrer quatre fois dans le pantalon de son ami blond. Il avait un nez de souris et des dents de devant proéminentes. Décidément, ils sont venus visiter leurs cousins en bande ou quoi !?

-Trente-sept, répondit pompeusement « Dudley » en bombant le torse. Mais mes parents vont m'en acheter deux autres au zoo. Peut-être que je vais avoir une mygale ou un serpent !

-Waouh, vraiment !? C'est génial, t'en as de la chance !

Son ami avait l'air impressionné mais surtout envieux et Nathanaël pouvait le comprendre n'ayant lui-même pas toujours eu de cadeau à son anniversaire. Certes Mrs Collins lui offrait toujours un petit quelque chose discrètement mais elle ne pouvait pas se permettre d'étaler sa préférence aux sus de la mère supérieure, aussi, elle optait souvent pour une brève étreinte chaleureuse. Cependant si recevoir tant de cadeaux rendait imbu de soi-même et prétentieux, Nathanaël n'était pas vraiment sûr d'en vouloir.

-Mon petit Piers, il faut ce qu'il faut pour satisfaire notre Dudleynouchet, il est si mignon ! s'extasia la femme d'une voix criarde.

Mignon n'était assurément pas le mot qu'aurait employé Nathanaël pour décrire l'énorme garçon qui se grattait à présent l'entrejambe sans se soucier des regards écœurés des jeunes filles derrière eux. À la vue de cette étrange famille, Nathanaël se fit pour la première fois de sa vie la réflexion qu'il était peut-être mieux orphelin : si ses parents avaient été comme ceux là, il préférait ne pas savoir quel genre d'ignoble petit prétentieux il serait devenu. Peut-être aurait-il ressemblé à Blaise ? L'idée le fit grimacer de dégoût.

La file avançait plutôt rapidement et bientôt ils furent dans l'enceinte du zoo. Ils commencèrent la visite par les gorilles et les tigres dont les enclos étaient face à face. Si les gorilles impressionnèrent Nathanaël par leur carrure, les tigres le fascinèrent par leur démarche puissante et leurs yeux trop expressifs. Au fond de lui, le garçon était triste de voir de telles bêtes être enfermées dans de si petits enclos. L'être humain ne comprenait pas que la beauté se devait d'être libre pour dévoiler toute son intensité...et c'était bien dommage. Il prit quelques photographies avec le vieil argentique que lui avait prêté Mrs Collins. Il les ferait développer en double par son intermédiaire pour pouvoir les accrocher en dessous du couvercle de son coffre à vêtements, au pied de son lit. Il n'avait trouvé que cette solution pour cacher ses trésors : le cadenas qu'il avait déniché dans le vieux grenier de l'orphelinat lui permettait de s'assurer que personne ne vienne fouiller dans ses affaires. Personne sauf Mrs Collins qui en avait exigé la deuxième clé, elle était persuadée qu'il perdrait l'originale et qu'il se retrouverait comme « le petit garnement idiot qu'il était » devant son coffre impossible à ouvrir.

Il fut déçu de l'immobilité des lions qui préféraient se dorer la pilule au soleil. Il faisait si chaud, il était compréhensible que ceux-ci préfèrent ne pas faire trop d'efforts mais Nathanaël tenait absolument à ramener une belle photo à Mrs Collins dont c'était l'animal favoris. Il se promit d'échapper à la vigilance des sœurs et de la mère supérieure pour revenir dans la journée les immortaliser. Après une longue matinée de marche dans le zoo, les pensionnaires de l'orphelinat Saint Thomas et leurs accompagnatrices s'installèrent aux tables en bois pour reposer leurs pieds endoloris et remplir leurs estomacs affamés. Nathanaël bu énormément, la chaleur environnante l'avait assoiffé et sa tête commencer à le faire souffrir : il avait de nouveau oublié de prendre sa casquette et ne devait plus être loin de l'insolation. Il demanda poliment à la sœur Églantine s'il pouvait aller rapidement aux sanitaires afin de se passer de l'eau sur le visage.

