Une clef dans la serrure, me sort doucement de mes pensées, j'ai même dû m'assoupir quelques minutes, je suis quelque peu déboussolée sur le canapé et toujours aussi glam et sensuelle ! J'ai besoin de caféine une cafetière entière devrait m'aider.
Quelle feignasse !
Ça ne va pas arranger la taille de tes fesses de rester là !
C'est moi ou cette voix intérieure n'est pas des plus commode... elle est même sacrément odieuse.
- « Coucou, tu es réveillée ? » m'appelle doucement Lilie
- « Humm » je marmonne en me relevant doucement
Elle ne peut cacher une grimace en me voyant face à elle.
- « Waouhhh qu'elle tronche »
Ça venait du cœur, on peut dire que ma Lilie est plutôt franche !
- « Merci pour le tact »
C'était la motivation qu'il me fallait pour quitter le canapé et me faire un bon café bien noir.
- « Tu veux un thé ? »
- « Oui oui merci » chantonne la jolie blonde.
Son grand sourire est très communicatif, je me sens déjà mieux, j'avais besoin de la voir.
Quelques minutes plus tard, je pose nos tasses sur la table basse devant notre canapé et m'y installe assise sur mes pieds, vite rejointe par Lilie.
- « Alors cette soirée ? »
Lilie rougit, ce qui est assez rare pour être souligné. Elle cherche ces mots.
- « C'était..... génial ! »
- « Génial, waouh, il faut vraiment que je rencontre cette Sarah »
- « Tu vas l'adorer »
- « Vu le sourire qu'elle te donne ça ne peut pas être autrement »
- « Je t'aime ma chérie ! » puis reprenant son sérieux pour me poser la fameuse question que j'aurais voulu éviter « Et toi ça va ? »
Alors comment dire je me sens minable et je crois que je sens le fond du trou sous mes pieds... je ne peux pas lui dire ça, en plus ce n'est pas vraiment le cas, c'est une mauvaise passade, rien de plus.
- « Oui, ça va aller » me forçant pour sourire.
- « C'est ce que je vois, tu es tellement en beauté aujourd'hui ! »
Elle seule arrive à me faire rire et ça fait un bien fou.
- « Et c'est quoi cette odeur ? Il y a un rat crevé pas loin de toi, tu pus le renfermer ! »
Alors là, c'est loin d'être délicat, mais j'ai besoin d'un électro-choque pour m'aider. Je m'apprête à lui taper l'épaule quand quelqu'un sonne à la porte.
Je panique complètement, je dois faire peur à voir.
- « J'y vais » me chuchote Lilie en lisant la détresse dans mes yeux, comme un animal traqué. Il est hors de question que quelqu'un d'autre que Lilie me voit dans cet état, elle peut supporter une telle vue, mais je pourrais causer de vrais traumatismes à des innocents et des années de psychanalyse ne suffirais pas à les soigner.
Etonnement, je suis très rapide, pour me lever et filer me cacher dans la salle de bains.
- « Sauve qui peut » rigole Lilie dans mon dos.
Moins d'une minute plus tard, j'entends la porte se refermer.
- « Tu peux sortir, tu as bien fait de te cacher, le livreur était plutôt mignon, tu lui aurais fait peur ! »
- « Le livreur ? » sortant doucement la tête de la pièce, pour vérifier qu'on est bien seule.
Je vois à peine Lilie, presque entièrement cachée derrière un énorme et magnifique bouquet de fleurs de toutes les couleurs...
- « C'est pour toi » me dit Lilie avant que je n'aie le temps de lui poser la question posant la belle composition sur notre table de salle à manger.
- « Tu as un admirateur secret apparemment »
Je me rapproche, j'ai du mal à y croire, on ne m'a jamais offert de fleur même pas cet « idiot » durant nos deux années. Karl m'a peut-être offert un bouquet pour un de mes anniversaires, mais c'était du colza !
Je respire la douce odeur, sans le toucher de peur de le faire tomber maladroitement. Lilie me tend aussitôt une petite enveloppe, elle sautille d'impatience.
- « C'est qui ? C'est qui ? »
J'ouvre doucement la petite enveloppe en me demandant de qui ce bouquet peut bien venir. Ce n'est pas mon anniversaire, je n'ai absolument rien à fêter, la fin d'un emploi ça se fête ? J'ai beau réfléchir, je ne vois aucun de mes amis m'envoyer des fleurs, je ne peux même pas imaginer Karl entrer chez un fleuriste sans rire.
Je reconnais tout de suite l'écriture, c'est une réelle surprise, un choc, je ne m'y attendais vraiment pas, je m'étais résignée, comment oublier. J'ai du lire son mot une dizaine de fois, même plus, mon cœur manque un battement, Je suis prise d'un coup de chaud alors que je n'ai pas encore lu le contenu.
Il n'y a que quelques lignes, je me cache presque pour le lire, je sens mon visage s'éclairer, j'ai presque envie de hurler de joie. Il n'y a rien d'implicite, mais je commençais à me faire à l'idée de ne plus le revoir, je sens même mes yeux se mouiller. Surement un trop-plein d'émotions, je n'ai peut-être pas été prise pour une conne, enfin pas totalement.
La voici la bonne nouvelle de la semaine, enfin, je pense, s'il pouvait y en avoir une pour le travail, ce serait une merveilleuse semaine... Semaine riche en rebondissements dans tous les cas.
Lilie m'arrache la carte des mains avant de la lire à haute voix.
« Julia
J'espère que votre main va mieux ?
Pour le faire pardonner, je vous invite à dîner ce soir, mon chauffeur passe vous prendre à 18h 30.
Liam Morrison »
Elle me saute dans les bras, on sautille comme deux gamines insouciantes pendant près de trente secondes, jusqu'à ce que la pièce tourne autour de nous. Dans ma tête les questions se bousculent, il va peut-être s'excuser pour la nuit. Après tout sur la carte, il me vouvoie, je me rappelle pourtant que durant notre torride nuit il me tutoyait, ou bien, c'est une excuse pour me revoir. C'est beau d'espérer après tout, il aurait pu tout simplement ne plus donner de nouvelles, on se serait peut-être plus jamais croisés accidentellement.
Quand nos têtes arrêtent de tourner, Lilie me repousse gardant ces mains sur mes épaules l'air plus grave que jamais, j'ai un instant peur de ce qu'elle va me dire mais elle peine à retenir un sourire qui menace de se transformer en rire bruyant et communicatif...
- « Waouh, ça nous laisse moins de six heures pour te préparer et il y a du boulot ! »
- « Euhh merci ! »
Rien ne vaut la franchise parfois blessante de sa meilleure amie, je ne peux pas lui donner tort, je me suis vue dans le miroir alors que j'étais en planque dans la salle de bains. Il va nous falloir un miracle ou trouver un magicien, voir une lampe avec un génie à l'intérieur....
- « Commence par une bonne douche, tu veux la javel ? » me demande-t-elle en se pinçant le nez.
- « ah ah, je peux aussi me frotter le dos avec une brosse métallique »
On n'éclate de rire toutes les deux, je suis complètement euphorique et stressée à la fois, mais j'ai retrouvée ma bonne humeur....
Je relis une fois de plus la carte, pour vérifier que je ne rêve pas.... Et me pince le bras, je vais bel et bien dîner avec Monsieur ultra canon Liam Morrison...
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