Nous voici de retour à Londres, le vol s'est très bien passé, je n'ai pas arraché les accoudoirs des fauteuils en tentant en vain de cacher ma peur et ma légère angoisse. Par contre, je vois bien que Liam est contrarié, il est resté très gentil essayant tant bien que mal de le cacher. Cette histoire de journal l'ennui t-il a ce point ? Où est-ce un problème professionnel ? Je ne suis pas sûre de vouloir connaitre la réponse.
J'essaye de faire bonne figure. J'hésite entre investir dans un masque ou dans une dizaine de paquets de mouchoirs et des dvd de comédies romantiques débiles bien pleurnichardes que j'adore en période de crise. J'hésite déjà entre « P.S : I love you » et « Je te promets » dépression assurée !
Help !
Durant le vol, nous avons discuté mais, il y avait comme un froid, venait-il de moi, suis-je trop fatiguée. Nous avons ris aussi. Est-ce ma propre angoisse qui se répercute sur lui ? Liam a encore une fois dû travailler, mais il est rapidement venue me rejoindre, il n'y a qu'une fois dans ces bras que j'ai réussi à m'endormir, sa chaleur me rassure, me réconforte et m'envoûte complètement !
Pourquoi mon cerveau ne veut pas ce tenir calme et profiter complètement de ce moment...
Il est un peu plus de huit heures à Londres, il fait beau, mais les températures sont inférieures à celle de New-York. Heureusement, j'ai pensé, ou plutôt une voix ultra sexy m'a fait penser à prendre la petite veste qu'il m'a offerte. Il était heureux que je la porte, en plus, je ne veux pas me vanter, mais elle va parfaitement, et également avec mon pantalon noir et ma tunique fleuris.
Liam lui, porte un jean qui met ces belles fesses en valeur, je pense marcher très lentement pour profiter de la vue... avec une chemise bleue marine qui lui colle à la peau et va parfaitement avec son teint et ces yeux turquoise. J'ai d'ailleurs surpris l'hôtesse qui se rinçait l'œil ce qui lui a valut un petit regard noir de ma part !
Pas touche ma p'tite dame !
Un chauffeur nous a ramenés à mon appartement. Liam a tenu à me raccompagner jusqu'à ma porte et m'aider avec ma valise. Dans l'ascenseur, je pouvais sentir de la tension, et surtout de la tristesse de ma part, nous sommes restés silencieux, j'ai passé trois jours merveilleux, loin de tout, mais si prêt de lui, trois jours bien trop courts ou j'ai pu apprendre à le connaître, ou j'ai tellement rit et tellement fait l'amour aussi.
Je me surprends à prier pour que l'ascenseur tombe en panne. Je suis folle, j'en suis consciente mais j'aimerais qu'on ai plus de temps et peut-être que j'aurais le courage de lui poser ces questions idiotes qui me trotte dans la tête, Lilie n'est pas loin, elle sera là pour me rebooster.
Et si tout s'arrêtait maintenant, j'ai envie de pleurer rien que d'y penser, mais me retiens, je ne peux pas craquer sans savoir. Je suis un poil trop sensible...
Comme s'il sentait ma tristesse, Liam se rapproche et embrasse mon front, se contact me rassure à peine. Je veux que tout continu, que cette histoire soit une belle histoire, pas un cauchemar, je ne veux pas être la fille qu'on oublie et qu'on jette à la poubelle, celle qu'on ignore ou qu'on trompe, celle dont on ne se souviendra pas le prénom dans une semaine.
A mon plus grand regret, les portes de l'ascenseur s'ouvrent. Forcément, ils ne tombent jamais en panne quand il faut.
- « Tu entre une minute ? » je lui demande, je n'ai pas envie de le laisser partir, je veux qu'on rentre, qu'on fasse l'amour, et que notre complicité de ces derniers jours perdure.
- « J'aimerais, mais j'ai un rendez-vous hors de la ville dans une heure et je dois passer me changer. »
- « Tu ne vas pas te reposer un peu ? »
- « Ce n'est pas dans mon emploi du temps pour le moment... »
Je baisse les yeux, mes yeux deviennent humides, mais les larmes ne coulent pas encore.
Il faut que je pense à quelques chose d'amusant. J'ai pourtant regardé par mal de bêtisiers débiles qui m'ont fait me tordre de rire, mais la aucune ne me revient.
D'une main sous mon menton, il me relève le visage.