Alors qu'il était occupé à soulager sa vessie remplie, il fit un point sur la confrontation qu'il avait eut le jour d'avant avec Salazar. En y repensant, il avait honte de son comportement enfantin. Il avait fait une colère pour ensuite pleurer comme un bébé. Cela n'était pas digne de l'homme remarquable que lui avait décris Mrs Collins. Heureusement, tant qu'il ne lui racontait pas cet événement, la vieille femme n'en saurait jamais rien. Il l'entendait déjà grommeler que « ça et une anse dans le dos, ça nous fait une belle cruche ». Il s'était donné gratuitement en spectacle devant l'homme et devant Rowena dont il était persuadé qu'il entendrait reparler de l'événement.

Celle-ci avait d'ailleurs était bien gauche pour le consoler durant sa crise de larmes. Il était vrai que son apparence lui faisait oublier qu'elle était tout aussi âgée de Godric et les autres, aussi, Nathanaël n'avait pas relevé sur l'instant le manque d'expérience flagrant en matière d'enfants de la jeune femme. Salazar avait marmonné dans sa barbe que ce n'était certainement pas Rowena et lui qui allaient le consoler. Il ne pût s'empêcher de repenser à la manière dont il avait fait apparaître ces immenses boules de feu, il avait senti le pouvoir et la puissance gonfler en lui comme la fierté vient gonfler un cœur. Sa colère s'était matérialisée sous forme de flammes dévastatrices qu'il avait jetées de toutes ses forces vers la personne qui en était la cause. Il devait convenir qu'il avait agit comme un pur imbécile : il aurait pu blesser quelqu'un d'autre que Salazar.

Son affaire finie, il se lava consciencieusement les mains au lavabo. En relevant la tête il remarqua un changement chez lui. Cette mèche de cheveux au-dessus de son crâne n'était certainement pas blanche le matin-même. L'enfant soupira. Encore ? Entre les paillettes, la croix bleue et sa mèche blanche apparue soudainement, cela faisait beaucoup de phénomènes bizarres qui gravitaient autour de lui. Il espérait tout de même que ses cheveux reprendraient leur couleur d'origine sinon il était bon pour un cours de morale acerbe de Mrs Fridge sur ce qu'elle pensait des « grunges ».

-J'ai l'air fin avec cette mèche blanche, on dirait un vieillard, marmonna t-il en s'essuyant les mains.

Oo

Alors que Nathanaël fixait un crocodile albinos si immobile qu'il semblait avoir rendu l'âme, des cris aiguës se firent entendre dans tout le tunnel aux vivariums. Le garçon se retourna brusquement comme la plupart des visiteurs pour voir le gros prétentieux blond de la file hurler à sa mère qu'il voulait le boa constrictor pour son anniversaire. Nathanaël soupira en secouant la tête, ce Dudley était une vraie calamité. Sans plus s'occuper de ces gêneurs, il passa au terrarium suivant et resta dubitatif devant la tortue gigantesque qui se trouvait là. Elle barbotait dans l'eau verte de son terrarium, une gueule immense et des griffes tout aussi impressionnantes. Si Nathanaël n'avait pas su avec certitude que les dinosaures avaient disparus il y avait belles lurettes, il aurait pensé que cette tortue en était un.

-Papa, fais-le bouger !

L'insupportable voix de Dudley retentit une fois encore dans le tunnel et Nathanaël le fixa en fronçant les sourcils. Il était vraiment sans gêne ! Le père du garçon tapota doucement la vitre mais le serpent ne fit aucun mouvement. Cela agaça Dudley qui frappa à grands coups sur celle-ci, en se fichant complètement des bruits inquiétants qu'elle faisait.

-BOUGE ! cria t-il au reptile sans succès. Pffff, c'est nul un serpent ! Allez on s'en va !

Et comme une seule personne, le petit groupe suivit le gros garçon dont la parole faisait loi. Nathanaël en profita pour aller voir le boa. Celui-ci était gigantesque et très beau. Il était endormi, enroulé sur lui-même sur une pierre humide. L'enfant soupira.

