Thérapie illégale (sous contr...

By MadyDahmer

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Max, nouvellement diplômé en psychiatrie se voit confier le dossier d'une patiente fatiguée de vivre. L'éthiq... More

Note de l'auteur
Dossier Médical de Max
Base du diagnostique
Element déclencheur
Expérimentation
Première étape de l'expérience
Elément déclencheur
Hypothèse
Contre hypothèse
Hypnose
Les impondérables
Echec des convictions
Professionnalisme
Emmax
Abandon
Confession
Fin de la première partie
Révélation
Dérapage
Max
Remerciements et... Emma !
Emma
Apparences
Sarah
Attraction
Plénitude
Emancipation
Renaissance
Nouvelle vie
Silent Disaster (1)
Silent Disaster (2)
Ivresse ...
... et décadence
Remords
Immersion en enfer
Fatal Error
Fin de la seconde partie

Faute professionnelle

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By MadyDahmer

Aujourd'hui, un de mes patients n'est pas venue à son rendez-vous. Depuis ce matin j'essaie de le contacter mais sans résultat. Isolé, solitaire et dépressif je crains qu'il ne soit retombé dans ses travers, qu'il ait cédé à ses démons. C'est un alcoolique bien trop fragile pour vivre seul.

Mon portable vibre sur le bureau.

"T'es où ? On t'attend pour commander ?"

"Je ne vous rejoins pas, déjeunez sans moi. Je vous retrouve ce soir chez Alex."

Je m'inquiète, ce qui est tout à fait permis dans cette situation. J'hésite à prévenir les secours, ne pouvant pas légalement me rendre à son domicile. J'ai essayé les numéros d'urgence communiqués dans son dossier mais personne ne semble vouloir me répondre. J'ai également demandé de l'aide à l'un de mes confrères encore en exercice. Se moquant royalement de ce que ses patients risquent, il m'a conseillé d'envoyer une équipe du SAMU.

J'ouvre une des fenêtres. Est-ce qu'il fait chaud à ce point ? J'ai l'impression que ma chemise est serrée.Je déboutonne les deux premiers crans. Au même moment, mon téléphone fixe sonne.

Le SAMU est arrivé au domicile de mon patient qui était évanouie. Je me laisse tomber sur la chaise derrière le bureau. Je soupire et cogne ma tête sur ma main.

"Ce n'est pas vrai..."

On me demande la marche à suivre mais que pourrais-je bien en savoir ? Je leur demande de le conduire aux urgences. Je crains le coma éthylique et j'espère qu'il n'aura pas consommé de médicaments. Médicaments que bien sûr je lui ai prescrits.

Je savais que ça pourrait arriver, je ne suis pas responsable d'une rechute. Malgré tout, j'aurais dû remarquer lors du dernier entretien que mon patient était à bout de force. Il n'a aucune raison de rester sobre, aucune raison de sourire, rien qui lui permettrait de reprendre goût à la vie.

Ça sonne encore mais en ligne avec le médecin des urgences je retourne mon portable pour en éteindre la sonnerie. Je communique aux médecins le peu d'informations que j'ai sur notre patient. Je lui demande de me tenir au courant.

Ça sonne toujours et j'éteins le portable. Trop concentré à lire et relire le dossier que je connais déjà sur le bout des doigts, ne me rappelant plus de celui qui reste au bout du bureau. Le médecin m'explique que je peux passer aux urgences dès demain.

« Je vous remercie... Je... Oui je passerai vous donner une copie du dossier.

⁃ Ne culpabilisez pas docteur, nous ne pouvons pas sauver tous les patients.

⁃ Vous avez raison. Nous ne sommes pas responsables de tous nos..."

Patient ! Quelqu'un a sonné plusieurs fois à ma porte. Ce n'était pas la sonnerie de mon portable mais celle de l'interphone.

« Je vous remercie." Je raccroche et quitte précipitamment le bureau. Voilà près d'un quart d'heure que l'interphone a sonné pour la dernière fois. J'ouvre la porte d'entrée (ou de sortie), je traverse le jardin et ouvre la porte donnant sur la rue.

Bien évidemment il n'y a plus personne. Je soupire et tape du pied par terre. Rien de bon aujourd'hui, rien de bon... !

Un coup d'œil à droite puis à gauche et je m'apprête à claquer la porte lors qu'une portière s'ouvre. Je réprime un sourire de soulagement.

Emma sort de sa voiture. Elle me regarde, prête à repartir mais je lui fais signe de s'approcher. Je ne peux pas aller la chercher, je n'ai pas pris la télécommande pour la porte et je n'ai pas les clés. Je lui fais signe de nouveau mais elle reste figée. Alors qu'elle s'apprête à se rasseoir dans la voiture, je perds tout sens ce logique.

Je pose un gros galet au sol pour retenir la porte et je cours presque jusqu'à la voiture. C'est totalement stupide ! Je me sens même ridicule lorsque je constate sa gêne.

"S'il vous plaît. Ne partez pas."

La main sur la portière elle est prête à la refermer.

"Je vous dérange, je suis désolée."

Je ne veux pas la voir partir. Je ne dois pas la laisser partir.

"Je vous en prie, entrez. C'est de ma faute. Je.. mauvaise journée.

⁃ Mais mes parents vont m'attendre."

Un coup d'œil à ma montre m'indique qu'il est presque 16h45.