- « Je suis désolé pour cette photo, je sens bien que ça te préoccupe depuis que tu m'en a parlé. »
- « Je.... »
Je ne finis pas ma phrase, c'est difficile de lui expliquer ce que je ressens. Si c'était clair entre nous, tout serait plus simple, mais cette peur d'être remplacée et oubliée la semaine prochaine pour passer pour une sotte m'effraie.
A la place, je l'embrasse, j'en ai besoin, besoin de lui, besoin de ces baisers, besoin de sa chaleur, il a bouleversé ma vie, je me sens si différente, j'ai pris confiance en moi, j'apprends à aimer ce corps qui me gênait et me bloquait, si tout devait s'arrêter maintenant, je serais complètement anéantie, comment j'ai pu en arriver là, si rapidement...
- « Ces trois derniers jours étaient parfaits, merci »
- « C'est plutôt à moi de te remercier, j'ai passé des moments fabuleux, je ne pensais pas qu'un jour, j'irais à New-York... je ne sais pas quoi dire ! »
- « Ton sourire me suffit amplement. »
Je rougis et lui saute dans les bras pour un dernier baisé plus fougueux, je passe ma main dans ses cheveux pour le décoiffer, ce qui le rend encore plus irrésistible. Lorsqu'il me repose, mon cœur bat la chamade.
- « Ah ! Vous êtes arrivés ? »
Lilie est derrière nous, vu sa tenue, elle doit rentrer de son jogging. Liam s'éloigne de moi, c'est comme un déchirement. Mais je suis heureuse de retrouver ma meilleure amie qui me saute au cou et m'étouffe presque.
- « Tu m'as trop manqué ma chérie » elle me relâche.
- « Toi aussi ma Lilie »
- « Je suis désolée, je viens de courir, je file prendre une douche » Elle adresse un petit signe à Liam gêné d'être dans cette tenue et en sueur avant d'entrer rapidement.
Liam me reprend aussitôt dans ces bras.
- « Vous me semblez aussi folle l'une que l'autre... »
- « On était dans la même chambre à l'hospice, on échangeait nos comprimés, ça vient peut-être de là ! » je ris
- « Ah ce rire, si je pouvais, je resterais plus longtemps. »
- « Mais tu es très très occupé, je comprends... »
- « Je t'appel très vite, repose-toi encore un peu avant ce soir, je ne voudrais pas que tu bouscules un autre homme et que tu m'oubli »
- « Impossible » Oups, je me rends conte que même si je n'ai pas parlé trop fort, il m'a entendu.
Merde ! Dans le genre bourrique complètement accro on ne fait pas pire...
Liam marque un temps d'arrêt, ne dit rien et sourit avant de m'embrasser une dernière fois.
Je le regarde jusqu'à ce que les portes de l'ascenseur se referment sur son beau sourire avant de rentrer dans l'appartement et rejoindre Lilie qui est encore sous la douche. Entre nous, aucune pudeur, je m'assois sur les toilettes et commence mon récit.
- « Je suis si heureuse pour toi ! La prochaine fois, nous irons ensemble, tu me feras visiter... »
- « Euh autant te dire qu'on n'ira pas loin, tu connais mon sens de l'orientation... »
Je lui tends une serviette dès qu'elle arrête l'eau de la douche sans qu'elle n'ait le besoin de demander, signe que ça nous arrive vraiment souvent de discuter dans cette pièce. C'est notre petit boudoir, pas vraiment glamour, mais on y rigole beaucoup, ce n'est pas comme si, on avait chacune une chambre, ou tout le reste de l'appartement pour papoter !
- « Oui c'est vrai, enfin en même temps, tu n'as apparemment pas trop quitté la chambre durant ton séjour.. »
Je fais mine d'être choqués par ces propos, mes joues me brûlent, mais je ne peux pas nier que son lit était vraiment confortable, surtout quand il y était lui aussi.
- « Ne fais pas ta mijaurée ! Et tu sais qu'ensemble, on peut tout surmonter »
- « Tu te trompes, j'ai aussi vu la salle de bains, le canapé, la terrasse.... »
- « Ahh ! T'es incorrigible ! Tu ne devrais pas te reposer un petit peu, tu ne va jamais tenir toute la soirée. »
- « Oui maman, je me reposerais cet après-midi, pour le moment, je me sens bien, je t'attends dans la cuisine, je te prépare un thé ? J'ai besoin d'une bonne dose de caféine... et de profiter de ma meilleure amie ! » je lui tire la langue et sors de la salle de bains.
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