-Salut toi, je suis désolé pour tout ça mon beau. Ça ne doit pas être facile de voir des têtes d'abrutis tous les jours...en plus, celui-ci est un gagnant dans son genre !

Dès qu'il avait commencé à parler, le serpent avait ouvert les yeux et Nathanaël aurait pu jurer qu'il le regardait avec l'air intéressé. L'immense serpent se dressa sur lui-même pour atteindre la hauteur de son visage et, à sa grande surprise, siffla une réponse.

-Si cette vitre n'avait pas existé, je peux t'assurer que j'aurai saisi son cou porcin pour lui faire regretter de m'avoir dérangé dans ma sieste, jeune humain.

Estomaqué, Nathanaël ne sentit pas sa bouche s'ouvrir en grand. Si entendre Sealvia ne l'avait pas interpellé outre mesure –après tout, elle était un artéfact fabriqué par Salazar- entendre le boa lui parler comme s'il était un humain était autrement plus étrange !

-Tu...tu...me comprends ? balbutia t-il.

-Bien sûr, jeune humain, acquiesça le reptile en hochant la tête. Tu es un parleur.

-Un parleur ? Qu'est-ce que c'est que ça ?

-Un parleur est une personne pourvue de la compréhension et de la pratique de la langue des reptiles. Dans le monde des sorciers, c'est appelé Fourchelangue.

-Waouh ! C'est trop génial !

Nathanaël trépignait de joie et d'excitation : il pouvait discuter avec les reptiles !

-Toutefois, jeune parleur, fais bien garde à ne pas parler devant n'importe qui. Dans ce pays, être Fourchelangue est mal vu depuis que le dernier mage noir l'était. Les Anglais considèrent ce don comme une marque de noirceur.

La mise en garde du boa stoppa net l'enfant.

-Mais je ne suis pas mauvais !

-Bien sûr que non, le rassura le serpent. Ce ne sont que des croyances stupides. Je crois qu'elles ont réellement commencées quand l'un des Quatre Fondateur Salazar Serpentard a mal tourné. Il était un parleur lui aussi.

Au nom de Salazar, Nathanaël réagit au quart de tour.

-Je le connais ! Il est insupportable, et ne fait rien qu'à m'embêter !

Le serpent le fixa d'un air sceptique.

-Les Fondateurs sont morts depuis bien longtemps, jeune humain. Tu dois confondre.

-Non, il habite dans le village à côté de mon orphelinat avec sa femme Helga et ses deux amis Godric et Rowena. Je ne connais pas leurs noms de famille mais il ne peut y avoir qu'un seul idiot à porter le prénom Salazar sur cette planète, non ? Et d'après Godric, ils auraient mille trente-sept ans.

Nathanaël vit le serpent froncer la peau écailleuse qui lui servait de sourcils en secouant la tête de gauche à droite.

-C'est impossible. Mille trente-sept ans, dis-tu ? C'est incroyable. Tout le monde les pensaient morts depuis bien longtemps.

-Mais au fait, c'est quoi un Fondateur ? Un Fondateur de quoi ? interrogea l'enfant.

Le serpent s'apprêtait à lui donner une réponse mais Nathanaël se fit éjecter de devant le vivarium et se retrouva sur le sol poussiéreux du tunnel. N'ayant pas eu le temps de bien se positionner pour éviter de se faire du mal, son poignet gauche fut le premier à percuter le sol. La douleur aiguë qui traversa son bras lui humidifia les yeux.

-Waouh, le binoclard parlait avec le serpent ! fit son agresseur qui n'était autre que Dudley en collant son nez à la vitre du vivarium.

La vision de ce cochon grassouillet se pressant contre la vitre en étalant sa sueur poisseuse dessus énerva grandement Nathanaël.

-Quel gros porc ! s'exclama une voix claire dans sa tête.

-Qui est-ce qui parle ? hoqueta l'enfant.

Il entendit clairement un rire cristallin résonner dans son crâne si bien qu'il pensa qu'il était devenu fou. Cela ne l'aurait pas étonné étant donné tous les événements qui s'étaient enchaînés les uns après les autres depuis une semaine !

