Mélissa arrive à l'appartement vers dix-huit heures, elle porte une jolie robe à manche courte bleue nuit qui va très bien avec ces escarpins à talons aiguilles, je ne sais pas comment elle fait pour marcher avec ce genre de chaussures, il y a au moins dix centimètres et le talon est si fin, pour moi c'est l'entorse assurée, je ne serais pas même pas capable de me mettre debout sans perdre l'équilibre.
Lilie sort au même moment de la salle de bains, elle porte une jupe noire patineuse avec un top simple rose pale, elle a laissé ses longs cheveux blonds détachés, ce qui est très rare, j'ai d'ailleurs dû insister longuement. Je remarque tout de suite l'élastique à son poignet et je sais déjà que dans peu de temps, elle les attachera, elle est incorrigible.
Pour ma part, j'ai troqué ma tenue de ce matin pour jouer les bohèmes une tunique longue avec des imprimés fleuris avec pantalon slim noir et les sandales compensées que je portais hier. J'ai longuement hésité avec mes escarpins, les fameux qui avaient étés mis au placard après cette soirée sur le bateau, j'ai bien faillis leur pardonner, mais je voulais être sûre de ne pas avoir mal aux pieds, ces coquines auraient pu vouloir se venger...
Je parle bien de chaussures, je me fais peur parfois, mais je ne suis pas certaine qu'il existe un traitement pour un cas comme moi... J'ai pris le temps de me maquiller d'un petit trait de eye-liner et du mascara, Lilie a voulut jouer les coiffeuses, et je me retrouve avec une petit tresse sur le côté avec un petit haidband qui complète parfaitement le look.
On fait un petit selfie toutes les 3, pour garder un petit souvenir. J'aime bien prendre des petites photos, je pense que c'est notre génération qui veut ça, je les regarde de temps en temps pour me remémorer certaines soirées ou évènements, je ne sais pas combien je peux en avoir sur mon téléphone, il va finir par saturer. Aller une petite dernière avec une jolie grimace et direction l'appartement des garçons.
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La soirée se déroule plutôt bien, il est près de vingt-trois heures, et tout le monde discutent et rient. Je remarque d'ailleurs Anthony et Mélissa en pleine discutions, ils ont vraiment l'air de bien s'entendre, on à l'œil pour former des couples avec Lilie, je dois avouer qu'il nous arrive de nous tromper aussi.
J'ai rapidement compris ce que complotaient Lilie et Thomas ce matin, quand ils ont insistés pour me présenter Kévin, un ami et collègue de Lucie, ils travaillent dans la même banque. Je suis quelqu'un de polie, on a discuté, on a rit, mais rien à faire, je n'ai qu'un homme en tête et impossible de penser à autre chose, je ressens encore ces mains sur mon corps, ces baisers à la fois tendres et si sauvages. Il m'a suffi d'une rencontre pour qu'il envahisse mes pensées et d'une nuit pour que je n'arrive plus à le faire partir... en même temps, quelle nuit... J'essaye de mettre ces sentiments sur le manque, c'est plus qu'agréable de pouvoir se lover dans les bras d'un homme avec qui l'on vient de faire l'amour, bien moins de se réveiller seul dans son lit, au contraire.
Même si la simple idée de ne plus le revoir me fait mal, je dois me rendre à l'évidence, je n'étais que le coup d'un soir, sinon, il aurait pu prendre rien qu'une minutes pour me réveiller ou prendre mon numéro de téléphone, et me dire au revoir. D'un autre côté et pour l'avoir vécue à une certaine époque c'est encore moins valorisant de regarder l'homme se rhabiller et lâcher un « c'était sympa » blessant avant de partir.
Kévin a vraiment l'air de quelqu'un de bien, très gentil et agréable, il est aussi très bel homme, je dois l'avouer, grand blond, aux épaules assez carrées, sûrement due aux heures passées à nager. Un petit nez fin qui lui va très bien, il aurait pu être une très belle rencontre si je n'avais pas en tête un certain beau brun envoutant et Lilie l'a bien comprit quand elle vient se joindre à nous pour discuter et me glisse doucement à l'oreille.
- « Désolé, on avait déjà prévu de te le présenter avant... »
Je lui souris, je ne lui en veux pas, elle m'aime, et je lui suis reconnaissante de pas avoir parlé de ma nouvelle rencontre fortuite avec Liam et de tout ce qui c'est passé ensuite, surtout la partie la moins valorisante.
La soirée continu, on rit, on boit, assez raisonnablement, on joue, certains se lancent même dans un karaoké. Pas moi bien sûr, je ne voudrais pas faire fuir tout le monde. Je passe une bonne soirée, mais une partie de moi est ailleurs, elle est restée endormie dans les bras d'un homme qui en une seule nuit l'a comme ensorcelée... ou est-ce une simple réaction défensive face à l'offense que j'ai ressentie en me réveillant.