"Juste quelques minutes." Elle regarde longuement son tableau de bord, peut-être l'horloge. Elle se penche et saisit son sac. Je lui ouvre la portière pour la laisser descendre et referme derrière elle. Elle est gênée et moi aussi. Je peux être très gauche quand je ne réfléchis pas. Elle verrouille la voiture et attend que je lui emboîte le pas. J'ai bien trop peur de la voir disparaître pour la précéder, je lui fais signe de passer devant. Elle porte son sac en avant. Elle se protège de nouveau de moi, elle se protège du monde. Mais aussi grand soit son bouclier elle n'y arrivera jamais.

Elle porte une longue tunique tombant sur ses genoux et dévoilant ses très fines jambes. Un leggins au motif de planètes : cela me fait sourire.

Elle pousse la porte d'entrée mais n'a pas la force suffisante pour ouvrir. Je passe mon bras au-dessus d'elle pour l'aider mais elle se recroqueville comme un chien battu. Je suis bien trop proche d'elle, physiquement parlant. C'est une position délicate. J'aurai du réfléchir. Ce qui pourrait être totalement anodin dans d'autres circonstances s'avère être une erreur en face d'Emma.

J'entends sa respiration. Je sens les battements de mon cœur qui s'emballe. J'ai recouvert son corps du mien, je ne voulais que lui tenir la porte.

"Emma.." Je commence mais elle s'engouffre dans l'entrebâillement de la porte comme pour s'échapper d'une étreinte trop effrayante.

Mes réactions si maladroites ne sont pas si nombreuses d'ordinaire. Je shoote dans le galet, me maudissant d'être si peu professionnel aujourd'hui. J'ai vraiment hâte de rejoindre mes amis ce soir, pour oublier cette journée catastrophique.

Elle se dirige dans la salle d'attente :

"Vous pouvez passer dans le bureau."

Pour éviter de la mettre davantage mal à l'aise, je la précède. Elle me suit jusqu'au bureau et ferme la porte derrière elle. Je la laisse choisir une place. Elle se dirige comme toujours vers le bureau mais elle dépose seulement son sac sur la chaise. Elle laisse tomber son bouclier.

Je lui désigne les fauteuils. Ils sont confortables mais assez éloignés l'un de l'autre. Elle me fixe et je ne comprends pas pourquoi.

« Est-ce que vous voulez que je prévienne vos parents ?

⁃ Non ce n'est pas ça."

Je réalise alors que je n'ai toujours pas refermé ma chemise. Son regard me décontenance. Le haut de mon corps est mis à nu et je sens qu'Emma me déshabille entièrement à présent. Alors qu'elle choisit un fauteuil, je réajuste le col de ma chemise.

Je n'ai pas de dossier, je n'ai pas de feuilles, je n'ai même pas un stylo. Elle n'ose plus me regarder, Son regard se perd dehors. Je sais qu'il n'est jamais facile de venir se confier un psychiatre, d'autant plus lorsqu'il oublie le rendez-vous. Je n'ai pas eu vraiment le temps de préparer cet entretien. Je m'assois face à elle et elle recule encore plus dans son fauteuil jusqu'à ce que ses pieds ne touchent plus le sol. Elle place ses mains sous ses cuisses.

« Vous aimez-vous promener ?, Je lui demande.

⁃ Oui beaucoup." Elle tourne la tête vers moi et me sourit.

Je le vois dans ses yeux, la nature l'apaise, elle est calme. Elle lui apporte la sérénité. Elle ne se sent pas oppressée lorsqu'elle est seule.

« Est-ce que ça vous arrive de sortir ?

⁃ De moins en moins souvent.

⁃ Comment vous l'expliqueriez ?

⁃ Je... J'ai peur de croiser des gens.

⁃ Vous avez peur que l'on vienne vous embêter ? Vous parler ?" Elle acquiesce et je comprends. Je sais ce que les femmes doivent subir au quotidien. Parfois, alors même que nous sommes avec nos amies, des hommes viennent les aborder. Mais je ne peux qu'imaginer la panique que la possibilité d'une rencontre pareille provoque dans l'esprit d'Emma. Elle est sans défense.

"Est-ce que ça vous plairait de sortir ?"

Ai-je vraiment dis ça ? C'est bien ce que je viens de lui proposer ?

"Je ne sais pas." Elle répond et je me sens soulagé. « Si je sors alors je dois prendre ma voiture et conduire longtemps jusqu'à ce que je me sente moins angoissée. Et puis, lorsque ça devient supportable je me gare. Je prends mon MP3 et j'essaye d'oublier les dangers.

⁃ Qu'est-ce qui est un danger pour vous ?

⁃ Tous les gens." Elle me répond.

Elle se cache derrière sa longue chevelure. Je culpabilise de l'avoir fait patienter autant. Ses pieds se balancent doucement dans le vide. Ainsi, je ne lui donnerai pas son âge. Elle est si fragile que ça la rend innocente. Une sirène dans la rue la fait sursauter et elle regarde de nouveau dehors.

« Vous souffrez du bruit." Je suis obligé de constater.

"Oui surtout quand je suis fatiguée." Elle hoche la tête.

L'hyperacousie n'est pas rare puisqu'elle s'inscrit dans les troubles liés à une anxiété généralisée. Ce qui explique le besoin pour elle d'inonder sa tête de musiques fortes. Je ne peux pas éteindre ma mauvaise conscience. Plus le patient est fatigué, plus il est stressé. Plus son angoisse est importante, plus les symptômes sont nombreux. Et c'est de ma faute si elle est mal à l'aise aujourd'hui.

"Peut-être qu'un de ces jours nous pourrions continuer la thérapie dans la cour."

Je me lance dans le vide. 

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