-Tu n'es pas fou, Nathanaël, je suis heureuse d'enfin pouvoir te parler.

La voix était indéfinissable. Claire, cristalline mais définitivement ni féminine ni masculine. Et elle résonnait dans sa tête comme le son d'une cloche.

-Je voudrais bien dire « moi aussi » mais je n'ai aucune idée de qui vous êtes.

-Je ne sais pas non plus qui je suis Nathanaël, je vis en toi depuis aussi loin que je me souvienne, depuis mon premier éveil, en fait.

-Attends, tu es dans ma tête ? s'horrifia le garçon.

-Oui, j'ai toujours vécu dans L'Abysse, j'ai ressenti ce que tu as ressenti, j'ai appris ce que tu as appris.

Concrètement, Nathanaël ne savait plus quoi penser. Qu'est-ce qu'il se passait encore ? Était-ce sa conscience ?

-Je ne sais même plus si je dois m'étonner...fit-il, blasé.

-Tu devrais arrêter de parler tout haut, le gros cochon blond te fixe bizarrement !

Et en effet, Dudley le regardait de travers. En même temps, il assistait à beaucoup de choses bizarres : un garçon qui parlait à un boa puis qui parlait tout seul. Il allait sûrement prévenir les médecins qu'il était bon à enfermer ! Nathanaël décida de faire comme si de rien n'était et se releva en adressant un sourire hypocrite au blondinet.

-Tu sais Dudley, si tu voulais tant voir que ça le serpent, tu pouvais simplement me demander poliment de me décaler au lieu de m'éjecter !

-Je fais ce que je veux, l'binoclard, et d'abord comment tu connais mon prénom ? grogna le garçon.

-Je l'ai entendu dans la queue ce matin, j'étais derrière, expliqua t-il patiemment.

-Ah t'es un de ces orphelins en visite au zoo ! ricana Dudley. T'as rien à m'dire, t'as pas de parents !

Nathanaël le fixa d'un air dubitatif :

-T'es idiot naturellement ou tu t'entraîne dur ? questionna t-il le gros garçon, sa maigre patience désormais envolée. Où est le rapport ? Tu ne sais pas te conduire en société ?

Nathanaël regarda alors avec fascination la couleur rouge monter aux joues de son interlocuteur en moins de deux secondes. L'enfant ressemblait à un ballon de baudruche trop gonflé d'hélium et prêt à exploser à tout moment. Il se demanda un instant s'il n'allait pas se retrouver couverts d'entrailles.

-Charmant! fit La Voix d'un ton écœuré.

Nathanaël n'eut pas le temps de lui répondre que Dudley se jetait sur lui, les mains en avant avec la ferme intention de l'étrangler. Instinctivement, il se décala sur la droite ne laissant que sa jambe gauche sur le chemin de son agresseur qui se prit les pieds dedans et tomba à son tour sur le sol, le nez dans la poussière.

-Un partout, la balle au centre ! commenta La Voix (pouvait-il l'appeler sa conscience?), amusée. Le jeune Nathanaël riposte et montre ce qu'il vaut à son adversaire Dudley dit « Le Grassouillet ».

Ignorant avec superbe les commentaires que faisait la voix dans sa tête, Nathanaël se concentra sur la prochaine tentative de Dudley qui s'était relevé, encore plus rouge -si c'était possible- que tout à l'heure. Le gros blond se rua encore une fois comme un taureau sur lui et il n'eut qu'à esquiver au dernier moment pour que celui-ci ne percute de plein fouet la vitre du vivarium du boa qui suivait avec intérêt la confrontation.

-Nathanaël Porter, vingt kilos tout mouillé, est décidé à remettre à sa place son adversaire, Dudley Le Grassouillet, cent trente kilos cul-nu !