J'ai eu l'impression de revenir quelques années en arrière, à la petite différence à cette époque, j'étais d'accord, j'en avais envie, je savais que ce n'était que pour une nuit.
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Je suis assise, enfin plutôt affalée dans notre vieux canapé, je me sens super sexy avec mon vieux pyjama avec des petits chats, je crois que je l'ai depuis l'adolescence, je suis ridicule, il est complètement distendu et trop grand, mais il me rassure, et je ne vois pas l'intérêt de porter des jolies nuisettes quand on est seule et c'est tellement plus confortable...
J'attends Lilie, elle m'a laissé un mot, nous sommes à cour de café, du coup elle est descendue m'en chercher un, juste à côté de notre immeuble. C'est vraiment la meilleure, chez nous il faut prendre la voiture dès qu'il manque quelques chose, si l'on veut aller dans un bar ou un restaurant, c'est le bon côté de la vie en ville.
La soirée d'hier c'est vraiment bien passée, quand je suis descendue me coucher vers deux heures la fête semblait loin d'être finie, mais je n'avais plus la tête à rire, j'avais besoin d'être seule et de dormir. Lilie m'a rejointe peu de temps après, elle est venue s'assurer que j'allais bien. Elle me connaît et elle sait que d'habitude, je ne suis jamais la première à aller me coucher, mais je l'ai rassurée. Bien sûr que je vais bien, mon estime de moi en a juste prit un petit coup, mais je m'en remettrais très vite, elle le sait aussi bien que moi.
Je somnole, les rayons du soleil réchauffent l'appartement, j'aime cette saison, surtout le mois de juin, la chaleur, les gens revivent quand le soleil s'installe, les déjeuners en terrasse, les barbecues et la plage, enfin pour certains chanceux. Pas de vacance à la mer pour nous cette année, ni même de barbecue, nous n'avons pas de terrasse, mais on se rattrapera si on rend visite à nos familles.
Ma nuit a été plutôt agitée, j'ai beaucoup tourné dans mon lit à me faire des films, et j'étais très loin des comédies romantiques qui finissent bien...
Des pas résonnent dans le couloir, sûrement Lilie qui arrive, je me relève aussitôt, j'ai besoin de ma dose de caféine sinon je serais bonne à rien toute la journée.
C'est bien elle qui entre comme une folle dans l'appartement, elle me ferait presque peur.
- « Regarde Julia » me dit-elle en me tendant un journal devant le visage.
Elle me fixe attendant surement ma réaction, sans rien dire de plus, il me faut un peu de temps pour comprendre jusqu'à ce que mes yeux se posent sur la photo en première page.
Mon cerveau encore embrumé met encore quelques secondes pour faire le lien, sans caféine, il est assez lent.
Merde ! Comment c'est possible !
Sur la photo, je reconnais Liam, il porte une magnifique chemise blanche...
Mais je suis plus surprise, par la personne qui se trouve à ses cotés. C'est moi, j'ai sa veste sur les épaules et je porte mon masque, mais je me reconnais, je reconnais ma robe. Cette photo a été prise quand il m'a raccompagné vendredi soir après que je me sois coupée, avant notre fabuleuse et unique nuit....
Je me laisse tomber sur le canapé, complètement sous le choc, qu'est-ce que je fais en première page d'un journal.
Lilie retourne le journal et commence à lire voyant que j'en suis incapable.
- « Mais qui est la jeune inconnue pulpeuse aux côtés du jeune Anglais devenu milliardaire à New-York. Un des hommes les plus convoités, mystérieux et insaisissables.... » Elle continue de lire mais je n'entends rien mon cerveau commence juste à analyser ces premiers mots. Je me doutais bien que Liam ne faisait pas parti de la classe moyenne, tout le monde n'a pas de chauffeur, mais de la à le soupçonner d'être un « milliardaire insaisissable convoité et mystérieux » pour reprendre les mots du journaliste...Je pensais qu'il profitait de la fortune de papa et maman, comme le font les fils à papa.
Mais pourquoi faire un article de rien, il n'y a rien d'ambiguë sur cette photo, j'ai juste sa veste sur mes épaules, pas de quoi en faire tout un plat, la nuit était fraiche, je pourrais être une amie, une employée, sa sœur, une fille qui passait par là, n'importe qui en fait.
Il me faut bien une minute pour reprendre mes esprits, Lilie continue de me fixer, attendant ma réaction.
- « Heureusement on ne me reconnaît pas ! »
Elle rit bruyamment.
- « Non mais tu te rends compte !? »
- « Je me suis faite prendre pour une idiote par un milliardaire, je ne suis pas sur que ça change la donne, mais j'aurais préférée éviter le coup de pub. »
- « Mais non... »
Je me relève pour essayer de passer à autre chose.
- « Je me rends surtout compte que j'ai besoin d'un grand café bien corsé ! »
- « Oups Merde »
Lilie me regarde l'air désolé, il semblerait que dans sa hâte, elle ai oublié ce qu'elle était descendue chercher.
Et après c'est moi la tête en l'air !
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