Alors que Dudley se relevait péniblement en se tenant à la barre en fer qui était fixée juste devant le vivarium, Nathanaël eut une idée -idiote, il en conviendrait plus tard : il se concentra un moment et senti sa magie jaillir hors de lui avec autant de force que le jet d'eau d'une lance de pompier. En moins de cinq secondes, la barre se dévissa déséquilibrant ainsi le petit gros, la vitre du vivarium disparue et Dudley se retrouva la tête la première dans le vivarium, nez-à-nez avec un gigantesque boa constrictor qui n'avait qu'une envie : lui apprendre la notion de respect.

Après avoir fait la peur de sa vie au gros garçon, le serpent glissa hors du vivarium, remercia Nathanaël au passage et ondula en direction de la sortie sous les cris apeurés des visiteurs. En voyant Dudley se relever pour sortir de là où il avait atterri, Nathanaël puisa une dernière fois dans sa magie pour remettre à sa place la vitre.

-Bien joué, mon humain, maintenant tu devrais sortir d'ici avant d'avoir des ennuis! lui conseilla La Voix.

Conseil qu'il appliqua au pied de la lettre, non sans glousser quand il entendit les hurlements horrifiés de la mère de Dudley quand elle le remarqua prisonnier du vivarium.

Oo

Caché sous sa couverture, Nathanaël s'entraînait encore et toujours à la maîtrise de son orbe de lumière sous les commentaires sarcastiques de La Voix.

-Mais non, Nathanaël, tu dois le vouloir vraiment pour que ça fonctionne !

L'enfant soupira en se pinçant l'arête du nez : il n'arrivait pas à se concentrer. La Voix ne s'arrêtait pas un seul instant de commenter ou de donner son avis sur tout et sur tout le monde. Le son de sa Voix lui donnait mal à la tête et il ne comprenait pas qu'elle ne le ressente pas étant donné qu'elle lui avait assurée ressentir tout ce qu'il ressentait lui. Néanmoins, La Voix avait l'air tellement heureuse de pouvoir s'exprimer qu'il n'avait pas le cœur à la rabrouer.

Il secoua la tête afin de chasser ses pensées pour se reconcentrer sur son objectif : teinter son orbe d'une lumière orangée. Il avait déjà réussi à lui faire prendre la couleur jaune vif, jaune canari, jaune pêche et jaune orangé. Il s'était fixé un entraînement intensif chaque soir, et comptait bien finir par pouvoir passer d'une teinte à une autre en moins d'une demie-seconde. Il avait aussi programmé de s'entraîner aux orbes de feu le lendemain mais s'était promis de ne le faire qu'avec un des trois sorciers à ses côtés. Il était hors de question qu'il ne finisse par brûler tout le bois environnant ! Rowena lui avait expliqué qu'il avait fait apparaître un Feudeymon le jour d'avant : un feu magique et destructeur. Il était peut-être impulsif – Mrs Collins le lui avait assez répété- mais il n'était certainement pas inconscient !

Avec les événements du jour d'avant, il n'avait pas pu faire sa demande officielle en temps qu'apprenti sorcier auprès de Helga, Rowena et Godric, aussi, il projetait de la faire le lendemain. Après tout, s'il voulait battre Salazar, il allait lui falloir plus que savoir changer de couleur une « ampoule » !

-Hm bon courage, Salazar est redoutable, fit La Voix. Tu me fais penser à une crevette devant un requin blanc...

Nathanaël ne savait pas si La Voix était indépendante de lui ou si elle était en fait sa conscience qui se manifestait de cette manière, tout ce qu'il savait c'était qu'elle lui tapait sur le système.

-Très encourageant, merci La Voix ! répliqua t-il avec sarcasme.

-Mais je t'en prie !

Nathanaël claqua d'impatience sa langue à son palais. Il n'arriverait pas à s'entraîner plus que ça ce soir, il le sentait. D'un geste nonchalant de la main il fit disparaître son orbe et s'allongea confortablement sur son lit. Il laissa ses pensées vagabonder puis le sommeil vînt lui faire papillonner les yeux. Il s'endormit en souriant comme un bienheureux.

-Bonne nuit, mon humain, murmura La Voix avec tendresse.

Il rêva cette nuit encore de l'aigle royal et des deux étranges personnes près du lac.


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